Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le soir du nouvel an, des dizaines de personnes ont manifesté leur solidarité devant la prison de Korydallos. C’est là, notamment, qu’ont été ou sont incarcérés plusieurs militants de ‘Lutte Révolutionnaire’ ou des ‘Cellules de Feu’. Arrivés devant la prison, les membres du cortège ont tiré des feux d’artifice, ce à quoi les prisonniers ont répondu en brûlant des tissus à travers les barreaux de leurs cellules.

Solidarité à la prison de Korydallos

Au moins treize guérilleros des FARC ont été tués suite à une attaque aérienne de l’armée dans la province d’Antioquia ce lundi. Les forces aériennes ont frappé un campement de la 5ème Division des FARC situé à proximité de la ville de Chigorodo. Cette offensive est la seconde de la part de l’armée depuis le début des négociations entamées il y a plusieurs semaines entre les autorités et la guérilla. Les FARC ont pour leur part prononcé un cessez-le-feu qui durera le temps des pourparlers. La prochaine session de discussion est programmée dans quinze jours.

Il y aurait déjà plus de 110 bases d’activité pour les drones, actuelles ou en construction, dans 39 Etats. La Electronic Fontiere Fondation a établi une carte répertoriant les autorisations données, ou en attente, pour leur utilisation. Le pays entier est quadrillé. D’ici 2020, quelques 30 000 drones seraient utilisés aux USA à des fins de sécurité intérieure.

La police des frontières les utilisent depuis 2005 pour repérer les immigrants clandestins et le trafic de drogue entre les Etats-Unis et ses deux voisins, le Mexique et le Canada. A quelques reprises, et sous des conditions restreintes, le FBI et la DEA ont été autorisés à emprunter ces drones. En juin 2011, les forces de l’ordre du comté de Nelson (Dakota du Nord), procédaient à la première arrestation de citoyens américains assistée d’un drone. En février de cette année, le congrès a voté une loi pressant l’Administration fédérale de l’aviation (la FAA) d’élargir les conditions de survol du territoire domestique aux drones. En plus de l’armée, le secteur privé et les agences civiles du gouvernement (au niveau fédéral, des Etats et local) seront autorisés à utiliser des drones dans l’espace aérien américain.

Les drones peuvent être équipés de caméras infrarouges, de détecteurs de chaleur, de GPS, de détecteur de mouvement, d’un lecteur automatisé de plaque d’immatriculation et on leur prête un prochain système de reconnaissance faciale. Un document non-classifié de l’armée de l’air américaine, clarifiant les limites de la «surveillance dronaire». On y apprend que les robots-espions ne pourront pas « mener de surveillance non-consensuelle sur des personnes américaines spécifiquement identifiées, sauf si approuvé expressément par la secrétaire à la Défense. » Cela signifia que la surveillance contre leur gré des citoyens américains ne dépend que de l’approbation de la secrétaire à la Défense, des personnes américaines non «spécifiquement identifiées» pourraient être surveillées à leur insu, comme par exemple un groupe de militants ou de manifestants.

USA: Les drones et la sécurité intérieure

Des opérations de l’armée israélienne dans des territoires palestiniens pour arrêter des militants et des activistes sont plutôt habituelles. Mais mardi, à Tamoun, l’arrestation d’un homme par des soldats déguisés en marchands dans un camion servant à transporter des légumes a débouché sur des affrontements. Les forces israéliennes ont tiré des gaz lacrymogènes, des balles de caoutchouc et des balles de guerre alors que des jeunes brûlaient des pneus et des barils pour bloquer le passage de véhicules militaires. Les affrontements ont duré plusieurs heures, et des dizaines de jeunes masqués se sont cachés derrière des barrières improvisées, lançant des pierres et des cocktails Molotov. Dix Palestiniens et deux soldats auraient été blessées.

Palestine: Une rafle tourne à l’émeute

Les Unités Spéciales de la police fédérale (CGSU), fortent de 510 personnes, ont vu son budget diminuer de 40% ces quatre dernières années. Elles ont fait savoir que si ce retard n’est pas compensé rapidement, les opérations sont menacées de « dommages graves ». La ministre de l’Intérieur a immédiatement indiqué qu’elle comptait demander plus de moyens pour les Unités Spéciales lors du prochain conclave budgétaire.

Les Bahreïnis ont organisé des manifestations dans plusieurs villes et villages à travers le pays lundi. Des affrontements ont éclaté dans plusieurs localités après que les forces bahreïnies soient brutalement intervenues pour disperser les manifestants, qui demandaient la libération des prisonniers politiques et la démocratisation du pays. Le 14 Mars 2011, les forces de l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont envahi le pays pour aider la monarchie de Bahreïn dans sa répression contre les manifestants pacifiques. Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines d’autres arrêtées lors de la répression.

Deux policiers bahreïnis ont écopé dimanche d’une peine de sept ans de prison chacun pour avoir battu à mort un dirigeant de l’opposition chiite détenu l’an dernier lors de la répression du mouvement de contestation populaire. L’opposition dénonce la requalification du chef d’accusation de « torture débouchant sur la mort » à « coups menant à la mort ». En novembre, une commission composée de juristes internationaux avait fait état de cas de torture systématiques pour punir et extorquer les aveux de centaines de manifestants sous la loi martiale en vigueur en 2011. D’après cette commission, 35 personnes -essentiellement des manifestants- ont péri pendant le mouvement de contestation, dont cinq des suites de torture. L’arbitraire dont est victime la population au Bahrein a été symbolisée par cette vidéo.

Bahrein: Manifestations et répression

Les autorités marocaines ont procédé le semaine passée au transfert de 23 prisonniers politiques sahraouis et activistes des droits de l’homme, de la prison marocaine de Salé 2 vers la prison de Salé 1, où ils sont détenus dans des cellules dépourvues des conditions de détention minimales. Ces prisonniers politiques sahraouis, connus sous le nom du groupe Gdeim Izik, avaient été arrêtés en novembre 2010, ils sont détenus sans jugement depuis deux ans.

Le service de police de l’Irlande du Nord a annoncé la découverte dimanche d’une bombe qui était fixée sous la voiture d’un policier à Belfast et en est tombée. Plusieurs logements ont été évacués après la découverte de l’engin dans l’est de la ville. Il y a deux mois, un gardien de prison avait été tué par des militants républicains.

Irlande du Nord: Gardien de prison visé

Des responsables de l’Agence nationale du renseignement ont passé plusieurs heures le 23 décembre avec Abdullah Ocalan, le leader emprisonné du PKK. L’objectif des autorités serait, selon plusieurs sources, le désarmement de l’organisation. Ocalan, de son côté, a posé diverses conditions à l’entame des pourparlers: une amélioration de ses conditions de détention, un contact direct avec son organisation, des gestes en faveur de la minorité kurde,… Le sort des cadres du PKK serait également en discussion. Ces négociations se déroulent dans la continuité des discussions engagées au mois de novembre au moment de la grève de la faim de centaines de prisonniers kurdes.

En 2012, la répression anti-syndicale a pris diverses formes en Algérie: Refus de délivrer l’agrément, arrestation de délégués syndicaux, voire la prison pour certains, mutation, répression des actions de protestation, notamment les rassemblements, matraquage des manifestants… Ainsi, nombreux sont les syndicalistes qui se sont vu notifier une décision de licenciement en guise de sanction à leur engagement syndical.

Parmi les cas recensés en 2012, celui du président et des membres du bureau national de la Fédération nationale du secteur de la justice. Mourad Guédia et son staff sont à ce jour licenciés “verbalement”. Leur tort ? Avoir constitué un syndicat et lancé des actions de protestation pour défendre les droits des greffiers. Saâd Bourekba, un handicapé qui occupait le poste d’informaticien au tribunal de Sétif a été accusé d’avoir saboté le système lors de la grève des greffiers, il a été suspendu et assigné à résidence. Le jour du procès, des syndicalistes en sit-in devant le tribunal de Sétif ont été interpellés. Idem le jour du procès des 17 émeutiers de  Mascara. Des syndicalistes actifs sont souvent ciblés lors de rassemblements de soutien ou autres actions. Arrêtés, ils sont poursuivis en justice, ainsi Mourad Tchiko vice-président de la Fédération nationale des agents de la Protection civile qui attend de comparaître devant la justice depuis 2005.