La riposte consécutive au nassage du cortège révolutionnaire du premier mai à Zurich (voir notre article) n’a pas tardé. Dans la nuit de vendredi à samedi des affrontements ont eu lieu entre des militants révolutionnaires masqués et la police autour de la caserne à Zurich. Les manifestants ont érigé des barricades enflammées à l’aide de conteneurs, de scooters électriques et d’autres objets. Ils ont lancé des pierres, des bouteilles en verre et des engins pyrotechniques sur les policiers. La police de la ville de Zurich a réagi par un déploiement massif, utilisant des canons à eau, des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Les émeutes ont continué jusqu’aux premières heures du matin. Un policier a été blessé et a dû être soigné à l’hôpital.

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1er mai à Montréal, 20h00, une manifestation organisée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) s’est soldée par sept arrestations. Le rassemblement avait pour but de dénoncer le capitalisme et le fascisme, à l’heure où « les discours réactionnaires et violents se multiplient » au Canada comme ailleurs dans le monde. Avant même que les premiers discours aient commencé, de nombreux agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avaient encercler les quelques dizaines de manifestants, qui scandaient des slogans dénigrant le corps policier. Après quelques altercations avec les forces de l’ordre, le cortège a commencé à défiler dans les rues avoisinantes, banderoles déployées, escortés par plusieurs dizaines d’agents. 20h30, les policiers ont ciblé un des manifestants dans la foule pour l’arrêter, en riposte, les manifestants ont lancé quelques projectiles et fait usage d’engins pyrotechniques. La police a alors diffusé du gaz irritant vers le cortège et dispersé la foule. Un policier a été blessé, il n’a pas été possible de confirmer auprès d’Urgence Santé si d’autres personnes présentes ont été blessées. Les manifestants arrêtés sont accusés de voies de fait, de menaces, d’entrave au travail des policiers et d’agression.

300 000 personnes ont défilé en France selon la CGT, dont 100 000 à Paris en direction de la place de la Nation. La présence policière est plutôt forte. 2 000 membres des forces de l’ordre ont été mobilisées pour encadrer cette manifestation. Le stand que le Parti socialiste avait installé sur le parcours a été attaqué (banderole arrachée, politicien bousculé), provoquant l’intervention des gendarmes. Au final, 54 personnes sont en gardes à vue suite à la manifestation, dont une personne suspectée d’avoir participé à l’attaque du stand du PS. Les 53 autres personnes sont en garde à vue « principalement pour des infractions de participation à un attroupement en vue de commettre des violences ou dégradations lors de manifestation sur la voie publique et dissimulation volontaire du visage lors d’une manifestation accompagnée de troubles à l’ordre public », selon le parquet.

En Turquie, les célébrations du 1er-Mai se tenaient cette année dans un contexte de crise politique à laquelle s’ajoute une crise économique marquée par l’inflation et la chute du pouvoir d’achat des salariés. À Istanbul, la plupart des syndicats et des partis politiques s’étaient donné rendez-vous sur la rive asiatique, mais d’autres manifestants ont tenté de marcher vers la célèbre place Taksim interdite. Près de 400 manifestants ont été arrêtés. Un total de 52.656 policiers étaient déployés et avaient paralysé une partie de la ville depuis la veille pour empêcher tout rassemblement sur l’emblématique place et les quartiers avoisinants. Les forces de l’ordre avaient procédé à une centaine d’arrestations préventives parmi les personnes ayant appelé à manifester sur la place ( notre article ici ).

Jeudi, plusieurs centaines de manifestants révolutionnaires ont défilé en trois petits groupes dans le 4e arrondissement de Zurich. Peu après 15 heures, ils se sont soudainement rassemblés pour former une manifestation. Avec l’appui d’un hélicoptère,  la police de la ville de Zurich a bloqué le cortège dans la Kasernenstrasse. Des pierres, des bouteilles et des feux d’artifice ont été lancés sur la police qui a tiré des balles en caoutchouc et  pulvérisé des gaz lacrymogènes. La police a nassé un groupe de manifestants, mais la majorité des autres a pu éviter l’encerclement (certain traversant même la rivière Sihl).

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Répondant à l’appel de l’Alliance Révolutionnaire du 1er mai composé de plusieurs organisations dont le Secours Rouge de Belgique, le cortège déterminé, formé de plusieurs blocs aux revendications sociales, internationalistes et révolutionnaires ne s’était pas encore élancé que plusieurs combis de police s’étaient positionnés peu après le début du parcours. Banderoles en tête, le cortège démarre à 14h. Arrivé à l’intersection «  Porte de Hal », un cordon policier bien fourni et en tenue anti-émeute fait face aux manifestants. Quelques jets de bouteilles et autres projectiles ralentiront l’avancée du cortège. Les forces de l’ordre tireront des palets de gaz lacrymogènes pour disperser les rangs des manifestants, mais le cortège reste soudé.

Les 4500 manifestants, un record de participation pour sa troisième année consécutive, se remettent en branle, encadré à gauche et à droite de policiers échelonnés tous les mètres. Deux auto-pompes seront postées à proximité du siège du MR. L’une d’entre elle sera employée alors que le bloc de tête a été isolé un moment à hauteur du palais de justice. La manifestation finira son parcours arrivée place du jeu de balle où discours et animations musicales finiront cette journée. Les forces de l’ordre filtreront les sorties de la place, procéderont à des fouilles de sac.. Pendant la manifestation, la police a procédé à une interpellation pour des tags.

Vidéo et article détaillé ici sur Bruxelles Dévie

La place Taksim, dans le quartier central de Beyoğlu à Istanbul, a été bouclée par la police à l’approche de la Fête des Travailleurs, le 1er mai. Tous les accès ont été fermés par des barrières métalliques. Comme chaque année, toute manifestation est interdite sur la place où un massacre a eu lieu le 1er mai 1977. Les grandes organisations syndicales (dont la Confédération des syndicats révolutionnaires, la DISK) ont annoncé un rassemblement à Kadıköy cette année. Mais de nombreux appels ont lieu pour une marche sur Taksim. De nombreuses personnes ayant appelé à des rassemblements sur Taksim ont d’ailleurs été arrêtées. La police a commencé ce mercredi à ériger des barrières autour de la place Taksim, du parc Gezi et du Monument de la République. De plus, les routes menant à Taksim seront fermées à la circulation automobile et piétonne à partir de demain matin.

Le gouvernement de l’État de Victoria prévoit d’étendre les lois sur les discours de haine à la communauté LGBTQIA+. Au nom de la « liberté d’expression », l’organisation transphobe Women’s Voices Australia a organisé un rassemblement de protestation sur les marches du Parlement. Des centaines de contre-manifestants se sont alors rassemblés dans le quartier des affaires pour soutenir les droits des personnes transgenres, Cette contre-manifestation a été bloquée par la police. Quatre policiers ont été soignés pour des blessures légères suite à des jets de projectiles. Après le rassemblement, une quarantaine de manifestants masqués se sont dispersés dans le quartier des affaires, déplaçant des panneaux de signalisation ou posant des palettes en bois pour bloquer la circulation aux intersections. Un affrontement a eu lieu avec la police qui a usé de gaz lacrymogène et arrêté deux personnes – depuis libérées sous caution.

La police israélienne a interpelé six manifestants israéliens lors d’une petite manifestation contre la guerre à Haïfa, mardi soir. La protestation pacifique (photo), a été dispersée par la force par la police quelques minutes après avoir débuté. La police avait clairement dit de ne pas agiter de panneaux avec les mots « génocide », « massacre » ou « nettoyage ethnique ». En début de semaine, les forces de l’ordre ont tenté d’interdire aux manifestants de brandir des affiches d’otages, des photos d’enfants de Gaza et certains slogans faisant référence au « génocide » et au « nettoyage ethnique », en faisant les conditions de l’autorisation d’une manifestation contre la guerre prévue à Tel-Aviv.

Le mardi 22 avril, les familles de prisonniers politiques condamnés à mort ont une nouvelle fois organisé une manifestation devant la prison d’Evin à Téhéran. Cette mobilisation hebdomadaire vise à dénoncer la généralisation des condamnations à mort en Iran, la coupure des contacts téléphoniques et les restrictions imposées aux prisonniers politiques en matière d’accès aux services financiers. Les manifestants brandissaient les portraits de leurs proches emprisonnés ainsi que des pancartes portant des slogans tels que « Non à la peine de mort » et « Abolition de la peine capitale ».