Une enquête internationale menée par G4S révèle que les entreprises belges augmentent considérablement le nombre d’agents de sécurité privés qu’elles emploient suite à une perception croissante de la menace que représentent les groupes militants tels que Code Rouge et Stop Arming Israel. Ces conclusions se fondent sur des entretiens menés auprès de 58 responsables de la sécurité en Belgique, dans le cadre d’une enquête plus large menée auprès de 2 352 dirigeants dans 31 pays. 81 % des responsables de la sécurité belges estiment que les militants représentent une menace physique pour leurs entreprises et leurs dirigeants, un taux parmi les plus élevés d’Europe, comparable à celui du Royaume-Uni. La moyenne européenne s’élève à 73 %.

« Les entreprises sont réellement préoccupées lorsque des actions de protestation sont annoncées et nous demandent souvent d’augmenter le nombre d’agents de sécurité sur place », a déclaré la porte-parole de G4S Belgique. « Dans certaines entreprises portuaires, cela peut signifier doubler le nombre de gardes, tandis que dans les industries de haute technologie, cela peut représenter une multiplication par quatre. » Près de la moitié des entreprises belges (48 %) déclarent que les menaces à l’encontre de leurs dirigeants ont augmenté au cours des deux dernières années, un chiffre dépassé uniquement en France. Ce pourcentage est nettement supérieur aux moyennes européennes et mondiales de 42 %. 74 % des entreprises prévoient d’augmenter leurs budgets de sécurité physique.

Au lendemain des manifestations “No Kings” visant à dénoncer ce que les participants perçoivent comme les dérives autoritaires du gouvernement Trump, les données personnelles de centaines de fonctionnaires américains viennent d’être divulguées par un groupe de hackers, cherchant vraisemblablement à poursuivre les contestations en ligne. L’action menée par le collectif “The Com” (déjà lié à plusieurs cyberattaques d’envergure contre l’opérateur AT&T, Ticketmaster ou encore Rockstar et GTA VI) vise en effet le FBI, le Department of Homeland Security (DHS), de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) ainsi que le Department of Justice (DOJ). Les pirates ont publié plusieurs feuilles de calcul contenant les noms, adresses e-mail, numéros de téléphone et parfois adresses résidentielles de plus de 1000 employés de ces départements. Le mode d’obtention de ces données reste flou, mais certaines sources estiment déjà qu’il s’agit de la compilation de fuites précédentes et d’une possible infiltration récente dans les serveurs gouvernementaux.

Les pirates ont par ailleurs publié une rançon ouverte, accompagnée de messages tels que « Les cartels mexicains, contactez-nous ! On diffuse des documents confidentiels, où sont nos millions ?« , qui fait référence à des déclarations récentes du Department of Homeland Security. Celui-ci affirmait que les cartels chercheraient à obtenir des informations américaines moyennant d’énormes sommes d’argent, alors qu’aucune preuve officielle ne permet encore de vérifier cette information.

Dossier(s): Amérique du Nord Tags:

Le 10 octobre, dans le cadre des Journées d’occupation autonomes lancées à Leipzig contre la gentrification, l’envolée des prix des loyers et les expulsions locatives, trois immeubles ont été occupés. La police avait rapidement attaqué et évacué ces squats ce qui avait donné lieu à une première série d’actions de représailles (voir notre article). Ces actions se sont poursuivies. Le 17 octobre, pendant que la police réprimait une manifestation sur l’Eisenbahnstrasse contre les expulsions des squats, le siège du groupe immobilier Kühne Immobilien a été vandalisé au marteau et à la peinture. La nuit du 17 au 18, c’est le Millennium Palais, Aurelienstraße, qui a été attaqué au marteau et à la peinture. Il s’agit d’un chantier de construction d’appartements de luxe équipés d’un ascenseur pour voitures, d’un système domotique, etc. Les appartements à 400

000 euros sont présentés comme un investissement financier. Enfin, la nuit du 22 au 23 octobre, une petite manifestation sauvage a brisé toutes les vitres des nombreuses banques et assurances de la Könneritzstraße, dans le quartier de Schleußig. Il y a eu des barricades et voitures en feu, ainsi que des slogans tagués.

Dossier(s): Allemagne Tags:

Pulluri Prasad Rao, alias Shankaranna, membre du comité central maoïste, et Bandi Prakash, alias Prakash ou Prabhat, membre du comité du Telangana, se sont rendus mardi à la police. Originaire de Vadkapur, dans le mandal de Julapally du district de Peddapalli, Prasad Rao, aujourd’hui âgé de 62 ans, a commencé, à la fin de ses études secondaires, en 1980, à travailler comme agent de liaison pour le secrétaire du district de Karimnagar du groupe CPI (ML) KS. En 1983, il est devenu commandant du Sirpur dalam et, en 1992, il est devenu membre du comité divisionnaire, puis membre du comité central aux côtés de Modem Balakrishna, alias Manoj, et de Pratap Reddy Ramachandra Reddy, alias Chalapathi. Prakash, 43 ans, est originaire de Mandamarri, dans le district de Mancherial. La pression est extrême sur l’insurrection maoïste. Depuis janvier 2024, huit membres du comité central du CPI (maoist) se sont rendus et huit autres ont été tués lors d’affrontements. La police a indiqué que sept membres du comité central étaient toujours dans la clandestinité : Muppala Laxman Rao, le nouveau secrétaire général, Thippili Tirupathi, Paka Hanumanthulu, Misir Besra, Anal Da, Madavi Hidma et Majjidev.

Dossier(s): Inde-Népal Tags: , ,

La première chambre du Tribunal révolutionnaire islamique de Mahabad, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, a condamné à mort Kavis Abdollahzadeh Aghdam pour « insurrection armée contre l’État ». Ses six coaccusés – Hemin Mam-Ghaderi, Yousef Mam-Ghaderi, Mansour Karbalaei, Salar Bayazidi-Azar, Hassan Mamil-Azar et Salar Seyyed-Rahimi – ont chacun été condamnés à dix ans et un jour de prison pour « insurrection avant l’obtention d’armes ». Ils avaient tous été arrêtés fin juillet 2022 par des agents du ministère du Renseignement. Lors de l’opération d’arrestation, les forces de sécurité ont blessé Hemin Mam-Ghaderi par balle sur la route Bukan-Saqqez. Après leur arrestation, les hommes ont été transférés au centre de détention du ministère du Renseignement à Orumiyeh, où ils ont été interrogés et torturés pendant plusieurs semaines, sur la base d’accusations relatives à leur appartenance présumée au Parti démocratique du Kurdistan iranien (PDKI) et à leur implication présumée dans une action armée contre la République islamique d’Iran. Après la fin de l’interrogatoire, les détenus ont été libérés sous caution. Abdollahzadeh Aghdam a ensuite quitté l’Iran.

Hemin Mam-Ghaderi avait déjà été arrêté et emprisonné pour des accusations similaires le 16 mai 2017, puis condamné à 11 ans de prison par le tribunal révolutionnaire islamique de Saqqez pour « atteinte à la sécurité nationale » en raison de sa collaboration présumée avec le PDKI, ainsi que pour « propagande contre l’État ». Sa peine a ensuite été réduite à cinq ans par la Cour suprême, et il a été libéré de la prison de Bukan en avril 2020 à la suite d’une amnistie judiciaire accordée pendant l’épidémie de coronavirus.

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À l’aube du 20 juin 2024, Jennifer Kowalski, 29 ans, et Cole Macdonald, 23 ans, du groupe Just Stop Oil, ont cisaillé le grillage de l’aéroport de Stansted, au nord-est de Londres, pour accéder à la zone de stationnement des avions privés, armées d’extincteurs remplis de peinture orange. Elles espéraient attirer l’attention sur le bilan carbone de Taylor Swift, à l’occasion de sa tournée dans la capitale britannique. Avant même sa monumentale tournée des “Eras”, qui s’est échelonnée en 2023 et 2024 dans le monde entier, Taylor Swift avait été classée “célébrité la plus pollueuse de l’année” par l’agence de marketing Yard, avec 170 vols en sept mois. Mais le jet privé de Taylor Swift ne s’y trouvait pas à ce moment-là et les deux militantes ont aspergé de peinture deux avions appartenant respectivement à une compagnie d’assurances et à un groupe d’investissement. Elles ont été condamnées lundi à des peines de prison avec sursis : cinq mois pour Jennifer Kowalski, déjà condamnée pour des manifestations en Écosse, assortis d’une amende de 480 livres (550 euros), et six semaines pour Cole Macdonald. Le groupe Just Stop Oil a annoncé en mars l’arrêt de ses actions-choc (voir notre article) qui ont régulièrement valu des peines de prison à ses militant·es.

Le mécontentement croissant de la population du Ladakh, une région au nord de l’Inde, couve depuis au moins 2019, date à laquelle cette région a été séparée de l’ancien État indien du Jammu-et-Cachemire et a perdu son statut semi-autonome en passant sous le contrôle administratif direct de l’Inde. À l’époque, de nombreux Ladakhis, dont l’activiste écologiste Soman Wangchuk, ont accepté la nouvelle administration, contrairement au Cachemire voisin qui a connu une vague de violence et de répression à l’encontre de toute dissidence. Avec le temps, les Ladakhis ont réalisé que la perte totale de leur autonomie était un problème. Outre le chômage généralisé qui touche la région, l’une des questions les plus urgentes concerne la manière dont les terres et les écosystèmes fragiles du Ladakh sont gérés. Depuis qu’il a pris le contrôle du Ladakh, le gouvernement a annoncé des projets touristiques, solaires et industriels à grande échelle dans la région, nécessitant des milliers d’hectares de terres.

Soman Wangchuk a entamé une grève de la faim avec ses partisans, refusant de s’alimenter jusqu’à ce que les revendications des Ladakhis soient satisfaites. Les manifestations sont restées pacifiques jusqu’au 24 septembre, 14e jour de la grève de la faim, quand les jeunes sont massivement descendus dans la rue ont jeté des pierres, incendié un véhicule de police, puis se sont rendus au bureau du parti au pouvoir BJP et l’ont brûlé. La police a ouvert le feu, quatre personnes sont mortes et des dizaines d’autres ont été blessées. Le ministère indien de l’Intérieur a déclaré que la police avait tiré en « légitime défense » et a imputé la responsabilité des violences aux « discours provocateurs » de Sonam Wangchuk qui a été emprisonnés en vertu de la loi sur la sécurité nationale. Depuis la situation s’est apaisées mais les mobilisations continuent jusqu’à la libération de Sonam Wangchuk. Jeudi, le gouvernement a libéré 26 personnes arrêtées lors des manifestations en signe d’apaisement, mais Sonam Wangchuk reste détenu.

Un véhicule de police incendié par les manifestants

La « direction du Mouvement pour la liberté du Kurdistan » a annoncé qu’elle avait retiré toutes ses forces de guérilla de Turquie vers les zones de défense de Medya (Kurdistan irakien) afin de faire passer « le processus de paix et de société démocratique à la deuxième étape ». L’annonce a été faite par Sabri Ok, membre du conseil exécutif du KCK, en présence de guérilleros comme Vejîn Dersîm, membre du commandement de la province de YJA Star Serhat, et Devrim Palu, membre du conseil de commandement du HPG. Voilà huit mois que le mouvement kurde multiplie les gestes en direction du régime fasciste turc, suite à l’appel d’Ocalan (voir notre article), dans l’espoir d’amener les fascistes à créer avec eux « une vie libre, démocratique et fraternelle pour les siècles à venir ». Il y a déjà eu un cessez-le-feu (unilatéral) le 1er mars 2025, l’auto-dissolution du PKK à la demande d’Ocalan lors du 12e congrès du PKK qui s’est tenu du 5 au 7 mai 2025 avec l’annonce de la fin de sa stratégie de lutte armée (voir notre article), une cérémonie de destruction d’armes de la guérilla (voir notre article). Depuis huit mois, le régime fasciste turc encaisse les bénéfices de ces concessions sans en faire, sinon d’avoir levé l’isolement d’Ocalan (ce que l’on pourrait considérer moins comme une concession qu’une manière de favoriser cette avalanche de renonciations).

Dossier(s): Turquie-Kurdistan

Un maoïste présumé, qui aurait été impliqué dans une récente explosion sur une voie ferrée dans le district de Kokrajhar, dans l’Assam, a été tué par la police à Kokrajhar. Cet evénement est survenu lors d’une opération de police à Nadanguri, lancée pour retrouver les militants derrière l’explosion de Kokrajhar jeudi 23 octobre. Une bombe avait endommagé un tronçon de la voie ferrée du Northeast Frontier Railway (NFR) entre Salakati et Kokrajhar, interrompant la circulation des trains sur l’itinéraire (photo). La police affirme que l’homme était armé d’un pistolet et de deux grenades. Il se nomme Apil Murmu alias Rohit Murmu (40 ans), et la police le croit impliqué dans de multiples activités insurrectionnelles dans l’Assam et le Jharkhand depuis 2015. Murmu aurait été membre de l’Armée nationale de libération du Saotal (NSLA) avant de se rendre vers le Jharkhand, où il aurait formé la fraction dissidente de la NSLA, fraction qui s’est liée à l’insurrection maoïste.

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Plus de 1 500 personnes font l’objet de poursuites au Maroc après les manifestations du collectif Gen Z 212, a indiqué, vendredi 24 octobre, une ONG locale. Un millier d’entre eux ont été placés en détention. Ils réclamaient de meilleurs services publics d’éducation et de santé. Sur ce total, 240 personnes ont déjà été condamnées par un tribunal d’Agadir, dont 39 à des peines comprises entre six et quinze ans de prison (voir notre article). Des centaines d’autres ont écopé de trois mois à un an de prison dans d’autres tribunaux. Les chefs d’accusation vont de l' »organisation de manifestations non autorisées » à « l’usage d’armes blanches » en passant par la « dégradation de biens » ou « outrage et violence envers des forces de l’ordre ».