Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le Comité R, organe de contrôle des services de la Sûreté de l’Etat et du Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS, militaire) vient de publier son rapport annuel pour l’année 2014. Il en ressort qu’une nouvelle fois, l’utilisation des méthodes ‘exceptionnelles’ et ‘spécifiques’ de recherche sont en nette augmentation, tout comme les années précédentes. La Sûreté de l’Etat a employé 156 méthodes de ce type l’an dernier (122 en 2013) et le SGRS les a employé 36 fois.

Les méthodes spécifiques sont constituées, par exemple, par l’observation à l’aide ou non de moyens techniques dans des lieux privés non accessibles au public, l’identification du trafic des communications électroniques, etc. Par méthodes exceptionnelles, on entend notamment la collecte de données bancaires, l’introduction dans un système informatique, l’écoute de communications, etc.

Hier, les autorités indiennes ont procédé à l’exécution de Yakub Memon, principal accusé des attentats de Bombay en 1993 et condamné à mort pour avoir soutenu, assisté et exécuté les attentats. Condamné à mort pour ‘association de malfaiteurs’, les autorités l’accusaient d’avoir géré le financement des actions, la formation de quinze jeunes qui auraient été envoyés au Pakistan pour y apprendre le maniement des armes, d’avoir acheté les véhicules et les explosifs utilisés. Après avoir épuisé toutes les procédures d’appel, il a donc été mis à mort hier.

Mercredi, des dizaines de personnes s’étaient rassemblées devant la gare de Dadar à Mumbai (ex-Bombay) pour dénoncer la condamnation à mort de Yakub Memon. Cette manifestation a été violemment réprimée par la police, laquelle a procédé à l’arrestation de 28 personnes avant de boucler la zone et d’empêcher tout futur rassemblement. Les manifestants étaient principalement des membres du Committee for Protection of Democratic Rights (CPDR), association régulièrement visée par des actions policières, notamment pour ses prétendus liens avec la guérilla maoïste. Parmi les personnes arrêtées mercredi, des journalistes, des militants, mais également plusieurs avocats – 14 hommes et 14 femmes. Tous ont été détenus pour ‘réunion illégale’ quelques heures avant d’être relâchés au compte-goutte.

Arrestation d’une militante contre la peine de mort

Arrestation d'une militante contre la peine de mort

Le SPF justice a donné son accord concernant le projet de nouveau palais de justice sur le parking dit des Casernes. Sa construction devrait démarrer l’année prochaine, puisque le permis de bâtir existant est valable jusqu’à la fin 2016. Cette confirmation débloque un dossier qui, bien qu’assez avancé avec donc déjà un permis décerné, était coincé par des questions budgétaires. C’est que, outre un nouveau palais à Namur pour 80 millions €, il était aussi question d’en construire un, tout neuf aussi, à Dinant-Bouvignes pour 60 millions. 140 millions pour deux palais à 30 km de distance sur ce qui est désormais un seul arrondissement judiciaire, cela faisait beaucoup.

La solution retenue consiste à rapatrier dans le nouveau palais de Namur également l’activité pénale de Dinant. C’est-à-dire, en gros, les chambres du conseil et le tribunal correctionnel. Le palais de Namur sera assez grand pour accueillir le personnel et ses plans prévoient assez de salles d’audiences. Quand au nouveau palais de Dinant, il est probable qu’il ne se fera pas, même si la commune de Dinant l’avait couplé à son projet de cité administrative. Soit l’actuel palais sera rénové, soit les services de la justice seront regroupés sur le site de l’ancienne école des sous-officiers, l’ERSO à Anseremme, là se trouvent déjà les tribunaux de commerce et de police et la justice de paix. Il y aurait encore de quoi accueillir le tribunal civil, celui de la famille et celui du travail.

Le projet de palais de justice de Namur

Le projet de palais de justice de Namur

Suite à un attentat suicide de l’EI le mois dernier qui avait fait 26 morts, le gouvernement koweitien vient d’approuver une loi extrêmement lourde puisqu’elle va imposer à toute sa population (1.3 millions de Koweitiens et 2.9 millions de résidents étrangers) de fournir un échantillon d’ADN à une base de données nationale. Toute personne refusant sera passible d’une condamnation à un an de prison et à une amende de 33.000$ (30.000€). Toute personne qui fournira un faux échantillon sera passible de 7 années d’emprisonnement. Le budget total de l’opération est estimé à 400 millions de dollars américains.

En 2005, le Portugal avait souhaité faire passer une telle loi, avant de se raviser pour des questions de coût. En 2008, l’Union Européenne avait finalement interdit le fichage d’une personne tant qu’elle n’a pas été accusée d’un crime.

Tous les Koweitiens devront donner leur ADN à une base de données nationale

Tous les Koweitiens devront donner leur ADN à une base de données nationale

Ce 26 juillet, un paquet explosif a explosé à une banque sur l’Avenue de la Révolution à Mexico. L’action a été revendiquée en solidarité avec les prisonniers de la ‘Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance’, Julian Barron lopez, Jose Santiago Hernandez et Fernando Barcenas et en saluant Luis Fernando Sotelo. Les prisonniers de la Coordination étaient au 26 juillet à leur 30eme jour de grève de la faim.

Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance, 30 jours de grève de la faim.

Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance, 30 jours de grève de la faim.

La Knesset vient de voter une loi qui permettra d’alimenter de force les prisonniers qui font la grève de la faim. Des milliers de prisonniers palestiniens se mettent régulièrement en grève de la faim pour protester contre les conditions de détention inhumaine et le régime de détention administrative qui permet de détenir indéfiniment et sans procès un prisonnier. 396 prisonniers sont actuellement en détention administrative, certains depuis plusieurs années. L’association médicale israélienne a protesté contre la loi sur l’alimentation forcée, la définissant comme une forme de tortures, et a appelé les médecins israéliens a refuser de la pratiquer. L’alimentation de force ne pourra avoir lieu que si le médecin en charge pense que la vie du prisonnier est en danger immédiat. Cette loi est contraire à la loi israélienne sur les droits des patients et aux lois internationales sur l’éthique médicale, ce dont les autorités israéliennes font peu de cas…

Le vote de cette loi fait suite à la libération du prisonnier palestinien Kader Adnan, détenu pendant 6 ans sous détention administrative qui a été libéré le mois dernier après une dure grève de la faim.

Le nombre de détentions administratives

Le nombre de détentions administratives

Poursuivant sa guerre contre le CPI(Maoist) très actif dans l’état, le gouvernement du Jharkhand a augmenté ce lundi la récompense offerte à toute personne lui fournissant des renseignements concernant quatre dirigeants haut placés du parti. Les informations sur les quatre hommes ‘valaient’ jusqu’à présent 2.500.000 roupies (environ 35.000 euros), et cette somme a été augmentée à dix millions de roupies (près de 150.000 euros). Les quatre dirigeants sont Arvindji, alias Dev Kumar Singh, Misir Besra, Prashant Bose et Vivek Chandra Yadav. Leur tête sont également mises à prix dans certains états voisins, dont le Bihar, le Maharashtra et le Chhattisgarh.
Arvindhji, 50 ans, résident d’Aurangabad dans le Bihar, est le leader maoïste à la tête des activités du parti au Jharkhand. Selon les autorités, ce serait lui qui planifierait et exécuterait la plupart des actions des guérilleros dans l’état. Les informations le concernant ‘valent’ 500.000 roupies (7.000 euros) au Bihar et 4 millions de roupies (56.000 euros) au Chhattisgarh et au Maharashtra.
Misir Besra, alias Bhaskarji, 52 ans, originaire du district de Giridih dans le Jharkhand est recherché dans le Chhattisgarh et le Maharashtra également. Sa tête y est mise à prix pour une somme de 5 millions de roupies (plus ou moins 70.000 euros).
Prashant Bose, alias Kishanda, alias Nirbhayji, alias Manishda, le plus âgé des quatre, est âgé de 61 ans. Originaire du Bengale occidental, sa tête est mise à prix dans les mêmes états et pour la même somme que Misir Besra.
Vivek Chandra Yadav, alias Vikash Singh, alias Sitaram Majhi, résidant dans le district de Dhanbad dans le Jharkhand, a vu sa tête mise à prix dans le Maharashtra et le Chhattisgarh pour une somme de 4 millions de roupies (56.000 euros)

Arvindji

Arvindji

L’Afrique du Sud s’apprête à fermer 33 établissements scolaires à travers le pays pour cause de pénurie d’enseignants. A Port Elizabeth, de nombreux enfants et parents manifestaient contre la fermeture des écoles, la mauvaise qualité de l’enseignement et la situation géographique dangereuse des écoles. Alors que les manifestants avaient brûlé des pneus et qu’une émeute se déclenchait, les unités tactiques de la police ont été appelé en renfort et ont tiré des cartouches ‘non-létales’ vers les manifestants, dont certains étaient très jeunes. La manifestation a tourné à l’affrontements, les manifestants lançant des engins incendiaires et des pierres, la police tirant des cartouches non-létales, des grenades assourdissantes et utilisant une auto-pompe. Plusieurs manifestants ont également récupéré des balles de calibre 45, expliquant avoir vu la police tirer avec leurs armes de service, ce à quoi la police a répondu que des criminels s’étaient introduit dans la manifestation et avaient tiré vers la police, mais que dans le chaos, les balles s’étaient retrouvées sur le lieu de la manifestation.

Les unités tactiques de la police sud-africaine.

Les unités tactiques de la police sud-africaine.

4000 manifestants de gauche ont affronté la police anti-émeute à Quezon City, devant la Chambre des Représentants où le président devait faire un dernier discours sur l’état de la nation avant la fin de son mandat en juin 2016. Sous une pluie battante, les manifestants ont déplacé les containers et les barrières de métal qui leur barrait la voie. Au moins trois policiers et 16 manifestants ont été blessés. La police a fait usage de canons à eau, tandis que les manifestants ont répliqué en lançant bouteilles et pierres.

Les manifestants brûlent une effigie du président des Philippines.

Les manifestants brûlent une effigie du président des Philippines.

Une nouvelle législation en Ukraine interdit aux partis communistes de se présenter aux élections d’octobre prochain. Cette mesure vise en particulier le Parti Communiste d’Ukraine, le Parti Communiste des Ouvriers et Paysans d’Ukraine et le Parti Communiste Réformé d’Ukraine. Le gouvernement accuse ces partis de soutenir le régime russe dans le conflit qui l’oppose à l’Ukraine.

En avril, c’est la propagande communiste qui avait été interdite ainsi que l’usage de tout symbole communiste, voir notre précédent article. L’Ukraine réprime régulièrement des communistes en les taxant de pro-russes.

Le Parti Communiste ukrainien

Le Parti Communiste ukrainien