Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le dimanche 17 avril dernier, un nouveau programme télévisé a débarqué sur une chaîne américaine essentiellement consacrée à la télé-réalité. Il s’agit de Police POV, pour Point Of View (point de vue). La star de ce programme est Axon, un des derniers produits commercialisés par la société Taser, fabricant de pistolet à impulsion électrique. Axon est doté d’une micro-caméra destinée à filmer les actions des policiers, et surtout à les protéger des « fausses allégations et plaintes visant à faire douter de leur intégrité et de leur honneur ». Mais Taser y a trouvé une autre utilité. En effet, Police Pov est basée en bonne partie sur les enregistrements de ces micros-caméras, et met en avant ces policiers qui dégainent leurs pistolets Taser.

Une trentaine de guérilleros armés, soutenus par un groupe de partisans, ont pris d’assaut la maison d’un agent de police ce dimanche dans le district de Malkangiri (Chhattisgarh). Le policier visé n’était pas à son domicile, et les maoïstes ont donc pressé sa famille de lui demander de quitter son emploi, faute de quoi il devrait faire face aux conséquences de son choix. Ils ont également demandé aux jeunes gens présents de s’abstenir d’aider la police, et de ne pas rejoindre les rangs des forces de sécurité.

Une action semblable avait eu lieu vendredi soir dans le même district. Là aussi, les maoïstes ont exigé la démission du fonctionnaire de police. Au cours des deux opérations, les guérilleros ont abandonné sur place des affiches sur lesquelles ils dénoncent l’attitude des forces de sécurité et du gouvernement. Ils affirment que ce dernier a manqué à ses engagements suite à la libération d’un otage des guérilleros en février dernier. Les exigences auxquelles il s’était engagé à répondre (retrait de la Border Security Force, libération de plusieurs prisonniers, abandon du projet de barrage qui occasionnera l’expropriation de milliers de personnes dans l’Andhra Pradesh,…) n’ont toujours pas été remplies.

Dans la nuit de dimanche à lundi, plusieurs équipes de l’unité antiterroriste du département de police d’Istanbul ont effectué des descentes dans les bâtiments de trois organisations basées dans le district de Sisli. Le police a fouillé les locaux du Idil Cultural Center, de la Okmeydani Rights and Freedom Association et de la Federation of Youth Associations. L’opération a duré plusieurs heures et les forces de l’ordre ont saisi de nombreux documents. Elles ont également interpellé 34 personnes, parmi lesquelles trois membres du groupe Yorum. Il semblerait que l’action ait été ordonnée par la High Criminal Court d’Istanbul et que toutes les personnes arrêtées sont suspectées d’entretenir des liens avec le DHKP-C.

Raids contre trois collectifs par l’unité antiterroriste de la police d’Istanbul

Raids contre trois collectifs par l'unité antiterroriste de la police d'Istanbul

Ce samedi 7 mai, un jeune homme se rend au « Steenrock », festival en soutien aux étrangers détenus dans le centre fermé de Steenokkerzeel. Arrivé vers 15 heures à proximité du centre, ce jeune homme fait l’objet d’un contrôle d’identité qui va déraper de manière incompréhensible. Un des deux policiers qui menait ce contrôle d’identité, a sorti sa matraque et lui a asséné un coup très violent directement au visage du jeune homme qui n’avait pas ébauché un geste menaçant, avant de continuer à le frapper, toujours à coups de matraque, un peu partout sur le corps et à nouveau, à plusieurs reprises, en plein visage. Les autres policiers ont laissé faire, se contentant de contrôler les identités des personnes présentes et d’acter un témoignage.

Une ambulance a fini par venir prendre en charge le jeune homme, qui s’est vu poser une vingtaine de points de suture, avant qu’un scanner ne révèle de multiples fractures des mâchoires et la perte de plusieurs dents, nécessitant une opération immédiate. Son immobilisation et sa rééducation vont durer plusieurs mois. Plainte a été déposée.

Dimanche soir, pour dénoncer les violences policières ayant entraîné la mort de deux élèves, des centaines de personnes se sont réunies en sit-in sur la principale avenue de Taëz (deuxième plus grande ville du pays, au sud de Sanaa). Ce matin, les forces de l’ordre sont intervenues pour les déloger. Elles ont lancé des bombes lacrymogènes avant de tirer à balles réelles dans la foule. Le bilan s’élèverait à cinq morts et des dizaines de blessés.

Les organisations policières utilisent chaque jour davantage les informations open-sources dans la lutte contre le terrorisme. Le groupe i2 (Virginie, USA) offre un nouvel outil à cette fin. Il lance une base de données open-source à propos de la violence politique, alimentée sur le net (site, chat, etc.), dans l’espoir de signer un contrat avec les centres de fusions. Ces centres de fusion sont une « prévention de terrorisme » et des centres de réponse. Beaucoup ont été cocréés par le Ministère de la Sécurité Intérieure et le Bureau du Ministère de la Justice des USA. Les centres de fusion rassemblent des informations non seulement de sources gouvernementales, mais aussi de leurs associés dans le secteur privé. Ils sont conçus pour promouvoir le partage d’information au niveau fédéral entre des agences comme la C.I.A., le FBI , le Ministère de la Justice, l’Armée américaine et les gouvernements des Etats et les autorités locales.

À partir de juillet 2009, le Ministère de la Sécurité Intérieure a reconnu au moins 72 centres de fusion. Un tel centre de fusion a été impliqué avec espionnant des antimilitaristes et des pacifistes dans l’État de Washington. Les agences fédérales les supportent généralement parce qu’ils donnent l’accès à des renseignements autrement indisponibles aux services locaux. i2 développe un logiciel incluant un outil d’analyse appelé iBase et un outil de visualisation lié appelé le Analyst Notebook, qui se sert d’une base de données open-source de l’Institut pour l’Étude de Groupes Violents. Cet Institut a la base de données non classifiées la plus complète à propos de la violence politique et est basé à l’Université du Connecticut.

Tandis que les centres de fusion sont une institution principalement américaine, i2 vend une partie significative de leurs produits dans le monde entier. La société exporte les versions de son logiciel dans 14 langues différentes, y compris le russe, l’arabe et le chinois.

USA: Nouveau logiciel « anti-terroriste »

Des incidents ont marqué l’élection partielle à Bastar, la circonscription électorale, au sud Chhattisgarh dimanche. Au moins un SPO – un policier tribal utilisé comme guide dans des opérations anti-maoïstes – a été tué et un fonctionnaire électoral blessé par balles dans deux incidents séparés dans le district de Dantewada. On rapporte aussi le cas d’un IED déclenché au passage de forces de sécurité à Kuakonda et à Tongpal. Les policiers circulant en jeep s’en sont sortis indemnes.

Le 4 mai, juste avant 14h, près de 300 policiers (dont un hélicoptère de la Sécurité civile équipé de deux caméras) sont intervenus à la demande de la mairie de Paris pour expulser le 51 avenue Bolivar, et y rafler les Tunisiens du Collectif de Lampedusa à Paris. La porte a tenu un peu de l’extérieur en résistant aux gendarmes mobiles, et surtout de l’intérieur, où la soixantaine de sans-papiers et la vingtaine de camarades revenus ou restés dedans pour défendre le lieu ont tenu la porte en une mêlée humaine renforcée de planches-portes/boucliers. Les gendarmes mobiles ont finalement forcé cette résistance. Un premier groupe s’est réfugié dans les étages, un second avec la plupart des compagnons et camarades en sous-sol. Ce second groupe, voyant que la porte n’était tenue que par quatre policiers en civils, a lancé une contre-charge vers la sortie. Quelques tunisiens sont parvenus à s’échapper avec eux, avant que les policiers à l’extérieur ne les arrêtent.

Plus de 100 Tunisiens ont été embarqués, plus une quinzaine de camarades arrêtés lors des échauffourées qui ont suivi. Une grosse centaine de manifestants a tenu bon face aux policiers. Il y a eu une tentative avortée de bloquer le premier des cars emmenant les Tunisiens. Les lignes de CRS se sont renforcées peu à peu, encadrant les manifestants contre les grilles du parc des Buttes Chaumont. C’est quand les trois employés de la Sécurité de la Ville de Paris ont voulu fermer la grille et en ont été physiquement empêchés, que les CRS ont chargé. Tout le monde restant a quand même réussi à rentrer dans le parc. Le ministre de l’intérieur Guéant était venu en personne à la mairie du XIXe juste avant l’opération. La préfecture parle de 138 interpellés.

France: Récit de la rafle de la rue Bolivar

Deux anarchistes viennent de trouver un dispositif de vidéo-surveillance caché dans leur appartement. Le dispositif était caché derrière une petite grille de ventilation, placée pour aérer le mur en gyproc, dans la cuisine. Le caméra, type « S/W » (?) était juste derrière la grille, relié à une batterie plutôt grande composé de 3 tubes de 4 batteries de 14,4 V. La batterie se trouvait derrière l’évier, le tout relié avec des câbles. Entre la batterie et le reste du dispositif, se trouvait ce qui semble être un interrupteur, manipulable à distance. Le caméra était relié à une petite boîte noire, servant d’encodeur. Cet encodeur, type « Micro View Lock » (Ovations Systems) était à son tour relié à ce qui pourrait être une antenne pour transmettre les images sur 1,4 Ghz. Il n’y avait donc pas de carte SIM.

La caméra était pointée vers la table de la cuisine. On ne sait si elle comportait aussi un micro. Le caméra était fixé avec des éléments magnétiques. Sur quasi tous les éléments, des autocollants « CS » étaient apposés. « CS » correspond en effet au code du magasin du Service Logistique de la Police Fédérale.

Le système d’espionnage découvert chez deux anarchistes (1)


Le système d’espionnage découvert chez deux anarchistes (2)


Le système d’espionnage découvert chez deux anarchistes (3)

Le système d'espionnage découvert chez deux anarchistes (1)
Le système d'espionnage découvert chez deux anarchistes (2)
Le système d'espionnage découvert chez deux anarchistes (3)

Le PKK a revendiqué aujourd’hui l’embuscade de vendredi au fusil-mitrailleur et à la grenade a visé une voiture de police qui escortait un bus du parti islamo-conservateur de Erdogan près de Kastamonu (nord), après que le Premier ministre eut quitté la ville à l’issue d’un meeting, tuant un policier et en blessant deux autres. L’attaque a été menée par un commando de six membres du PKK.

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