Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Deux militants basques ont été interpelés par la police française en collaboration avec le commissariat généra d’information de la police espagnole. Ils passaient le 25 au matin devant la cour d’appel de Pau, afin qu’elle leur notifie le MAE émis par la justice espagnole.

L’une des personnes arrêtées est Jokin Aranalde (67 ans), Gipuzkoar, Bas-Navarrais d’adoption, et l’un des représentants du Collectif des exilés politiques basques (EIPK). Il a été arrêté à Hélette. Les tribunaux espagnols le chercheraient pour un délit présumé “d’intégration dans ETA”. Le second est Beñat Atorrasagasti de Lesaka (Navarre). Il se trouvait à Urrugne au moment de l’arrestation. En avril, il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison, en partie avec sursis, après avoir été arrêté en Écosse en 2012 et remis à la justice française.

Manifestation pour Jokin Aranalde et Beñat Atorrasagasti

Manifestation pour Jokin Aranalde et Beñat Atorrasagasti

Des dizaines de milliers de personnes ont pris part hier à ce qui était la sixième marche de l’année organisée par les étudiants pour exiger une refonte du système éducatif. Le mouvement, qui dure depuis près de deux ans, et au cours duquel se sont déjà déroulées plus de cent manifestations, prend encore de l’ampleur et se durcit. Hier, la manifestation était soutenue par les syndicats des secteurs portuaires et miniers qui ont bloqué l’entrée de plusieurs importantes mines de cuivre. Depuis plusieurs semaines, les étudiants ont repris les occupations de bâtiments scolaires et universitaires. En outre, hier à l’aube, ils ont d’emblée ériger une trentaine de barricades autour des lycées et universités de Santiago. De nombreux heurts ont opposé manifestants et policiers, notamment à proximité de l’université du Chili où les forces de l’ordre ont utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau. Une dizaine de personnes ont été interpellées peu avant le début de la marche.

Répression à Santiago

Répression à Santiago

Mardi soir, près de 2000 personnes s’étaient rassemblées dans le district de Dikmen, à Ankara. Outre les revendications devenues habituelles depuis près d’un mois, la foule a dénoncé la remise en liberté sous contrôle judiciaire d’un policier accusé d’avoir tué un manifestant le 14 juin dernier. Renvoyé lundi devant le tribunal, le suspect a été laissé libre, entraînant une importante colère populaire. Mardi soir, la police est intervenue avec des canons à eau et a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les 2000 manifestants qui avaient érigé des barricades sur une artère routière. Seize personnes ont en outre été interpellées.

Canons à eau à Ankara

Canons à eau à Ankara

La semaine passée les autorités turques ont mené une vaste opération visant notamment l’ESP (Parti Socialiste des Opprimés), des journalistes d’Atilim, des syndicalistes. Le ministre de l’Intérieur a précisé qu’il s’agissait d’une opération visant le MLKP, préparée de longue date, mais que tous les suspects étaient impliqués dans les manifestations qui secouent le pays depuis près d’un mois. Vendredi, 18 membres de l’ESP ont été inculpés et placés en détention pour ’appartenance à une organisation terroriste’ (le MLKP) et ’destruction de biens publics’.

Ce n’est pas la première fois que le mouvement militant est frappé au moyen des lois anti-terroristes. Depuis quelques temps, les sections belges de l’Union des femmes socialistes (Turquie) et du comité de solidarité avec les prisonniers politique (Turquie), mène campagne avec notre Secours rouge peur deux militantes, Hatice Duman, l’ancienne rédactrice en chef du journal Atilim et Gülüzar Erman, une syndicaliste du textile, condamnées à la perpétuité.

Un nouveau rassemblement est prévu ce jeudi 27 de 17H00 à 18H00 en face de la Bourse.

Voir le dossier sur Hatice et Gülüzar

Une délégation du Parlement européen avait entamé samedi 22 une visite dans la ville d’El-Aaiun en vue de s’enquérir de la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental. Les autorités d’occupation marocaines ont procédé au transfert de prisonniers politiques sahraouis vers un compartiment isolé dans la prison pour que la délégation du Parlement européen ne puisse pas les voir.

Les autorités d’occupation marocaines avaient déjà procédé au transfert de six prisonniers sahraouis de la Carcel Negra vers la prison de la ville occupée de Dakhla, outre le transfert d’un grand nombre de prisonniers relevant du droit commun de la même prison vers d’autres prisons marocaines, afin de désengorger cette prison notoirement surpeuplée en prévision de cette visite.

Maroc/Sahara occidental: Le Maroc cache ses prisonniers

Au Cambodge, l’ancien gouverneur d’une zone économique spéciale située près du Vietnam a été condamné par contumace à 18 mois de prison pour avoir tiré sur une manifestation d’ouvrières du textile qui revendiquaient de meilleures conditions de travail en février 2012. Trois ouvrières avaient été blessées et le gouverneur avait été mis en cause par des témoins oculaires, mais l’affaire avait débouché en décembre dernier sur l’abandon des charges contre le gouverneur, qui sera néanmoins démis de ses fonctions.

Le nouveau procès l’accusé n’est apparu à aucune des audiences, a débouché sur cette condamnation plus que clémente, que l’on peut comparer au cas de Bopha, une militante active des droits fonciers, condamnée il y a peu à deux ans de prison ferme pour avoir organisé le passage à tabac d’un homme. Une action auquelle elle n’a pas pris part et pour laquelle aucune preuve de sa culpabilité n’a été avancée. Quant au gouverneur, il n’a pas (encore?) été arrêté.

Le 29 juin à 17h, une soirée consacrée aux luttes menées par les Cellules révolutionnaires (RZ) est organisée au CICP (Centre international de culture populaire) à Paris. Alors que le procès contre Christian Gauger et Sonja Suder est toujours en cours, une projection et un débat animeront la soirée pour permettre de mieux comprendre la logique de ce procès, de l’Etat allemand contre des militants révolutionnaires, procès significatif et inouï, marqué par le problème de la torture et du recours aux dénonciations.

Plus d’informations sur le site des organisateurs

Le 17 juin a commencé le procès de l’anarchiste chilien Hans Niemeyer, accusé de fabrication d’engins explosifs placés contre un transformateur électrique le 16 septembre 2010, contre le Mémorial dédié à Jaime Guzman le 13 août 2011 (un pilier du régime de Pinochet exécuté en 1991 par un commando du Front Patriotique Manuel Rodriguez) et contre un concessionnaire automobile de luxe le 16 août 2011. Tous ces faits relèvent de la loi sur le contrôle des armes, mais sur la base de la loi antiterroriste, les juges l’accusent d’avoir placé un engin explosif contre une agence de la banque BCI le 30 novembre, jour où il a été arrêté. Le parquet demande un total de 19 années de prison, 12 pour la pose des engins et 7 pour leur fabrication. Le procès devrait se terminer dans 3-4 semaines.

Hans Niemeyer

Hans Niemeyer

Le 25 mai dernier, la guérilla maoïste a pris d’assaut un convoi du Congrès, tuant 29 personnes dont plusieurs cadres et dirigeants du parti au pouvoir. 35 personnes avaient également été blessées. Hier, les autorités de l’Odisha ont annoncé avoir arrêté deux personnes qu’elles soupçonnent d’être impliquées dans l’attaque. D’après les médias locaux, les deux hommes auraient été arrêtés à Malkangiri, et sont accusés d’avoir fourni un support logistique aux maoïstes pour qu’ils mènent à bien leur action. Selon le commissaire en charge de l’affaire: ‘Le duo a rejoint l’organisation maoïste il y a cinq ou six ans. Ils ont avoué leur implication dans de multiples offensives maoïstes dans la région, y compris dans celle qui nous occupe. Ils ont aussi révélé que 200 guérilleros, dont 35 de Malkangiri, divisés en quatre groupes, ont pris part au massacre du 25 mai. Le groupe de Malkangiri, comprenant vingt hommes armés et quinze cadres, est arrivé à Tirkipalli au Chhattisgarh le 19 mai. Là, avec d’autres, ils ont reçu une formation de trois jours en amont de l’assaut. Après celui-ci, les guérilleros se sont divisés en quatre groupes pour quitter les lieux. Les maoïstes en provenance de l’Odisha sont retournés à Malkangiri’. Toutes ces informations n’ont aucunement été confirmées par le CPI(m) qui n’a pas réagi à ces arrestations.