Après avoir été emprisonné durant 13 mois par Israel, Salah Hamouri est sorti ce 30 septembre de prison. Ce Franco-Palestinien était détenu depuis plus d’un an dans l’une des plus grandes prisons israéliennes, Ktzi’ot, dans le désert du Néguev. Sans connaître l’ampleur des charges qui pesaient contre lui, sans assurance sur sa date de libération parce qu’ en « détention administrative ». Cette spécificité israélienne permet d’incarcérer pour des durées renouvelables toute personne suspectée de menacer la sécurité de l’Etat. La décision est prise par un juge lors d’audiences à huis clos, sur les recommandations confidentielles du Shabak (le renseignement intérieur israélien) que l’accusé n’a même pas le droit d’entendre.

Né à Jérusalem d’un père palestinien et d’une mère française, le binational de 33 ans a passé la moitié de sa vie d’adulte en prison. La dernière arrestation d’Hamouri a eu lieu trois jours après avoir passé l’examen du barreau palestinien. Le Shabak prétendait qu’Hamouri avait « renoué » avec le FPLP. Le 1er juillet, un juge israélien avait ordonné trois mois de détention supplémentaire, le temps d’étudier « de nouvelles informations ». Sans accès au dossier, Hamouri, présent à l’audience, avait refusé d’être défendu, s’inscrivant dans le boycott des tribunaux israéliens engagés en février par les Palestiniens en détention administrative (autour de 500, soit 8 % des prisonniers palestiniens).

Salah Hamouri est libre !

5.000 manifestants ont manifesté à Berlin ce 28 septembre, un chiffre deux fois moindre que les 10.000 annoncés au départ car une seconde manifestation à Cologne a été organisée lorsqu’on a appris que le dictateur turc y inaugurerait une morsquée. Cette inauguration a finalement été annulée à la dernière minute. Plusieurs sections du Secours Rouge International (Bruxelles, Genève, Zurich, Milan), ainsi que les RJZ (Jeunesses Révolutionnaires Zurichoises), le RGB (Groupe Révolutionnaire de Berne), la campagne de soutien aux combattantes de Shengal, et d’autres militants révolutionnaires ont constitué un bloc international dans la manifestation. Dans la manifestation, la police a filmé tous les manifestants porteurs des drapeaux du PKK, des YPG ou des YPJ, interdits en Allemagne. Lorsque les manifestants ont déroulé un immense drapeau du PKK, la police a bloqué la manifestation jusqu’à ce que le drapeau soit rangé et aurait arrêté plusieurs personnes. Malgré quelques tensions et une présence policière massive, les affrontements n’ont pas eu lieu.

La veille, un black bloc de 150 militants a manifesté dans Kreuzberg, le quartier rouge de Berlin, détruisant les vitrines de banques et d’abribus. Après une quinzaine de minutes, de nombreux fourgons de police ont quadrillé la zone, ramassant les fumigènes usagés et fouillant les buissons. Plusieurs personnes ont été arrêtées à cette occasion mais apparemment relâchées, la police s’en est pris à des passants devant le shop antifa « Red Stuff ». Plus tôt dans la journée, la police avait déjà essuyé des tirs de projectiles à Kotbusser Tor (Kreuzberg centre) alors qu’ils brutalisaient une personne noire.

Le cortège SRI
L'énorme drapeau du PKK

Comme chaque année se tenait ce week-end la « Semaine Culturelle Kurde » de Bruxelles. Cette année, l’événement avait lieu sur la Place des Musées, adjacente au Mont des Arts. Plusieurs stands étaient installés dont ceux du mouvement de libération kurde et du Secours Rouge.

Ce samedi soir, une commémoration à la mémoire de Sarin Awaz, guérillera du MLKP tuée le mois dernier au Kurdistan Sud (Irakien) lors d’affrontements avec les forces turques. Des camarades et amis de Sarin Awaz ont pris la parole pour rappeler la sa mémoire, des interventions ont également été faites par le Secours Rouge, par Halk Evi, et par Sosyalist Kadinlar Birligi. Une trentaine de personnes étaient présentes.

À la semaine kurde
Commémoration pour Sarin Awaz

Une faille du Tor Browser a été révélée ce 10 septembre par l’entreprise Zerodium, cette faille est plus précisément liée à l’extension « NoScript » de Mozilla Firefox, installée par défaut, et permet à l’attaquant d’exécuter du code Javascript sur la machine de la cible, même si celle-ci a défini les paramètres de sécurité les plus agressifs (qui désactivent l’exécution de Javascript). Pour utiliser la faille, l’attaquant, qui peut simplement être un site visité par la cible, doit définir le type de contenu de son script comme étant du Json (« notation d’objet javascript », un format textuel), le script peut ensuite être utilisé pour révéler l’adresse IP de la cible ou d’autres informations permettant de l’identifier. La faille ne fonctionne plus à partir de Tor Brower 8.X, car Mozilla Firefox a été mis à jour vers « Quantum », une refonte massive.

Zerodium est une entreprise d’acquisition et de vente de « failles 0Day », qui sont des failles n’ayant fait l’objet d’aucune publication. Il y a un an, Zerodium avait proposé jusqu’à $1.000.000 pour des failles 0Day fonctionnelles permettant d’attaquer Tor ou le système d’exploitation Tails afin de revendre ces failles aux services de police qui voudraient lui acheter.

Si vous utilisez Tor Browser ou Tails Linux, vous devriez mettre à jour avant toute utilisation.

Une démonstration de l’attaque:

Faille critique de Tor Browser

Une vingtaine de manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade de Turquie à Bruxelles, en solidarité avec les 21 avocats dont le procès commençait aujourd’hui à Istanbul. Ils sont emprisonnés depuis plus de 336 jours. Plusieurs avocats, solidaires et membres du Secours Rouge ont répondu à l’appel du comité pour la levée de l’État d’urgence en Turquie.

Belgique : Une vingtaine de manifestants pour la libération des avocats en Turquie

À l’occasion du procès qui se tiendra ce lundi à Istanbul contre 21 avocats emprisonnés depuis 336 jours, un rassemblement aura lieu à Bruxelles ce lundi 10 septembre à 13h, devant le consulat de Turquie, 4 rue Montoyer, à Bruxelles.

Rassemblement à Bruxelles

Deux types de grenades fabriquées par l’entreprise suisse Ruag ont été retrouvées aux mains de l’État Islamique dans la région d’Idlib. Après la prise d’une position de l’État Islamique, des membres de Hayat Tahrir al-Cham (alliance djihadiste proche d’Al-Qaeda) ont publié une photo d’un stock d’armes saisies dont des grenades OHG92 et HG85. Selon Ruag ces grenades auraient été vendues au Émirats Arabes Unis en 2002 ou 2003 puis auraient transité par la Jordanie avant de finir aux mains de Daesh. La Suisse continue de vendre des armes aux E.A.U même si il a été prouvé qu’une partie d’entre elles est utilisée dans les conflits en Syrie ou au Yémen.

Une grenade HG85

Le 15 avril 2015, 10 militants de l’Atik (Confédération des Travailleurs Turcs en Europe) avaient été arrêtés et enfermés en Allemagne. Trois ans plus tard, quatre d’entre eux sont toujours emprisonnés, les autres sont sous contrôle judiciaire. Les procès se poursuivent, les inculpés sont accusés de faire partie de l’organisation communiste TKP/ML (Parti Communiste Turc Marxiste-Léniniste), considérée comme terroriste en Turquie. Comme cela arrive régulièrement, l’Allemagne participe activement à la répression massive du régime turc d’Erdogan, notamment via l’article $129b du code criminel qui permet à l’Allemagne de poursuivre des militants d’une organisation considérée comme terroriste dans un pays étranger.

Yener Sözen (avocat) et Suleyman Gurcan (président d’Atik) expliqueront la situation des prisonniers, des procès et de la campagne de solidarité lors d’un meeting à Bruxelles.

Le 15 septembre à 19h, au Local Sacco-Vanzetti, Chaussée de Forest 54, 1060 Saint-Gilles.

Meeting de soutien aux prisonniers d’Atik

Ayten Öztürk est une journaliste engagée arabo-turque originaire d’Antioche, exilée en Syrie elle avait disparu au Liban depuis 6 mois, elle a été retrouvée ce mardi 28 août. Ayten avait été arrêtée le 8 mars à l’aéroport de Beyrouth, elle a ensuite été extradée vers la Turquie le 13 mars. Jusqu’au 28 août, elle a été détenue par la contre-guérilla. Refusant de collaborer, elle a été torturée de manière atroce avec des électrodes, de l’eau sous pression, elle a été suspendue dans le vide et a subit la « falaka » (flagellation de la plante des pieds). Elle a également été torturée moralement par ses tortionnaires qui lui faisaient croire qu’elle avait été oubliée et abandonnée par ses camarades.

Le soir du 28 août, ses tortionnaires l’ont emmenée les yeux bandés vers un lieu inconnu situé à près d’une heure et demi de route de son premier lieu de détention. C’est là que la police politique d’Ankara l’a récupérée. Ayten a perdu 22kg depuis son arrestation à Beyrouth. Ayten est issue d’une famille de martyrs. Son frère Ahmet a été tué par les escadrons de la mort à Mersin en 1994, sa belle-soeur Yazgülü a été tuée à la prison de Bayrampaşa en 2000 et sa soeur Hamidé est morte en grève de la faim en prison en 2002. Ayten est désormais détenue par la police politique à Ankara.

Ayten Öztürk

L’Assemblée Nationale Catalane (ANC) organisera ce 30 août dans le quartier européen un souper en présence du rappeur Valtonyc, persécuté par l’État espagnol car accusé de soutenir l’ETA et les GRAPO. Les inscriptions doivent se faire à anc.bru@gmail.com pour le 29 août au plus tard.

Valtònyc est un rappeur majorquin, condamné en février 2018 à trois ans et six mois de prison pour crime de lèse-majesté et soutien au terrorisme (voir notre article). Il avait écrit une chanson qui s’en prenait à l’ex-roi Juan Carlos et qui soutenait ETA et les GRAPO. La cours constitutionnelle espagnole avait refusé son appel et Valtónyc souhaitait présenter son cas devant la Cour européenne des droits de l’homme.

Souper anticonstitutionnel avec Valtonyc