Chaque journée en Iran apporte son lot d’informations relatives à des manifestations et protestations. Dimanche 8 décembre était le 115e jour du soulèvement. À Téhéran, la jeunesse courageuse, hommes et femmes, ont organisé des manifestations nocturnes à Ekbatan, Sattar Khan, Aryashahr, Saadat Abad, Sadeghieh, Haft Hoz, Englebal, Shariati, Tehranpars, le boulevard Ferdous, les stations de métro de Téhéran et Théâtre de la Ville. Dans la nuit de dimanche à lundi, suite au transfert à l’isolement de deux prisonniers du soulèvement, Mohammad Qobadlou et Mohammad Boroughani, leurs familles et un groupe de personnes ont manifesté devant la prison de Gohardasht par crainte de leur exécution. La foule scandait « pour chaque personne tuée, un millier d’autres se lèvent », « c’est le dernier message ; une exécution et c’est un soulèvement ». Des protestations se sont déroulées également en province à Karadj, Ispahan, Machad, Babol, Arak, Sanandaj, Mahabad, Hormozgan, Bandar Abbas et ailleurs. À Javanroud, des jeunes  ont organisé une manifestation nocturne et bloqué la rue en allumant un feu. A Sanandaj et Mahabad, de jeunes rebelles ont pris le contrôle de la rue en brûlant des pneus. A Abdanan, les jeunes ont bloqué la rue en allumant un feu et en lançant des slogans antigouvernementaux, les forces répressives les ont attaqués et ont tiré des gaz lacrymogènes. Les forces de sécurité ont aussi attaqué les étudiants de l’université de Téhéran qui portaient des photos des victimes d’un avion civil ukrainien abattu par les Pasdaran.

Le lendemain 9 décembre, divers quartiers de Téhéran (Ekbatan, Lavizan, Aqdassiyeh, Tehran-Villa, Tehran Pars, Chahr-Ziba) ont retenti de slogans nocturnes comme « à bas Khamenei l’assassin », « à bas le dictateur ». A Ispahan et Gohardacht de Karadj, les gens ont aussi scandé «pauvreté, corruption et vie chère, nous allons les renverser » et « tant que les mollahs ne seront pas enterrés, ce pays ne sera pas un pays ». De jeunes insurgés à Jam de Bouchehr ont attaqué une base de la milice du Bassidj avec des cocktails Molotov et ont incendié un grand portrait du pasdaran Qassem Soleimani sur une place de Zandjan. A Eshtehard et à Boukan, des cérémonies pour des manifestants assassinés se sont transformées en manifestations contre le régime. Il y a eu un rassemblement massif devant la prison de Gohardacht à Karadj, protestant contre la condamnation à mort de deux prisonniers du soulèvement, Mohammad Qabadlou et Mohammad Boroughani. Les forces répressives ont attaqué le rassemblement qui scandait : « pour chaque personne tuée, un millier d’autres se lèvent ».

 

17 manifestants ont été tués, la plupart par balles, à Puno, lors d’affrontements avec les forces de l’ordre dans les environs de l’aéroport de Juliaca, dans la région aymara (peuple amérindien) de Puno. Il y a aussi une trentaine de blessés. Les affrontements ont éclaté alors que plus de 9000 manifestants tentaient d’envahir l’aéroport de Juliaca, situé à environ 1.300 km au sud de Lima, dans la région de Puno. Cet aéroport avait déjà fait l’objet d’une tentative d’assaut samedi. Ces nouveaux décès portent à 39 personnes le nombre de personnes mortes au cours des manifestations antigouvernementales en près d’un mois de protestations au Pérou, pays plongé dans une grave crise institutionnelle et politique. Les manifestants réclament la démission de Dina Boluarte, arrivée à la tête du pays après la destitution en décembre du socialiste Pedro Castillo. Ils exigent aussi un nouveau Parlement et la tenue immédiate d’élections, déjà avancées de 2026 à avril 2024.

Les Gilets jaunes ont de nouveau manifesté ce samedi 7 à Paris pour protester contre la vie chère et la réforme qui fera passer l’âge de la retraite de 62 à 65 ans. Ils étaient plus de mille et la manifestation a démarré avec quelques heurts avec les forces de l’ordre en début d’après-midi. La manifestation est partie de la place Breteuil, dans le 7e arrondissement, en direction du boulevard de Bercy dans le 12e arrondissement, où se trouve le ministère des Finances, elle s’est déroulée dans le calme.

 

 

Des manifestants ouvriers ont affronté la police samedi dans la ville de Chongqing au centre du pays. Il s’agit de travailleurs d’une entreprise produisant des kits de test au COVID-19, Zybio, dans le zoning de Jianqiao du district de Dadukou, un parc industriel de la ville de Chongqing. Des vidéos montres les travailleurs jeter des boîtes contenant des tests sur les forces de l’ordre qui reculent face à leur détermination. Dans une autre séquence, on peut voir une foule devant une ligne de policiers, la nuit, alors que des haut-parleurs diffusent un avertissement leur demandant de « cesser leurs activités illégales ».  Le hashtag « Chongqing Dadukou Pharmaceutical Factory » semble avoir été censuré sur le réseau social Weibo dimanche. L’origine du conflit serait le soudain licenciement des ouvriers qui avaient été recrutés ces dernières semaines.

 

Un enfant palestinien a été gravement blessé vendredi 6 soir lors de confrontations avec les forces d’occupation israéliennes dans le camp de réfugiés d’Aqabat Jabr dans la ville de Jéricho, à l’est de la Cisjordanie occupée. L’enfant a été admis à l’hôpital public de Jéricho avec une blessure grave due à un tir israélien à balles réelles dans la tête. Le père de l’enfant aurait également été arrêté par les forces d’occupation israéliennes lors d’un raid dans le camp.

Le camp de réfugiés de Aqabat Jabr

 

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Le 7 janvier, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés à Bilbao en soutien aux membres emprisonnés d’ETA. Les manifestants appelaient à l’amnistie pour les prisonniers, mais également réclamant qu’ils puissent accomplir leur peine près de leur famille. La politique des gouvernements espagnols est d’emprisonner les détenus basques à des centaines de kilomètres de leur région, ce qui complique les visites de leurs proches: les enfants de ces prisonniers doivent à parcourir des centaines de km pour seulement 40mn de visite. Après son arrivée au pouvoir en juin 2018, un mois après l’auto-dissolution d’ETA, le premier ministre socialiste Pedro Sanchez avait promis de revenir sur cette politique, mais peu de progrès  accompli depuis. Le même jour, au pays basque français, environ 10.000 personnes ont défilé à Bayonne.

Arrêtée le 21 septembre 2001, l’Américaine Ana Montes qui travaillait comme analyste à la DIA, l’agence du renseignement de la défense (Defense Intelligence Agency), a été accusée d’espionnage pour le gouvernement cubain. Elle travaillait pour Cuba pour des raisons idéologiques, en raison de son opposition à la politique étrangère américaine. Elle a plaidé coupable et a été condamnée en 2002 à une peine de prison de 25 ans suivie de cinq ans de probation. Officiellement, Ana Montes aurait travaillé comme agente double à partir de 1992 jusqu’à son arrestation en 2001, mais le FBI la soupçonne d’avoir commencé dès 1985. Ana Montes était considérée comme la meilleure analyste cubaine de la DIA et était connue dans toute la communauté du renseignement américain pour son expertise. Personne ne savait qu’elle divulguait des informations militaires américaines classifiées ni à quel point elle manipulait les opinions du gouvernement US sur Cuba.

Son rôle d’agent double, qui fonctionnait grâce à des ordres reçus par radio et à l’envoi des messages sur des disques cryptés, est mis à mal en 1996 après une dénonciation par l’un de ses collègues. Il se terminera complètement en 2001, lors de son arrestation puis de sa condamnation l’année suivante. Ana Montes a été condamnée pour avoir communiqué à Cuba l’identité de quatre espions américains, mais aussi d’autres informations classifiées. Après 20 ans passés derrière les barreaux d’une prison au Texas, l’Américaine Ana Montes a été libérée ce dimanche 8 janvier, a annoncé l’agence pénitentiaire américaine. Désormais âgée de 65 ans, elle va être placée sous le régime de résidence surveillée pendant cinq ans et a interdiction… de travailler à nouveau pour le gouvernement américain.

Les militaires du 79e bataillon d’infanterie de l’armée philippine ont capturé Felix Susas Jr, alias « Rigor/Budok », secrétaire du Front du Negros septentrional de la NPA ; Cherryl Catalogo, alias « Celo », membre du personnel éducatif de ce front et Jalen Susas, alias « Cristel/Izumi/Cg », membre du personnel médical du même front. Les arrestations ont été réalisées à Sitio Pinamactinan, Barangay Cambayobo, dans la province de Negros Occidental, lors d’une opération conjointe de la police et de l’armée. Les militaires ont saisis de trois pistolets, des grenades à fusil, des effets personnels, de médicaments et de documents politiques. Felix Susas faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour homicide et violation de la loi sur les armes. Jalen Susas est également poursuivie pour homicides.

Alfredo Cospito poursuit sa grève de la faim. Les principales mobilisations solidaires se sont déroulées à Rome, Turin, Milan, Bologne, Gênes et à Palerme. A Turin, le 25 décembre, une cinquantaine de solidaires ont fait une diffusion massives de tracts entourés d’une centaine de policiers. A Milan, 300 personnes ont défilé le même jour et il y a eu des heurts avec les forces de l’ordre (photo 1). A Rome, le 31 décembre, 300 personnes se sont rassemblées devant la Direction Nationale Antimafia et Antiterroriste, au coeur du quartier parlementaire et présidentiel. Deux tentatives de départ en cortège ont été violemment repoussée par la police et il y a eu de nombreuses arrestations. La nuit de nouvel an, entre 500 et 1000 personnes se sont rassemblées devant la grande prison de Rebibbia. Il y a eu pendant cette période des manifestations et des rassemblements dans plusieurs villes secondaires: Modena, Teramo, Pesaro, Pescara, Trento et d’autres encore. Enfin, il y a eu trois rassemblements devant la prison de Bancali (à Sassari, en Sardaigne), où est détenu Alfredo: le 31 décembre, le 4 janvier et aujourd’hui, le 8. Le camarade a pu bien entendre les manifestants.

Il y a eu plusieurs actions directes dont 25 voitures incendiées sur le parking de Hertz, une société qui collabore avec le système carcéral, et de très nombreuses petites initiatives solidaires, en Italie et à l’étranger (photo2: des tags à Bruxelles). La cause d’Alfredo commence à être largement thématisée. L’extrême démesure de la condamnation et du régime de détention est questionnée jusque dans les médias mainstream.

Edit: Il n’y a pas eu d’arrestations à Rome mais un très long nassage à la suite duquel les manifestants n’ont été libéré qu’après minuit, le lendemain 1er janvier.

 

 

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Mohammad Mahdi Karami et Seyed Mohammad Hosseini ont été pendus samedi matin. Le 4 décembre, le tribunal de la première instance les avait condamné à mort, les accusant d’avoir tué un membre de la milice répressive des Bassidji, liée aux Gardiens de la Révolution, le 3 novembre à Karaj, à l’ouest de Téhéran. Le 3 janvier, la Cour suprême d’Iran avait confirmé les condamnations à mort des deux homes

Depuis le début du mouvement de contestation, la justice a condamné à mort 14 personnes en lien avec les manifestations. Parmi elles, quatre ont été exécutées, deux ont vu leur peine confirmée par la Cour suprême, six attendent de nouveaux procès et deux autres peuvent faire appel. Une dizaine d’autres personnes font face à des accusations passibles de la peine de mort.

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