Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un poste de police a été incendié dimanche dans le gouvernorat de Gafsa (sud-ouest) après la publication la veille des résultats d’un concours d’embauche à la CPG (Compagnie des Phosphates de Gafsa), principal employeur dans la région. De jeunes chomeurs s’estimant injustement écartés du programme de recrutement ont incendié un poste de police à El Ktar, à environ 7 km de la ville de Gafsa, dans la nuit de samedi à dimanche. D’autres ont coupé la route menant de Gafsa à Gabès (sud), où sont traités les phosphates, et ont renversé un camion de phosphates sur la chaussée, avant d’être dispersés à coup de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre. La publication en novembre d’un premier concours de recrutement avait entraîné des violences dans le bassin minier qui s’étaient poursuivies plusieurs jours.

L’aviation philippine a du intervenir pour dégager un détachement du 81e Bataillon d’Infanterie de l’armée gouvermentale qui s’était heurté dans Barangay Sampaguita (Kibawe) à une colonne de la NPA. Les appareils, de petits SF-260 spécialement adaptés pour pour des missions « COIN » (counter-insurgency), ont tiré des roquettes sur les combattants maoïstes qui se sont retirés dans la jungle. Quelques heures plus tard, un détachement du 75e Bataillon d’infanterie s’est heurté dans Barangay Anomar (Surigao City) à une autre colonne de la NPA. Un militaire a été blessé.

Philippines: L’aviation intervient contre la guérilla maoïste

Une patrouille de contre-guérilla péruvienne est tombée dans une embuscade de la guérilla dans les environs de Pampaaurora, sur la rive gauche du Río Mantaro, dans la région VRAE. Un lieutenant a été tué et deux soldats blessés.

Pérou: Nouvelle attaque de la guérilla maoïste dans la VRAE

Fin mars, dans le but d’amortir le coût d’utilisation du matériel et des infrastructures de la police, le gouvernement grec a adopté en catimini une réforme permettant à quiconque en ayant les moyens de demander le renfort des forces de l’ordre et de leur matériel. La gamme de services offerte va de ‘l’escorte de transports de matériaux dangereux ou d’oeuvres d’art’, à ‘l’accompagnement de personnes’ ou le tournage de films. La facture pourra varier de 30 euros de l’heure pour un policier, ou 40 pour une voiture de patrouille, à 200 euros pour une vedette ou 1.500 pour un hélicoptère. Le ministère a confirmé ce dimanche dans un communiqué l’adoption de cette décision ministérielle.

Plusieurs personnes ont été blessées samedi lors d’une manifestation de diplômés chômeurs dispersée par la police dans le centre de Tunis. Pour empêcher l’accès à l’avenue centrale Habib Bourguiba, interdite aux manifestations depuis plusieurs mois, la police a tiré des gaz lacrymogènes et a donné des coups de matraques. Une vingtaine de manifestants ont été blessés et ont dû être évacués en ambulance. Les autorités ont signalé que six policiers avaient également été blessés par des jets de pierre.

Gaz lacrymogène à Tunis

Gaz lacrymogène à Tunis

Jeudi, la police de Calcutta a violemment réprimé une manifestation d’habitants de taudis de la ville qui ont été expulsés de leurs cabanes la semaine dernière à Nanadanga, dans le sud de la métropole. Nonadanga est la zone où les pauvres expulsés d’autres quartiers de Calcutta ont été réinstallés ces cinq dernières années en vertu d’un projet de services de base à destination des pauvres des villes. Ces projets de relocalisation ont été dirigé par la KMDA (Kolkata Metropolitan Development Authority) et le KEIP (Kolkata Environmental Improvment Project) qui possèdent les terrains de la zone, sans qu’aucun service ni aménagement de base (écoles, services de santé,…) pour les familles ‘relogées’ ne soient fournis. Au fil du temps, Nonadanga est également devenu l’endroit où de nombreuses autres familles, fuyant leurs villages en raison de mauvaises récoltes et de leur surendettement, se sont installées. Ce sont ces gens qui ont été expulsés la semaine dernière, leurs cabanes démolies et incendiées par la KMDA et la police, ceux-ci les qualifiant de ‘squatteurs’. La véritable raison derrière cette expulsion est que la terre occupée par les famille se situe à proximité d’un axe routier important et est récemment devenu la cible de promoteurs immobiliers. Afin de rendre cette terre disponible au développement, plus de 200 baraques ont été détruites au bulldozer et les biens de toutes ces familles brûlés.

Avant-hier, tous ces expulsés ont tenté de se rendre en cortège vers l’axe routier en question afin de protester contre leur éviction, mais la police les en a empêché avant de charger la foule avec des bâtons. Le rassemblement, comptant de nombreuses femmes et enfants, a été disloqué de manière brutale, les forces de l’ordre faisant beaucoup de blessés. Une femme enceinte a dû être hospitalisée, et un jeune garçon de trois ans a eu le crâne fracassé. De nombreux militants solidaires ont également été victimes de coups.

Le 29 mars dernier, après une plainte de la Direction Générale de la Sûreté Nationale, les autorités marocaines ont incarcéré le rappeur Mouad Belghouat, alias Lhaqed. Celui-ci est accusé d’avoir écrit une chanson et produit un clip portant atteinte au corps de la police. Membre du Mouvement 20 Février, Belghouat avait été arrêté l’an dernier et condamné à quatre mois de prison pour ‘agression avec coups et blessures contre un manifestant pro-régime’. Il a été libéré le 19 janvier dernier. Lhaqued utilise la musique pour dénoncer la politique monarchique, la corruption des forces de l’ordre et appelle à de profondes réformes politiques. Lors d’une audience ce mercredi, le tribunal de première instance de Casablanca a refusé de lui accorder la liberté provisoire. Il reste donc derrière les barreaux jusqu’à la prochaine audience, fixée au 16 avril.

Mouad Belghouat

Mouad Belghouat

Ce jeudi matin, la police turque a effectué une descente dans plusieurs domiciles de la ville de Karliova, dans la province de Bingol (est de la Turquie). Le maire de la ville, du parti kurde BDP (Peace and Democracy Party) a été placé en détention, tout comme un membre du conseil municipal et un dirigeant local du parti. Ces arrestations portent à 31 le nombre de maires BDP actuellement incarcérés. Des mandats d’arrêts ont également été lancés contre deux autres maires. Près de 7000 membres actifs du BDP sont aujourd’hui en prison dans le cadre de l’affaire KCK (Kurdistan Communities Union – accusée d’être la branche urbaine du PKK) lancée en avril 2009, sans compter les milliers d’autres sympathisants qui ont été arrêtés pour ‘terrorisme’ ou ‘soutien à une organisation terroriste’.

L’été dernier, la zone de police Westkust (Coxyde, La Panne, Nieuport) avait mis en place des patrouilles spéciales nommées VIP pour ‘Very Irritating Police’. Celles-ci avaient comme mission de contrôler systématiquement les identités des jeunes vacanciers entre 14 et 25 ans pour ‘leur envoyer un message clair ainsi que pour montrer à la population que quelque chose est fait pour contrer les gens à problèmes’ (sic). Les policiers sans uniforme circulaient dans des voitures banalisées (véhicules noirs aux vitres teintées) pour multiplier les contrôles et ne pas lâcher les jeunes d’une semelle. Ou quand le contrôle d’identité en tant que ‘brimade légale’ devient officiel… Selon le chef de corps de la zone de police, l’opération s’est avérée concluante et efficace, et sera donc renouvelée cet été.

Hier entre 14h et 22h, la police bruxelloise et la STIB ont mené une opération conjointe sur tout le réseau de transport de la capitale. 180 policiers et 130 agents de sécurité de la STIB, des TEC, de De Lijn et de la SNCB ont été déployés sur les lignes de bus, à bord des rames du métro et des trains ainsi que dans les stations de métro et les gares ferroviaires. L’action était coordonnée par la Direction de coordination et d’appui (DCA) de la police fédérale de Bruxelles. Au total, 21000 personnes ont été contrôlées. La police a relevé l’identité de 400 personnes, a procédé à 35 arrestations administratives et à douze arrestations judiciaires.