Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

En 2001, les habitants d’Atenco s’étaient opposés victorieusement à la construction d’un aéroport qui les spoliaient de leurs terres. Ils ont dès lors continué à lutter et, en 2005, ont adhéré au mouvement zapatiste. En 2006, ils ont accompagné en partie la Karavane accompagnant le sous-commandant Marcos qui s’était donné pour objectif de rencontrer, dans tout le Mexique, les luttes d’en bas et à gauche. Les 3 et 4 mai 2006, quelques jours après le passage de cette Karavane à Atenco, une terrible répression s’était abattue sur ce village. Une manifestation avait été réprimée avec une sauvagerie inouïe, faisant deux morts, une trentaine de femmes violées, des centaines de blessés et plus de 200 prisonniers.

Après une longue lutte menée au Mexique (dont un piquet devant une des prisons qui a duré près de quatre ans) et ailleurs dans le monde ne restaient prisonniers «que » 12 personnes dont les peines allaient de 31 à 112 années de prison. La Cour suprême mexicaine a annulé
toutes les peines en considérant que les preuves utilisées pour les condamner ont été considérées comme illégales et ont été employées pour les accuser de délits qu’ils n’avaient pas commis. Elle a ordonné la remise en liberté immédiate de tous les prisonniers.

Affiche contre la répression à Atenco

Affiche contre la répression à Atenco

Le tribunal correctionnel de Paris a annulé vendredi les poursuites du groupe Bouygues contre des administrateurs de sites qui avaient appelé au sabotage de l’entreprise en 2004. Quatre personnes étaient poursuivies pour avoir diffusé, en décembre 2004, des appels à une semaine d’action contre le groupe Bouygues. À l’époque, ils entendaient protester contre la construction par le géant du BTP de centres de rétention en Europe. Selon l’accusation, des dizaines de magasins du groupe avaient alors été saccagés. Si le lien entre ces dégradations et les publications des différents sites visés (Réseau anti-pub, Indymedia Paris, Pajol, CNT) n’a pas été prouvé, ce n’est pas sur ce fondement que le tribunal a prononcé la nullité des poursuites. Le tribunal a surtout retenu deux points de pure forme. Tout d’abord, une certaine abstraction : avant le procès, les prévenus ne s’étaient pas vus préciser les peines encourues. Ensuite, la longueur excessive de l’instruction : 4 ans et 3 mois.

Un officier et six soldats du 54e bataillon d’infanterie de l’armée philippine ont été tués dans un échange de coups de feu avec « des douzaines » de combattants de la NPA dans la ville Bontoc. Ceux-ci, a reconnu le porte-parole de l’armée, se sont emparés des fusils d’assaut des soldats morts avant de quitter le lieu de l’embuscade. Les autorités ont lancé des opérations de poursuite contre les attaquants.

Le 2 juillet dernier, une explosion avait soufflé vers 3h du matin le centre de recrutement de l’armée canadienne à Trois-Rivières avait été la cible d’une attaque à l’explosif. Personne n’avait été blessé puisque le centre et les locaux environnants étaient alors inoccupés.

Le groupe «Résistance internationaliste» avait revendiqué l’action, dénonçant la politique militariste et impérialiste du Canada et souhaitant «s’assurer que les pouvoirs politique, économique et militaire ne poursuivent impunément l’entreprise d’endoctrinement justifiant leur aventure impérialiste». «Le gouvernement canadien ne se contente pas de nous soumettre à l’oligarchie marchande et de lui livrer nos ressources, il réclame qu’on aille lui asservir d’autres peuples. Subir les effets et les dangers de l’exportation gazière ne suffit pas, il faudrait qu’on aille sécuriser un trajet de pipeline (TAPI) en territoire afghan», ajoute le groupe dans ce communiqué.

Le groupe avait déjà revendiqué deux autres attentats au Canada dont un contre un pylône d’Hydro-Québec, près de Coaticook, servant à l’exportation d’électricité vers les États-Unis en 2004, et l’autre contre la voiture d’un porte-parole de l’industrie pétrolière en 2006.

L’enquête sur l’explosion du 2 juillet a transférée de la Gendarmerie du Canada (GRC), qui menait l’enquête jusqu’à maintenant, à l’Équipe intégrée sur la sécurité nationale (EISN), regroupe plusieurs partenaires, dont la GRC et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Attentat contre l’armée canadienne à Trois Rivières

Attentat contre l'armée canadienne à Trois Rivières

Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2009, une explosion ébranle une usine désaffectée située à Cognin. Zoé Aveilla, une jeune Ardéchoise de 23 ans, est tuée par les débris de la bombe artisanale qu’elle confectionnait avec son compagnon, Michaël Dupanloup, 25 ans. Plus en retrait, le garçon, originaire de Genève, est sérieusement brûlé et sa vue est gravement atteinte. Ils manipulaient du chlorate de soude et du sucre et un petit extincteur pour servir de récipient aux produits. Tous gravitent alors dans le monde des squats fréquentés par des militants de l’ultra-gauche et des anarchistes.

L’enquête sur le drame prend rapidement une tournure très spectaculaire. Un grand nombre de gendarmes mobiles, de policiers locaux, et de policiers de la sous-direction nationale antiterroriste de la police judiciaire investissent le squat de l’ancienne usine Pilotaz puis les différents « points de chute » similaires du couple. Dans les jours et les semaines qui suivent, Raphaël Serres, Joris Allibert, Michaël Dupanloup sont mis en examen pour participation à une entreprise terroriste, destruction de preuves. Ils sont détenus puis progressivement libérés avec un contrôle judiciaire qui s’est allégé avec le temps. Michael Dupanloup a récupéré de ses blessures. Une perte partielle de sa vue est la principale séquelle à laquelle il est encore confronté. Tous les trois ont repris leurs études ou ils travaillent. Le dernier à avoir été arrêté est Thibaut Simon qui vivait ici sous une autre identité, longtemps recherché, retrouvé en Europe centrale et extradé de Hongrie où il s’était réfugié il y a quelques mois. Lui aussi est sous contrôle judiciaire.

Quatorze mois après avoir été saisi de l’enquête, le juge d’instruction du pôle antiterroriste de Paris vient, avec un avis favorable du parquet, de renvoyer l’affaire à Chambéry, en se déclarant « incompétent » par ordonnance, il y a quelques jours.
Il appartient maintenant au procureur général, ici, de désigner un nouveau juge d’instruction. Pour rechercher dans le registre du droit commun, entre la manipulation de produits explosifs et les causes de l’accident, si des infractions peuvent être reprochées aux jeunes mis en cause.

Hier jeudi, à Buskerud, en Norvège, un camp pour les déboutés de l’asile a brûlé pendant une révolte. Le centre semble être entièrement détruit. Personne n’a été blessé mais 23 personnes ont été arrêtées aujourd’hui soupçonnées d’avoir mis le feu au centre. L’État norvégien souhaite «les expulser par la force le plus rapidement possible si elles ne partent pas d’elles-mêmes». L’incendie semble faire suite à plusieurs jours de protestation. Selon la presse, l’élément déclencheur aurait été les mauvaises conditions de vie : nourriture insuffisante, absence de soins psychiatriques, douches froides … et puis, certaines personnes y étaient depuis 2006 ! Tout a commencé hier matin, les retenus ont commencé par détruire différents matériels et ont brisé les vitres. Ensuite, ils auraient allumé plusieurs petits feux.

Centré fermé pour demandeur d’asile incendié en Norvège

Centré fermé pour demandeur d'asile incendié en Norvège

Une trentaine de manifestants ont condamné dimanche 4 à Lille une loi du gouvernement polonais qui criminalise les symboles communistes. En brandissant des drapeaux rouges devant le consulat de Pologne, ils ont exprimé leur crainte face à un article du code pénal entré en vigueur en juin. Selon ce dernier, arborer un drapeau floqué de la faucille et du marteau ou un tee-shirt de Che Guevara, serait passible de deux ans de prison.

Rassemblement à Lille devant le consulat de Pologne

Rassemblement à Lille devant le consulat de Pologne

Durant deux jours, les maoïstes ont mené une grève générale en protestation de l’assassinat de leur porte-parole Azad, par les forces de sécurité durant une ‘mise en scène de combat’. Durant ces deux jours, les maoïstes ont mené plusieurs offensives dans les états de l’Orissa, du Chhattisgarh et du Jharkhand. Ils ont notamment déclenché une explosion dans le district du Dantewada (Chhattisgarh), tuant deux policiers. Ils ont également pris d’assaut le bâtiment du parti du Congrès de la région, attaque durant laquelle dix personnes sont décédées, dont deux policiers et six guérilleros. Toujours dans l’état du Chhattisgarh, les maoïstes ont attaqué des camps paramilitaires. Dans l’état voisin d’Orissa, ils ont mis le feu à un commissariat. Un policier a été tué dans une fusillade entre les guérilleros et les forces de sécurité dans le Jharkhand, où les maoïstes ont également fait exploser des lignes de chemin de fer. Ils ont également fait évacuer la gare de Hehegarha avant de la faire exploser. Au total, ce sont huit offensives qui ont été menées par les guérilleros au cours de ces deux derniers jours.

Sabotage maoïste à Patna

Sabotage maoïste à Patna

Plus de 2000 personnes s’étaient rassemblées hier devant le siège du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy) pour y entendre un communiqué de presse contestant les opérations militaires en cours actuellement dans le sud-est de la Turquie, et pour dénoncer le fait que les corps des militants du PKK tués lors des récents affrontements avec les forces de sécurité n’ont pas été rendus à leurs familles respectives. Les commerçants de la ville avaient gardé porte close en solidarité avec les manifestants. Après la lecture du communiqué, des affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police. Cette dernière a fait usage de gaz lacrymogènes et de jets d’eau pour disperser la foule, qui a riposter en lançant des pierres et des cocktails Molotov sur les policiers.