A une heure du matin, les membres de l’Association des familles de prisonniers politiques disparus et de victimes de génocide (Afadevig) ont organisé un sit-in devant la Cour constitutionnelle à Arequipa pour demander l’inconstitutionnalité de la loi n°30868. C’est sur base de cette loi, modifiant le règlement des cimetière, et appliquée de manière rétroactive, que les autorités péruviennes ont exhumé les dépouilles de maoïstes assassinés par les forces de l’ordre lors des grandes mutineries de 1986.

Plusieurs de ces dépouilles étaient en effet placée dans un mausolée du cimetière du district de Comas à Lima. Les autorités les ont déplacées et les ont enterrées en janvier de cette année, dans différents endroits, sans dire aux familles où se trouvaient désormais le corps de leur proche. Elles ont ensuite procédé à la destruction du mausolée (voir notre article).

La manifestation devant la Cour constitutionnelle

La manifestation devant la Cour constitutionnelle

A Nuremberg, dans la prison de Rosdorf, un prisonnier actif au sein du syndicat des prisonniers, gravement blessé au genou depuis novembre 2018, se voit refuser les soins recommandés par des médecins externes. Le médecin pénitentiaire a refusé de lui accorder un arrêt maladie, alors qu’il se déplace en béquilles, et n’admet désormais plus de consultation avec un médecin externe. Si le prisonnier ne se rend pas au travail dû aux douleurs, il risque des sanctions pouvant aller jusqu’à la détention en isolement.

Cette forme de répression n’en est qu’une parmi les nombreuses représailles qui ciblent les prisonniers et prisonnières engagés au sein du syndicat des prisonniers. Le syndicat signale ainsi que ses militants et militantes sont de plus en plus sous surveillance, mis sous pression psychologique ou placés en isolement à travers les différents établissements pénitentiaires en Allemagne. De plus, plusieurs cellules d’activistes ont fait l’objet de raids. Le syndicat des prisonniers se bat pour le droit à l’organisation syndicale dans les prisons, et pour l’application du salaire minimum légal dans les prisons.

JVA Rosdorf à Nuremberg

JVA Rosdorf à Nuremberg

En 2016, un ancien haut responsable du Sinn Féin qui s’était avéré être un espion du MI5 avait été abattu de Glenties, dans le comté de Donegal. L’IRA véritable avait revendiqué l’attaque. La Gardai (la police de République d’Irlande) avait enquêté sur le sujet et avait remis, il y a deux ans, un dossier au procureur général de la République d’Irlande. Celui-ci a décidé, mercredi 3 juin, d’inculper Anton Duffy, un homme du compté de Donegal, qui purge actuellement une peine de 17 ans de prison en Écosse pour avoir planifié le meurtre de Johnny « Mad Dog » Adair. Ce dernier est un loyaliste ainsi qu’un ancien dirigeant de la Ulster Defence Association (UDA, une organisation paramilitaire protestante loyaliste).

Anton Duffy est l’un des trois républicains reconnus coupables en 2015 de complot en vue de tuer les dirigeants loyalistes. Le cousin de Duffy, Martin Hughes (40 ans) a été emprisonné pendant 11 ans, tandis qu’un autre homme, Paul Sands (36 ans) a été emprisonné pendant dix ans. Les trois hommes avaient été condamnés pour des opérations prolongées de police et de surveillance du MI5, impliquant des écoute par micro et des agents infiltrés.

Un mandat d’extradition contre Anton Duffy ne pourra pas être appliqué avant la fin de sa peine de prison et éventuellement après une période supplémentaire après sa libération de 3 ans de surveillance en Écosse. Les questions d’extradition pourraient également être problématiques après le Brexit.

Membres de la Real IRA

Membres de la Real IRA

Suhaib Nasrallah, Malik al-Jaizawi et Mohammed Ajaj ont tous été arrêtés par les forces de sécurité jordaniennes sous l’accusation de « perturbation des relations avec un pays frère ». Ces trois jeunes hommes ont été arrêtés parce qu’ils faisaient partie des manifestations massives dénonçant la Conférence économique de Bahreïn organisée à la demande des États-Unis et de leurs alliés les plus réactionnaires du monde arabe. Toutes ces attaques s’inscrivent dans le prolongement d’une série de mesures répressives prises en Jordanie à l’encontre des militants palestiniens et de jordaniens anti-impérialistes et anti-sionistes.

Les manifestants arrêtés

Les manifestants arrêtés

Actuellement détenu à Pune (Maharashtra) dans le cadre d’une affaire de sédition, le poète et militant Varavara Rao a été interpellé et emmené pour être placé en détention provisoire par les autorités du Karnakata. Gaddar, un autre homme, également poète et militant a aussi été emmené. Ils sont tous les deux accusés d’avoir pris part à une attaque attribuée à la guérilla maoïste le 10 février 2005. Sept soldats avaient été tués dans une embuscade. Les vingt autres personnes poursuivies dans le cadre de cette affaire ont d’ores et déjà toutes été acquittées. P. Hemalatha, la femme de Varavara Rao, a immédiatement déclaré que cette manoeuvre ne visait qu’à prolonger la détention de son mari.

Varavara Rao

Varavara Rao

Carola Rackete, la capitaine allemande du navire de sauvetage Sea-Watch 3, a été libérée après avoir été placée samedi aux arrêts domiciliaires chez une habitante de Lampedusa (voir notre article). Elle était présentée ce jour à un juge chargé de valider (ou non) son arrestation. Le juge de la ville sicilienne d’Agrigente a renversé mardi soir l’ordonnance d’arrêt domiciliaire émise samedi, après que le Sea-Watch 3 soit entré dans le port de l’île de Lampedusa malgré un ordre italien la défendant de pénétrer dans les eaux italiennes.

Elle avait été arrêtée pour « résistance ou violence envers un navire de guerre » après avoir obligé une vedette de la police chargée de l’empêcher d’accoster à s’éloigner sous peine d’être écrasée contre le quai à Lampedusa, dans la nuit de vendredi à samedi. Pour cela, elle risque jusqu’à 10 ans de prison. Elle a agi de la sorte pour mettre en sécurité les 40 migrants qu’elle transportait dans son navire.

Carola Rackete Sea Watch

Carola Rackete Sea Watch

Lundi 24 juin, un Gilet Jaune a été condamné a dix-huit mois de prison, dont douze ferme, avec maintien en détention. Il avait été arrêté la semaine précédente dans la Drôme, par des policiers de la sûreté départementale suite aux affrontements survenus le 23 février, dans le cadre d’une manifestation de Gilets Jaunes à Clermont-Ferrand (voir notre article).

Comme de nombreux autres manifestant·e·s arrêtés et jugés avant lui depuis les affrontements, il a été identifié grâce aux vidéos tournées le 23 février dans le centre-ville de la capitale auvergnate. Lors de l’audience, le Gilet Jaune a assumé ses positons contre la bourgeoisie et la police. Les enquêteurs ont également analysé son profil Facebook et ses posts, relevant des mêmes positionnements politiques, ont été utilisés et critiqué lors de l’audience par la représentante du parquet.

Gilets Jaunes à Clermont-Ferrand, Acte XV (archive)

Gilets Jaunes à Clermont-Ferrand, Acte XV (archive)

Alireza Shir-Mohammad-Ali était originaire du quartier de Naziabad, situé dans le sud de Téhéran. Il avait été arrêté et emprisonné en juillet 2018 suite aux manifestations contre le régime. Il avait été condamné à 8 ans de prison pour avoir insulté Khomeiny et Khamenei, et pour propagande contre le régime. Deux condamnés à mort, un assassin et un trafiquant de drogue, l’ont poignardé à 40 reprises le 10 juin alors qu’il menait une grève de la faim avec un autre prisonnier politique, Barzan Mohammadi. Ce dernier a également été poignardé par les deux criminels. Cette attaque a été commanditée par les autorités : aucun garde n’était dans la section lors du meurtre et les téléphones de ce quartier de la prison avaient été débranchés à ce moment.

Utiliser des prisonniers sociaux contre les prisonniers est une vieille pratique des autorités carcérales iraniennes. C’est ce qui explique qu’une des premières revendications des prisonniers politiques est la détention dans un quartier séparé. Le prisonnier politique anarchiste Soheil Arabi, actuellement en grève de la faim (voir notre article), détenu dans cette même prison, a lui aussi été violemment battu par des prisonniers sociaux à plusieurs reprises.

Alireza Shir-Mohammad-Ali

Alireza Shir-Mohammad-Ali

A l’appel de la Campagne Unitaire d’Ile-de-France, plusieurs centaines de manifestants ont défilé à Paris, de la place des Fêtes à Ménilmontant, pour exiger la libération de Georges Abdallah, communiste arabe et combattant de la cause palestinienne emprisonné en France depuis 1984. Des délégations du Secours rouge International de Turin, Genève, Bruxelles et Milan étaient présentes. Le rassemblement s’est terminé par la lecture d’une message de Georges Abdallah qui a notamment rappelé que « nous ne pouvons pas être indifférents à l’endroit des masses populaires palestiniennes et des combattants de la Résistance qui s’opposent courageusement à la barbarie de la soldatesque sioniste et des hordes de colons, dans des conditions particulièrement difficiles. »

La délégation du SRI


La manifestation de samedi

La délégation du SRI
La manifestation de samedi

Le prisonnier anarchiste Soheil Arabi a été arrêté en 2013 pour avoir rendu publics les textes anti-gouvernementaux et avoir critiqué la religion. Il a d’abord été condamné à mort, puis en appel, à 11 ans de prison qu’il passe dans la prison de Bozorg de Téhéran. Samedi 15 juin, Soheil Arabi a entamé une grève de la faim pour protester contre la surpopulation de la prison et le comportement violent des responsables de la prison. Une semaine après le début de cette grève, il a été transféré dans un établissement de santé pénitentiaire en raison de la détérioration de son état de santé.

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Tag de solidarité avec Soheil Arabi

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