Au moins neuf jeunes ont été arrêtés vendredi matin lors de perquisitions dans la métropole turque d’Istanbul. Les perquisitions dans plusieurs quartiers de la ville étaient dirigées contre des membres des Conseils démocratiques de la jeunesse. Les personnes arrêtées ont été emmenées au commissariat de la rue Vatan. Suite à une manifestation à Amed (tr. Diyarbakır) le week-end dernier, huit militants du Conseil de la jeunesse du parti DEM ont été arrêtés. L’événement organisé par la Plateforme démocrate et patriotique de la jeunesse (DYGP) a appelé à la libération d’Abdullah Öcalan et à sa participation à un éventuel processus de paix. Le ministre turc de l’Intérieur avait vivement critiqué la manifestation et pris publiquement pour cible les participants. Moins de 24 heures plus tard, des perquisitions ont été menées à plusieurs adresses à Amed. Etant donné que des manifestants d’Istanbul avaient également participé à l’événement, les avocats soupçonnent un lien direct avec les arrestations en cours dans la ville.

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Le 22 octobre, la Bundeswehr a lancé l’exercice Marshal Power 2025  avec environ 500 soldats de sa police militaire (Feldjäger), 300 policiers et pompiers. L’exercice s’étend au nord-est de Munich et son objectif est de renforcer les capacités d’action de la police militaire sur le territoire allemand afin d’améliorer sa coopération avec les services civils.  Quelques heures après le début de l’exercice, informée de la présence d’un « individu doté d’une arme longue à Erding », la police bavaroise a envoyé sur les lieux « d’importants renforts ». Estimant qu’ils faisaient partie de l’exercice, les militaires allemands ont tiré à blanc sur les policiers, lesquels ont riposté à balles réelles, blessant un Feldjäger. Disons qu’effectivement, la coopération avec les services civils a besoin d’être améliorée…

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Les paramilitaires, les gangs et les forces de sécurité multiplient les actes de violence sur les territoires autochtones du Michoacán. Le climat d’insécurité s’est accru et se manifeste quotidiennement sous diverses formes (disparitions, enlèvements, agressions, incursions armées, entre autres actes criminels), menaçant la vie communautaire et celle de ses membres. Tous ces actes s’inscrivent dans le climat de terreur imposé par divers acteurs qui se disputent les ressources naturelles et le patrimoine bioculturel vital des communautés, dépossédant et perturbant ainsi le tissu social et les modes de vie collectives. Le mercredi 15 octobre, plusieurs personnes ont été capturées sur l’une des routes du plateau P’urhépecha de Charapan-Ocumicho, après avoir effectué leurs travaux en route vers leurs domiciles. Elles ont été interceptées par un groupe armé et emmenées sur une colline. Certaines ont réussi à échapper à leurs ravisseurs ; d’autres, selon des témoignages, ont payé la rançon. On ignore où se trouve l’une d’elles.

Zachary Evetts (en bas à gauche sur la photo) et Autumn Hill (Cameron Arnold, en haut à droite) sont les premiers militants à subir les conséquences, au niveau fédéral, de la désignation par l’administration Trump d’Antifa comme organisation terroriste nationale le mois dernier. Ces deux personnes avaient été arrêtées, avec dix autres militant.e.s, suite à l’attaque contre le centre de détention de l’ICE  de Prairieland, près de Dallas, le 4 juillet (voir nos articles). Les procureurs fédéraux viennnent de publier dans le dernier acte d’accusation que la « cellule antifa » présumée, dont faisaient partie Evetts et Arnold, était armée de plus de 50 armes à feu achetées dans plusieurs villes du Texas, principalement des fusils automatiques de type Armalite. Le groupe avait investi le parking du centre de détention, où il a d’abord déclenché des feux d’artifice et vandalisé des voitures de gardiens. Un policier local intervenu sur les lieux a été blessé par balle, tandis qu’au moins 20 balles ont été tirées sur deux agents fédéraux sortis du bâtiment. Les procureurs affirment avoir de nombreux messages cryptés des membres du groupe lors de la planification de l’attaque. Un membre du groupe aurait écrit que des armes seraient utilisées pour intimider les forces de l’ordre.

Evetts et Hill sont désormais accusés de soutien matériel à des terroristes, une accusation vivement critiquée par leurs avocats. L’avocat d’Evetts a déclaré n’avoir vu aucune preuve des graves accusations portées contre son client, affirmant qu’il n’était là que pour protester. Il a précisé qu’Evetts et Arnold n’avaient été inculpés que pour terrorisme au sein du groupe, car ils n’avaient pas accepté un report de la procédure et souhaitaient être jugés au plus vite. Des documents politiques révolutionnaires ont été trouvés chez les inculpés mais aucun les liant à la mouvance antifa.

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Les unités de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) ont attaqué des positions de l’armée d’occupation marocaine dans les Sahara occupé. Des unités avancées de l’ALPS ont ciblé le 17 octobre le siège du commandement d’un régiment dans les secteurs de Guelta et le siège du commandement d’un autre régiment dans le secteur de Mahbès et bombardé le site de l’artillerie lourde dans la région de Tnouched dans le même secteur.

Le nombre de prisonniers palestiniens morts en détention israélienne depuis le début du génocide à Gaza a atteint 80, dont au moins 47 originaires de Gaza, suite au décès de Kamel al-Ajrami, un Gazaoui de 69 ans père de six enfants, ce lundi. Le nombre de prisonniers politiques palestiniens décédés en prison depuis 1967 s’élève à 317. En outre, des dizaines de Palestiniens auraient été exécutés sur le terrain immédiatement après leur arrestation. Israël continue de retenir, à titre de mesure punitive contre les familles, les corps de 88 prisonniers, dont 77 depuis octobre 2023, tandis que des dizaines de détenus de Gaza sont toujours victimes de disparition forcée. Le mouvement des prisonniers n’avait jamais connu une période aussi sanglante de son histoire. Il s’agit du résultat des meurtres systématiques perpétrés par le système pénitentiaire contre les prisonniers palestiniens, alors que le ministre extrémiste de la Sécurité nationale israélienne, Ben-Gvir, continue d’appeler à l’adoption d’une loi autorisant l’exécution de prisonniers.

Environ sept millions d’états-uniens auraient manifesté samedi dernier, dans le cadre du mouvement « No Kings », contre le caractère toujours plus autoritaire de la présidence Trump. Lors du rassemblement dans le centre-ville de Dallas, les milliers de manifestants ont été confrontés à un groupe de contre-manifestants trumpistes, dont certains prenaient des images des manifestants, et notamment de ceux portant des mentions « Antifa » (alors que Trump a inscrit la mouvance antifa comme organisation terroriste). À la fin du rassemblement, un groupe a encerclé les partisans de Trump, des coups ont été échangés et des projectiles lancés. La police de Dallas est intervenue au secours des trumpistes et a dispersé la foule. Il n’y a pas eu d’arrestation immédiate.

Plusieurs services de police aux États-Unis, dont celui de localités (Phoenix, Navasota, etc.), de comtés (Cass, etc.) mais aussi celui de la police d’Etat (Colorado, etc.) et des frontières, adoptent un dispositif appelé « Grappler » pour mettre fin aux poursuites à grande vitesse. Il s’agit d’un système de sangles tendus devant le véhicule de police. Lorsque les sangles touchent le pneu du véhicule poursuivi, elles s’enroulent autour de lui en un clin d’oeil et le bloquent (voir la vidéo sur le site du fabriquant). Ce dispositif permet aux agents d’arrêter un véhicule poursuivit sans avoir à utiliser la délicate et souvent dangereuse manœuvre PIT. La manœuvre PIT (Precision Immobilization Technique) consiste à heurter le véhicule poursuivi par son arrière et en biais, ce qui le fait se mettre en travers et s’arrêter. Cette manoeuvre est utilisée depuis la fin des années 1980.

David a 38 ans, il est tailleur de pierre pour les monuments historiques. En décembre 2018, il se rend sur les Champs-Élysées avec sa compagne pour l’acte III des Gilets jaunes. Prenant peur devant la violence de la police, ils décident de retourner à leur véhicule mais se retrouvent en face d’une compagnie d’intervention qui bloque la rue. « On s’est approché d’eux tranquillement, main dans la main, les bras en l’air… Arrivés à environ 10 mètres, [un policier] nous tire dessus avec un LBD, sans aucune sommation ni cri de leur part. » David souffre de plusieurs fractures à la mâchoire et au palais, avec la perte de substance osseuse, de quatre dents et de 2,5 cm de lèvre supérieure. Ce policier, qui avait tiré 55 balles en caoutchouc en quelques heures seulement contre des Gilets jaunes, a changé plusieurs fois sa version des faits sans convaincre le tribunal que David ait jamais représenté une menace.  Et pourtant, après 7 ans de procédure judiciaire, le policier n’est condamné qu’à 6 mois de prison avec sursis. « Ne pas entraver la poursuite de sa carrière… » Ce jugement fait système, l’impunité des policiers est organisée. Un exemple parmi d’autres. Aucun des 23 éborgné·es recensé·es par l’AFP pendant le mouvement des Gilets jaunes n’aura obtenu la condamnation de son agresseur.

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L’activiste a été arrêtée avec cinq autres personnes par la police bruxelloise près de la place Sainte-Catherine à 7h30 le 14 octobre, jour de la Journée nationale d’action à Bruxelles. Au cours de l’intervention, la police a trouvé du sérum physiologique, des lunettes de natation et de ski ainsi que du matériel médical dans les sacs à dos des militants, bref du matériel destiné à se protéger contre la police. Le groupe a refusé de s’identifier et a été arrêté à titre préventif. Les personnes ont finalement cédé et ont accepté de se faire identifier, mais la police a refusé de vérifier leur identité et les a ensuite transférés vers les centres de détention de Bruges et de Holsbeek (, un centre fermé pour femmes sans-papiers, photo). Elles ont été détenues illégalement pendant environ 40 heures au total (une détention administrative ne peut durer que 12 heures), la police les traitant comme s’ils étaient des sans-papiers ne bénéficiant pas de la citoyenneté belge ou européenne. Depuis, cinq personnes ont quitté le centre fermé. Une personne de nationalité allemande, et qui a pourtant transmis la copie de son passeport aux autorités, reste détenue au centre de Holsbeek. “Si vous êtes arrêté et que vous ne pouvez pas présenter de pièce d’identité valide à ce moment-là, ou si vous refusez de le faire, nous partons du principe que vous vous trouvez en situation irrégulière et nous pouvons alors décider de vous placer en détention”, a fait valoir l’Office des étrangers.