Le 20 mars dernier le syndicat CNT Culture-spectacle a organisé dans un cadre interprofessionnel une action syndicale au Pole Emploi du 11e arrondissement de Paris. La CNT entendait dénoncer le mépris et la stigmatisation des chômeurs qui est à l’œuvre dans le débat public. Une permanence syndicale sauvage s’est organisée à l’intérieur des locaux permettant d’informer les chômeurs présents sur leurs droits et sur les recours possibles face aux radiations, aux trop-perçus ou aux difficultés d’inscription. L’intervention a d’ailleurs permis de résoudre un cas de décision arbitraire de Pôle emploi dans un dossier de trop perçu.
Suite à cette action, trois syndicalistes de la CNT passent en jugement le 22 juin à 9h à la 29eme chambre correctionnelle du Palais de Justice de Paris. Un rassemblement est appelé ce jour là au palais de justice.

Le samedi 30 juin à 20h au 33 rue des Vignoles pour une soirée de solidarité (concert de ZEP et SUB-Urbain) au 3 syndicalistes.

France: Syndicalistes en procès à Paris

Ce 15 juin, Mohamed Sokrate a été condamné à deux ans de prison ferme pour ‘possession et trafic de drogue’, accusation qualifiée de fallacieuse par la défense ainsi que par plusieurs organismes internationaux. Mohamed Sokrate est connu pour être un défenseur de la laïcité et des libertés individuelles, ainsi que pour son blog via lequel il propage de nombreux commentaires critiques à l’égard du régime marocain. Il a également été partie prenante au ‘Mouvement du 20 Février’ en y jouant un rôle très actif. La défense du militant a dénoncé la farce du procès, et a par ailleurs indiqué que le tribunal de Marrakech avait refusé les dépositions des témoins présents lors de l’arrestation du père et du frère de Mohamed Sokrate. Son avocat a décidé de faire appel, annonçant de la sorte vouloir lutter contre la campagne menée par les autorités marocaines contre la liberté d’expression, laquelle a déjà conduit à la condamnation de plusieurs blogueurs.

Hier s’est tenu le troisième et dernier jour d’une audience préliminaire dans l’affaire Wikileaks dans laquelle le soldat Bradley Manning est accusé d’avoir transmis à Wikileaks, entre novembre 2009 et mai 2010, des documents militaires américains sur les guerres en Irak et en Afghanistan, et 260000 dépêches du département d’Etat. Au cours de cette audience, le juge a rejeté les demandes de la défense qui cherchait à obtenir l’abandon de dix chefs d’inculpation à l’encontre de l’accusé. Ceux-ci portaient sur ‘la détention illégale et la transmission’ (huit d’entre eux) et ‘l’usage excessif d’une autorisation d’accès au système informatique du gouvernement’ (deux). Concernant la première requête, elle a estimé que les huis chefs d’accusation qui reposent sur la loi sur l’espionnage ‘ne sont ni anticonstitutionnellement vagues ni substantiellement trop larges’ comme l’affirmait la défense. Pour ce qui est de la seconde requête, la juge a demandé des précisions au gouvernement, lequel devra les fournir au jury du procès en cour martial qui prendra sa décision. Le début du procès est toujours fixé au 21 septembre.

Le 14 mars 2010, un groupe d’étudiants avait chahuté une réunion entre le premier ministre turc et des citoyens, deux d’entre eux déployant un calicot ‘Nous voulons une éducation libre, nous l’obtiendrons’. Berna Yilmaz et Ferhat Tüzer avaient immédiatement été arrêtés et ont passé un an et demi derrière les barreaux avant d’être libérés en octobre 2011 après que le procureur ait exigé leur remise en liberté. Celui-ci avait motivé sa décision en affirmant que leur acte était constitutionnel et relevait de la liberté d’expression. Néanmoins, un nouveau procureur s’est récemment vu confier les suites de cette affaire. Ce dernier a exigé le 9 mars dernier que les deux étudiants soient condamnés pour participation à une organisation terroriste. Hier, sous ce chef d’inculpation, les deux jeunes ont été condamnés par un tribunal turc à huit ans et cinq mois de prisons.

Calicot d’étudiants turcs

Par ailleurs, le 10 mai dernier, Sevil Sevimli, étudiante d’origine turque, de nationalité française et originaire de Lyon a été arrêtée et placée en garde à vue à Eskisehir (nord-est). En échange Erasmus, elle a été interpellée avec cinq autres étudiants après avoir pris part au cortège du premier mai et avoir assisté, en compagnie de dizaines de milliers de personnes à un concert de Yorum. Sevil Sevimli est accusée, sur base de l’article 316 du Code Pénal qui réprime l’appartenance à une ‘organisation armée’, d’avoir des liens avec le DHKP-C. Elle risque jusqu’à 12 ans de prison.

Calicot d'étudiants turcs

Une nouvelle audience préliminaire (au cours de laquelle la défense va chercher à obtenir l’abandon de 10 chefs d’inculpation sur 22) se déroule actuellement à Fort Meade (Maryland – est) dans le procès de Bradley Manning, ce soldat américain accusé d’avoir, entre autres, transmis des dépêches diplomatiques américaines au site internet Wikileaks et dont le début du procès en cour martiale a été fixé au 21 septembre. Hier, la juge militaire a ordonné qu’une série de documents, jusque-là gardés secrets, soient remis à la défense. Celle-ci avait précédemment déposé une requête dans la mesure où, sur les 40000 pages du rapport du FBI sur l’estimation des conséquences sur la sécurité nationale des Etats-Unis des actes présumés de Manning, seules 8741 d’entre elles lui avaient été transmises. La juge militaire a ordonné la remise de ce rapport aux avocats du soldats, ajoutant ‘Le gouvernement a des obligations et cela ressemble à de la dissimulation d’informations’. De son côté, la demande de l’accusation de revoir une estimation des effets de l’affaire par le département d’Etat avant de la remettre à la défense a été rejetée. Aujourd’hui, trois témoins du département d’Etat doivent être entendus. La juge ayant programmé des audiences préliminaires supplémentaires et la défense ayant demandé la suspension du calendrier des audiences ‘pour permettre à l’accusation de réunir ces documents si le gouvernement n’a rien à cacher’, la date du 21 septembre pourrait être post-posée.

Bradley Manning à son procès

Bradley Manning à son procès

L’affaire KCK (Kurdistan Communities Union – accusée d’être la branche urbaine du PKK) a été déclenchée par les autorités turques en avril 2009, suite au succès du parti BDP (Peace and Democracy Party) aux élections municipales. Depuis lors, ce dernier est la cible d’attaques continuelles visant ses cadres, mais également ses sympathisants ainsi que les étudiants. Près de 8000 membres actifs du BDP se trouvent actuellement derrière les barreaux, parmi lesquels plusieurs députés kurdes ainsi que de nombreux maires, une quarantaine d’avocats, autant de syndicalistes, plus de nonante journalistes, des centaines d’étudiants, des centaines d’enfants,… Ce 31 mai, le parquet de Diyarbakir a demandé la levée de l’immunité parlementaire de huit députés. Tous sont accusés par les autorités d’être membres du KCK. Le 2 juin, le parquet de Malatya a introduit une demande similaire pour deux autres députés qu’il accuse de propagande pour le PKK. Enfin, le 30 mai, le ministère de la justice a autorisé l’ouverture d’une enquête contre 103 avocats pour avoir, le 11 août dernier, quitté une salle d’audience lors duo procès de 152 politiciens kurdes en guise de protestation.

Par ailleurs, la répression contre les étudiants se poursuit à travers toute la Turquie, les administrations universitaires se faisant le relais des policiers lorsque ceux-ci ne sont pas sur place. Au moins 127 étudiants ont été interpellés durant le mois de mai. Parmi eux, des dizaines ont été envoyés en prison. Ils font en général l’objet de lourdes condamnations, dès lors que des objets tels que des affiches, des pancartes, des livres, mais aussi des parapluies, des oeufs (!!!) confisqués lors de descentes organisées à leurs domiciles suite à des écoutes téléphoniques et à des poursuites techniques sont considérés comme des preuves ‘d’appartenance à une organisation terroriste’. Plus de 600 étudiants sont actuellement incarcérés en Turquie.

Depuis six mois se déroule à Santiago le procès de cinq personnes accusées d’avoir mené ou participé à une série d’attaques à la bombe contre l’Etat, les forces de répression et … en 2006 et 2007. De le plus long procès antiterroriste de l’histoire du Chili, le tribunal a rendu son verdict ce premier juin. Devant une salle remplie de journalistes et de sympathisants, il a prononcé l’acquittement, faute de preuves, des cinq accusés ainsi que la requalification de certains actes en dégradations et incendies. A l’annonce du verdict, le public dans la salle a scandé des slogans contre le ministre de l’intérieur, la loi antiterroriste et le procureur qui a mené l’enquête ainsi que des insultes à l’encontre de la presse, du groupe de procureurs et des parties civiles qui ont tous dû quitter la salle par une porte dérobée. Les sympathisants se sont ensuite rassemblés devant le tribunal pour déployer une banderole et distribuer des tracts tout en se félicitant de cette victoire.

Procès ‘Caso Bombas’

Procès 'Caso Bombas'

Tous les 31 des mois comptant 31 jours, des groupes d’opposants tentent de se réunir pour réclamer l’application de l’article 31 de la constitution garantissant la liberté de rassemblement. Hier, à Moscou et à Saint-Pétersbourg, la police est intervenue pour empêcher toute manifestation. A Moscou, plus de 80 personnes ont été interpellées sur la place Trioumfalnaïa (centre-ville) pour participation à un rassemblement non-autorisé. A Saint-Pétersbourgh, la police a procédé à une dizaine d’interpellations pour le même motif.

Par ailleurs, ce matin, le militant du mouvement ‘L’Autre Russie’ Dmitri Karouev, âgé de 20 ans, a été condamné à une peine de quinze jours de prison pour avoir craché sur un portrait de Vladimir Poutine lors d’une manifestation le 6 mai dernier. Le tribunal l’a reconnu coupable de troubles légers à l’ordre public. La défense, qui a fait appel de cette condamnation, a souligné que par ce geste, le militant n’avait fait que montrer son sentiment personnel à l’égard de la personne sur le portrait, ce qui n’est nullement à considérer comme un trouble de l’ordre public.

Dans la nuit du 30 avril au premier mai 2009, à Cognin, près de Chambéry, soufflées par l’explosion d’un engin explosif artisanal, Zoé mourait, presque sur le coup, tandis que Mike, grièvement blessé, parvenait à sortir de l’usine abandonnée dans laquelle ils se trouvaient. La police et les secours débarquent vite sur les lieux, alertés par le voisinage. Mike et le corps de Zoé sont identifiés. La sous-division anti-terroriste (SDAT) est chargée de l’enquête. Quelques jours plus tard, trois perquisitions sont exécutées dans trois maisons squattées. Celle où vivait Zoé, un lieu d’habitation pour quatre personnes devant lequel restait en général garé le camion de Mike, ainsi que Les Pilos, lieu d’habitation et d’activités proche du centre-ville.

Mike est déjà placé en détention préventive au régime grand blessé dans un hôpital de Lyon. Il y restera deux mois. Puis R, J, William, et N1N1 seront successivement interpellés, dans des conditions variées. Tous, à l’exception de William, passeront un moment en prison puis seront placés sous contrôle judiciaire. En 2011, la juge d’instruction de la SDAT se dessaisit du dossier. La fin de l’instruction est confiée au tribunal de Grande Instance de Chambéry, qui accepte la levée de tous les contrôles judiciaires, sauf celui de Mike. Le procès s’est ouvert ce vendredi 25 mai contre les quatre: Mike pour fabrication d’engin explosif et les trois autres pour dissimulation ou destruction de preuves. Le procureur a demandé 1 an de prison ferme pour le premier, 6 mois avec sursis et 5000 euros d’amendes pour les autres.

Lire ici le compte rendu d’audience

Ecouter ici l’intervention d’un des prévenus

France: Procès de l’explosion de Chambéry