Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Frontex, l’agence européenne chargée de la répression des migrants, a organisé, il y a peu, des formations pratiques pour ses agents de différentes zones opérationnelles et du siège central. Celle-ci vise à leur apprendre à utiliser différents appareils de pointe dont elle s’est récemment dotée. Parmi ce matériel :

  • Des détecteurs de dioxyde de carbone permettant de détecter les émissions de CO2 des individus dissimulés dans des véhicules, des camions ou des conteneurs.
  • Des détecteurs de battements cardiaques portables : Utilisés pour détecter les battements de cœur de personnes cachées, ces appareils peuvent être rapidement montés sur des camions ou des véhicules.
  • Des borescopes : Ces appareils, dotés d’une micro-caméra télécommandée aider à inspecter les zones difficiles d’accès à l’intérieur des conteneurs, des réservoirs de carburant et d’autres compartiments.
  • Des spectromètres : Utilisant la méthode de détection spectrale basée sur la diffusion de la lumière monochromatique (Raman), ces appareils permettent de détecter diverses substances et matières dangereuses aux points de contrôle frontaliers.

Ces formations ont été données par des experts des entreprises ayant vendu ses appareils à Frontex. Elles ont également fourni aux participants l’occasion de partager leurs expériences et « bonnes pratiques ». Il est également attendus de ces derniers qu’ils forment leurs collègues.

Entrainement des agents de Frontex à l'utilisation de nouveaux appareils

Entrainement des agents de Frontex à l’utilisation de nouveaux appareils

Le mardi 9 juillet, une délégation de « La Campagne nationale pour la libération du prisonnier George Abdallah » et des membres de sa famille ont rencontré le ministre libanais de la Justice, Henry Khoury. Suite à cette rencontre, le ministre de la Justice a confirmé qu’une demande sera envoyé au nouveau gouvernement français pour exiger la libération de George Abdallah, libérable depuis 1999. Cette rencontre s’est organisée suite à la déclaration du premier ministre libanais par intérim Najib Mikati qui annonçait demander aux autorités françaises la libération du plus ancien prisonnier politique d’Europe.

Arrêté un première fois le 24 juin 2021 à la demande de la Turquie pour une extradition, une longue procédure s’est enclenchée menant Ecevit Piroğlu a entamé une première grève de la fin en en juin 2022. En janvier 2023, une décision de la cour le libère, la cour confirmant qu’il ne peut être extradé. À peine libéré, il sera arrêté à nouveau. Il entamera une deuxième grève de la faim, début 2024, qui le mènera à l’hôpital. (voir nos articles précédents ici)

Il a été libéré ce mardi 9 juillet sous condition de ne pas quitter le territoire Serbe.

Le vendredi 5 juillet 2024, deux jours avant le second tour des élections législatives, le premier ministre Gabriel Attal, le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires Christophe Béchu et le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et écologique ont pris un décret (voir ici) classant « Emili », la mine de lithium de l’entreprise Imeryus, dans l’Allier, « d’intérêt national majeur ». Ce projet vise à produire le lithium nécessaire à la fabrication des batteries de 700.000 véhicules électriques en vingt-cinq ans, à partir de 2028.

Ce classement « d’intérêt national majeur » permet d’accélérer la procédure de délivrance des permis à l’exploitation. De nombreux projets ont suscité une importante mobilisation écologiste ces dernières années en France : création d’un site d’enfouissement de déchets nucléaires dans le département de la Meuse, barrage de Sivens (où Rémi Fraisse fut tué par les forces de l’ordre), nouvel aéroport de Notre Dame des Landes à Nantes, construction de la nouvelle autoroute A69 dans le sud-ouest, création de méga bassines à Saintes Solines. L’État français n’hésite pas à déployer d’importantes quantités de forces de l’ordre en cas de contestation : cela a été le cas à Sivens, à Saintes Solines en mars 2023 ou le 9 juin dernier entre Castres et Toulouse dans le cas de la A69.

Le succès de ces projets dépend d’une course de vitesse entre gouvernement et capital d’une part et contestation d’autre part. Une mise en œuvre rapide crée un fait accompli et décourage les opposant.e.s au projet. Sinon, le projet risque de s’enliser, comme dans le cas de Notre Dame Des Landes, ce qui provoque son abandon. Le décret pris par le gouvernement français est un des éléments de cette course de vitesse.

Un texte est actuellement sur la table de l’Union Européenne qui souhaitent mettre en place une réglementation pour le contrôle des échanges de contenus illicites en contraignant les applications de messagerie à scanner tous les messages échangés par leurs utilisateurs. Les applications de messagerie, les défenseurs des libertés individuelles et de nombreux chercheurs en cybersécurité mettent en garde l’UE sur les risques d’une loi de contrôle qui scannerait toutes les messageries chiffrées. La présidente de Signal a souligné que « le chiffrement de bout en bout est la technologie dont nous disposons pour garantir la protection de la vie privée ». Signal et d’autres applications menacent de quitter l’UE si la proposition est adoptée. Ce Projet de loi est a l’agenda de l’Union Européenne actuellement sous présidence de la Hongrie qui est favorable au Chat Control.

 

 

À l’issue des résultats électoraux du 7 juillet, plusieurs cortèges et rassemblements ont défilé dans les rues et réprimé par les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène. Des feux d’artifice ont été tiré par des manifestants, qui ont également jeté des bouteilles et cocktails Molotov en direction des forces de l’ordre.
À Paris des heurts ont éclaté dans la capitale aux abords de la place de la République, des tentatives de barricades ont été mise en place par les manifestants. À Rennes, 31 personnes auraient été arrêtées dans la soirée du 7 juillet.

Les élections communales auront lieu le 13 octobre prochain en Belgique. Boris Dillès, issu du parti Mouvement Réformateur (MR, droite), bourgmestre en place de la commune bruxelloise d’Uccle, lance la sienne avec cette publication distribuée dans toutes les boîtes aux lettres de sa commune d’environ 86.000 habitants.

Boris Dillès, bourgmestre d'Uccle en train de commander la répression d'une manifestation pro-palestinienne

Boris Dillès, bourgmestre d’Uccle en train de commander la répression d’une manifestation pro-palestinienne

Dillès figure debout, à droite, sur la photo de couverture de ce tract prise lors d’une manifestation de solidarité avec la population de Gaza devant l’ambassade d’Israël située sur le territoire de sa commune, le 28 mai dernier. Il y a commandé personnellement la répression « préventive » au prétexte que cette manifestation n’avait pas été autorisée.

Durant cette répression, des manifestant.e.s ont subi des dégâts aux yeux en raison des gaz lacrymogènes, l’un d’eux a fait un malaise et une étudiante avait dû subir une opération à un des yeux après avoir reçu un jet de canon à eau au visage. Nous vous en parlions dans cet article.

À moins d’un mois des élections présidentielles au Venezuela, le président Nicolas Maduro a fait ouvrir une enquête suite aux messages envoyés par un groupe paramilitaire colombien dénonçant des menaces de déstabilisations du pays à la veille des élections.

Le groupe paramilitaire Autodefensa Conquistadores de la Sierra (ACSN) aurait été contacté par le droite vénézuélienne afin d’entrer dans le pays pour « porter atteinte à l’infrastructure électrique, agir contre le président candidat Nicolas Maduro, agir s’il était réélu en (s’) infiltrant dans des manifestations et en créant le chaos dans les rues ».

Autodefensas Conquistadores de la SIerra

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Vendredi 5 juillet, les forces d’occupation ont mené un raid à Jénine (Cisjordanie) commençant par une frappe d’un drone qui a tué 5 personnes. Deux personnes ont été tuée par les troupes terrestres (pour un total de 7 morts). On ignore si celles-ci faisaient partie de la résistance armée (comme le prétend les forces d’occupation) ou non. Les raids des forces d’occupation et les exactions des colons se sont multipliés depuis le 7 octobre (voir nos articles ici et ici), en parallèle du génocide dans la bande de Gaza (où l’armée israélienne a tué 38.098 personnes à ce jour).

Bulldozers de l'armée israélienne lors du raid à Jénine du vendredi 5 juillet 2024

Bulldozers de l’armée israélienne lors du raid à Jénine du vendredi 5 juillet 2024

Des émeutes ont éclaté dans la nuit du lundi 1er au mardi 2 juillet à Kaédi suite à l’annonce de la victoire du président sortant Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani aux élections présidentielles (des résultats contestés par le principal candidat d’opposition, le militant anti-esclavage Biram Dah Abeid). Un nombre important de manifestant·es ont été arrêté·es, dont trois sont morts en détention dans des circonstances qui n’ont pas été clarifiées par le ministère de l’intérieur.

Émeute en Mauritanie

Émeute en Mauritanie

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