Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le rassemblement de demain, 29 novembre à 18h30, organisé par la campagne Stop Répression, a été finalement interdit par la ville de Bruxelles. Le motif étant que « la manifestation n’avait pas fait l’objet d’une demande d’autorisation ».

Plus d’info sur le rassemblement dans notre précédent article.

Mise à jour : le rassemblement est reporté au samedi 2 décembre, plus d’info dans un prochain article.

Jambon

Fabio Vettorel, jeune militant italien arrêté lors des manifestations contre le G20 de Hambourg à été libéré. Il n’a tout de fois pas le droit de quitter la ville et a du payer une caution de 10’000 euros. Fabio avait choisi d’assumer son choix de venir à Hambourg comme un acte politique. Il a déclaré devant le tribunal :
«Le choix de venir à Hambourg a été celui d’une prise de parti. Le choix d’être du côté de ceux qui demandent des droits et contre ceux qui veulent leur retirer. Le choix d’être du côté de tous les oppressés du monde et contre les oppresseurs. Le choix de combattre les puissants, grands et petits, qui utilisent le monde comme si c’était leur jouet et qui ne se soucient pas du fait que c’est toujours la population qui en fait les frais. J’ai fait mon choix et je n’ai pas peur s’il doit y avoir un prix à payer injustement.»

Fabio Vittorel

Fabio Vittorel

Un militant mapuche de 22 ans, Rafael Nahuel, a été tué et deux autres blessés par balles dans une opération lancée par les forces de sécurité argentines contre les indigènes résidant dans le sud du pays. Ce sont les troupes de la Marine qui, procédant à l’évacuation de terres mapuche dans la région du lac Mascardi, à 35 kilomètres de Bariloche, décrétée « parc national » par l’Argentine, se sont heurtées à des manifestants de la Resistencia Ancestral Mapuche (RAM), un mouvement né en 2013 dans le but de recouvrer les terres mapuche du sud de l’Argentine et du Chili entre les mains de l’État et du privé. De nombreuses manifestations de protestations on eu lieu depuis dans toute l’Argentine.

Rafael Nahuel

Rafael Nahuel

Demain mercredi 29 novembre, à 18H30, aura lieu un rassemblement à l’appel de la campagne « Stop répression » (voir ici l’appel). La campagne dénonce notamment l’utilisation des incidents des 11 et 16 novembre à Bruxelles au profit des discours racistes et pour la mise en place de nouveaux projets sécuritaires basés sur des préjugés. En effet, alors que Théo Francken réclame une « police des étrangers », un représentant syndical de la police déclare que « les jeunes doivent à nouveau avoir peur de la police » et Jambon réclame l’interdiction des rassemblements dans les quartiers où vivent un « certain type de jeunes ». Une campagne médiatiques initiées par des « sources dans les services de sécurité » a commencé contre cet appel. Une réunion entre Philippe Close et les services de sécurité est prévue ce mardi. Celle-ci pourrait aboutir à une interdiction pure et simple du rassemblement.

Mise à jour: le rassemblement est effectivement interdit.

Mise à jour 2 : le rassemblement est reporté au samedi 2 décembre, plus d’info dans un prochain article.

Jambon

Joan Manel Gómez Sanz, l’un des 14 haut-responsables catalans arrêtés par l’État espagnol, il était plutôt visé secondairement par la police dans la répression qui a visé le référendum, mais son téléphone portable est devenu un élément clé de l’enquête. Le téléphone n’était pas suffisamment protégé et les enquêteurs ont pu découvrir que les indépendantistes utilisaient la messagerie Signal pour s’organiser. Deux erreurs ont été commises: premièrement le téléphone n’était pas suffisamment protégé (il aurait dû être chiffré -même avec le chiffrement par défaut d’Android- et éteint), et les messages de certaines conversations n’avaient pas de temps de disparition. Ce dernier point a permis aux enquêteurs d’accéder à plusieurs messages échangés, le premier a permis aux enquêteurs de savoir qui communiquait avec qui, à quelle fréquence, etc. Cette « cartographie » de la communication effectuée par la police est un phénomène extrêmement courant mais trop souvent ignorés. Plusieurs discussions sont menées sur les forums de Signal afin d’identifier sur quels points l’application aurait pu être plus efficaces. Par exemple, même lorsque le temps de disparition des messages est réglé, les heures auxquelles ont lieu les appels Signal ne sont pas effacés de la conversation.

Une vidéo (en espagnol) qui explique cette affaire.

Le téléphone saisi

Le téléphone saisi

Le régime carcéral du prisonnier républicain Gabriel Mackle s’est considérablement aggravé. L’État britannique, non content de l’internement de Gabriel (officiellement soupçonné d’appartenir à l’IRA-Continuité, la CIRA), l’a transféré dans le sinistre camp de Maghaberry où il s’est vu refuser tout accès au courrier, aux lettres et aux cartes de sa famille et de ses amis. La compagne de Gabriel, Joanna, lui a rendu visite hier matin 26 novembre, accompagné de deux amies. La visite a immédiatement été supprimée au premier prétexte futile (une tasse de café apportée à la table) avec une telle soudaineté, brutalité et promptitude d’exécution que cela trahissait l’intention préméditée, d’autant que le responsable du contact avec les familles a refusé de prendre acte de la plainte des visiteuse et a supprimé les permis de visite.

Gabriel Mackle

Gabriel Mackle

C’est demain mardi, à 8h45 du matin, que va comparaitre au Palais de justice de Liège Erdal Gököglu (voir notre précédent article). Militant révolutionnaire, Erdal Gökoglu a été longtemps prisonnier politique en Turquie. L’un de ses tortionnaires fut Maksut Karal, un des gardes du corps du président Erdogan. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la Turquie mais, vivant en Belgique depuis 2002, il y a été reconnu comme réfugié politique en 2007. Il souffre du syndrome de Wernicke-Korsakoff des suites de sa grève de la faim dans les prisons turques. C’est maintenant la justice allemande qui demande son extradition. Pour le soutenir à l’audience: Palais de Justice, 2, Rue de Bruxelles, 4000 Liège.

Erdal Gokoglu

Erdal Gokoglu

Un coupe de maoïste (Bijal Kadme, 26 ans, et Soni Oyam, 23 ans) du district de Bijapur (Chhattisgarh) s’est rendu aux autorités du district de Malkangiri (Odisha) ce vendredi. Le gouvernement de l’Odisha a déclaré que leur tête était mise à prix depuis plusieurs mois. Le couple était membre de la branche armée du PCI(maoïste). Ils étaient impliqués dans les activités du parti dans l’Odisha, le Chhattisgarh et l’Andra Pradesh. Ils sont poursuivis dans le cadre de 17 affaires de violences attribuées à la guérilla (attaques à l’explosif, meurtres, etc.) dans l’Odisha et le Chhattisgarh. Kadme avait rejoint les maoïstes en 2008 et sa femme en 2009. Le couple bénéficiera d’une compensation financière pour sa reddition.

Bijal Kadme (26) et Soni Oyam (23)

Bijal Kadme (26) et Soni Oyam (23)

Le 23 novembre, Mahmoud Salehi, militant syndical iranien qui avait déjà purgé plusieurs années de prison dans le passé, a pu quitter la prison centrale de la ville de Saghez où il purgeait une nouvelle peine d’emprisonnement d’un an pour ses activités (voir nos articles ici et ici). Mahmoud Salehi souffre d’important problèmes de santé qui se sont encore aggravés lors de cette dernière détention. Suite à une campagne internationale et à la pression des autorités médicales, le pouvoir judiciaire a changé la peine de prison en une amende de 3 millions de tomans. Mahmoud Salehi a été libéré après le paiement de l’amende.

Mahmoud Salehi

Mahmoud Salehi

Ce lundi 27 novembre à Dąbrowa Górnicza (Haute-Silésie) un nouveau procès s’ouvre à l’encontre de dirigeants et militants du Parti communiste polonais (KPP) inculpés pour avoir « propagé l’idéologie communiste ». Trois militants communistes risquent deux ans de prison, et cette condamnation pourrait précéder l’interdiction du KPP en Pologne.

Manifestation du KPP

Manifestation du KPP