Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis hier, de massives manifestations d’ouvriers du textile ont lieu au Bangladesh, et principalement dans la capitale, Dacca. Plus de 20.000 d’entre eux ont quitté leur travail afin de se rassembler dans les rues pour réclamer de meilleurs salaires. Leur salaire mensuel est fixé à 1662 taka (23 dollars), ce qui constitue une des rémunération mondiale les plus basses. Un comité d’urgence sur les salaires constitué de fonctionnaires du gouvernement, d’industriels et de syndicalistes a annoncé que le salaire minimum allait passer à 3000 taka (43 dollars) dès le 1er novembre. C’est suite à cette déclaration que les ouvriers sont descendus dans la rue. La hausse est jugée clairement insuffisante par les syndicats, qui réclament 5000 taka pour faire face notamment à la hausse du prix de l’alimentation. Hier, au moins 10.000 personnes ont bloqué une route au sud de la capitale. Les forces de police anti-émeute ont tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour les disperser. A Ashulia, au nord de la capitale, des combats de rue ont opposé les manifestants et les policiers. Jugeant la proposition du comité d’urgence insultante, les syndicats pourraient appeler à la grève nationale jusqu’à ce que le gouvernement accède à leur demande.

Policier anti-émeute au Bangladesh

Policier anti-émeute au Bangladesh

C’est ce 1er septembre que doit entrer en vigueur la nouvelle loi élargissant les compétences des services de renseignements belges. Celle-ci leur permettra entre autres d’élargir le cadre des écoutes téléphoniques. Notons que le gouvernement n’a pas encore nommé la nouvelle commission de surveillance, notamment chargée d’accorder une autorisation pour certaines de ces nouvelles méthodes.

Un universitaire et un éditeurs en chef turcs pourraient se voir infliger une peine de prison pour avoir prétendument fait l’apologie d’une organisation terroriste dans un article de presse. Un musicien reconnu s’est également vu accuser des mêmes faits à propos d’un de ses récents discours concernant la question kurde. Les deux premiers pourraient écoper d’une peine allant de 2,5 à 7 ans de prison pour propagande pour le PKK. Or, leur article consiste en une investigation menée dans le but d’éclaircir le problème kurde, d’expliquer et d’analyser les tenants et les aboutissants de la situation politique générale. D’ailleurs, le PKK n’est mentionné qu’une seule fois dans cet article long de 45 paragraphes. Pour sa part, le musicien Ferhat Tunç pourrait écoper d’une peine de 15 ans de prison pour ‘avoir commis un acte illégal sans être membre d’une organisation et d’avoir fait de la propagande pour une organisation terroriste’ dans un discours prononcé lors d’un festival culturel. Les trois hommes ont comparu ce mercredi, et le tribunal a reporté l’affaire à une date ultérieure.

Trente prisonniers politiques mapuches détenus au Chili ont entamé une grève de la faim afin de dénoncer la loi antiterrorise à laquelle ils sont soumis. Cette loi, héritage du régime pinochétiste, est essentiellement appliquée dans les conflits politiques entre le gouvernement et les communautés mapuches. Cette loi entraîne des peines jusqu’à trois fois supérieures aux peines de droit commun et permet notamment que des civils soient jugés par des tribunaux militaires utilisant des ‘témoins sans visage’.

Une manifestation en soutien aux grévistes de la faim ainsi qu’en solidarité avec tous les prisonniers politiques de l’Etat chilien, pour l’abrogation de la loi antiterroriste et le respect des droits des peuples indiens se tiendra tous les vendredis à 17h devant l’ambassade du Chili, 106 rue des Aduatiques à Etterbeek (métro Montgomery). Le premier rassemblement a eu lieu cet après-midi. Notre Secours Rouge y a apporté une présence solidaire.

Selon un rapport de Service de Recherche du Congrès, les opérations militaires depuis le 11 septembre 2001 ont coûté plus de 1 trillion de $, faisant de la « guerre contre le terrorisme » la seconde guerre la plus coûteuse (après la Deuxième Guerre mondiale) pour les contribuables américains. La CRS a calculé en tenant compte des dollars actuels, des dollars constants (ajusté à l’inflation) et du pourcentage du produit intérieur brut.

Dans la banlieue de Moscou, à Khimki plus de 500 jeunes se réclamant selon les médias russes de mouvements anarchistes et antifascistes ont attaqué la mairie de la ville mercredi soir. Ils ont brisé des vitres, lancé des fumigènes et des coups de feu ont retenti.

Ces jeunes masqués exigeaient la fin d’un chantier visant à rayer de la carte une partie de la forêt de Khimki au profit d’une autoroute dont le principe a été voté au parlement. Le mouvement des riverains de Khimki a immédiatement précisé qu’il n’avait rien à voir avec cette attaque, mais neuf militants pacifiques qui occupaient au même moment leur bout de forêt ont été interpellés par la police.

Le Ministère de l’Intérieur paraguayen a déclaré que des policiers ont tué Severiano Martinez, le dirigeant de l’Armée du peuple paraguayen interdite (Ejército del Pueblo Paraguayo, EPP), pendant une fusillade dans la région du Chaco mercredi. Avec cinq mandats d’arrêt publiés contre lui, Martinez était une des personnes les plus recherchées du pays.

Severiano Martinez (EPP)

Severiano Martinez (EPP)

Au moins neuf ouvrières du textile ont été blessées mardi dans des heurts avec la police anti-émeutes cambodgienne qui a utilisé des matraques électriques pour mettre fin à une grève d’une semaine dans une usine à la périphérie de la capitale, Phnom Penh. 3.000 ouvrières faisaient suite au licenciement de leur représentant syndicat.

L’outrage au drapeau français est désormais passible d’une amende de 1.500 euros, qui sanctionnera le fait, « lorsqu’il est commis dans des conditions de nature à troubler l’ordre public et dans l’intention d’outrager le drapeau tricolore », de « détruire, détériorer ou utiliser de manière dégradante » le drapeau « dans un lieu public ou ouvert au public ». Le texte précise qu’est également puni, « pour l’auteur de tels faits, même commis dans un lieu privé, de diffuser ou faire diffuser l’enregistrement d’images relatives » à ces faits .

Le décret fait suite à la polémique sur une photographie, primée lors d’un concours à Nice, montrant un homme s’essuyant le postérieur avec le drapeau français. Cette photo avait été primée par le jury d’un concours photographique de Nice le 6 mars et avait été publiée en tant que telle dans un journal gratuit.