Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Deux tubes, longs de 2 m et de 5 cm de diamètre, ont été retrouvés en février 2010 au fond de la Marne par les plongeurs de la Brigade fluviale. Ils gisaient à l’aplomb du pont où Julien Coupat et son amie Yildune Lévy, suivis par la police, avaient fait une pause en voiture, la nuit du 7 au 8 novembre 2008, non loin de la ligne TGV de Dhuisy, où sera retrouvé un crochet saboteur.

Les tubes avaient été reliés entre eux, par un manchon recouvert de scotch, avant d’être séparés. Les enquêteurs affirment que ces tubes en plastiques ont servi de perche de fortune aux saboteurs pour placer un crochet en fer à béton sur les caténaires de la ligne TGV. De telles gaules artisanales permettant d’atteindre les caténaires sans risque de s’électrocuter auraient été utilisées en Allemagne pour paralyser les convois de déchets nucléaires.

Les deux tubes ne comportent pas de trace ADN exploitable mais les enquêteurs, sur base des codes barres, prétendent qu’il pourrait s’agit de deux de tubes vendus, le jour-même du sabotage par le Bricorama de Châtillon. Or une filature à la balise GPS de la voiture de Coupat ce moment là avait été interrompue, par perte de signal, à hauteur de la porte de Chatillon.

Sous prétexte de s’attaquer au DHKP-C, les autorités turques ont mené une descente dans une organisation de quartier ce vendredi à 5 heures du matin. En plus de cette action au centre pour les droits du Gülsuyu/Gülensu à Maltepe, elles ont perquisitionné plusieurs domiciles dans le quartier. L’opération, appuyée par un hélicoptère de la police a duré une grande partie de la journée. Dix-huit militants associatifs ont été arrêtés et plusieurs d’entre eux ont été torturés sous les yeux de leurs proches. Tous sont membres du Front Populaire ou lecteurs de l’hebdomadaire militant Yürügüs. En outre, les autorités ont saisi une grande quantité de livres et de CD-roms.

Bruno avait été arrêté en janvier 2008 alors qu’il se rendait à une manifestation devant le centre de rétention de Vincennes et transportait un fumigène artisanal et des clous tordus. Après quatre mois et demi de détention préventive, il avait été libéré et placé sous contrôle judiciaire, auquel il s’était immédiatement soustrait, ce qui avait entraîné sa réincarcération à Fresnes le 20 décembre dernier. Bruno a été libéré le 11 février et a été à nouveau placé sous contrôle judiciaire (interdiction de quitter le territoire national, d’entrer en contact avec les autres mis en examen et obligation de pointer une fois par mois). Yvan, accusé des mêmes faits et réincarcéré au début du mois reste quant à lui détenu à Fresnes.

Dimanche 20 février : 21h, au 7 boulevard Bourdon, M° Bastille. Concert en solidarité avec les prisonniers de la guerre sociale.
Lundi 21 février : 19h, lieu à préciser… Discussion autour des révoltes en Afrique du Nord : démocratie ou révolution ?
Mardi 22 février : 19h, lieu à préciser… Discussion autour de la répression.
Mercredi 23 février : 15h, au métro Belleville Table de diffusion de textes. 19h, rue Sainte Marthe, M° Belleville. Rôtisserie en soutien au journal ’’Luciole’’ et aux prisonniers de la lutte contre la machine à expulser.
Vendredi 25 février: 18h, au 7 boulevard Bourdon, M° Bastille. Soirée sur migration-exploitation. Projection du film ’’Rosarno : Le temps des oranges’’ suivi d’une discussion. Cantine en soutien aux prisonniers.
Samedi 26 février : 16h, lieu à préciser… Discussion. Des rafles aux expulsions : comment lutter contre la machine à expulser ?
Dimanche 27 février : 16h, au 5-7-9 rue du Capitaine Marchal, M° Porte de Bagnolet. Assemblée Générale de clôture de la semaine de solidarité et de luttes.

Les représentants du gouvernement des Philippines et de l’insurrection maoïste ont entamé leurs premiers pourparlers officiels mardi en Norvège, dans la banlieue d’Oslo. Les pourparlers, qui pourraient amener à une prolongation de la trève, portent d’abord sur des questions économiques. Les négociations se concentreront ensuite sur les questions politiques et constitutionnelles.

L’Etat central indien a décidé d’encore renforcer le dispositif anti-maoiste en finançant la construction de 400 commissariats de police fortifiés dans les régions contrôlées par les maoïstes dans les Etats de Chhattisgarh, Jharkhand, Orissa, Andhra Pradesh, Bihar, Maharashtra et Bengale.

Malgré leur coût exorbitant, le Ministère de l’Intérieur a aussi décidé d’équiper d’un grand nombre de téléphones-satellites les forces de sécurité. Les communications de ces téléphones ne peuvent pas être interceptés et, pour fonctionner, ils n’exigent pas de tours relais que les maoïstes détruisent régulièrement pour gêner la communication des forces de sécurité.

Un haut fonctionnaire de l’Etat de l’Orissa était en tournée d’inspection avec trois d’autres fonctionnaires quand ils ont été arrêtés par un groupe de guérilleros maoïstes. Les trois fonctionnaires subalternes ont été libérés avec une lettre proposant un échange de prisonniers dans 48 heures.

La demande de liberté conditionnelle de Jean-Marc Rouillan, militant d’Action Directe incarcéré depuis pratiquement 24 ans a été examinée le 2 février dernier.

Il avait été condamné à la prison à perpétuité en 1989 avec d’autres membres d’Action Directe notamment pour complicité dans les assassinats de George Besse et de René Audrau. Après s’être vu accorder une semi-liberté en 2008, il avait été réincarcéré à la suite d’une interview à L’Express dans laquelle il exprimait une ‘opinion’ sur les fait pour lesquels il avait été condamné.

Le tribunal d’application des peines de Paris lui a accordé ce mercredi un régime de semi-liberté. Le tribunal a considéré que ‘les effort sérieux de réadaptation sociale manifestés par Rouillan justifient un aménagement de peine’. Ce dernier sera placé sous surveillance électronique, et devrait retrouver son emploi aux éditions Agone à Marseille.

L’application de cette décision était prévue pour le 7 mars prochain, mais le parquet de Paris a immédiatement fait appel. Celui-ci suspend de fait la mise en place du régime de semi-liberté. La cour d’appel de Paris réexaminera la décision de plusieurs semaines.

Le quotidien The Guardian a dévoilé hier des documents prouvant que trois sociétés énergétiques britanniques se sont offerts les services d’une société de sécurité privée pour infiltrer et espionner des groupes de militants écologistes. Les documents révèlent comment Rebecca Todd, directrice de la société de sécurité Vericola, a renseigné les cadres de trois compagnies au sujet des projets de militants après avoir épié leurs mails. Ils la montrent également en train de donner des instructions à un agent avant qu’il ne se rende à une réunion de militants et le coacher sur la manière par laquelle se faire bien voir par eux. Selon des sources policières anonymes, il y aurait actuellement plus d’espions privés que d’agents en civil dans les manifestations en Grande-Bretagne.

The Guardian, qui a également mené son enquête, indique que les opérations intrusives des firmes de sécurité privées vont de l’inscription en tant que militant sur des mailing listes à l’infiltration à temps plein d’agents dans les groupes. Les sociétés multinationales, depuis les producteurs d’énergie jusqu’aux vendeurs d’armes embauchent ces espions pour tenter d’empêcher les militants de mener des campagnes contre elles ou de pénétrer sur leurs sites. La société Vericola est l’une d’elle et se défini comme une ‘société de gestion des risques des entreprises’ offrant un service ‘sur mesure’ à ses clients ‘quant aux menaces potentielles’ pour leurs affaires. L’enquête du quotidien révèle que ces trois dernières années, Todd s’est inscrite (en utilisant diverses adresses mails) sur les mailing listes d’une série de groupes militants organisant des manifestations majeures telles que les rassemblements contre le G20 à Londres, contre la centrale électrique de E.ON ou l’extension de l’aéroport d’Heathrow, ce qui lui a fourni l’accès aux communications et comptes-rendus des militants. Malgré les mails révélant comment Todd manoeuvrait pour que ses agents puissent accéder aux manifestations, elle nie que sa société infiltrerait des groupes de militants. Toutefois, suite à ces révélations publiques, plusieurs militants ont affirmé qu’elle assistait à de nombreuses de leurs réunions, sous le nom de Rising Tide.

En décembre 2010, la police londonienne a relevé que certains groupes de manifestants ont utilisé Google Map (couplé à des logiciels spéciaux) pour suivre les mouvements et les points de rassemblement de la police. Les cartes étaient mise à jour en temps réel avec des connexions wifi. Des logiciels ont même été mis au point dans ce but, avec des icônes figurant les groupes de policiers, l’avion de surveillance et les fourgons. Ces cartes peuvent être partagées entre des utilisateurs choisis.
Si globalement, la police garde le dessus au point de vue de la collecte et de l’utilisation des informations tactiques pendant des événements, certains groupes étaient mieux informés que les policiers. La police remarque que la prolifération des smartphones facilite et peut généraliser de tels procédés. Elle étudie les moyens d’y parer, d’autant que les manifestants peuvent avoir plus d’observateurs et des points d’observation que la police et dépasser en réalité la police dans la quantité et la qualité de renseignement. Avec une carte actualisée en temps réel, complétée avec des photos satellites, chaque manifestant peut évoluer comme s’il disposait d’un hélicoptère pour le guider.

L’article sur la question dans une revue de police

Le lien vers la carte Google traitée par le logiciel des manifestants

Grande-Bretagne: La police étudie l’utilisation tactique de Google Map par les manifestants