Le 16 juin dernier, le gouvernement panaméen a fait passer en force et sans débat parlementaire une loi qui criminalise la grève et réduit le financement des syndicats. Les diverses interventions arguant de son inconstitutionnalité, du non-respect des traités internationaux et du règlement du Parlement lui-même sont toutes passées à la trappe sans autre forme de procès. La réaction des travailleurs contre cette nouvelle loi ne s’est pas faite attendre, la répression de leurs mouvements non plus. Depuis dimanche, de nombreux travailleurs sont en grève illimitée et des manifestations se déroulent dans tout le pays. Le gouvernement a réagi par l’envoi de l’armée de certaines régions pour réprimer les grévistes. La répression est particulièrement violente: deux syndicalistes ont été tués, ainsi que de nombreux manifestants qui ont été asphyxiés par les gaz lacrymogènes. Des centaines de travailleurs ont été blessés et plusieurs personnes ont perdu la vue suite aux tirs des policiers dont les cartouches étaient remplies de billes à plomb. Il y a eu également des centaines d’arrestations. Samedi dernier, la police a encerclé pendant des heures un hôtel de Panama-City où s’étaient rassemblés des représentants d’ONG, de syndicats, de mouvements d’étudiants et d’organisations des droits de l’homme pour faire le point sur la situation. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été emmené par les forces de l’ordre et leurs familles sont toujours sans de nouvelles de certains d’entre eux.

Répression policière au Panama

Répression policière au Panama

Les manifestants républicains opposés au processus de paix ont à nouveau attaqué les Polices à Belfast, la capital de l’Irlande du Nord, dans la nuit de mardi à mercredi en lançant des pierres et des cocktails Molotov. C’est la troisième nuit de violence, qui a fait au moins 80 blessés parmi les policiers, suite aux traditionnels défilés « loyalistes ».

Emeutes à Ardoyen (Belfast)

Emeutes à Ardoyen (Belfast)

Le 2 juillet, parallèlement au rassemblement qui a eu lieu à Paris, une trentaine de militants se sont réunis devant le ministère de la Justice de Beyrouth afin de demander au gouvernement libanais qu’il intervienne auprès des autorités françaises pour obtenir la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Rappelons que le communiste libanais est emprisonné en France depuis 1984. Les manifestants n’ont pas pu rencontrer le ministre de la Justice comme ils le souhaitaient. Néanmoins, une petite délégation, dans laquelle se trouvait le frère du prisonnier, Joseph Abdallah, a été reçue par le directeur général du ministère et a pu lui remettre un mémorandum au nom de la Campagne Internationale pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah.

Plus de 5000 personnes s’étaient rassemblées ce dimanche à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie pour assurer le PKK de leur soutien. Les manifestants ont également dénoncé les forces de sécurité gouvernementales, qu’ils accusent d’avoir mutilé les corps des guérilleros assassinés lors des récents combats et de ne pas les avoir rendus à leurs familles. La plupart des magasins avaient gardé porte close pour la journée, une mesure traditionnellement mise en application pour protester contre l’état turc. De violents affrontements se sont déroulés à la fin de la manifestation. La police a fait usage de gaz lacrymogène, et la foule y a répondu par des jets de pierres et de bâtons. Au moins dix manifestants ont été arrêtés.

Manif pro-PKK à Diyarbakir

Manif pro-PKK à Diyarbakir

Une trentaine de manifestants ont condamné dimanche 4 à Lille une loi du gouvernement polonais qui criminalise les symboles communistes. En brandissant des drapeaux rouges devant le consulat de Pologne, ils ont exprimé leur crainte face à un article du code pénal entré en vigueur en juin. Selon ce dernier, arborer un drapeau floqué de la faucille et du marteau ou un tee-shirt de Che Guevara, serait passible de deux ans de prison.

Rassemblement à Lille devant le consulat de Pologne

Rassemblement à Lille devant le consulat de Pologne

Plus de 20 000 policiers armés jusqu’aux dents ; des pistolets Taser, des camions à ultrason, des gaz lacrymogènes, des balles de plastique, du poivre de Cayenne, des matraques, des boucliers, un vaste entrepôt et des cages pour «parquer» les opposantes et opposants; au total, un milliard de dollars dépensés pour la sécurité du G8 et du G20.

Un décret adopté en cachette permettant aux policiers d’arrêter quiconque refusait de s’identifier ou se trouvait à moins de cinq mètres de l’immense clôture encerclant les dirigeants capitalistes du G20; et enfin plus de 900 personnes un «État de droit» arrêtées, emprisonnées et accusées en moins de 48 heures. Des manifestants, dont une âgée de près de 70 ans – ont vécu des fouilles à nu, menottes aux pieds et aux mains et ont été détenues dans des cages sans accès au monde extérieur pendant plus de 36 heures. Voilà le bilan du week-end du G20.

Le 21 juin, à Poitiers, les policiers en uniforme et la brigade anticriminalité (BAC), prêts à en découdre, n’ont pas lâché une quinzaine de jeunes militants connus d’eux depuis les derniers mouvements lycéens et étudiants. Prenant pour prétextes – ou alors, plus probable, inventant – une menace et qu’une bouteille ayant atterri à ses pieds, et ayant aperçu un – en fait, une – de ces jeunes militants, le directeur départemental de la sécurité le désigne à ses troupes. A moins que ce ne soit l’inverse : apercevant cette militante connue, il invente cette histoire.

Précisons qu’il a expliqué lors de l’« enquête » qu’il avait tourné la tête dans la direction d’où la voix était venue : il n’a pas vu la bouteille arriver vers lui (ce qui tendrait à prouver que celle-ci n’a pas été lancée de ce côté-là) et a aperçu cette jeune militante qu’il a immédiatement désignée à ses troupes. Cette militante avait été condamnée en correctionnelle pour « bris de “sucette” Decaux ». Mais elle a été relaxée depuis. Evidemment, la décision n’a guère plu dans les rangs de la police, comme sa présence sur les lieux avec ses camarades « anarcho-autonomes » que la BAC a dans le collimateur depuis plus d’un an.

La jeune militante est arrivée en courant place de la Liberté et s’est adossée à un mur. Aussitôt la police l’a encerclée et a cherché à disperser, y compris à coups de tonfa, les gens qui venaient voir ou demander des explications. Plusieurs, ceux qui sont harcelés par la police depuis des mois, ont été roués de coups et arrêtés sans ménagement. Les tabassages ont continué jusque dans le commissariat. Pour se couvrir, les policiers ont inventé que ce eux qui se seraient fait attaquer. Les policiers ont naturellement porté plainte.

Pour le Comité contre la répression des mouvements sociaux, les événements qui viennent de se dérouler sont une illustration supplémentaire des méthodes de répression policières mises en œuvre contre les mouvements sociaux – des méthodes expérimentées dans les quartiers puis généralisées : harcèlement suivi de tabassages, d’arrestations, de gardes à vue prolongées et de procès.
Rassemblement devant le palais de justice de Poitiers le 7 juillet à 18 h et soutien le jour du procès le 8 juillet à 16 h

Antirépression à Poitiers

Antirépression à Poitiers

Un rassemblement s’est tenu le 2 juillet à Paris, devant le Ministère de la Justice, pour demander la libération de Georges Ibrahim Abdallah, communiste libanais emprisonné en France depuis 1984, symbole de la résistance palestinienne et libanaise contre le sionisme. Durant près de trois-quarts d’heure, la quarantaine de manifestants, portant banderole et affiches et brandissant des drapeaux palestiniens, ont crié des slogans tels que « 25 ans de prison, 25 ans de résistance, libérez Georges Abdallah ! », « Alliot-Marie, complice des USA et d’Israël! » ou « Palestine vaincra, libérez Georges Abdallah ! ».

Plus d’un millier de personnes ont dénoncé le 3 juillet la répression politique sauvage qui s’est abattue sur les manifestations anti-G20 la fin de semaine dernière à Toronto. Appelée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC-2010) la manifestation a reçu l’appui de tous les groupes de gauche et d’extrême-gauche et même, chose rare, de plusieurs mouvements sociaux officiels (comme la Fédération des femmes et la CSN). Les manifestant-e-s, encore très remontés par ce qui s’est passé à Toronto, ont chassé de la marche une vingtaine de policiers undercovers. La marche, qui serpentait dans les rues de Montréal, s’est terminée à un coin de rue de l’édifice de la Fraternité des policiers de Montréal. La CLAC-2010 revendique la libération de toutes les personnes encore incarcérées.

Manifestation anti-répression à Toronto

Manifestation anti-répression à Toronto

Finalement, ce sont pas moins de 600 personnes qui ont été interpellées durant ce week-end à Toronto. En effet, la police a sévi en force dimanche afin d’empêcher toute action des militants qui manifestaient contre le sommet du G20. Il semblerait que 70 manifestants aient été arrêtés après que les forces de l’ordre aient organisé une descente sur le campus de l’université de Toronto. Elles auraient également saisi des briques et des bâtons. Les derniers affrontements se sont déroulés dimanche soir lorsque plusieurs centaines de manifestants se sont dirigés vers le centre de détention temporaire où les militants arrêtés samedi se trouvaient. La police canadienne a fait usage pour la première fois officiellement de gaz lacrymogène pour disperser les foules lors des rassemblements de ce week-end. Les manifestants ont quant à eux affirmé que la police, très maladroite, avait fait usage de tactiques qui incitaient à la violence plutôt qu’à la réprimer.