Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 19 octobre dernier, 34 personnes, venant des camps de réfugiés du Kurdistan irakien s’étaient rendus à la frontière turque. Certains de ces réfugiés y avaient été arrêtés, mais tous avaient rapidement été relâchés. Hier et aujourd’hui, deux d’entre eux (photos) ont à nouveau été arrêtés par les forces de l’ordre. Gülbahar Cicekci se rendait à Ankara en compagnie d’un autre réfugié lorsqu’elle a été arrêtée par des officiers chargés du contrôle des identités ce dimanche. Nurettin Turgut à quant à lui été arrêté ce lundi à l’aéroport de Van, dans le sud-est de la Turquie. La police affirme qu’un mandat d’arrêt avait été lancé envers les deux militants suite à un discours prononcé à Dogubayazit. Turgut a été détenu pendant quelques heures à l’aéroport avant d’être transféré au département de police. Cicekci a quant à elle été emmenée à la division antiterroriste du Département de Police de Diyarbakir en attente de sa comparution devant un tribunal régional ce lundi.

Gülbahar Cicekci

Gülbahar Cicekci

Le 14 décembre dernier, dans l’affaire Rasul Vs Rumsfeld, après avoir entendu les vibrants arguments de l’administration du ministère de la Justice d’Obama, la Cour suprême des Etats Unis a finalement accédé à la demande directe du Président de conserver en l’état une décision de la cour inférieure qui précise que la torture est une conséquence ordinaire et attendue de la détention militaire, tout en introduisant un précédent choquant pour tous les tribunaux à venir: toute personne suspectée d’être ‘combattant ennemi’ par le président ou son administration ne sera plus considérée comme une ‘personne’. Ils cesseront donc d’exister en tant qu’entité juridique. Cette décision extraordinaire n’a occasionné aucun commentaire dans la presse.

À la suite du refus de la Cour suprême américaine d’examiner l’appel concernant le jugement d’une cour inférieure dans le cadre d’une affaire portée par quatre anciens prisonniers britanniques de Guantanamo contre l’ancien secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, les avocats des détenus ont affirmé mardi que le plus haut tribunal du pays valide le fait que la torture et l’humiliation religieuse soient des outils acceptables, et utilisables par un gouvernement.

Dans la ligne droite de leurs prédécesseurs de l’administration Bush, les avocats du ministère de la Justice d’Obama ont fait valoir qu’en l’espèce, il n’existe aucun droit constitutionnel de ne pas être torturé ou maltraité dans une prison américaine à l’étranger. L’administration Obama avait demandé au tribunal de ne pas donner suite à l’appel demandé par les plaignants. En acceptant, le tribunal laisse donc en l’état une opinion émise précédemment par la Cour de Washington DC, lors du dernier jugement qui stipule que la ‘Religious Freedom Restoration Act’ – une loi qui s’applique dans ses termes à l’ensemble des ‘personnes’ – ne s’applique pas aux personnes détenues à Guantanamo, au prétexte que les détenus ne sont pas des ‘personnes’ dans le cadre du droit américain.

La cour inférieure a également rejeté les demandes de réparation des anciens détenus en vertu du Alien Tort Statut et de la Conventions de Genève. Les défendants ont une immunité de facto sur la base que ‘la torture est une conséquence prévisible de la détention des combattants ennemis présumés par l’armée.‘ La Constitution américaine est pourtant claire: aucune personne ne peut être détenue hors des procédures pénales, et surtout aucune personne ne peut être soumise à des châtiments cruels et exceptionnels. Et la loi américaine est très claire sur la torture: elle est interdite, catégoriquement, même en temps ‘d’Alerte Nationale’. La culpabilité d’actes de torture est, en vertu des lois américaines, un crime majeur. Nul ne peut être torturé, à n’importe quel moment, sous aucun motif, et il n’y a pas d’immunité permise dans la loi vis-à-vis de la torture.

Et pourtant, c’est ce que Barack Obama (à l’origine, un avocat de droit constitutionnel) a finalement plaidé, via son ministère, cas après cas depuis qu’il est devenu Président: les tortionnaires et ceux qui ont ordonné la torture sont et resteront à l’abri de poursuites judiciaires. La torture est une ‘conséquence prévisible et ordinaire‘ de la détention militaire de tous ceux qui sont arbitrairement déclarés ‘combattants ennemis présumés‘. Plus grave encore: Barack Obama a désormais ouvertement accepté et admis qu’il ne considère pas ces prisonniers comme des ‘personnes’. Ils sont, littéralement, des sous êtres humains. Qu’est-ce qui en fait des sous-hommes? Le fait que quelqu’un dans le gouvernement américain a déclaré qu’ils étaient des ‘combattants ennemis présumés‘.

Un homme et une femme, membres présumés de l’ETA ont été arrêtés ce samedi soir aux abords de Clermont-Ferrand dans une voiture volée alors qu’ils avaient du se ranger sur le bas-côté de la route à cause des intempéries. Selon la presse espagnole, il s’agirait de Inaki Iribarren Galbeten et de Eider Uruburu Zabaleta, qui compteraient parmi les membres les plus recherchés de l’ETA. Ils ont été interpellés près d’une base présumée de l’organisation où ils auraient été prendre de l’argent. Ils étaient armés et circulaient avec de fausses plaques d’immatriculation et de faux papiers. La SDAT a été saisie de l’enquête et ils ont été entendus ce dimanche.

En outre, deux autres personnes ont été arrêtées par les autorités espagnoles et portugaises samedi soir. Les deux membres présumés d’ETA ont été appréhendés alors qu’ils circulaient dans une fourgonnette transportant des explosifs dans la localité espagnole de Bermillo de Sagayo, à trente kilomètres de la frontière avec le Portugal. Le conducteur du fourgon a pris la fuite avant d’être interpellé par la police portugaise.

Le groupe de manifestants cherchant à montrer leur solidarité avec les cinq militants arrêtés et accusés d’être membres du DHKP-C ont été confronté à une foule hostile ce samedi à Edirne. Quinze des 150 personnes du groupe qui se trouve coincé à l’entrée de la ville depuis six jours ont réussi, suite au relâchement des mesures de sécurité, à pénétrer dans le centre-ville. Au moment où ils ont commencé à lire leur communiqué, ils ont été agressés par 200 personnes. Il ne s’agissait pas d’habitants d’Edirne réunis pour une contre-manifestation, mais de militants fascistes du Parti d’action nationaliste (MHP) et du Parti de la Grande Union (BBP), encadrés de membres des services secrets et de policiers en civil venus de provinces voisines ainsi que d’officiers en retraite. Certains manifestants furent battus par les fascistes (photo) tandis que des passants essayaient tant bien que mal de faire stopper les violences.

Lynchage à Edirne

Lynchage à Edirne

La porte-parole de ministère de l’Intérieur, Margaux Donckier, a déclaré mercredi que la sécurité des sommets de l’Union européenne sera renforcée, suite à l’action surprise de Greenpeace en décembre. Les chefs de gouvernement et le reste de leur délégation suivront désormais deux itinéraires différents. Onze activistes de Greenpeace portant de fausses accréditations de VIP avaient été arrêtés en décembre en surgissant de limousines à proximité de plusieurs chefs d’Etats.

Un rapport sur les événements, rendu public par le ministère de l’Intérieur a blâmé ‘une certaine routine’ dans le chef des responsables de la sécurité. Des plans d’action globaux seront dorénavant établis pour chaque rencontre de haut niveau. La coopération entre la police, le personnel de sécurité du bâtiment accueillant l’événement et les gardes du corps des délégations diverses sera renforcée. Des restrictions seront apportées à la taille des délégations nationales. La première réunion qui se déroulera conformément aux nouvelles procédures aura lieu le 11 février, quand les 27 chefs d’Etat discuteront une nouvelle stratégie économique de 10 ans.

Le dirigeant maoïste Tusharkanta Bhattacharya a été une nouvelle fois arrêté ce 7 janvier dans le Warangal, par la police à Hyderabad. La police du Warangal projetait d’établir un mandat d’arrêt et de le faire comparaître devant un juge dans le courant de la nuit. Plus tôt dans la journée, un avocat avait déposé plainte à propos de cet enlèvement. Il affirme qu’il voyageait avec le leader maoïste jeudi et qu’après être descendu de la voiture, il a vu des policiers en uniforme emmenant le militant, sa voiture et son chauffeur. Suite à cette plainte, la Commission a donc demandé à la police de s’expliquer. Après avoir d’abord nié les faits, le chef de la police a donc reconnu détenir Bhattacharya.

Tusharkanta Bhattacharya avait déjà été arrêté le 17 septembre 2007 dans le Jharkhand et envoyé en prison. L’an dernier, il était relâché, faute de preuves. En sortant de prison, il avait scandé des slogans en faveur des maoïstes, entrainant la police à enregistrer une accusation de sédition contre lui au commissariat de Mattewada dans le Warangal.

Tusharkanta Bhattacharya

Tusharkanta Bhattacharya

Il y a quelques jours, nous évoquions la situation de Sambo Sodi. Cette femme est l’une des nombreuses victimes de l’opération de ratissage anti-guérilla ‘Green Hunt’ menée au mois d’octobre par les forces de sécurité. Depuis le 4 janvier, elle est maintenue en détention après avoir été interceptée alors qu’elle se rendait à l’hôpital de Delhi afin de continuer sa revalidation. Elle se trouve actuellement à l’hôpital de Jagdalpur Maharani, sous haute surveillance car soupçonnée d’être une militant maoïste. Or, il est impératif qu’elle aille à Delhi pour poursuivre son traitement, sous peine de se voir amputée. Malgré l’ordre de la Cour Suprême de l’autoriser à s’y rendre, la police s’y refuse. De plus, elle empêche quiconque de lui rendre visite. Lorsque son avocat a tenté d’aller la voir, un officier lui a affirmé qu’elle ne souhaitait pas se rendre à la capitale, ni rencontrer personne. Cette déclaration est tout à fait aberrante sachant que Sambo Sodi a conscience de son état et est suivie par le meilleur orthopédiste de Delhi. De plus, lorsque son avocat a tenté de s’adresser aux autorités suite à ce qui lui avait dit l’officier, celles-ci ont refusé de lui répondre.

En septembre 2009, le prisonnier politique basque donostiar, Juan José Rego Vidal, a commencé une grève de la faim et de la soif mercredi afin de protester contre sa situation. En effet, Rego, âgé de 71 ans, se trouve actuellement incarcéré dans la prison de Mansilla (province de Léon) depuis 12 ans et fait partie des 14 prisonniers politiques basques qui sont atteints de maladies graves. Malgré cela, on leur refuse l’application de l’article 92 qui envisage la mise en liberté des prisonniers atteints d’une maladie grave ou incurable. Il devait être transféré dans les prochains jours vers l’hôpital de Donostia mais à la dernière minute, on lui a annoncé qu’il ne le serait pas.

C’est la goutte qui a fait déborder le vase. Le prisonnier a indiqué qu’il avait perdu patience et a décidé d’entamer une grève de la faim et de la soif. Juan José Rego souffre de maladies graves et incurables et a, entre autres, des problèmes cérébro-vasculaires, problèmes de la prostate, de diabète, d’hypertension et de graves lésions aux yeux. Finalement, ils l’ont extrait de sa prison pour l’amener aux urgences à l’hôpital. Ils lui ont posé un cathéter. Il a cessé sa grève de la faim. La famille a été prévenue par un ‘informateur parallèle’… Son avocat et la famille se sont rendus à l’hôpital mais n’ont pas eu le droit de le voir.

Juan José Rego Vidal

Juan José Rego Vidal

Cela fait maintenant 25 jours que des milliers de travailleurs de Tekel (monopole public de l’alcool et du tabac) protestent contre la privatisation de leur entreprise. Celle-ci les obligerait à quitter leur emploi, ou à accepter de travailler dans d’autres entreprises publiques avec un salaire revu à la baisse. Leur protestation a commencé le mois dernier quand cent bus les ont emmené à Ankara pour une grande manifestation devant le siège du parti au pouvoir. Mais la police les a empêché et conduit dans un parc voisin. Les forces de l’ordre ont installé des barricades tout autour du parc et ont fait usage de pompes à eau et de gaz lacrymogènes contre les travailleurs. Ils ont également été battus avec des bâtons et nombre d’entre eux ont du être hospitalisés.

Depuis, ils manifestent quotidiennement devant le siège de la Turkish Union Confederation, malgré le grand froid et la répression. Aujourd’hui, ils se sont rendus devant le bâtiment du Parti du Développement et de la Justice (AKP) et certains ont tenté de s’enchaîner aux grilles de l’immeuble. La police a procédé à 42 arrestations, dont celles de huit femmes. Suite au refus du gouvernement d’entendre leurs revendications, les travailleurs avaient décidé mercredi, par référendum, de poursuivre leur mouvement.

La nuit du 31 décembre, deux commissariats de St-Jacques de Compostelle ont été attaqués. Deux bombes incendiaires ont été placées, l’une contre une fourgonnette et l’autre contre une voiture garée devant le commissariat de la police municipale, et un autre engin contre le commissariat de la police nationale. Un autre engin a été posé contre le commissariat de police la place La Remonta, à Madrid.