Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Pour le troisième jour consécutif, des manifestations pour protester contre le régime de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 20 ans, ont eu lieu samedi 28 juin, au Togo. Les autorités ayant déclaré les rassemblements illégaux, la police les a rapidement dispersés après de premiers échauffourées à Adidogomé, dans le nord de Lomé. Cette mobilisation lancée par des artistes et des influenceurs qui a notamment reçu un écho favorable au sein de la jeunesse togolaise, la répression a d’ailleurs été violente : à Lomé, trois corps ont été repêchés dans la lagune de Bè, le visage tuméfié. Le premier a été découvert dans la soirée du vendredi 27 juin, les deux autres dans la journée du samedi 28. « Hier nuit, quand le courant a été arrêté, les forces de l’ordre ont poursuivi des enfants jusqu’à la lagune. Parmi eux, mon fils de 16 ans qui vient d’avoir le BEPC et un autre dont les parents n’ont pas encore été retrouvés », témoigne le père de l’une des victimes.

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Nouveau gadget pour l’agence américaine chargée de contrôler l’immigration. Les agents disposent d’une application de reconnaissance faciale qui doit permettre d’effectuer des vérifications d’identité en temps réel, a révélé ce 26 juin le site 404 Média. Mobile Fortify promet de transformer le smartphone des agents d’ICE en arme d’identification massive. Fini de relever les empreintes digitales puis de les comparer à des fichiers, une photo prise avec le téléphone devrait suffire, d’après la description faite par ICE, système dont on ne sait pas s’il est déjà déployé ou encore en phase de test.

Mobile Fortify sera directement relié à différentes bases de données biométriques mises en place par le Département de la Sécurité Nationale (DHS). Il devrait, permettre de comparer les photos prises par les agents au fichier du Système automatisé d’identification biométrique (IDENT) du DHS qui contient des informations sur 270 millions de personnes présentes sur le territoire américain. Cette application de reconnaissance faciale enverra aussi les images à la base de données des douanes qui prennent en photo toutes les personnes qui entrent et sortent des États-Unis. L’objectif : identifier les personnes qui  résident en situation régulière ou non aux États-Unis et pouvoir effectuer des raids afin d’arrêter autant d’immigrés en situation irrégulière que possible.

D’ici septembre, l’agence devrait pouvoir s’appuyer sur un tout nouveau système de traitement des données baptisé ImmigrationOS. Ce logiciel offre une large palette d’outil pour : vérifier en « temps réel » quels sont les personnes qui décident de leur propre chef de quitter le territoire américain, de gérer le flux des arrestations et des expulsions, et enfin d’identifier plus rapidement les cibles prioritaires pour les agents de l’ICE.

Palantir omniprésent, le géant du traitement de données a obtenu 30 millions de dollars de la part du gendarme de l’immigration pour mettre en place ce logiciel. Palantir collabore avec cette agence depuis 2011. La collaboration des entreprises tech est essentielle pour une agence comme ICE, qui a besoin de la technologie de ces entreprises non seulement pour la reconnaissance faciale ou le traitement des données, mais aussi pour la géolocalisation ou l’identification des véhicules.

Samedi 28 juin à Budapest, 200 000 personnes ont défilé dans une ambiance festive malgré l’interdiction par la police de la Marche des fiertés (voir article ici). Une mobilisation record en réaction à une régression inédite des droits LGBTQIA+ dans l’Union Européenne (article ici). Le Premier ministre, Viktor Orban, voulait éviter les images de répression violente. Vendredi, il a écarté toute intervention des forces de l’ordre, tout en menaçant les gays, lesbiennes et transgenres de poursuites judiciaires a posteriori. Tout le long du parcours, des caméras ont été installées et la reconnaissance faciale pourraient permettre aux autorités de distribuer des amendes pouvant aller jusqu’à 500 euros. Organiser ou appeler à participer à la Pride sont passibles d’un an de prison, une menace qui inquiète les manifestant·es dont certain·es ont tenté de contourner la reconnaissance faciale par diverses techniques de camouflage.

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Ne tenant aucun compte du cessez-le-feu déclaré unilatéralement par le PKK, et profitant au contraire de la liberté de mouvement que cela lui offre, l’armée turque intensifie ses attaques contre les bases de la guérilla kurde dans le Kurdistan irakien. Selon les HPG (les forces armées du PKK), ces deux dernières semaines, les forces armées turques ont intensifié leurs attaques dans la zone située entre le district d’Amadiya et le sous-district de Dêrelok, principalement dans le Zap occidental et à Metîna. Une vague d’attaques chimiques très intense a été lancée pour détruire complètement les forces HPG dans les bases situées dans le village de Sêgirê, près du district d’Amadiya, et dans Girê Amediyê, au-dessus du village de Sêgirê. La guérilla a riposté par opérations les 24 et 26 juin.

Voici le détail des dernières attaques menées par l’armée turque : Entre le 21 et le 26 juin, les tunnels dans la Girê Amediye, la zone de résistance de Şehîd Delîl, dans la région de Zap-Ouest, ont été bombardés à neuf reprises au gaz chimique et par des drones chargés d’explosifs. Le 27 juin, les tunnels de la zone de résistance de Girê Amediyê, dans la région de Zap-Ouest de Şehîd Delîl, ont été bombardés des explosifs puis avec des gaz. Entre le 21 et le 26 juin, les tunnels dans les zones de résistance de Bêşîlî et de Dergelê, dans la région de Metîna, ont été bombardés 11 fois par des drones chargés d’explosifs. Entre le 20 et le 26 juin, les tunnels dans la zone de résistance de Girê Amediye, dans la région de Şehîd Delîl, dans le Zap occidental, ont été attaqués 18 fois avec des marteaux-piqueurs, des excavatrices et des équipements de forage. Le 26 juin, les tunnels dans la zone de résistance de Dergelê, dans la région de Metîna, ont été attaqués 15 fois avec les mêmes équipements. Entre le 20 et le 27 juin, les zones de Bêşîlî, Serê Metîna, dans la région de Metîna ; les zones de Girê Sîser, Girê Reşîd, Dêreşê, Girgaşê, Deşta Kafya, Mijê, Girê Kun, Girê Zengil, Zêvkê, Heftebax, Spîndarê dans la région de Garê ; les zones de Girê Amediyê et Girê Bahar dans la région occidentale de Zap de Şehîd Delîl, et la zone de résistance de Berê Zînê dans la région de Xakurkê ont été lourdement bombardées avec des armes lourdes, de l’artillerie et des obusiers.

Les 5 personnes accusées de rébellion dans le cadre de l’action du Code Rouge contre l’aéroport de Deurne en 2023 ont toutes été déclarées non coupables. Trois des accusés ont été acquittés au motif qu’il n’y avait pas de preuve qu’ils avaient effectivement participé à l’action, parce qu’ils n’y étaient pas ! Deux de ces personnes sont septuagénaires et l’autre réside en Espagne… Les deux autres accusés ont été acquittés parce qu’il n’y avait aucune preuve qu’ils avaient personnellement commis des actes de rébellion. L’un d’entre eux a été reconnu par un seul policier qui n’a donné aucune indication sur la manière dont il a été reconnu, et son dossier médical montre qu’il a été brutalement battu durant l’arrestation. L’autre faisait partie d’une grande foule dans laquelle les bousculades se sont produites. Qu’un dossier aussi mal ficelé soit arrivé au tribunal est une indication de la montée de l’agressivité policière-judiciaire envers les activistes.

La branche 28 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné à mort quatre citoyens baloutches : Eidou Shabakhsh, Abdul Ghani Shabakhsh, Abdul Rahim Qanbarzahi et Suleiman Shabakhsh. Les quatre hommes ont été reconnus coupables de « rébellion et de formation de groupes opposés au régime iranien ». Le contexte de l’agression israélienne pousse le régime affaibli à la répression. Depuis le cessez-le-feu, au moins 115 personnes ont été arrêtées dans la seule province de Kermanshah pour « trouble à la sécurité ». D’autres arrestations ont été signalées par le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et la police à Hamedan, Hormozgan, Fars (53 détenus), Gilan (36) et Zarand (11 arrêtés pour activités anti-régime). Le CGRI et ses forces paramilitaires Basij ont installé des points de contrôle aux entrées et sorties des villes kurdes, fouillant des véhicules et arrêtant plusieurs personnes. Un important déploiement de forces de sécurité en civil, dépêchées depuis d’autres provinces, a été observé dans les rues des villes kurdes. Ces forces ont arrêté des individus qu’elles jugent suspects sans présenter de mandat judiciaire. L’organisation du renseignement du CGRI et le ministère du Renseignement ont également convoqué et interrogé des membres des familles de militants politiques kurdes vivant à l’étranger, les menaçant et faisant pression pour les contraindre à cesser leur activisme à l’étranger.

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Récemment, l’État néerlandais a rejeté l’appel de Mohammed Khatib, coordinateur européen de Samidoun, confirmant son interdiction d’entrée aux Pays-Bas pour deux ans. En octobre 2024, il avait été interdit d’entrer aux Pays-Bas afin de l’empêcher de s’exprimer à l’Université Radboud lors d’un événement en faveur du peuple palestinien. De la même manière, l’activiste et réfugié palestinien avait déjà été interdit d’entrer en Suisse pour une période de 10 ans en juin 2024 dans le cadre de la criminalisation des voix palestiniennes en Europe.

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Hridindu Roychowdhury est un anarchiste qui a été condamné en 2022 à une peine de 7,5 ans pour le vandalisme et l’incendie d’un bureau anti-avortement nationaliste chrétien d’extrême droite dans le cadre du mouvement Jane’s Revenge qui revendique plusieurs actions directes contre des institutions anti-avortements aux États-Unis. En mai 2025, il a été transféré pour comparaître devant un grand jury. Il a refusé de coopérer lors d’une audience. Suite à cela, le juge l’a reconnu coupable d’outrage pour avoir refusé de répondre aux questions du grand jury. Il est incarcéré dans une prison du comté, sa peine fédérale est donc suspendue j. squ’à ce que l’outrage soit purgé.

Pour lui écrire : Hridindu Roychowdhury / Columbia County Jail / 403 Jackson Street / Portage, WI 53901 / USA.

Instructions d’envoi : inclure une adresse de retour complète ; utiliser uniquement des enveloppes n°10 ; les colis ne sont pas acceptés ; tout le courrier est copié en noir et blanc – les détenus reçoivent des photocopies.

52 personnes ont été tuées dans le cadre d’une intervention des forces de l’ordre en 2024, selon le recensement indépendant du média Basta! que confirment les données de l’IGPN. Les missions des forces de l’ordre ayant entraîné la mort demeurent à un niveau élevé depuis quatre ans. Entre 2010 et 2019, on comptait une moyenne de 25 morts par an.

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Omar al-Khatib est un militant palestinien anticolonialiste et queer, chercheur associé à l’Institut d’études du développement (IDS). Dénonçant ouvertement le pinkwashing israélien, Omar lutte depuis longtemps pour relier les luttes pour la libération féministe et queer à la lutte contre la colonisation sioniste de la Palestine. Il a été arrêté par les forces israéliennes à l’aéroport Ben Gourion le 1er mars 2024 et placé en détention administrative. Après 16 mois d’emprisonnement, il a été libéré le 27 juin 2025.

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