Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Libérable sous condition depuis le 19 septembre, Jock Palfreeman est sorti de prison mais est depuis détenu dans le centre pour immigrés de Sofia, Busmantsi (voir nos articles ici et ici), dans l’attente d’un nouveau passeport (délivré par l’Australie). Suite aux pressions politiques, le procureur général bulgare, Sotir Tsatsarov, a déposé une requête auprès de la Cour suprême de cassation pour demander la révocation de la libération conditionnelle de Jock Palfreeman et la réouverture de son dossier (voir notre article). Certains politiciens ont dénoncé la remise en liberté conditionnelle allant jusqu’à appeler à des actes de violence envers le juge ayant prononcé sa libération. Ce lundi 7 octobre, le tribunal jugera de la requête déposée par le procureur général.

Jock Palfreeman appelle tous les soutiens à travers l’Europe et demande de montrer sa solidarité en protestant lundi 7 octobre à 9h du matin devant les ambassades de Bulgarie.

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Appel à Soutien - Jock Palfreeman

La contestation anti-gouvernementale se poursuit à Hong-Kong et fait sans cesse face à des répliques de la part du pouvoir. Voici les derniers événements relatifs à la répression du mouvement social. La police a commencé à tirer à balles réelles sur les manifestants faisant de nombreux blessés dont un grave. Un manifestant, Tsang Chi-Kin a été touché à bout portant par une balle qui est passée à 3 cm de son cœur. Son pronostic vital n’est aujourd’hui plus engagé, en revanche il est maintenant poursuivi en justice pour « émeute » et agression des forces de l’ordre. Le port du masque en manifestation a aussi été interdit grâce à un corpus législatif d’urgence apparu en 1922 et jamais utilisé depuis par un gouvernement. Cependant, hier dimanche, deux jours après l’interdiction du port du masque en manifestation, des dizaines de milliers de Hongkongais ont, une nouvelle fois, bravé la décision des autorités avant d’être réprimés par des tirs de gaz lacrymogène.

Un policier brandissant son arme à in Tsuen Wan.

Depuis plusieurs jours, des manifestations anti-gouvernementales ont lieu à Bagdad et dans le sud de l’Irak contre le chômage et la corruption dans le pays. Le mouvement, qui ne cesse de prendre de l’ampleur, fait l’objet d’une répression sanglante. Un couvre-feu a été mis en place depuis jeudi dans Bagdad et dans le sud du pays.

Les forces de sécurité intérieure utilisent un arsenal habituel du maintien de l’ordre (canon à eau, gaz lacrymogène) et tirent également à balles réelles sur les manifestant·e·s. En trois jours, 44 manifestant·e·s ont été tué·e·s et plusieurs centaines ont été blessé·e·s. De plus, dans plus de trois quarts du pays internet a été coupé.

Des manifestations en Irak contre le gouvernement sont réprimées dans le sang.

Des manifestations en Irak contre le gouvernement sont réprimées dans le sang.

Hier jeudi 3 octobre, vers 11 heures, dans le district de Belen (Hatay), les combattants du HBDH ont tendu une embuscade contre une unité des forces de sécurité qui avait participé une opération répressive à Amanos dans le district de Çerikaya. En raison des tirs,  le conducteur d’un véhicule blindé a paniqué et son véhicule a basculé dans le vide. Deux sous-officiers et deux soldats ont été tués, cinq soldats ont été blessés. Le HDBH (Mouvement révolutionnaire uni des peuples) est le front unitaire de résistance armée de 10 organisations de la gauche révolutionnaire turque et kurde.
Le blindé cible de l'embuscade

Aujourd’hui, à 11h30, commençait l’expulsion de l’occupation « La petite maison du lac » à Louvain-La-Neuve. Les occupant·e·s (une quinzaine d’étudiant·e·s) avaient appris la veille que la police viendrait ce vendredi les expulser. Ce matin, un groupe d’une dizaine de personnes s’est mobilisé aux aurores pour occuper les lieux et barricader les portes et fenêtres. Pour justifier l’expulsion, les autorités s’appuient sur le rapport des pompiers qui pointe 16 points non conformes du bâtiment occupé, tel que le manque de conformité électrique et de gaz, le manque de résistance au feu des planchers et toiture et le fait que le bâtiment n’est pas accessible aux véhicules de pompiers. L’arrêté d’évacuation a été signé par la bourgmestre Julie Chantry, malgré le fait que les occupant·e·s s’étaient déclaré·e·s volontaires pour prendre en charge les travaux nécessaires.

Expulsion violente d'un squat à Louvain-La-Neuve

Expulsion violente d’un squat à Louvain-La-Neuve

Mardi 1er octobre, le procureur général de Colombie a ordonné l’arrestation de trois dirigeants de l’ELN pour meurtre. Il s’agit des trois membres du commandement central de la guérilla (Nicolás Rodríguez Bautista, alias »Gabino », Israël Ramírez Pineda, alias « Pablo Beltrán », et Eliécer Herlinton Chamorro Acosta, alias « Antonio García ») qui sont bloqués à La Havane depuis l’échec des négociations pour l’accord de paix (voir notre article). Ils sont accusés d’avoir ordonné l’assassinat de deux journalistes dans la municipalité de Segovia (dans le département d’Antioquia) en 1991 qui auraient été confondus avec des agents du renseignement militaire. L’ELN, en revanche, accuse le gouvernement de ce meurtre. Le gouvernement cubain n’a pas répondu à la demande d’extradition.

Par ailleurs, le 3 octobre, une attaque a visé un convoi de la deuxième division de l’armée colombienne transportant le général Mauricio Moreno. Une charge explosive a été activée sur l’une des routes de la municipalité d’Aguas Claras, Ocaña, au nord du département de Santander, au moment où le convoi passait. Aucune personne n’a été blessée durant l’attaque mais un véhicule de l’armée a été détruit. L’opération a été attribuée à l’ELN qui, à ce stade, ne l’a cependant pas revendiquée.

Combattant·e·s de l'ELN

Combattant·e·s de l’ELN

Seul un parlementaire européen belge (PTB) a voté contre la criminalisation des symboles communistes en Europe (voir notre article). Quatre se sont abstenus (VB et Ecolo), allant à l’encontre de l’avis de leur groupe parlementaire qui majoritairement a voté « pour » – et Guy Verhofstadt qui était absent. Ce vote quasiment unanime (le même scénario s’est répété dans tous les pays) a suscité plusieurs réactions, notamment l’appel à une « red pride » le 7 novembre. Nous y reviendrons.

le vote des eurodéputés belges

 

 

Les Palestiniens sont descendus dans les rues mardi en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée lors d’une « journée de colère » pour demander la libération d’un prisonnier palestinien torturé et laissé dans un état critique par les services de renseignements israéliens. Les forces israéliennes ont tiré des gaz lacrymogènes, des bombes assourdissantes et des balles en caoutchouc sur les manifestants devant la colonie israélienne illégale de Beit El, après que Samidoun (organisation de soutien aux prisonniers palestiniens) et des étudiants de l’université de Birzeit aient appelé à une manifestation de soutien à Samir Arbeed. Ailleurs, les forces israéliennes ont réprimé une manifestation à Jérusalem-Est, à l’extérieur de l’hôpital Hadassah où Arbeed est actuellement détenu, au cours de laquelle deux manifestants ont été arrêtés.  Arbeed, un Palestiniens de 44 ans, a été hospitalisé vendredi dans un état critique (fracture de la cage thoracique, ecchymoses, signes de coups sur tout le corps et insuffisance rénale grave), trois jours après sa mise en détention par les forces israéliennes pour soupçons de participation d’une attaque à l’explosif réalisée par une cellule du FPLP près de la colonie israélienne illégale de Dolev (voir notre article).

La manifestation à Birzeit

 

Depuis le dimanche 15 septembre, près de 50.000 travailleurs de 34 sites du constructeur automobile General Motors (GM) sont en grève à l’appel du syndicat United Auto Workers (UAW). La grève s’est déclenchée suite à l’échec des négociations d’une nouvelle convention collective pour les 4 prochaines années. Ils réclament des augmentations de salaire, une meilleure couverture santé, le redémarrage d’une usine dont l’activité a été arrêtée en mars à Lordstown, dans l’Ohio et empêcher la fermeture programmée d’une chaîne d’assemblage à Detroit.

Depuis le début du conflit, les travailleurs des usines situées au Mexique, Canada, Brésil et en Corée du Sud (où les travailleurs sont également en grève partielle depuis début septembre) s’organisent en soutien aux grévistes états-uniens. Sur le site de Silao (Mexique), au moins 8 travailleurs organisés et solidaires ont été licenciés pour leur soutien, refusant entre autre de faire des heures supplémentaires. Des pressions avaient été exercées dans les usines des différents pays pour reconstituer la production de véhicules. Les grévistes ont maintenu la communication avec les travailleurs et travailleuses des autres pays et fait un «appel à la solidarité».

Usine GM à Silao (Mexique)