Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le commandant de l’USSOCOM (les forces spéciales de l’armée américaine) vient d’annoncer que les premiers prototypes de la nouvelle armure de combat high-tech Talos (Tactical Assault Light Operator Suit) seront présentés au public cet été, la mise en service sur le terrain étant prévue pour août 2018.

Au total, 56 entreprises, 16 agences gouvernementales, 13 universités et 10 laboratoires nationaux participent désormais au projet. On trouve parmi eux des noms prestigieux. Ainsi, le MIT (Massachusetts Institute of Technology) travaille sur une protection pare-balles liquide, basée sur des fluides magnéto-rhéologiques qui sont capables de passer de l’état liquide à l’état solide en quelques millisecondes lorsqu’un champ magnétique ou un courant électrique leur est appliqué. La Darpa, l’agence de R&D de l’armée américaine, pourrait également apporter son savoir-faire au projet, notamment sa technologie « Warrior Web », qui consiste en un exosquelette permettant à un soldat de porter de lourdes charges sans effort. L’armure sera bardée de capteurs en tout genre, pour mieux appréhender son environnement, pour détecter si son porteur est blessé et pour l’aider à la prise de décision grâce à un affichage intégré, tout en le gardant en contact avec le commandant à tout instant.

USA: L’équipement tactique du futur

En septembre dernier, protestant contre la réforme des retraites, des affiches sont collées sur les vitres du local du Parti socialiste du Havre, la plaque murale de la députée est démontée. Quatre militants de la CGT sont poursuivis pour « vol » ou « recel » de la plaque, et dégradation de bâtiment : le procureur requiert 2 mois avec sursis.

Lors d’un piquet de grève le 10 janvier dernier, un huissier provoque le groupe, sifflotant l’internationale et fixant les manifestants en photo. Dex syndicalistes interviennent, l’huissier les bouscule et perd son dossier. Ils sont alors poursuivis pour violence et vol, dans un dossier basé exclusivement sur les déclarations contradictoires de l’huissier. C’est pour cela que le procureur va requérir 6 mois ferme. Les audiences de ces deux affaires avaient eu lieu le même jour, vendredi 21 février, en urgence (quand il s’agit de juger des patrons, les plaintes sont soit enterrées, soit traitées avec des années de retard). Plusieurs milliers de manifestants étaient présents ce 21 février au palais de justice du Havre pour exprimer leur soutien. Le jugement sera rendu le 31 mars.

France: Procès anti-syndicalistes

Dans les premières heures de la matinée du vendredi 28 février, le siège social de G4S à Melbourne, a été attaqué (tags, vitres brisées) en dénonciations des événements récents (émeutes et répression) au camp de détention pour immigrants clandestins de l’île de Manus où G4S avait le contrat de la sécurité.

Ce camp a été installé sur une petite île de Papouasie-Nouvelle-Guinée fin 2001 à la demande de l’Australie, sous un gouvernement conservateur. Il a été réactivé en octobre 2012, à la demande du pouvoir travailliste de l’époque, est une réponse extra-territoriale des autorités australiennes à l’immigration clandestine. Les conditions de vie dans les camps de Manus et de Nauru ont suscité, ces derniers mois, de vives et constantes protestations de la part des ONG spécialisées dans la défense des droits humains, mais aussi du Haut-commissariat des Nations-Unies aux réfugiés (UNHCR) qui a, à plusieurs reprises, rappelé à l’Australie ses obligations en tant que signataires des conventions internationales relatives aux droits des réfugiés.

Australie: Attaque contre le siège de G4S

Dans la nuit de mercredi à jeudi, vers 4h du matin, 6 policiers ont débarqué dans le Caracole, maison occupée depuis 1 mois, en passant par le jardin puis par la porte arrière qui avait été mal fermée. Les occupants leur demandent de partir en leur disant qu’ils n’ont pas le droit de rentrer. Les policiers tentent sans trop de conviction de forcer la porte du salon où se trouvaient les occupants. Ils prétendent d’abord venir pour un tapage nocturne puis ont demandé les tickets de caisses de la nourriture qui était entreposée en accusant les occupants de « vols de poubelles » (sic). Les policiers ont fini par partir.

le blog du Caracole

Vendredi, pour empêcher le rassemblement des derviches (une minorité relieuse persécutée) et des familles de prisonniers politiques devant le parquet de Téhéran, les agents du renseignement et les forces répressives du régime ont provoqué des affrontements, en leur tirant dessus du gaz au poivre dans les rues adjacentes de la place du 15 Khordad et au carrefour Galoubandak de la capitale iranienne. Un grand nombre de personnes ont été arrêtées, dont 80 femmes. Les agents ont aspergé Nasrine Sotoudeh de gaz au poivre. Avocate de prisonniers politiques, elle a été incarcérée de 2011 à 2014, en raison de sa défense des détenus. Elle a été menacée d’une nouvelle arrestation. Une partie de personnes arrêtées ont été interrogées dans le commissariat de quartier du 15 Khordad.

Dans le cadre de l’opération « Outlaw », qui est essentiellement une attaque contre le centre anarchiste Fuoriluogo à Bologne, le procureur a requis réquisitoires de 3-6 mois et de 4 ans visent les quatre camarades considérés comme les «fondateurs de l’association de malfaiteurs» (les 4 ans visent le présumé « leader »), et de 2 ans pour dix autres. Les charges ont été abandonnées pour sept autres inculpés.
Une enquête « contre la menace anarcho-insurrectionnelle » qui avait été lancée par le parquet de Bologne en avril 2011, avait conduit à des arrestations, des expulsions et la fermeture du Fuoriluogo. Elle faisait réaction contre une série d’attaques contre des bureaux de multinationales comme Eni et IBM.

Italie: Réquisitoire dans le procès Fuoriluogo

Après avoir passé environ 20 ans en prison, José Miguel Sanchez a été libéré.
Déjà à minuit le 28 février, sa famille et ses camarades s’étaient rassemblés devant la prison de l’ex-Penitanciaria pour le saluer dans la rue. Parmi banderoles, tracts, des pétards et des slogans en faveur d’autres prisonniers révolutionnaires. Entre étreintes, des salutations et des affrontements verbaux avec les gardes, la journée s’est terminée par aucune arrestation. José Miguel Sánchez Jiménez était un membre actif de la lutte contre la dictature de Pinochet, faisant partie de la guérilla du FPMR. Dans la prétendue « transition démocratique » il a continue à lutter, avant d’être arrêté et condamné à 20 ans de prison pour différentes actions.

Chili: José Miguel Sanchez libéré après 20 ans de prison

Une violente fusillade a éclaté entre les troupes gouvernementales et des guérilleros maoïstes vendredi midi dans le village de New Sibonga, près de Nabunturan, une ville de la province méridionale de Compostela Valley. Deux soldats du 60e bataillon d’infanterie de l’armée gouvernementale ont été blessés au cours de l’ affrontement, tandis qu’Eléazar Romero, un chef de section du Front n°33 de la NPA, a été mortellement blessé.

Un projet de loi contre le terrorisme est en cours d’examen au Congrès de Brasilia. Le projet est contesté en raison du flou laissé autour de la définition de notion de « terrorisme », qui pourrait aboutir à un usage de cette loi contre certains mouvements sociaux. Ainsi le projet de texte de loi, n’exclurait la contestation sociale du champ du terrorisme uniquement « si les mouvements sociaux mènent des actions proportionnées », sans définir ceux-ci. Les mouvements sociaux s’inquiète: Est-ce qu’une occupation de terres par des militants des sans-terre sera considérée comme une action militante proportionnée ? Lorsqu’un bus sera brûlé, cela relèvera-t-il de la loi contre le terrorisme ? Il y a trois ans, au Chili, la loi contre le terrorisme a servi à réprimer une révolte étudiante.

Le responsable des services antiterroristes de Scotland Yard a été suspendu temporairement de ses fonctions vendredi, après la publication d’un rapport accablant pour la police sur le meurtre raciste du jeune Stephen Lawrence remontant à 1993. Richard Walton est soupçonné d’avoir eu une « conduite inappropriée » alors qu’il contribuait à l’enquête publique destinée, cinq ans après les faits, à faire la lumière sur le comportement de la police dans cette affaire qui a provoqué une immense émotion dans le pays.

Dans un communiqué lapidaire, Scotland Yard a indiqué que Richard Walton était « temporairement suspendu de son poste de chef de l’unité antiterroriste », pour occuper un « rôle non-opérationnel ». La commission indépendante des plaintes contre la police (IPCC), la police des polices, a été saisie.