« Non à la guerre ! » et « Pas de mobilisation ! », scandaient les manifestants à Moscou. L’opposition à la mobilisation aura valu à au moins 1.332 personnes d’être arrêtées, mercredi en Russie, lors de manifestations improvisées dans au moins 38 villes du pays. Il s’agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l’annonce de l’offensive de Moscou en Ukraine fin février. Plusieurs manifestants arrêtés se sont vu remettre un ordre de mobilisation au poste de police après avoir été interpellé, et le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a jugé auprès de journalistes qu’il n’y avait là rien d' »illégal ». Un témoin raconte qu’après son arrestation, les policiers l’ont conduit dans une pièce à part où ils ont voulu lui faire signer une convocation à se rendre dans un centre de mobilisation de l’armée : « Soit tu signes ça, soit tu passeras dix ans prison ». Mardi, à la veille de la mobilisation partielle, le Parlement avait voté de lourdes peines de prison pour ceux qui refuseraient de rejoindre l’armée ou déserteraient. Le texte n’est cependant pas encore entré en vigueur. Les sabotages anti-guerres se poursuivent en Russie. Le feu a été mis au commissariat militaire à Lomonosovo à Saint Petersbourg, un commissariat est chargé de mobiliser des gens pour les envoyer à l’Ukraine (photo) et dans la ville de Togliatti des cocktails Molotov ont été lancés sur la bâtiment de l’administration de la ville.

Des affrontements entre militants nationalistes et les forces de l’ordre ont eu lieu mercredi soir à Bastia, devant la préfecture. Entre 150 et 200 personnes étaient réunies à la base devant le bâtiment à l’appel du mouvement Ghjuventù Libera, six mois jour pour jour après la mort d’Yvan Colonna le 21 mars. Cette manifestation survient la veille de l’arrivée en Corse du Garde des Sceaux. Les mots d’ordre de cette manifestation étaient la « reconnaissance du peuple corse », « la libération des prisonniers politiques », et « justice et vérité pour Yvan Colonna ». De jeunes manifestants cagoulés et équipés de sacs remplis de cocktails Molotov ont commencé à lancer des engins incendiaires sur les forces de l’ordre qui ont répliqué avec des tirs de lacrymogène, plongeant le quartier de la gare de un nuage de gaz. Sept à huit compagnies de CRS ont été opposées aux manifestants.

corse

 

Le pouvoir judiciaire a ordonné 18 mois de détention préventive à l’encontre de quatre personnes qui font l’objet d’une enquête pour appartenance à un commando du Parti communiste militarisé du Pérou chargé d’éliminer les traitres et les espions (voir notre article sur leur arrestation). Ainsi, après trois audiences, la demande formulée par la procureure provinciale, dans le cadre des enquêtes sur l’exécution d’Yhon Mancilla – membre repenti de l’insurrection maoïste devenu collaborateur des forces de l’ordre – et de son épouse en avril 2021, a été acceptée. La dixième Cour d’instruction préparatoire a placé vendredi en détention provisoire Víctor Abad Hinostroza (38 ans), Mónica Aguirre Felices (28 ans), Ana Cabezas Gavilán (42 ans) et Kassandra Hennings Hinostroza (25 ans) pour crime de terrorisme. Les détenus ont été trouvés en possession d’arme, de munitions et de documents de Parti communiste militarisé du Pérou.

Les manifestations se sont étendues en Iran pour la cinquième nuit consécutive contre le décès brutal de Masha Amini, une jeune femme arrêtée par la police des mœurs chargée de faire respecter le port du voile obligatoire pour les femmes. Des hommes et des femmes, dont beaucoup avaient ôté leur foulard, sont sortis dans les rues d’une quinzaine de villes, notamment à Téhéran, Mashhad (nord-est), Tabriz (nord-ouest), Rasht (nord), Ispahan (centre) et Kish (sud), bloquant la circulation, incendiant des poubelles et des véhicules de police, lançant des pierres sur les forces de sécurité, détruisant les portraits des ayatollahs, et scandant des slogans hostiles au régime. La police est intervenue partout brutalement. Au total, six personnes ont trouvé la mort lors des manifestations selon le bilan officiel, probablement sous-estimé.

En soutien aux luttes du peuple iranien et en hommage à Mahsa, un rassemblement se tiendra ce vendredi 23 septembre, de 16h à 18h devant l’ambassade d’Iran, 15 avenue Franklin Roosevelt (à hauteur du campus ULB Solbosch).

Plus de mille manifestants ont été arrêtés aujourd’hui mercredi en Russie lors de manifestations spontanées contre la « mobilisation partielle » pour l’offensive en Ukraine, annoncée dans la matinée par le président Vladimir Poutine. Les mobilisations ont eu lieu dans au moins 38 villes du pays. Il s’agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l’annonce de l’offensive de Moscou en Ukraine fin février.

Vendredi 16 septembre, 11 étudiants de l’Université de Birzeit et membres du Pôle Étudiant Démocratique Progressiste ont été arrêtés par les forces de l’occupation israélienne. Un tribunal militaire a décidé hier de remettre en liberté huit des onze étudiants. Deux ont été placés en détention administrative: Muath Botmeh et Ziad Qaddoumi. C’est une forme de répression qui consiste à maintenir en détention sans procès, et même sans inculpation, des opposants à l’occupation pendant des mois voire des années.

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

En 1995, les proches des disparus de forces ont créé l’Initiative des « Mères du Samedi » car ses membres étaient essentiellement les mères des disparus. Ces mères, dont certaines sont âgées de plus de 80 ans aujourd’hui, se réunissaient chaque samedi sur la place Galatasaray, à Istanbul. Elles demandaient qu’on leur rende leurs enfants, maris, parents disparus de forces après le coup d’État militaire de 1980 et l’état d’urgence des années 1990 dans les régions kurdes du pays. Leurs rassemblements pacifiques ont été interdits par le gouvernement dès le 25 août 2018, alors que les Mères du samedi célébraient leur 700e rassemblement hebdomadaire. La police a attaqué la foule, blessé et arrêtés de nombreuses personnes dont une mère de plus de 80 ans.

Il en a suivi un procès contre 46 personnes, dont les proches des disparus, devant la 27e Haute Cour Pénale d’Istanbul, qui en est à sa 5e audience. Les « Mères du samedi » devaient faire une déclaration à la presse avant l’audience devant le palais de justice, en compagnie de représentants d’organisations de défense des droits de l’homme, de partis politiques et d’organisations non gouvernementales. Le groupe a été bloqué par la police qui a invoqué une décision d’interdiction d’un jour émise par le bureau du gouverneur du district de Kağıthane. Les participants aux rassemblement ont été encerclés, brutalisés et, pour 14 d’entre eux,  arrêtés par la police, dont les avocats chargés de l’affaire, Efkan Bolaç et Meriç Eyüboğlu, Gülseren Yoleri, directeur de la branche d’Istanbul de l’Association des droits de l’homme (IHD), Leman Yurtsever, directeur de la branche d’Istanbul de l’IHD, et Alper Taş, membre du Parti de gauche.

Les « mères du samedi » (archive)

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags:

Un dirigeant maoïste du Jharkhand, dont l’arrestation était assortie d’une récompense de 15 millions de roupies, a été arrêté dimanche par la brigade antiterroriste du Maharashtra dans le district de Palghar. Karu Hulas Yadav (45 ans) était un membre du comité régional du Parti Communiste d’Inde (Maoïste) clandestin. L’arrestation a eu lieu tôt le matin, après un raid dans une communauté dans la zone de Nalasopara du district de Palghar. Yadav, originaire de Hazaribagh dans le Jharkhand, était venu au Maharashtra pour un traitement médical.

Meeting clandestin du PCI(M) dans le Jharkhand (archive)

 

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Les forces de sécurité ont dispersé samedi à coup de gaz lacrymogènes et de balles réelles une manifestation dans le Kurdistan iranien après l’assassinat d’une jeune femme arrêtée à Téhéran par la police des mœurs. Mahsa Amini, 22 ans, a été arrêtée mardi par l’unité de police chargée de faire respecter le code vestimentaire de la République islamique pour les femmes. Elle a été inhumée samedi dans sa ville natale de Saghez, dans la province du Kurdistan. Lors des funérailles, les femmes ont retiré leurs voiles dans une foule scandant « À mort la dictature ». Du cimetière, la foule s’est dirigée vers le bureau du gouverneur local. Des manifestants ont jeté des projectiles sur le portrait du guide suprême iranien Ali Khameneï. Un rassemblement du même ordre a eu lieu à Sanandaj, la capitale de la province du Kurdistan.  Comme à chaque manifestation, la foule a été violemment réprimée, les forces de sécurité ayant tiré à balle réelle. 38 personnes ont été blessées, dont au moins une par balle, tandis que treize ont été arrêtées. A Téhéran, des étudiants se sont également rassemblés. Les partis politiques kurdes ont donc appelé à la grève générale ce lundi dans la région.

Les manifestations contre l’introduction de patrouilles de police sur les campus universitaires se sont poursuivies dans plusieurs endroits d’Athènes samedi 17, les policiers ayant eu recours à des gaz lacrymogènes et à des canons à eau pour disperser les manifestants. Plusieurs importantes manifestations ont été organisées par les étudiants et les enseignants dans les universités au cours des deux dernières semaines, tant à Athènes qu’à Thessalonique. Les manifestants refusent le déploiement de la « police universitaire » (les soi-disant »équipes de protection des institutions universitaires ») sur les campus. Une première tentative d’instaurer une telle police avait été faite en 2019, mais qu’elle avait été révoquée plus tard à la suite d’une manifestation nationale.

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