Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les automobilistes peuvent de nouveau circuler entre le Canada et les États-Unis au poste frontalier de Cornwall, après six semaines de fermeture. L’Agence des services frontaliers du Canada a ouvert lundi matin un poste temporaire à la sortie du pont qui relie l’Ontario à l’État de New York. Le poste officiel situé en territoire Mohawk à Akwesasne demeure toutefois clos. Le poste temporaire a été aménagé à l’extérieur de la réserve. Le poste est fermé depuis le 31 mai parce que les Mohawks s’opposent à la présence d’agents armés sur leur territoire.

Douane de Cornwall

Douane de Cornwall

Un engin explosif a visé samedi à l’aube à Athènes l’immeuble d’un député conservateur et ex-secrétaire d’Etat à l’Ordre public. Il a provoqué des dégâts. L’engin, doté d’un mécanisme à retardement, était placé dans la cour devant l’immeuble, dans la banlieue en bord de mer de Paléo Faliro. Une demi-heure avant la déflagration, vers 04h30, un inconnu avait téléphoné à la police et à une chaîne de télé pour prévenir de son imminence. La police avait bouclé la zone, et évacué les habitants de l’immeuble.

Couvertures en feu, distributeurs de billets barbouillés de peinture et vitrines de deux banques endommagées. C’est le bilan d’un raid la nuit de samedi à dimanche au terme duquel la police a arrêté deux anarchistes, Mattia De Santis, 22 ans, et Robert Ferro.

La police est arrivée sur place suite à un appel signalant un incendie. Au milieu de la rue, les agents ont trouvé une dizaine de pneus enflammés, et tout près, deux vitres de l’Istituto di Credito Carisbo cassées, quatre autres de la banque Unicredit au n°83, et là aussi un distributeur recouvert de peinture noire. Plusieurs témoins ont précisé aux agents qu’ils avaient vu un groupe d’une quinzaine de jeunes vêtus de noir et de cagoules, occupés à étendre une couverture sur les pneus en l’imbibant de liquide (certainement incendiaire), tout en endommageant les vitres de deux banques avec des masses et autres objets contondants. Une patrouille a intercepté un groupe de quatre jeunes à vélo qui, à la vue de la patrouille s’est divisé en deux. La police a réussi à en arrêter deux, retrouvant dans leur sac des cagoules, habits noirs et gants imbibés de liquide nauséabond. Les deux arrêtés ont été inculpés de ‘dégradations aggravées en réunion, dégradations suivies d’un incendie, jets de peinture‘. Tous deux sont bien connus de la Digos de Bologne: Ferro a plusieurs antécédents pour rébellion à agent assermenté, violence, dégradation, manifestation non autorisée; De Santis a plusieurs antécédents en matière d’ordre public.

Une nouvelle arrestation s’est ajoutée aux lots croissants d’arrestations dont sont victimes en Europe les réfugiés politiques originaires de Turquie et du Kurdistan. Yasar Ildan, qui était venu en Europe en raison de problèmes politiques, s’était rendu en Espagne avec sa famille pour passer ses vacances. Il a été mis en garde à vue le 18 mai et incarcéré à la prison de Madrid. Yasar Ildan, qui est bénéficiaire d’un titre de séjour et d’une autorisation de travail en Allemagne, a le droit de se déplacer dans n’importe quel pays de l’Union Européenne et ne fait l’objet d’aucune interdiction. Il s’était déjà rendu en Espagne pour des vacances sans rencontrer de problème. Alors qu’il s’est rendu à nouveau en Espagne pour passer ses vacances, Yasar Ildan a été cette fois arrêté sous le prétexte qu’un mandat d’arrêt international avait été émis part la Turquie.

Yasar Ildan est membre de la Confédération des Opprimés Immigrés en Europe AvEG-KON et aussi de l’association multiculturelle qui fait partie de cette Confédération. Il avait été mis en garde à vue à plusieurs reprises et incarcéré en Turquie en raison de son identité politique. L’arrestation de Yasar Ildan en raison de son identité par les autorités espagnoles démontre les liens étroits entretenus par l’Espagne avec l’état fasciste furc. L’AvEG-KON appelle à se solidariser avec Yasar Ildan et à protester contre son l’arrestation.

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La version votée, mercredi 8 juillet, au Sénat français de la loi Création et Internet, dite ‘Hadopi 2’, pourrait permettre aux agents de la Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet de surveiller les courriers électroniques. Le texte actuel vise en effet les infractions contre le droit d’auteur commises ‘au moyen d’un service de communication au public en ligne ou de communications électroniques‘ (article 3).

La notion de ‘communication électronique‘, qui n’était pas présente dans la version de la loi retoquée par le Conseil Constitutionnel, n’est pas définie clairement par le projet de loi. Si l’on s’en tient à la définition du Code des postes et télécommunications électroniques, elle pourrait englober les courriers électroniques, tchats et services de messagerie instantanée. Cette intrusion d’une entité administrative dans ce qui est jusqu’à présent considéré comme des correspondances privées provoque déjà un vif débat. Le projet de loi ne dit rien sur la capacité des agents de l’Hadopi à détecter les fichiers présumés illégaux, ni sur leur habilitation à observer les correspondances privées.

C’est ce lundi, à partir de 19h30, que le 5ème Bal Antinational annuel fêtera la destruction de la prison de la Bastille. Ce sera aussi une soirée de soutien aux prisonnier(e)s d’Action Directe (n’oublions pas que Nathalie Ménigon est en liberté conditionnelle avec restriction de déplacement pendant quatre ans encore). De la musique, avec Riton la Manivelle & son ogre de barbarie, Hardcore & Ame… Puis soirée D.J.’s (Dansante et Joyeuse), avec 1984 Victory Orchestra et d’autres pousseurs de disques… Ambiance cabaret assurée. Soutien 5 euro (un apéritif offert et menu gargote à prix libre). CICP, 21 ter rue Voltaire, Paris 11e (métro Rue des Boulets ou Nation).

Un jeune homme a perdu son oeil mais pour le moment il n’y a pas de lien établi de manière certaine entre la perte de l’oeil et le tir de flashball‘ (sic). Une fois de plus, c’est la version policière qui sert à nier les brutalités commises par la police elle-même. Ainsi sur le site du Monde, repris par Libération et tiré de l’AFP on peut lire: ‘Un jeune squatteur perd un oeil après un affrontement avec la police.’ De quel affrontement parle-t-on? Voici le témoignage d’un participant à la manifestation:

Les manifestants arrivent devant la Clinique, lieu dont ils ont été expulsés le matin. A l’arrivée de la police, les manifestants décident de partir, lançant de vive voix: ‘on s’casse!’. Des policiers se sont alors précipités sur un participant, le jetant à terre. Tandis que quelques uns d’entre nous se retournaient vers le camarade au sol, d’autres policiers, situés à quelques mètres seulement, ont tiré un nombre très important de coups de flash-ball, immédiatement et sans sommation. Cinq manifestants ont été touchés par ces salves – tous au dessus du torse. Un premier au front, un second à la clavicule, un troisième à l’épaule, un quatrième à la main alors qu’il se protégeait la tête, le dernier en plein visage. Il s’écroule ensanglanté; des camarades l’aident à se relever, puis il est emmené dans un bar où les pompiers viennent le chercher. Nous avons appris vendredi matin que malgré une opération d’urgence, ce tir lui a coûté l’oeil droit.

Trois interpellations ont eu lieu, dans le but habituel de justifier les violences policières. Deux des interpellés ont été relâchés au bout de 45 heures avec une convocation au tribunal le 7 octobre pour destruction d’un distributeur de billets et refus d’empreintes génétiques, le 3ème est encore en garde à vue. Il sera déféré dans la nuit et passera demain en comparution immédiate à Bobigny. Une manifestation est prévue demain lundi 13 juillet à 18h, rdv à l’entrée de la rue du capitaine Dreyfus, m° Croix de chavaux.

En mai 2008, une vingtaine d’étudiants de Marrakech consomment un jus de fruit périmé et, sérieusement intoxiqués, doivent être hospitalisés. L’établissement de soins réclame 1.000 dirhams – une petite centaine d’euros – à chaque étudiant, une somme trop élevée pour ces jeunes issus de familles modestes. Une marche de 3.000 étudiants démarre alors le 14 mai. Les CMI (Compagnies Mobiles d’Intervention) s’en donnent à coeur joie et tapent sur tout ce qui bouge. Abdelkader Bahi, étudiant en droit, tombe du quatrième étage d’un bâtiment de la cité universitaire et se trouve aujourd’hui dans un fauteuil roulant, la colonne vertébrale brisée.

Arrêtée avec 18 autres étudiants de l’Université Cadi Ayad, Zahra Boudkour (photo) est rouée de coups, torturée et violentée pendant cinq jours, dans un poste de police proche de la Jamaa el Fna (une place touristique de Marrakech). Durant les six premiers mois, rien ne lui a été épargné: insultes des gardiennes, menaces de codétenues manipulées par la direction, examens ratés, humiliations diverses. Militante communiste, comme ses camarades, Zahra se bat pour une université gratuite. Ses idées irritent profondément les autorités, à commencer par un certain Ahmed Taoual, adjoint du préfet de police de Marrakech, qui a couvert toutes ces brutalités et proféré des menaces de mort à l’égard des étudiants.

Après plus de onze mois de détention des camarades communistes du mouvement estudiantin à Marrakech, couramment connu sous le nom de ‘groupe de Zahra’ (du nom de la militante Zahra Boudkour), la première chambre de la cour d’appel à Marrakech a prononcé de lourdes peines:

-Mourad Chouini: 4 ans de prison ferme et 60.000 DH d’amende (ce qui équivaut à 5.354 euros);
-Zahra Boudkour, Mohamed Jamili, Mohamed Larbi Jeddi, Otman Chouini, Youssef Machdoufi, Youssef El Alaoui, Jalal El Qotbi, Aalae Edderbali, Abdalla Errachdi, Khalid Meftah: 2 ans de prison ferme.

Zahra Boudkour

Zahra Boudkour

Tibor Varadi, chef de délégation adjoint de la Commission européenne en Turquie a affirmé que ‘malgré les réformes législatives, en Turquie, la torture est toujours présente et ce, parce que les responsables de ces actes ne sont jamais condamnés’. Zafer Üskül, président de la commission des droits de l’homme au parlement turc déclarait: ‘notre plus gros problème en Turquie, c’est que les tortionnaires ne sont jamais condamnés’. Ces 8 dernières années, 290 personnes sont mortes en garde a vue. Ces 10 derniers mois, 29 personnes sont mortes en garde a vue. Ces deux dernières années, 55 personnes ont été exécutées en pleine rue pour avoir enfreint les sommations des forces de l’ordre. Les années 2006 et 2007, 10.886 policiers et gendarmes ont fait l’objet d’une instruction pour tortures et mauvais traitements, mais aucun d’entre eux n’a été condamné.

Malgré ces affirmations cinglantes, l’Allemagne persiste à cacher la nature du régime d’Ankara. Pour préserver ces accords politiques et économiques et pouvoir générer d’autres accords, l’Etat allemand souhaite donc renvoyer les réfugiés qui poursuivent leur activité de dissidence à l’étranger et en particulier, ceux qui se battent pour l’indépendance de leurs peuples, la démocratie et le socialisme. Certains tribunaux allemands ont donc constaté ‘qu’en Turquie il n’y avait plus de torture’, et donc ‘que les réfugiés pouvait retourner dans leurs pays’. De ce fait, les autorités allemandes ont envoyé à 8.000 réfugiés politiques de Turquie un courrier les enjoignant à rentrer chez eux.