Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les prisonniers anarchistes chiliens Guillermo Durán Méndez, Juan Flores Riquelme et Natalie Casanova Muñoz, accusé de l’attentat contre la station de métro « Escuela Militar » à Santiago du Chili, ont décidé le 7 juin d’arrêter leur grève de la faim qui durait depuis 53 jours. Ils ont obtenu deux de leurs principales revendications: la fin du régime d’isolement pour Nataly et la libération de leur camarade Enrique Guzman.

De gauche à droite: Guillermo Durán Méndez, Natalie Casanova Muñoz et Juan Flores Riquelme

De gauche à droite: Guillermo Durán Méndez, Natalie Casanova Muñoz et Juan Flores Riquelme

Douze personnes présumées maoïstes ont été tuées lors d’une ‘rencontre’ avec la police dans le district de Palamu tôt hier matin. L’incident s’est déroulé vers 2h30 du matin, à environ 140 kilomètres de la capitale, Ranchi. La police avait reçu une information selon laquelle des naxalites circulaient dans la région. Elle a donc envoyé une équipe de soldats de son bataillon spécial CoBRA ainsi que des policiers locaux sur place. Le directeur général de la police prétend que, parmi les morts, figure un commandant zonal. Huit armes, dont des fusils INSAS, ont été retrouvés sur place.

Ce mercredi 10 juin, peu avant 6h du matin, les brigades anti-terroristes ont perquisitionnés 4 domiciles ainsi que le local de lutte contre la maxi-prison ‘le passage’. Le nom de cette opération policière est ‘cavale’. Six personnes ont été arrêtées puis relâchées vers 13h sans avoir rien déclaré lors des auditions. Au-delà du matériel informatique et des téléphones, la police a également épluché et embarqué du matériel de propagande (affiches, journaux…) Ces arrestations font suite à une enquête ouverte en 2013 pour ‘incitation à commettre des actes terroristes » et « participaton à une organisation terroriste ». Enquête dirigée par le juge De Coster.

La permanence du passage est assurée aujourd’hui dés 17h et un point info est prévu à 19h. Le Passage : Rue Rossini 11, à Bruxelles.

Un premier projet de loi visant à ‘encadrer’ le droit de grève avait été déposé par le Parti Populaire, mais il passera très probablement inaperçu. Un second projet de loi au contenu similaire est en préparation par le MR et l’Open-VLD (partis libéraux francophone et flamand). Selon les mots de son auteur, ce projet de loi n’est pas prévu dans l’immédiat mais est préparé « au cas où il y aurait encore des excès ». Le gouvernement avait déjà menacé d’une telle loi l’hiver dernier pendant les grèves tournantes.

Cinq membres présumés de l’Armée Révolutionnaire du Peuple, branche armée du Parti Marxiste-léniniste des Philippines ont été tués dans une opération de police à Pampanga (île de Luzon) aujourd’hui mardi. L’opération a eu lieu dans la localité de San Jose Matulid à une heure du matin. Quatre hommes et une femmes ont été tués, plusieurs fusils d’assaut et quatre motos sans plaque d’immatriculation ont été saisis. Le PMLP est une scission du Parti Communiste des Philippines. Il est essentiellement basé dans le centre de Luzon.

C’est aujourd’hui à 1h30 du matin que les commandos anti-terroristes du Raid ont débarqué au domicile de Pierre Stambul, co-Président de l’Union Juive Française pour la Paix. Les policiers ont défoncés la porte, attaché Pierre Stambul à une chaise et retourné l’appartement à la recherche d’une cache d’arme. Il a été placé en garde à vue au commissariat du 8e, à Marseille et relâché en fin d’après-midi. Pierre devait assurer ce soir même une intervention prévue ce soir à Toulouse par l’UJFP et le comité BDS (Boycott, Désinvestissement Sanctions) sur le thème « Antisionisme/antisémitisme : À qui profite l’amalgame ? » (20h30, salle Barcelone, allée de Barcelone, Toulouse, Métro Compans Caffarelli). il sera en mesure de la faire.

Pierre Stambul

Pierre Stambul

Alfred Woodfox avait été incarcé en 1971 dans la prison d’Angola pour braquage avant de s’évader et de rejoindre les rangs des Black Panthers. Arrêté à nouveau et renvoyé à Angola, il forme avec deux autres prisonniers une section du Black Panthers Party à l’intérieur de la prison. Tous trois placés en isolement 23h/24 après avoir été accusés du meurtre d’un gardien blanc pendant une révolte de prisonniers datant de 1972. Robert King a été sorti de l’isolement en 2001 et libéré plus tard. Herman Wallace a été sorti d’isolement le jour de sa sortie de prison le 1er octobre 2013, il décédera d’un cancer trois jours plus tard. Albert Woodfox était le dernier des « Trois d’Angola », toujours emprisonné en régime d’isolement, il refuse de renier son engagement dans les Black Panthers.

Le juge fédéral James Brady a ordonné la libération inconditionnelle e Woodfox, arguant de « preuves de l’innocence » du détenu. En novembre, le 5e circuit de la Cour d’appel des Etats-Unis avait décidé une libération, mais cette décision avait été à nouveau annulée par une décision judiciaire au niveau de l’Etat en février dernier. Le juge Brady a fait état de cinq « circonstances exceptionnelles » autorisant une libération immédiate et inconditionnelle de Woodfox, dont son âge, son mauvais état de santé, le préjudice consistant à laisser un détenu pendant plus de 43 ans à l’isolement, et le fait qu’il a déjà été jugé par deux fois pour un crime survenu il y a plus de 40 ans.

Fehmi Altınbilek, un ancien colonel des forces spéciales turques, qui se cachait sous le pseudonyme de Çetin Oğuz, a été tué par balle aujourd’hui à Istanbul. Il était un des responsables du massacre de Kızıldere, l’opération militaire qui a abouti à la mort du célèbre révolutionnaire Mahir Çayan et de neuf autre membres du THKP-C (ancètre du DHKP-C), le 27 mars 1972, ainsi que de l’opération qui a conduit à l’arrestation d’Ibrahim Kaypakkaya, fondateur du TKP(ML), dirigeant du TIKKO, qui décèdera sous la torture peu après son arrestation. Il était un des militaires les plus recherché par les guérillas révolutionnaires de Turquie, ce qui explique pourquoi il vivait sous un faux nom. Deux hommes ont mitraillé Fehmi Altınbilek et son épouse (qui a été blessée). L’ancien militaire a été transféré dans un hôpital privé de Fehmi Altınbilek où il est mort de ses blessures.

Le colonel Fehmi Altınbilek et le théâtre de son exécution

EDIT (9 juin): Les Forces du Guérilla Populaires (Partizan Halk Güçleri) du Parti Communiste Maoïste (MKP) ont revendiqué l’action contre Fehmi Altınbilek.

Lire le communiqué (en français)

Le colonel Fehmi Altınbilek et le théâtre de son exécution
Turquie: Un militaire assassin de dirigeants révolutionnaires abattu à Istanbul

Federico Annibale ’Fede’, qui avait manifesté à Francfort le 18 mars dernier contre le nouveau siège de la BCE, était accusé de ’violation grave de la paix’ et ’tentatives de lésions corporelles graves’. De nombreux affrontements avaient éclatés entre les milliers de manifestants et les policiers anti-émeute lors de l’inauguration du nouveau siège de la banque centrale européenne. Federico est italien et étudie à Londres, les autorités allemandes justifiait son maintien en détention provisoire par le risque de fuite à Londres (voire notre article). Après plus de deux mois de détention, un tribunal a décidé le 3 juin de sa libération avec une condamnation de 14 mois en cas de nouveau délit en Allemagne.

Rassemblement solidaire pour Frederico

Rassemblement solidaire pour Frederico

La répression des manifestations qui avaient éclatées le 7 mai dernier dans la ville Kurde Iranienne de Mahabad après la mort d’une jeune travailleuse et femme de chambre Kurde qui s’était jetée du 4e étage de l’un hôtel où elle travaillait pour éviter d’être violée par un agent des services de sécurité, a conduit à l’arrestation et à l’emprisonnement de centaines de manifestants Kurdes. Les services de sécurité continuent d’arrêter arbitrairement des gens qui avaient participé à ces manifestations, dont la dernière a eu lieu il y a plus de deux semaines. Au moins 20 personnes ont été grièvement blessées lors de ces protestations. Un manifestant âgé de 19 ans nommé, grièvement blessé par balles le 7 mai est toujours dans un état critique dans une unité de soins intensifs de l’hôpital de la ville d’Urmiyeh. Un autre jeune manifestant qui avait subi de graves blessures aux yeux se trouvait en grave danger de cécité. Les agent des forces spéciales anti émeutes épaulés par des Agents du Ministère avaient arrêtés plusieurs manifestants blessés dans des hôpitaux de Mahabad et des villes voisines.

Le sort réservé à ces manifestants arrêtés demeure incertain, car ces toutes prisons ont depuis ces événements été placée sous le contrôle direct des services du Ministère des Renseignements Iranien. Les autorités reconnaissent que 68 personnes arrêtées, ont été transférées vers la prison centrale d’Urmiyeh. ils sont tous accusés de « Troubles à l’ordre public ». La plupart de ces prisonniers avaient été battus et violemment matraqués dés leurs arrivées dans cette prison. Et un grand nombre d’entre eux avaient été torturés dans le but de leur faire « avouer leurs crimes » et de donner des noms d’autres manifestants.

Iran/Kurdistan: Des centaines de Kurdes détenus après le soulèvement de Mahabad