Bavure ou structure ?

Les vidéos des violences policières du 29 septembre et du 1er octobre (à l’occasion de l’euromanifestation syndicale, de la manifestation contre les centres fermés et du camp « No Border ») ont provoqué une levée de boucliers qui pourrait faire croire au caractère exceptionnel de l’affaire. Cela fait pourtant plusieurs années que la répression policière des initiatives politiques va en s’accroissant. C’est une tendance lourde :

– Avalisée et nourrie par tous les partis politiques et dans toutes les communes du pays.
– Existant dans tous les pays de l’Union Européenne.
– Se manifestant sur tous les aspects de la vie politique (manifestation, affichage, etc. : une simple distribution de tract doit aujourd’hui avoir une autorisation de police).
– Se couvrant de dispositions légales prétendument « exceptionnelles » (anti-terroristes par exemple) très rapidement généralisées et banalisées.
– Mettant en œuvre toutes les techniques de police et de contrôle social (infiltration, vidéosurveillance, biométrie, provocation, écoutes, etc.).
– Se déployant en force pour des motifs de plus en plus bénins, et utilisant toujours plus vite la violence (gazage et matraquage même en cas de résistance passive)
– Prenant toujours plus un caractère préventif ou « proactif ».
– Bénéficiant d’une complicité médiatique (le 29 septembre, les médias ont tout simplement reproduit le communiqué de la police pourtant outrancièrement mensonger)

Les évènements du 29 septembre et du 1er octobre (arrestations de masse, violentes et préventives) s’inscrivent dans cette tendance qui, elle-même, ne tombe pas du ciel. L’accroissement des contradictions sociales recèle un potentiel de révolte (et donc, un potentiel révolutionnaire) qui se manifeste dans des radicalisations soudaines de luttes ou dans une guérilla permanente entre la police et les jeunes des quartiers.

Il s’agit là aussi d’une tendance lourde, inhérente à un régime social injuste, sans avenir, irréformable et en crise profonde. Les doctrines de « contre-révolution préventive » développée par les pays de l’OTAN dans les années ’70, autrefois réservées aux luttes prolétariennes/communistes, se trouvent maintenant appliquées à toutes les manifestations antagonistes du corps social.

Face à cette tendance, plutôt que d’inutilement appeler le pouvoir à respecter des principes qu’il ne peut ni veut respecter, plutôt que de se laisser intimider, les forces politiques antagonistes doivent s’engager délibérément et méthodiquement dans le rapport de force :

– D’abord en développant la solidarité, en cessant de ne se préoccuper que de « sa » répression (ainsi ces syndicalistes scandalisé lorsque les huissiers et policiers interviennent dans un piquet de grève, mais qui couvrent la police lorsqu’elle matraque des manifestants au look anarchiste).
– Ensuite en élevant le niveau de compétence : les arrestations ne sont pas une fatalité, des méthodes et des techniques existent pour les éviter, et d’autres méthodes et techniques doivent être inventées.
– Enfin en allant de l’avant, en renforçant, radicalisant et élargissant les mouvements de lutte anticapitaliste.

Combattre le capitalisme !

Construire la solidarité !

Solidarité avec tous les manifestants arrêtés pendant la semaine du No Border Camp !

Solidarité pleine et entière avec les quatre inculpés de l’attaque du commissariat des Marolles, qu’ils soient «coupables» ou «innocents» !

Secours Rouge/APAPC,
(section belge de la Commission pour un Secours Rouge International)
Bruxelles,
16 octobre 2010

Pour rappel: suite à la multiplication des violences policières à l’occasion de manifestations (Euro-manifestation, No Border camp, …), un large rassemblement aura lieu ce samedi 16 octobre, à 15 heures, Porte de Hal.

Affiche de la manifestation anti-rep du 16 octobre

Affiche de la manifestation anti-rep du 16 octobre

Ce sont au total 100.000 personnes sont descendues dans les rues de France samedi pour protester contre la politique sécuritaire du gouvernement Sarkozy, à l’appel d’une soixantaine d’associations, collectifs, syndicats et partis politiques. A Paris, 50.000 manifestants avaient à leur tête une quarantaine de Roms roumains, dont le campement a été détruit le 12 août à Choisy-le-Roi. Des manifestations ont eu lieu dans 130 villes françaises, il y avait notamment 10.000 manifestants à Nantes (notre photo), 10.000 à Marseille et 3.000 à Toulouse, .

Plusieurs rassemblement se sont tenus devant les ambassades françaises: à Bruxelles, où une soixantaine de personnes ont manifesté samedi midi devant l’ambassade, mais aussi à Londres, Madrid, Barcelone, Rome et Budapest.

Manifestation contre la politique anti-rom de Sarkozy

Manifestation contre la politique anti-rom de Sarkozy

Plus de 500 personnes ont manifesté à Montréal samedi après-midi pour manifester contre les arrestations policières effectuées durant le G20 à Toronto. Menée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC2010), les manifestants arborant drapeaux communistes et anarchistes, ont marché en critiquant les forces policières, les gouvernements et les grandes compagnies. La foule a particulièrement applaudit le porte-parole de l’Union communiste libertaire (UCL), notamment lorsqu’il s’est questionné sur «l’importance accordée à quelques vitrines brisées, alors que des millions de vies le sont dans l’anonymat».

Plusieurs de ces présumées victimes innocentes des opérations policières du G20 étaient présentes lors de la manifestation, dont Camille, une jeune femme qui a été arrêtée alors qu’elle se trouvait dans une voiture avec des amis, loin du périmètre de sécurité établi autour des lieux de rencontre des dignitaires du G20. Un des représentants de la CLAC2010 a, lui aussi, vécu une arrestation qu’il croit injustifiée. Il a été arrêté le samedi matin, avant même les incidents, alors qu’il se trouvait dans le dortoir d’une école où il avait passé la nuit.

Manifestation à Montreal contre la répression au G20

Manifestation à Montreal contre la répression au G20

Le 21 juin, à Poitiers, les policiers en uniforme et la brigade anticriminalité (BAC), prêts à en découdre, n’ont pas lâché une quinzaine de jeunes militants connus d’eux depuis les derniers mouvements lycéens et étudiants. Prenant pour prétextes – ou alors, plus probable, inventant – une menace et qu’une bouteille ayant atterri à ses pieds, et ayant aperçu un – en fait, une – de ces jeunes militants, le directeur départemental de la sécurité le désigne à ses troupes. A moins que ce ne soit l’inverse : apercevant cette militante connue, il invente cette histoire.

Précisons qu’il a expliqué lors de l’« enquête » qu’il avait tourné la tête dans la direction d’où la voix était venue : il n’a pas vu la bouteille arriver vers lui (ce qui tendrait à prouver que celle-ci n’a pas été lancée de ce côté-là) et a aperçu cette jeune militante qu’il a immédiatement désignée à ses troupes. Cette militante avait été condamnée en correctionnelle pour « bris de “sucette” Decaux ». Mais elle a été relaxée depuis. Evidemment, la décision n’a guère plu dans les rangs de la police, comme sa présence sur les lieux avec ses camarades « anarcho-autonomes » que la BAC a dans le collimateur depuis plus d’un an.

La jeune militante est arrivée en courant place de la Liberté et s’est adossée à un mur. Aussitôt la police l’a encerclée et a cherché à disperser, y compris à coups de tonfa, les gens qui venaient voir ou demander des explications. Plusieurs, ceux qui sont harcelés par la police depuis des mois, ont été roués de coups et arrêtés sans ménagement. Les tabassages ont continué jusque dans le commissariat. Pour se couvrir, les policiers ont inventé que ce eux qui se seraient fait attaquer. Les policiers ont naturellement porté plainte.

Pour le Comité contre la répression des mouvements sociaux, les événements qui viennent de se dérouler sont une illustration supplémentaire des méthodes de répression policières mises en œuvre contre les mouvements sociaux – des méthodes expérimentées dans les quartiers puis généralisées : harcèlement suivi de tabassages, d’arrestations, de gardes à vue prolongées et de procès.
Rassemblement devant le palais de justice de Poitiers le 7 juillet à 18 h et soutien le jour du procès le 8 juillet à 16 h

Antirépression à Poitiers

Antirépression à Poitiers

Plus d’un millier de personnes ont dénoncé le 3 juillet la répression politique sauvage qui s’est abattue sur les manifestations anti-G20 la fin de semaine dernière à Toronto. Appelée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC-2010) la manifestation a reçu l’appui de tous les groupes de gauche et d’extrême-gauche et même, chose rare, de plusieurs mouvements sociaux officiels (comme la Fédération des femmes et la CSN). Les manifestant-e-s, encore très remontés par ce qui s’est passé à Toronto, ont chassé de la marche une vingtaine de policiers undercovers. La marche, qui serpentait dans les rues de Montréal, s’est terminée à un coin de rue de l’édifice de la Fraternité des policiers de Montréal. La CLAC-2010 revendique la libération de toutes les personnes encore incarcérées.

Manifestation anti-répression à Toronto

Manifestation anti-répression à Toronto

Vendredi à San Carlos de Bariloche, en Argentine, a eu lieu une marche de protestation après la mort d’un gosse de 15 ans poursuivi pour vol. Les autorités provinciales ont confirmé le limogeage de quatre officiers de police impliqués dans ce décès, mais la tension entre les habitants de la petite ville et les forces de l’ordre est à son comble. Des troubles très violents ont eu lieu la semaine dernière, faisant trois morts et douze blessés chez les émeutiers.

Emeute anti-policière en Argentine (2)


Emeute anti-policière en Argentine (1)

Emeute anti-policière en Argentine (2)
Emeute anti-policière en Argentine (1)

Ce 19 juin, journée internationale du prisonnier révolutionnaire, était aussi une journée d’action en Allemagne contre les opérations policières et les poursuites judiciaires visant les organisations de la gauche révolutionnaire de Turquie et du Kurdistan. Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes d’Allemagne, et notamment à Düsseldorf où une délégation de notre Secours Rouge était présente.

Manifestation à Düsseldorf contre le §129b

A Zurich, un calicot géant dénonçant l’article 129B qui permet ces poursuites a été accroché sur un immeuble du centre ville.

Calicot à Zurich contre le §129b

Les divers groupes participants à la construction du Secours Rouge International ont édité une affiche commune pour mener campagne contre la persécution en Europe des organisations révolutionnaires et antifascistes de Turquie et du Kurdistan.

Affiche SRI-RHI Europe/Turquie/Kurdistan Fr-Web

Télécharger l’affiche avec l’allemand en langue principale

Télécharger l’affiche avec le français en langue principale

Télécharger l’affiche avec l’espagnol en langue principale

Télécharger l’affiche avec l’italien en langue principale

Manifestation à Düsseldorf contre le §129b
Calicot à Zurich contre le §129b
Affiche SRI-RHI Europe/Turquie/Kurdistan Fr-Web
Allemagne: Journée d’action contre le §129b
Allemagne: Journée d’action contre le §129b
Allemagne: Journée d’action contre le §129b
Allemagne: Journée d’action contre le §129b