Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Cinq maoïstes ont été tués en deux jours par la police de l’état d’Andhra Pradesh, dans la région frontalière entre l’Andhra et l’Odisha. Les policiers de l’unité d’élite « Greyhounds », de la police d’Andhra Pradesh, ont tué dimanche trois maoïstes, dont deux femmes, lors d’une rencontre dans le district de Visakhapatnam. Deux fusils automatiques, un fusil et un pistolet ont été récupérés. Une des femmes était probablement une cadre, membre du comité zonal. Lundi, deux maoïstes ont été tués dans la même région, là, c’est un AK47, un fusil et un pistolet qui ont été retrouvés. Les forces de sécurité quadrillent toujours la région.

Greyhounds en patrouille

 

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Lundi 23 septembre, la garde civile catalane a mené une vaste opération, comprenant 500 agents de police appuyés par deux détachements expressément venus de Madrid,  pour arrêter 9 militant·e·s indépendantistes catalan·e·s. Ces militant·e·s sont  soupçonnés de « se préparer à perpétrer des actions violentes ». Des perquisitions ont également été menées au cours desquelles la police prétend avoir trouvé « du matériel et des substances considérées comme pouvant servir à la confection d’explosifs » (parmi les objets confisqués, on compterait des masques, des lacets, du matériel pyrotechnique de festival et des sifflets).

Ces arrestations ont été ordonnées par l’Audience nationale (haut tribunal madrilène spécialisé dans les affaires de terrorisme) dans le cadre d’une enquête lancée il y a un an et demis et dirigée contre les Comités de défense de la république (CDR). Ces derniers ont lancé plusieurs rassemblements de soutien aux prisonnières et prisonniers dans différentes localités. Le rassemblement le plus massif s’est déroulé à Sabadell et a rassemblé plus de 3000 personnes. Un autre rassemblement de 1000 personnes s’est également tenu à Barcelone devant la caserne de la garde civile où au moins deux des détenus ont été transférés au cours de la journée.

Rassemblement de soutien aux 9 prisonniers indépendantistes catalans à Sabadell

Rassemblement de soutien aux 9 prisonniers indépendantistes catalans à Sabadell

Ce matin à l’aube, une descente de police a eu lieu chez quatre gilets jaunes de la région liégeoise. Les militant·e·s ont été menottés devant leurs familles et leurs maisons ont été fouillées de fond en comble. Le but de l’opération était d’identifier les personnes qui avaient détruit des horodateurs de la Ville de Liège d’une valeur de 8000 euros en février. Un rassemblement devant le Palais de Justice de Liège ou le commissariat est en préparation.

Édit 16h48 : Deux des Gilets jaunes ont été libérés. Nous n’avons pas de nouvelles des deux autres. Leurs ordinateurs et téléphones ont été saisis par la police. Les quatre miliant·e·s sont accusé.e.s d’association de malfaiteurs.

Gilets Jaunes liégeois

Ce vendredi 20 septembre, c’était le troisième anniversaire de l’occupation du squat « Spirou Trikoupi 17», qui hébergeait des réfugiés au cœur d’Exarcheia, et qui avait été évacué le lundi 26 août  par un raid policier massif (voir notre article). Pour cette occasion, une manifestation a défié la loi «militarisée» imposée à Exarcheia et, prenant les brigades de la police anti-émeute par surprise, elle a réussi à pénétrer dans le bâtiment qui avait été muré. Les manifestants l’ont symboliquement réoccupé, accrochant sur sa façade une immense banderole portant l’inscription «No Pasaran», allumant des fusées éclairantes et tirant des feux d’artifice. De nombreuses personnes solidaires se sont rassemblées devant l’immeuble. La manifestation a ensuite quitté l’endroit, prenant les forces de police de vitesse.

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La réoccupation du Spirou Trikoupi 17

 

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Une centaine de personnes était rassemblée mercredi matin devant le palais de justice pour soutenir un militant CGT accusé d’avoir porté un coup de pied à un policier le 23 mars dernier, lors d’une manifestation sur la Canebière contre le local du groupe fasciste « Bastion social ». Ce jour-là, la police avait attaqué le cortège alors que la manifestation n’était même pas encore terminée. Mais lorsque les manifestant.es ont tenté d’échapper, soit aux gaz, soit aux coups de matraques, les CRS et la BAC étaient partis en course-poursuite dans les petites rues du quartier de Noailles pour frapper tout ce qui bougeait. Le militant, qui avait résisté à cette charge, a été condamné à 4 mois avec sursis. Deux ans avaient été requis au début de l’instruction.

Devant le tribunal marseillais ce vendredi

 

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Soheil Arabi, une prisonnier anarcho-syndicaliste, a commencé ce vendredi 20 septembre une grève de la faim dans la tristement célèbre prison d’Evin, au Nord de Téhéran. Il proteste contre l’arrestation de sa mère, Farangis Mazloum, qui a été placé à l’isolement. Soheil Arabi, diplômé en photographie et père d’une jeune fille, a été arrêté par les services de Renseignement des Gardiens de la révolution à l’automne 2013, et a été soumis à la torture en isolement cellulaire. Soheil Arabi a d’abord été condamné à l’exécution, puis à sept ans et demi d’emprisonnement, pour avoir publié des photos du soulèvement de 2009, pour avoir caricaturé Khamenei, et pour avoir posté des articles sur internet. Il a été accusé de « propagande contre l’Etat », d’ « apostasie », de « blasphème contre le Prophète et d’insulte à la sainteté ». En outre, il a été condamné à trois ans d’emprisonnement et à une amende de 30 coups de fouet pour insulte aux dirigeants du régime. Pour être exempté de l’exécution, Soheil Arabi a été condamné à deux ans de « recherche religieuse », à travers la lecture de 13 volumes de livres sur la religion et en en faisant un résumé. Il devrait écrire un document en utilisant cinq livres religieux, et soumettre son rapport de recherche à la cour tous les trois mois pendant deux ans. La peine de mort sera levée après qu’il aura « prouvé ses regrets » devant le tribunal.

Soheil Arabi

 

 

Une vaste opération policière a eu lieu jeudi en Italie. Elle visait les militants anarchistes suspectés d’avoir participé, le 9 février, aux violentes manifestations de protestation contre l’attaque par la police du grand squat historique de Turin, l’asilo occupato (voir notre article). L’opération a donné lieu à 17 perquisitions qui se sont déroulées simultanément dans le Piémont, en Lombardie et en Sardaigne. 37 personnes ont été inquiétées, 14 font l’objet de « mesures de précaution » (notamment l’interdiction de séjourner à Turin) et trois ont été incarcérées. L’opération a conduit à l’arrestation de Patrik Bernardone, un Turinois de 24 ans, de Federico Daneluzzo, 23 ans, et d’un Suisse âgé de 19 ans. Celui-ci avait échappé à son arrestation, mais il s’est rendu à la police après s’être barricadé toute la matinée au centre social Brancaleone à Milan. Ils sont accusés de blessures graves et résistance à un agent public. Onze autres personnes résidant à Sassari, Savone, Livourne, Ravenne et en Suisse, en Slovaquie et en Serbie se sont vu interdire de se rendre à Turin.

L'attaque de l'asilo occupato

 

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Jock Palfreeman, qui avait obtenu la libération conditionnelle avant-hier (voir notre article et son erratum), a finalement été libéré de la prison de Sofia mais transféré immédiatement au centre de détention pour immigrés de Sofia Busmantsi. La raison en serait que Jock n’a pas de passeport ni de documents d’identité en cours de validité. Il restera au centre de détention jusqu’à ce qu’il reçoive un nouveau passeport. Il n’est pas clair s’il restera ensuite en Bulgarie ou quittera le pays.De nombreux secteurs de l’élite politique bulgare se sont montrés scandalisés par la libération de Jock, mais la décision de la libération conditionnelle est définitive.

Jock quittant la prison de Sofia

Journée de manifestations et d’affrontements à Paris avec l’Acte 45 des Gilets jaunes et la grande manifestation climat. La journée de mobilisation a démarré place de la Madeleine, où les forces de l’ordre ont dispersé environ 300 personnes. Des manifestants ont également été bloqués dans le quartier de la gare Saint-Lazare. C’est ensuite autour des Champs-Elysées que la situation s’est tendue, avec des charges des forces de l’ordre et des manifestants qui ont renversé poubelles et barrières. Des slogans antipolice et anticapitalistes ont été entendus. Là encore, chaque attroupement était encerclé et dispersé. Dans le quartier des Champs-Elysées quadrillé par les forces de l’ordre, des touristes interloqués se sont régulièrement retrouvés pris dans le flot des personnes dirigées par la police hors du périmètre. A la mi-journée, déjà plus de cent personnes avaient été interpellées.

A 14h30, de nombreux militants se sont réunis aux abords du jardin du Luxembourg pour la marche pour le Climat qui a réuni entre 15.000 et 50.000 personnes. Mais les policiers sont intervenus à partir de 15H00 pour tenter de  disperser un black bloc, en faisant usage de gaz lacrymogènes et de lanceurs de balle de défense. Les policiers ont même  projeté sans sommation plusieurs grenades de désencerclement dans le cortège. Des poubelles et des scooters ont été incendiés sur le boulevard, entraînant une riposte musclée des forces de l’ordre, qui ont fait reculer les manifestants, scindant en deux la marche. Peu avant 16H00, Greenpeace et Youth For Climate ont appelé à quitter la manifestation parisienne à cause des violences. Les dégâts sont nombreux (une banque a notamment été attaquée).  7.500 policiers et gendarmes avaient été déployés à Paris ce samedi. Au total, 163 personnes ont été interpellées, 395 verbalisées et 99 placées en garde à vue.