Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dans la nuit du 31 décembre, l’armée colombienne a mené une grande action appelée ‘coup du Nouvel An’. Des avions des forces aériennes ont bombardé deux camps des FARC, tuant 18 guérilleros. Les forces spéciales terrestres y ont également fait intrusion, faisant de leur côté 13 prisonniers. Cette offensive avait été commandée par le gouvernement en réponse à la récente exécution revendiqué par les guérilleros de Luis Fancisco Cuellar, gouverneur de Caqueta, un état du sud du pays.

Le gouvernement indien vient d’annoncer avoir affecté une flotte de dix hélicoptères MI-17 de l’Indian Air Force à la lutte contre les maoïstes. Après avoir annoncé sa décision d’augmenter le contingent des troupes anti-naxalites ainsi que l’attribution de primes plus importantes à ceux qui mènent la contre-guérilla, le gouvernement a donc décidé d’en augmenter l’arsenal. Ces hélicoptères auront pour mission de déposer les commandos dans les zones peu accessibles et d’en évacuer les blessés. Armés, ils auront également pour but de détruire les camps maoïstes des cinq états où les guérilleros sont les plus présents: Andhra Pradesh, Chhattisgarh, Jharkhand, Orissa et Maharashtra. Tous ces préparatifs se font dans le cadre de la reprise de l’opération ‘Green Hunt’ annoncée par le gouvernement pour le début de l’année. La photo ci-dessous montre un des 50 premiers MI-17 indien lors d’une exercice indo-US antiterroriste ‘Balance Iroquois 2003’. Depuis, l’Inde a encore acheté à la Russie 70 de ces engins.

Hélicoptère MI-17

Hélicoptère MI-17

L’annonce est tombée hier en fin d’après-midi. L’Audiencia Nacional a décidé d’interdire la manifestation convoquée par l’association des familles des prisonniers politiques basques Etxerat, qui invitait la société basque à y exprimer ‘un gigantesque non’ à la politique pénitentiaire des Etats espagnol et français.

Le site d’Etxerat

Le CCTV (Close Circuit TeleVision) est un système de caméras disposées dans un espace public dans le but de le surveiller. De nombreuses villes se sont dotées de ce système en vue de prévenir la criminalité et surtout d’opérer un contrôle social, notamment des mouvements de foule. Depuis le début des années 90, ils se sont multipliés, en dépit de leur nuisance flagrante du respect de la vie privée, les caméras filmant en continu. De plus, depuis plusieurs années sont publiés de nombreux rapports esquissant leur inefficacité. En effet, le CCTV peut actuellement collecter une masse très importante de données, mais une quantité minime d’entre elles sont utilisables.

Une équipe d’informaticiens experts vient de mettre au point une nouvelle génération de CCTV appelée ‘Samurai’. Ce programme est capable d’identifier et de traquer les individus agissant de manière ‘suspecte’ dans la foule. Il utilise des algorithmes pour profiler l’attitude de la personne et pour étudier comment elle se comporte habituellement dans cet environnement. Il prend également en compte les changements de lumière, ce qui permet de traquer la personne même si elle sort du champs d’une caméra vers une autre. Enfin, il peut étudier les chemins que la personne suivie serait susceptible de prendre et poursuivre une cible alors qu’elle bouge dans la foule en utilisant la silhouette de la personne, ses bagages et les personnes qui l’accompagnent. Les systèmes actuels de vidéo-surveillance sont programmés, selon un expert, de manière très rigide, avec des règles strictes prédéfinies. Il affirme que ‘Samurai’ est LA solution pour détecter les comportements ‘anormaux’ et surtout pour pouvoir suivre un très grand nombre de personnes à travers l’utilisation de multiples caméras coordonnées entre elles dans l’espace public. D’autant plus que des opérateurs (humains) pourront déterminer ce qui doit être considéré comme suspect et que le logiciel pourra garder cet élément en mémoire.

Ce mardi, la police d’Ankara a fait une descente dans les locaux du BDP (Peace and Democratic Party, créé suite à la mise hors la loi du DTP début décembre). Elle était à la recherche de quatre membres fondateurs du DTP, qui avaient été convoqués par la Cour Criminelle d’Ankara pour avoir, lors de discours publics, ‘fait l’apologie du PKK’. Les quatre ne s’étant pas présentés à l’audience, la Cour a ordonné qu’ils y soient amenés de force, mais la police ne les a pas trouvé au bureau du parti. Deux d’entre eux ont également été interdits de toute participation à la vie politique turque pour les cinq prochaines années par la Cour Constitutionnelle. Mais il apparaît que cette décision n’a pas été publiée officiellement, ce qui entraîne que les deux députés jouissent toujours de leur immunité et ne peuvent dont pas être poursuivis ni interrogés.

Le CPI(M) – maoïste – et le CPI-ML – naxalbari – ont décidé ce 23 décembre d’unir leurs forces contre les offensives gouvernementales visant les maoïstes à travers le pays. A l’issue d’un meeting rassemblant les différents leaders, un document commun a été rendu public, exhortant le peuple à mettre en place une résistance militante face à la répression de l’Etat. Jusqu’à présent, les deux organisations avaient mené leur lutte armée de manière indépendante. Après plusieurs rounds de discussions, le besoin que les forces révolutionnaires devaient s’unir pour renforcer la guerre du peuple s’est fait ressentir. Malgré certaines divergences politiques, cette alliance semble être un premier pas vers une possible fusion face à la répression gouvernementale que subi le peuple indien.

Sur un chantier de VALENS – INFRABEL dans la rue Herdebeek à Itterbeek, quatre grues et plusieurs excavatrices ont été lourdement endommagées par un incendie. L’incendie a commencé vers 4 heures du matin et il s’agit probablement d’un incendie volontaire. La circulation des trains n’a pas été entravée, mais les travaux sur le Réseau Express Régional doivent être interrompus temporairement. VALENS, qui fait partie du group Eiffage, participe à la construction du nouveau centre fermé pour clandestins à Steenokkerzeel.

Action contre Valens

Action contre Valens

A Diyarbakir, 23 personnes dont 13 bourgmestres ont été écroués à la suite des rafles policières visant les anciens et nouveaux bourgmestres des villes kurdes. Le mouvements de protestation des élus du Parti pour la Paix et la Démocratie et de la population continuent à l’heure actuelle. Cette opération menée sous l’égide d’Ankara, ayant donné son aval et centrée sur Diyarbakir, s’est déroulée conjointement dans plus de 11 villes kurdes, aboutissant à l’arrestation de plus de 80 personnes, dont 35 ont été déférées au parquer de Diyarbakir. Après l’annonce du réquisitoire du procureur demandant le placement en détention des prévenus, une foule de plusieurs milliers de personnes, comprenant notamment tous les bourgmestres et députés kurdes, s’est réunie devant le palais de justice de Diyarbakir. Encerclés par les blindés de la police, les manifestants parmi lesquels des députés, des bourgmestres, le Président et des dirigeants du BDP ont entamé un sit-in de protestation.

Le bombardement effectué par l’armée colombienne d’un camp des Farc en Equateur, le 1er mars 2008, a été notamment possible grâce aux renseignements fournis par les Etats-Unis, a affirmé jeudi la commission d’enquête équatorienne sur l’attaque, en rendant ses conclusions. ‘Les renseignements stratégiques rassemblés à Manta (port équatorien où les Etats-Unis disposaient d’une base jusqu’en septembre) ont été fondamentaux pour la surveillance et la localisation de Raul Reyes‘, le numéro deux des FARC (photo) tué dans l’attaque, indique le rapport de cette commission présenté au cours d’une conférence de presse à Quito.

Selon le document rédigé par cette commission créée par le gouvernement pour enquêter sur l’attaque et les éventuels liens des FARC en Equateur, la concession accordée par Quito aux Etats-Unis pour réaliser des opérations antidrogue depuis cette base a été exploitée (par ce pays) ‘au-delà de ses objectifs’ de départ. L’attaque effectuée par l’armée colombienne contre le camp des FARC, dans laquelle 25 personnes ont été tuées, avait entraîné la rupture des relations diplomatiques par Quito pendant plus de vingt mois. Le président Rafael Correa avait en outre mis à exécution sa menace de ne plus renouveler la concession américaine à Manta. Washington a fermé la base de Manta, la seule dont elle disposait à ce moment en Amérique du sud, le 18 septembre. Le 30 octobre, les Etats-Unis ont toutefois signé avec la Colombie un accord leur permettant de faire usage d’au moins sept bases dans ce pays.

Raul Reyes

Raul Reyes