Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le prisonnier Fikret Akar est en grève de la faim avec 9 autres prisonniers politiques révolutionnaires de Turquie pour dénoncer les conditions de détention inhumaines dans lesquels ils sont détenus (voir notre article). Dans ce cadre, il a adressé un courrier au communiste libanais Georges Abdallah emprisonné en France depuis plus de 40 ans.

C’est pourquoi la résistance à l’isolement est notre priorité en tant que prisonniers révolutionnaires. C’est pourquoi, dans de nombreuses prisons d’isolement, dix prisonniers révolutionnaires sont en grève de la faim illimitée. […] Si notre priorité est l’isolement, nous nous efforçons également de suivre autant que possible l’évolution de la situation nationale et internationale : l’Ukraine, Gaza, les événements au Moyen-Orient, les menaces et les actions de Trump. À mesure que la crise de l’impérialisme s’aggrave, son agressivité s’accroît. Les populations ne sont pas encore suffisamment organisées pour répondre à cette agression à une échelle suffisante. Mais l’agression crée des opportunités de résistance, et la résistance crée des opportunités d’organisation. La population de Gaza, en particulier, a payé et continue de payer un lourd tribut, mais elle montre au monde entier – et à tous les peuples opprimés – qu’il est possible de résister, quelle que soit l’ampleur ou la puissance de l’agression. Nous sommes convaincus que les peuples opprimés, résistants et inflexibles finiront par gagner.

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Dans un communiqué publié le 5 mai 2025, le Front populaire de libération de la Palestine dénonce les conditions de détention d’Ahmad Sa’adat, son secrétaire général emprisonné par l’occupation israélienne, alors qu’il a été récemment placé à l’isolement à la prison de Megiddo. Par ailleurs, il a été soumis à de graves violences par l’administration pénitentiaire lors de son transfert.

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Bruxelles lundi soir, plusieurs appels à manifester contre le racisme et la violence de certains supporters du Club de Bruges avaient été lancés sur les réseaux sociaux. La veille, en marge de la finale de la Coupe de Belgique de football, des hordes de brugeois racistes, gangrenés par l’extrême droite avaient attaqué plusieurs commerces de Molenbeek-Saint-Jean, de Jette et agressé des habitants. 80 personnes avaient du être prises en charge par les secours dont 9 ont dû être emmenés dans les hôpitaux. Plus de 500 personnes se sont rassemblées à la Bourse pour dénoncer les ratonnades de la veille. Un cortège s’est ensuite formé pour emprunter le boulevard en direction de la gare du Midi. Différents groupes de jeunes manifestants ont alors jouer au chat et à la souris avec les forces de l’ordre. La police est intervenue pour les disperser, faisant usage de gaz lacrymogènes. Ils ont aussi utilisé des canons à eau, les jeunes en colère avaient allumé des feux, notamment sur le boulevard du Midi et Porte d’Anderlecht. Une source officielle évoquait d’abord une cinquantaine d’arrestations, finalement, la police bruxelloise a procédé à l’interpellations d’une vingtaine de jeunes mineurs qui jetaient des projectiles vers les forces de l’ordre et 12 arrestations administratives.

 

 

Rong Chhun, une figure populaire de l’opposition cambodgienne a été condamnée, par un tribunal à 4 ans de prison ce lundi 5 mai, pour incitation aux troubles sociaux. Ex-syndicaliste et conseiller du parti Pouvoir du peuple, il a été reconnu coupable d’incitation à perturber la stabilité sociale, une accusation fréquemment utilisée contre les militants de l’opposition. Il n’a pas été précisé s’il serait immédiatement arrêté. Des poursuites avaient été lancées l’année dernière après sa rencontre avec des paysans victimes de litiges fonciers. Il avait déjà été condamné en août 2021 à 2 ans de prison, pour avoir dénoncé des « irrégularités » du gouvernement lors de la redéfinition de la frontière orientale du pays ( voir notre article ).

Sidi Abdallah Ahmed Sidi Abahah, l’un des prisonniers politiques sahraoui du groupe « Gdeim Izik » détenu dans la prison locale Tiflet 2 à l’est de Rabat, a mené des grèves de la faim d’avertissement de 48 heures les lundi 28 et mardi 29 avril. Il entend de cette manière protester contre le régime de mauvais traitements systématiques de la prison. Il revendique la fin de toutes les formes de discrimination raciale et de mauvais traitements, la facilitation du contact téléphonique avec la famille, la satisfaction des besoins des prisonniers en soins médicaux et en alimentation, la fin de leur isolement et la possibilité de se rencontrer entre prisonniers sahraouis du groupe « Gdeim Izik » à l’intérieur de la prison.

Genève, depuis des années, la police recueille et dispose de façon illicite d’informations personnelles, parfois sensibles, sur des personnes, en particulier des activistes sans antécédent judiciaire et qui apparaissent dans les rapports de police. Des numéros de téléphones, même si l’abonnement est au nom de tiers, des adresses, même s’il ne s’agit pas du domicile officiel, la participation à des manifestations, même pacifiques, les cotisations versées à des associations tel que Greenpeace, Terre des Hommes, Wikimedia, etc.., des activités sur les réseaux sociaux, ces données sont mentionnées dans des rapports établis par la Police judiciaire, puis communiqués au Ministère public et parfois exploités pour ordonner une perquisition ou obtenir une mise sur écoute. De très nombreuses personnes semblent être fichées pour le simple fait d’être actives dans des mouvements sociaux ou des associations genevoises, une confusion inacceptable entre prévention du crime et surveillance de l’opposition politique. S’engager pour le droit au logement, pour l’environnement, pour l’accès à la culture ou contre le racisme et la violence institutionnelle peut conduire à retrouver son nom, sa photo, son adresse ou son numéro de téléphone dans un fichier de police. Les informations issues du fichage politique peuvent ensuite être exploitées dans des procédures pénales.

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« Aujourd’hui j’ordonne au Bureau des prisons, ainsi qu’au ministère de la Justice, au FBI et au ministère de l’Intérieur de rouvrir, agrandir substanciellement et reconstruire Alcatraz pour enfermer les criminels les plus dangereux et violents » a écrit le président Trump sur Truth Social, estimant que la remise en fonction de l’établissement fermé en 1963 sera un « symbole de loi, d’ordre et de justice ». Forteresse transformée en prison fédérale de haute sécurité en 1934, le pénitencier Alcatraz a plutôt été le symbole de l’inhumanité du système carcéral américain. Fermée en 1963, elle avait été occupée par des militants amérindiens de 1969 à 1971.

La plateforme des organisations de la société civile actives dans le secteur des ressources naturelles dénonce l’arrestation arbitraire de seize personnes, dont des femmes, dans le village de Kaponda (Lualaba). Ce village est situé près des installations de l’entreprise minière Kamoa Copper S.A. (photo). Ces arrestations font suite aux manifestations du 21 avril. Ce jour là, les communautés impactées par un projet de Kamoa Copper SA ont barricadé la route pour protester contre la décision de la compagnie de ne plus les délocaliser et indemniser.

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Le 25 mars 2025, la Cour suprême de Pennsylvanie, a définitivement écarté tout recours contre la condamnation de Mumia Abu Jamal. En septembre 2024, cette juridiction, qui l’avait déjà condamné à mort en 1982, avait déjà rejeté sa requête sans examiner les nouvelles preuves d’innocence. Ces dernières corroboraient le caractère raciste dont ont fait preuve, tout au long des procédures judiciaires, les magistrats et les juges. Sous la pression de la police corrompue de Philadelphie et des dirigeants politiques de Pennsylvanie, ils ont refusé d’examiner la requête au motif qu’elle était hors délai, alors que de nouvelles preuves n’ont été découvertes que tout récemment.

Mumia a été incarcéré pendant 29 ans dans le couloir de la mort. Deux fois sur le point d’être exécuté, il ne doit la vie sauve qu’à une forte mobilisation dans le monde entier. En 2011, sa peine de mort a été commuée en prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. Bien qu’affaibli par la maladie, Mumia, 71 ans, poursuit inlassablement à écrire, à étudier et à conseiller les prisonniers pour leur défense. Les mobilisations se poursuivent: San Francisco, Oakland et San Jose ont tenu avec son fils aîné Jamal de grandes protestations. D’autres initiatives auront lieu à Philadelphie, à Houston et dans le monde (Mexico et Berlin). Comme chaque premier mercredi du mois, un rassemblement sera organisé le 7 mai (18 heures) place de la Concorde, à proximité de l’ambassade des États-Unis.

Notre dossier sur Mumia

Six soldats ont été tués et un autre porté disparu après une attaque menée dimanche passé par le groupe dissident des FARC, l’EMBF (État-Major des blocs et fronts des FARC). Cette guérilla, dirigée par Alexander Diaz, alias « Calarca », a assumé la responsabilité de l’attaque et produit une vidéo montrant des guérilleros soignant cinq soldats capturés après l’attaque survenue dans la province de Guaviare. L’EMBF a ajouté qu’elle avait agi en légitime défense et qu’elle était constamment attaquée par l’armée, malgré les négociations de paix en cours avec le gouvernement du président Gustavo Petro. L’EMBF est une scission de la plus grande organisation dissidente des FARC, l’EMC (État-majoir central des FARC). La divergence portait sur les pourparlers de paix, et notamment sur un cessez-le-feu avec les forces de sécurité.

Pour sa part, les commandants du 33e Front du Catatumbo de l’EMBF ont convenu de concentrer leurs guérilleros du nord-est de la Colombie dans le cadre des négociations de paix avec le gouvernement (photo). L’accord de concentration de ces combattants dans une Zone de Regroupement Temporaire (ZRT) à l’extérieur de la ville de Tibu a été rendu public par le président Gustavo Petro hier samedi, Une fois établie, la ZRT sera protégée par les forces de sécurité et les institutions participeront aux transformations territoriales convenues. Les habitants de la région de Catatumbo participeront également au processus de paix, conformément à l’accord. Les discussions avec les guérilleros de l’EMBF du Catatumbo se sont apparemment accélérées après l’offensive de l’ELN lancée contre eux depuis janvier.

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