Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Au début du mois de mars, nous évoquions les difficultés de recrutement de la police bruxelloise. Les autorités avaient annoncé le lancement prochain d’un grand plan de recrutement dans le but de créer une police présente et visible pour ‘juguler l’insécurité qui empêche les nouveaux habitants de venir s’établir dans la capitale’. Après une journée portes ouvertes dans les commissariats des six zones de la police bruxelloise et à la police fédérale il y a quinze jours, la police a sorti ce jeudi la ‘bande annonce’ très hollywoodienne de cette campagne…

Quelques 10000 manifestants kurdes se sont réunis devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg et on fait un sit-in appelant les institutions européennes à ouvrir les yeux sur la répression subie par le peuple kurde en Turquie et ailleurs en Europe. Ce rassemblement était également organisé en soutien des centaines de prisonniers politiques actuellement en grève de la faim pour exiger leur libération. Il est aujourd’hui impossible de donner le nombre exact de prisonniers politiques kurdes, mais il est estimé à des dizaines de milliers. Les grévistes appellent également à l’autonomie pour le peuple kurde et à la libération du leader du PKK, Abdullah Ocalan.

Manifestation kurde à Strasbourg

Manifestation kurde à Strasbourg

Lundi et mardi dernier en France, les contrôleurs aériens ont mené un mouvement de grève à l’initiative de trois syndicats pour s’opposer au plan de restructuration des services de contrôle aérien de province qui impliquerait une diminution des effectifs. En outre, ils dénoncent également les conséquences qu’il aurait sur les conditions de travail des agents en organisant le sous-effectif. Mais la compagnie aérienne Ryanair ne l’entend pas de cette oreille. Elle a transmis un communiqué à la Commission européenne, l’invitant à intervenir dans ce genre de situation pour mettre fin à la grève, et surtout à prendre des dispositions afin d’interdire purement et simplement aux contrôleurs aériens de faire grève. La compagnie estime qu’elle devrait appliquer une règle similaire à celle en vigueur aux Etats-Unsi, où une loi interdit ce type de mouvement.

Les IED sont devenu (et de loin) la première et la plus efficace des armes des guérillas. Aux États-Unis, un service a été spécialement créé pour lutter contre cette menace. Le Joint Improvised Device Defeat Organization (JIEDDO) a reçu un budget de 2,7 milliards de dollars pour 2010. En France, c’est à l’École du Génie d’Angers qu’a été ouvert en juillet 2010 un Centre Contre IED qui s’inscrit dans une dimension interarmées. L’Afghanistan est le premier laboratoire de la lutte anti-IED, qui suit trois axes. D’abord, lutter contre les réseaux qui concentre le matériel, fabrique les IED et les pose. Ensuite mettre en échec le dispositif lui-même une fois qu’il est installé sur le terrain. Enfin, le troisième axe concerne la formation des forces et la transmission des savoir-faire destinés à permettre une lutte en synergie de tous les acteurs du champ de bataille.

La lutte anti-IED a contribué à une robotisation accélérée du champ de bataille, de la télé-opération, et de la généralisation de véhicules davantage conçus pour la protection que pour le combat. Parmi les technologies mises en oeuvres, différents dispositifs de détection, les brouilleurs de communication permettant entre autres d’empêcher de déclencher IED par radio (Thales vient d’en livrer, avec plus de 6 mois de retard, à l’armée français, qui en a besoin en Afghanistan), où des dispositif sécurisant le terrain notamment par projection de cordons explosifs (l’armée israélienne a utilisé a Gaza le mois passé le nouveau système POMINS 2, servi par deux opérateurs qui le portent tel un sac a dos, et qui sécurisé un corridor de 50 métres sur 50 cm en moins d’une minute).

Voir une vidéo (de propagande) sur la lutte anti-IED

Course technologique anti-IED

Plus de 1500 personnes se sont rassemblées hier soir dans le centre d’Athènes pour rendre hommage à un retraité qui s’était suicidé plus tôt dans la journée dans le centre-ville, dénonçant la politique gouvernementale d’austérité et les ses conditions de vie suite à celles-ci. Rapidement, les forces de l’ordre ont encerclé la foule, entraînant des affrontements avec les manifestants. Ces dernières ont tiré des gaz lacrymogènes espérant disperser un groupe de manifestants qui a répliqué en leur lançant des pierres. Une dizaine de personnes ont été interpellées. Par ailleurs, deux journalistes ont dû être hospitalisés en début de soirée après avoir été brutalisés par les forces anti-émeutes. De nouveaux rassemblements devraient ce tenir aujourd’hui en début de soirée dans la capitale grecque.

Répression à Athènes

Répression à Athènes

Un magasin Ikea de la banlieue parisienne “arrosait” de “bons cadeaux” des policiers locaux, auprès desquels un de ses responsables, ancien gendarme, récupérait des informations sur des employés. Ces révélations interviennent alors que la filiale française du géant suédois de l’ameublement est pointé du doigt pour des faits présumés d’espionnage de salariés et de clients.

C’est hier que s’est finalement tenue l’audience des deux militants ‘No Border’ devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Tous deux sont accusés de rébellion et de coups et blessures sur personnes ayant un caractère public lors d’une manifestation devant le centre fermé 127 bis dans le cadre du camp No Border qui s’est tenu en septembre 2010 à Bruxelles. Hier, les avocats ont plaidé l’acquittement, mais le ministère public a requis une peine de un an avec sursis. Le jugement sera rendu le 24 avril prochain. Un rassemblement de solidarité sous haute surveillance policière et auquel une petite délégation du Secours Rouge a pris part, s’est tenu hier matin sur les marches du Palais de Justice.

Ce samedi 7 avril, le collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah organise un débat et un concert à Marseille en solidarité avec le prisonnier libanais. A 14h, débat au Milles Babords, 61 rue du Consolat: qui est Georges Abdallah, son parcours judiciaire, son combat (Palestine/Liban). A 21h, concert au O’Bundies, 8 rue d’Italie avec les groupes Skalpel/La K-Bine et Grande Instance.

Action de solidarité avec Georges Abdallah

Action de solidarité avec Georges Abdallah

Un tribunal d’Istanbul a accepté hier un acte d’accusation épais de 2400 pages dans le procès en cours contre la KCK (Kurdistan Communities Union) à l’encontre de 193 personnes. Le procureur spécialement habilité a rédigé l’acte d’accusation contre les 193 suspects, dont 147 sont incarcérés dans l’attente d’un verdict. Un tribunal spécial d’Istanbul a ensuite accepté la mise en examen, qui inclurait des sections exposant en détail les origines, la structure et les actions présumées du PKK, la définition de la KCK, ses réunions,… D’après certaines sources sur place, les premières audiences devraient se tenir début juillet. Quelques 51 suspects sont accusés dans cet acte ‘d’être à la tête d’une organisation terroriste’. Il cite également des rapports présumés avec ROJ-TV (considérée comme la ‘porte-parole du PKK), avec des militants du PKK dans des centres urbains, de prétendus efforts de propagande, la formation de militants pour les cellules urbaines de l’organisation et ses camps dans les montagnes,… Un total de 142 personnes sont accusées d’être ‘membres d’une organisation terroriste’ dans l’acte d’accusation. La KCK est suspectée d’être la branche urbaine du PKK par les autorités turques, qui mènent une vaste vague de répression à son encontre depuis plusieurs mois.

Depuis l’ouverture du dossier en 2008 Thierry Fragnoli était en charge de l’enquête visant le groupe de Tarnac accusé d’avoir commis des actes de sabotage sur des voies ferrées. Il y a plusieurs mois, les avocats des deux accusés avaient introduit une demande de récusation à son encontre, remettant notamment en cause son impartialité. Aujourd’hui, Fragnoli a demandé et obtenu son dessaisissement de l’enquête. Il était co-saisi dans ce dossier avec deux autres juges d’instruction du pôle antiterroriste et sera rapidement remplacé.