Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des heurts ont eu lieu à Rome entre la police et un cortège des étudiants pro-palestinienne de l’université La Sapienza. Ce bloc faisait partie d’une manifestation plus large organisée par des syndicats et des organisations politiques de gauche. Certains étudiant·es se sont écartés de l’itinéraire autorisé et sont entrés en contact avec un cordon de police en tenue anti-émeute donnant à des affrontements. La police a fait usage de gaz lacrymogènes.

Affrontements entre des étudiants pro-palestiniens et la police à Rome

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Après la rupture des négociations de paix, les dissidents de la guérilla des FARC sont à l’offensive dans le sud-ouest de la Colombie. Le département du Valle del Cauca, dont Cali est la capitale, et le Cauca voisin sont l’épicentre d’un conflit avec la dissidence de l’EMC (Etat-major central), principale faction des FARC qui n’ont pas accepté l’accord de paix de 2016 avec cette guérilla marxiste. Les attaques à l’explosif, combats et embuscades ont fait des dizaines de morts en quelques jours. Une moto piégée a explosé à Jamundi, à 18 kilomètres de Cali, et à Morales (100 km), un poste de police a été détruit par des tirs et des explosifs. Début avril, la garnison militaire de Pichincha, la plus grande du sud-ouest du pays au centre de Cali, a même été la cible d’un attentat à l’explosif. L’armée a fait état de la mort de cinq membres de la dissidence, tués dans la localité de Balbo (Cauca). Le gouvernement a envoyé quelque 6.000 soldats dans la région avec l’ordre de mener des actions offensives. L’EMC (constitué en « Fronts ») sur la côte pacifique est désormais le seul groupe armé à attaquer directement l’Etat.

 

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Vendredi 31 mai, des affrontements se sont déroulés entre d’une part les polices locales et de l’état et d’autre part les étudiants pro-palestiniens de l’université de Californie à Santa Cruz. Des policiers en tenue anti-émeute ont pris d’assaut un barrage qui bloquait l’accès principale du campus depuis le début de la semaine. Environ 80 personnes ont été arrêtées. Les étudiants diplômés de l’université de Santa Cruz mènent quant à eux une grève depuis près de deux semaines pour protester contre le traitement réservé par le système universitaire aux manifestants pro-palestiniens. La grève devrait s’étendre à trois autres campus cette semaine. Le lendemain, des affrontements entre policiers et plusieurs centaines d’étudiant·es pro-palestiniens se sont déroulés à l’occasion de la cérémonie de remise des diplômes de l’Université de Chicago. Les manifestant·es protestaient évidemment contre le génocide et les accords commerciaux entre l’université et Israël mais aussi, contre la décision de celle-ci de retenir les diplômes d’au moins quatre étudiants de dernière année en raison de leur participation à un campement pro-palestinien sur le campus (qui avait été expulsé le 7 mai). Plusieurs personnes ont reçu du gaz poivre tandis qu’une autre a été arrêtée.

Arrestation de quelques 80 étudiants·es pro-palestiniens à l'UC Santa Cruz

Lundi passé a commencé, à Berlin, le procès contre deux personnes accusées d’entente en vue de commettre un délit. Elles ont été découvert.es, par un hélicoptère de la police fédérale, sur la voie ferrée, ce qui explique pourquoi les flics et le parquet pensent qu’elles avaient prévu de mettre le feu à des câbles de la Deutsche Bahn. Alors qu’en Allemagne les mouvements et les partis autoritaires se renforcent, les partis « modérés » se voient contraints de surenchérir les uns sur les autres, avec de nouveaux durcissements des lois sur les frontières et l’immigration, dans le but de ne pas perdre complètement leurs partisans au profit des fascistes. Les policiers fédéraux reçoivent de plus en plus de pouvoir sous la forme d’une réforme de la loi sur la police. La nuit avant l’ouverture du procès, en signe de solidarité contre l’isolement, une voiture de la police fédérale a été incendiée sur le site de l’Agence fédérale des réseaux, dans le quartier de Gohlis, à Leipzig (photo).

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Environ 600 manifestants pro-palestiniens se sont rassemblés samedi soir vers 18h00 pour une nouvelle action, cette fois-ci menée devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles. Les manifestants dénonçaient la complicité de l’Allemagne avec le génocide à Gaza et la répression, par les forces de l’ordre allemandes, des actions pro-palestiniennes, comme à l’université Humboldt de Berlin ou lors des manifestations dans les quartiers berlinois de Neukölln et Kreuzberg (voir notre article). À leur arrivée, les forces de l’ordre ont fouillé les manifestants, et ceux qui portaient de quoi se masquer le visage, de quoi se protéger des grenades lacrymogènes, ou même de simples marqueurs, ont été embarqués. La police avait bouclé les rues aux abords de l’ambassade et se tenait prête à intervenir mais il n’y a pas eu d’incidents.

Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a emprisonné des milliers de Palestiniens et, faute de place dans les prisons, ils ont dû être regroupés dans des camps de concentration gérés par l’armée, dont celui de Sde Teiman. Que total, quelque 4.000 Palestiniens ont été détenus à Sde Teiman depuis le 7 octobre, quelque 1.500 d’entre eux ont été finalement libérés faute de preuve. Actuellement, un millier d’entre eux restent détenus dans le camp. Légalement, es suspects ne peuvent pas être détenus plus de 45 jours, sans aucun contrôle judiciaire. A l’issue de cette période, les détenus doivent être relâchés ou être transférés pour ceux accusés d’implication dans des « activités terroristes » vers des prisons gérées par l’administration pénitentiaire. Mais de nombreux détenus restent enfermés dans le camp au delà de ce délais.

Les témoignages d’anciens détenus mais aussi de lanceurs d’alerte israéliens relatifs au camp de Sde Teiman révèlent une politique systématique de mauvais traitements envers les prisonniers palestiniens; passage à tabac, humiliation, menottes serrées au sang 24H sur 24, etc.. Un médecin militaire a témoigné que des détenus avaient dû être amputés d’un membre à la suite de blessures causées par la manière dont ils étaient menottés. Entravé et les yeux bandés des jours durant, ils étaient nourris à la paille forcés de déféquer dans des couches. 27 détenus Sde Teiman seraient décédés de blessures ou faute de soins durant leur incarcération depuis le 7 octobre. Le nombre des témoignage et leur reprise dans les média ont amené le chef d’état-major israélien, le général Herzl Halevi, a annoncer cette semaine la création d’une commission d’enquête. On sait la politique israélienne qui consiste a ouvrir un nombre d’enquête infime par rapport aux crimes de guerre commis pour tenter préserver son image d’armée « morale », mais il est révélateur que la procureure en chef de l’armée ait révélé que la moitié des 70 enquêtes lancées par son service contre des soldats soupçonnés de mauvais traitements envers des détenus Palestiniens, concernent Sde Teiman.

Les députés espagnols ont définitivement adopté jeudi une loi d’amnistie en faveur des indépendantistes catalans, au terme d’une ultime session très tendue d’environ deux heures et dans une ambiance électrique marquée par des insultes. La loi d’amnistie a été approuvée par 177 voix contre 172. Le nombre exact des bénéficiaires n’est pas connu ou, tout du moins, il y a des divergences entre ce que déclarent le gouvernement et les Catalans. Pour l’exécutif, l’amnistie concernera près de 400 personnes, alors que pour les indépendantistes, le chiffre est supérieur a 1.400 personnes.

Parmi les bénéficiaires de l’amnistie, l’ancien président du gouvernement autonome de Catalogne, Carles Puigdemont, l’ancien vice-président du gouvernement autonome Oriol Junqueras (ERC- Gauche républicaine de Catalogne, l’autre grand parti indépendantiste) encore le leader de l’ERC au Parlement, Josep Maria Jové.  Il en va de même pour les maires, les conseillers municipaux ou les fonctionnaires liés à l’organisation du référendum, ainsi que pour les anciens directeurs de la télévision et de la radio publiques catalanes. Figurent également les membres du Tsunami Démocratique qui ont déclenché la vague de protestation en 2019 à la suite de la condamantion pour sédition des dirigeants indépendantistes. Ceci en théorie, car dans la pratique, tout ne sera pas aussi simple. Les tribunaux devront appliquer la loi au cas par cas, ce qui donnera lieu à une multitude de situations disparates.  Les indépendantistes poursuivis pour « détournement de fonds » et « terrorisme », deux matières réglementées par le droit européen, pourraient être exclu de l’amnistie par les tribunaux: les procureurs ont d’ailleurs déjà déclaré qu’ils ne considéraient pas les délits de détournement de fonds comme « amnistiables ». En outre, une fois la loi promulguée, il n’est pas exclu qu’au moins trois organes judiciaires – la Cour suprême, l’Audience nationale et les juges catalans fassent appel à la Cour de justice de l’Union européenne, ce qui pourrait paralyser son application jusqu’à ce qu’elle se prononce.

 

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La police a à nouveau attaqué une manifestation pro-palestinienne à  Berlin-Kreuzberg et Neukölln. De violents affrontements ont nouveau éclaté entre la police et les manifestants sur la Sonnenallee mercredi soir. Un canon à eau a été utilisé comme moyen de dissuasion. Les policiers ont été massivement bombardés de bouteilles et d’œufs, encerclés et insultés. Ici, les manifestants auraient crié « Tout Berlin déteste la police » et tiré des pièces pyrotechniques. Plusieurs personnes ont été arrêtées, dont une femme âgée. Un policier a été touché au casque avec un mât de drapeau. L’auteur présumé a été arrêté peu de temps après. Il y a également eu plusieurs incendies dans un coffret électrique et dans des poubelles. 19 poursuites pénales ont été engagées au total pour agressions physiques et résistance à l’encontre des agents des forces de l’ordre, notamment atteintes graves à l’ordre public, coups et blessures graves, dommages matériels, injures et utilisation de symboles d’organisations anticonstitutionnelles et terroristes. .

Plus d’une centaine d’agents des polices locale et fédérale de Bruxelles ont participé mercredi à un vaste entraînement de réaction en cas d’émeutes et de manifestations. Au cours de l’exercice, qui s’est déroulé en Flandre Orientale, ils ont manœuvré des canons à eau, des drones et ont fait usage de gaz lacrymogènes. Ces entraînements visaient à améliorer la collaboration entre les différents services de police dans les situations réelles. Dans la capitale, où de nombreuses manifestations sont organisées, il est fréquent que les six zones de police locale collaborent sur le terrain avec la police fédérale. Le mois précédent, c’était au tour de l’armée de s’entrainer au rapatriement de personnel diplomatique depuis un pays étranger dans le cadre d’un exercice à Tournai. La simulation incluait des scènes d’émeute et de guérilla urbaine.

Le premier drone de la police fédérale (archive)

Le premier drone de la police fédérale (archive)

Le mois dernier (le 1er mai 2024), la Chambre des représentants des États-Unis a adopté à une écrasante majorité un projet de loi qui assimile les critiques contre Israël en tant que projet colonial raciste à de l’antisémitisme. Concrètement le projet de loi reprend une définition de l’antisémitisme créée par « l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste » (IHRA). Or cette définition affirme notamment, que déclarer que « l’existence d’un État d’Israël est une entreprise raciste » ou encore que comparer la politique israélienne contemporaine à celle des nazis, est antisémite. Ce projet de loi a été voté en réaction aux nombreux mouvements étudiants qui dénoncent le génocide en Palestine (voir notre article). Il doit encore être voté par le Sénat avant de devenir une loi.

Arrestation d'un étudiant pro-palestinien à l'université d'Emory à Atlanta

Arrestation d’un étudiant pro-palestinien à l’université d’Emory à Atlanta