Après trois jours de calme précaire à Laâyoune, les Saharaouis ont repris leurs manifestations. Samedi, ils ont réussi à drainer un nombre plus élevé de participants par rapport aux précédentes contestations. Des milliers de manifestants ont brandit le drapeau du front POLISARIO. Les forces de l’ordre ne sont pas intervenues. Les indépendantistes commémorent les dates du 10 (anniversaire du POLISARIO) et du 20 mai 1973 (déclenchement de la lutte armée contre le colonisateur espagnol).

On signale un déploiement massif des forces de l’ordre à Laâyoune, Smara et Boujdour avec l’arrivée de nouveaux renforts au Sahara. Le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Lâayoune a annoncé l’arrestation et l’inculpation de 6 manifestants suite aux incidents survenus à la manifestation du 4 mai. Ils ont été arrêtés par la police judiciaire qui prétend les avoir identifiés grâce aux enregistrements des caméras de la police.

La société américaine vient de déposer un brevet pour créer un outil qui permettra d’alerter les employeurs de tout ‘comportement litigieux’ de leurs employés. Il s’agit d’un système d’analyse en temps réel du contenu introduit sur internet par l’utilisateur. Concrètement, dès que l’employé introduira des termes problématiques entrant en conflit avec la loi, le contrat de travail ou le règlement intérieur de l’entreprise, il sera notifié par une alerte. L’outil le signalera également automatiquement à l’employeur. C’est d’ailleurs ce dernier qui choisira lui-même les termes problématiques à signaler.

Le député libéral et premier échevin de Gand a déclaré qu’il prendrait une nouvelle initiative pour criminaliser le fait de squatter. Il dit que les procédures juridiques sont trop longues et trop chères pour les propriétaires, que les communes et la police sont limitées par des droits protégeant le domicile. Comme squatter est par définition illégal, il veut que la police puisse entrer un maison squatté sans mandat pour expulser et arrêter les squatters immédiatement. Son communiqué fait le référence au collectif Krakengent qui vient de publier une carte sur google maps avec les bâtiments vides à Gand.

Voir le site de Krakengent

A propos de squat, signalons la ré-ouverture de La Pétroleuse qui propose une petite restauration ce mercredi à 18h00. La Pétroleuse, 14 rue du Fossé au Loup, Bruxelles.

Voir l’article de réouverture de La Pétroleuse

Deux contrats relatifs à l’identification biométrique viennent d’être signés par des sociétés françaises. Le groupe de services informatiques Steria a remporté un contrat avec la police danoise pour la conduite d’un programme sur huit ans d’identification biométrique d’empreintes digitales. Ce programme vise à transformer la manière de conduire les enquêtes criminelles de la police danoise, portera sur le basculement de l’actuel système biométrique vers des processus 100% numériques, afin de gagner en rapidité et en précision de reconnaissance des empreintes digitales. Steria équipera la police danoise de plusieurs outils qui permettront d’éliminer les interactions manuelles et permettront aux agents d’identifier et de signaler les profils de criminels en quelques secondes, contre plusieurs minutes jusqu’alors. Steria a déployé des solutions biométriques pour des clients dans 27 pays.

De son côté, Gemalto a annoncé lundi avoir conclu un contrat avec le gouvernement du Ghana pour fournir un système de gestion électronique des visas et de contrôle aux frontières basé sur la biométrie. Les services d’immigration du Ghana (GIS) voulaient un système électronique national basé sur l’authentification biométrique, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qui connaît une croissance rapide des déplacements transfrontaliers. En tant que maître d’œuvre, Gemalto déploiera des systèmes électroniques de contrôles aux frontières dans les principaux ports d’entrée du Ghana, et livrera un système entièrement informatisé de traitement et d’émission des demandes de permis et de visas, en collaboration avec Avalon Biometrics. Le projet couvre également l’installation d’un portail de services en ligne pour les demandes de visa, ainsi que des portiques électroniques à l’aéroport international de Kotoka à Accra, pour un contrôle des accès aux frontières automatisé.

France/Danemark/Ghana: Contrats de biométrie

Le 28 mars, dans la ville de Temuco, les forces spéciales ont mené une opération contre deux maisons particulières, l’une d’entre elles étant l’espace Pandemia. Douze personnes ont été arrêtées et les policiers ont annoncé avoir saisi non seulement des ordinateurs, des disques durs, etc. mais aussi du matériel pour fabriquer des engins explosifs (extincteur, mèche, minuteur, poudre noire).

Les proches des emprisonnés dénoncent un montage policier comme celui du Caso Bombas de Santiago, lequel, après des mois d’enquête et d’emprisonnement, s’est écroulé pour faute de preuves. Ils accusent la police d’avoir elle-même introduit ce matériel explosif dans la maison pour jyustifier l’opération. Il faut signaler que le procureur en charge de ce nouveau montage est celui qui avait mené la persécution de paysans mapuches en 2004. Sur les douze personnes arrêtées trois sont en prison préventive pour confection et port de matériel explosif. Les 6 relâchés vont devoir payer une amende.

Une soixantaine de personnes se sont réunies ce matin à la prison de Seysses en soutien au militant basque Xabier Aranburu, qui se trouve, suite à une altercation avec un surveillant, au cachot depuis une semaine, nu, sans vêtement. Les gardiens ne laissent pas dormir, ils entrent dans sa cellule à tout moment et il a été frappé à plusieurs reprises. Dans la fenêtre de la cellule, il y a des trous par lesquels entre un grand froid. Il peut sortir en promenade mais uniquement à 8h du matin, seul et nu. La douche est froide. Pour protester contre cette situation, il est entré en grève de la faim lundi dernier. Le prisonnier politique basque Julen Mujika, qui se trouve dans la même prison, est également entré en grève de la faim hier samedi quand il a appris ce qui arrivait à Xabi.

Une manifestation a réuni 400 personnes samedi soir à Ondarru (village d’origine de Xabier) et un rassemblement a eu lieu dimanche matin devant la prison de Seisses (photo). Il semble que ces mobilisations aient porté leurs fruits, car Xabier a signalé être aujourd’hui dans de meilleures conditions. La grève de la faim a été dès lors arrêtée aujourd’hui.

France: Manifestation à la prison de Seysses

Le 22 octobre 2012, la police avait procédé non sans difficulté à l’expulsion du squat de la rue des Bois, dans le 19e arrondissement. Un occupant passera en procès le 14 mars 2013 à 13h, 23e chambre 1 au Tribunal de Grande Instance de Paris. Les chefs d’inculpations sont : Jet de projectiles ; Outrage ; Dégradation grave d’un bien public ; Refus de la signalisation (empreintes palmaires et photos) ; Refus du prélèvement ADN.

Jeudi passé, la police anti-émeute est intervenue dans le quartier de Kreuzberg à Berlin pour expulser une famille d’origine turque de leur appartement, dans lequel vivait les parents et leurs trois enfants depuis une vingtaine d’années. Des centaines de militants et d’abitants du quartier se sont rassemblés devant le logement. La police venue à la rescousse des huissiers a utilisé des gaz lacrymo. Une première tentative d’expulsion en octobre 2012 avait échoué grâce à la mobilisation du quartier. La justice a demandé l’expulsion suite aux loyers impayés. De plus en plus de locataires se retrouvent à la rue pour ne pas avoir payé le loyer dans les temps. De nombreux groupes se mobilisent contre la multiplication de ces expulsions forcées, les pénuries de logement et la hausse des loyers.

Dans la soirée de ce même jeudi, des émeutes se sont déroulées dans le quartier de Kreuzberg, de Friedrichshain et de Mitte à Berlin : containers, poubelles et feux de signalisation ont été incendiés, des voitures de police ont été vandalisées et des affrontements sporadiques ont eu lieu entre des groupes de jeunes cagoulés et la police. Dans le secteur de Neuköln un cortège sauvage s’est formé et est rapidement passé à l’action en démolissant une banque et une voiture de police : bilan, une dizaine de policiers blessés et au moins 10 personnes arrêtées.


Allemagne: Emeute à Berlin
Allemagne: Emeute à Berlin

Comme nous l’avions exposé cet été, l’Union Européenne finance une série de ‘groupes d’études’ pour imaginer la répression de demain. L’un de ces groupe, le ‘Projet Clean IT’, financé par 400’000€ de subventions européennes chaque année vient de rendre un rapport de 30 pages dans lequel il propose plusieurs idées dont « un mécanisme de rapport intégré au navigateur », dont la mise en place serait forcée. Concrètement, un bouton serait mis en place dans le navigateur, bouton sur lequel un utilisateur peut cliquer pour signaler à l’Union un site ‘terroriste’.

Pour info, le navigateur est le logiciel qui permet de visiter des pages web (Internet Explorer, Mozilla Firefox, Google Chrome et Safari pour ne citer que les principaux). Il y a fort à parier que les développeurs de ces applications rechignent à appliquer cette note si elle vient à sortir du stade de projet.

La proposition de loi du Parti communiste français sur l’amnistie des syndicalistes poursuivis en justice n’a pas franchi le stade de la commission des lois du Sénat où elle était examinée mercredi 13 février. Le texte devrait tout de même être discuté en séance le 27 février mais le signal envoyé est pour le moins négatif. Les sénateurs communistes avaient souhaité profiter de leur niche parlementaire, le 27 février, pour y inscrire cette proposition de loi, une revendication de longue date portée pendant la campagne présidentielle par Jean-Luc Mélenchon. Elle vise à amnistier « des faits commis à l’occasion de mouvements sociaux et d’activités syndicales et revendicatives ». Pourtant, les sénateurs PCF avaient proposés un texte très timide, excluant de l’amnistie les violences à l’encontre de la police, des personnes vulnérables ou de moins de 15 ans ainsi que les destructions de biens d’utilité publique.