Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un procureur berlinois a annoncé ce mercredi avoir inculpé Sadi Naci O., 41 ans, d’avoir été un des dirigeants du DHKP-C en Allemagne, en Belgique, en France, aux Pays-Bas et en Autriche entre février 2009 et mai 2010, date de son arrestation. Sadi Naci O. a également été inculpé pour avoir fait pression pour obtenir des contribution financières à l’organisation.

Ce mardi, des soldats trucs ont ouvert le feu contre un groupe de membres présumés du PKK dans une région rurale de la province de Sirnak, à la frontière turco-irakienne. Les militaires étaient en mission pour éviter l’infiltration de guérilleros depuis le nord de l’Irak, où ils disposent de plusieurs bases. Trois guérilleros présumés ont été tués durant la fusillade. En août dernier, le PKK avait annoncé un cessez-le-feu unilatéral, qu’il a rompu le mois dernier dénonçant le manque de dialogue avec le gouvernement. L’organisation a également affirmé qu’elle ne déclencherait aucune attaque, mais qu’elle se défendrait plus efficacement contre les opérations militaires turques.

Une étape de la procédure, dans le cadre de « l’affaire du 5 juin 2008 » (l’arrestation de quatre membres de notre Secours Rouge et leur inculpation pour « participation à activité terroriste ») s’est tenue ce mardi. La Chambre des mises en accusation devait statuer de la « régularité de la mise en oeuvre des méthodes particulières de recherche d’observation et d’infiltration ». L’examen a été remis à quinzaine.

Nous appelons toutes les forces solidaires à se montrer vigilantes, à se préparer à cette bataille, et à nous contacter pour mener avec nous la discussion. Cette future lutte soulève plusieurs problèmes juridiques, politiques, tactiques et idéologiques qu’il serait avantageux d’évaluer au plus tôt – ensemble.

En réaction aux attentats du 11 septembre 2001, le parlement européen avait acheté en 2005 six scanners corporels, pour un montant de 725.730 €, qui devaient être installés à Bruxelles et Strasbourg. Ils n’ont jamais été utilisés, et sont restés stockés, sur leurs palettes, dans un entrepôt désaffecté. Les eurodéputés auraient en effet protesté face à ce qu’ils considéraient comme une atteinte à leur vie privée.

C’est une eurodéputée britannique qui a redécouvert les scanners abandonnés, déplorant non seulement le gaspillage de l’argent public, mais également la perception biaisée que se font les eurodéputés de la sécurité : “S’ils sont suffisamment bons pour être utilisés sur les citoyens dans les aéroports, pourquoi ne le seraient-ils pas aussi sur les eurodéputés ?” Cette affaire intervient alors même que les eurodéputés ont demandé à la commission européenne d’envisager la généralisation des scanners corporels dans tous les aéroports européens.

scanner corporel

scanner corporel

La police a ouvert le feu et lancé des grenades lacrymogènes sur les protestataires rassemblés à Hodeïda, ville portuaire de la mer Rouge, alors que des partisans du régime les attaquaient à coups de bâtons et de pierres. De nombreuses personnes ont été blessées par balles et certaines ont été intoxiquées par les gaz lacrymogènes. Une quarantaine de personnes ont été tuées dans les troubles au Yémen depuis le début fin janvier du mouvement de contestation appelant au départ du président Ali Abdallah Saleh.

La nuit du 10 mars, nous avons attaqué les objectifs suivants à Barcelone, l’agence de la banque Caixa dans le quartier de Sagreda a été endommagée au moyen d’un engin incendiaire artisanal. Une agence de la banque Santander à Passeig Maragall a vu ses vitres brisées, et 15 autres agences bancaires à Gracia ont été sabotées (serrures et distributeurs de billets bloqués). Dans le communiqué, les auteurs se revendiquent de l’anarchisme et expriment leur soutien aux dix prisonniers politiques en grève de la faim au Chili.

Les forces de l’ordre syriennes ont dispersé mercredi 16 mars des dizaines de parents de prisonniers politiques manifestant dans le centre de Damas. Les manifestants, encadrés par un grand nombre de policiers et d’agents des forces de sécurité en civil, se sont rassemblés sur la place Marjé, jouxtant le ministère de l’Intérieur avant d’être dispersés par les forces de l’ordre. Au moins quatre manifestants ont été arrêtés puis conduits à bord d’un véhicule.

Des centaines de policiers de la force anti-émeutes, à bord de blindés, de véhicules de transport de troupes et de bus, ont pris le contrôle de la place sur la place de La Perle, à Manama. Les policiers ont tiré des grenades lacrymogènes et au fusil de chasse sur les manifestants qui campaient pour réclamer des réformes depuis près d’un mois..

Des unités saoudiennes et des policiers des Emirats arabes unis ont envoyé à Bahreïn au secours de la monarchie. L’opposition bahreïnie (dominée par les chiites) et la centrale syndicale du pays a réclamé une protection internationale et appelé la population à «la résistance pacifique».

Le Parquet de la Cour Suprême espagnole prétend que la peine de quatre ans de prison ferme imposée par le Tribunal Provincial de Gipuzkoa à un sergent de la Garde Civile pour les tortures infligées à Igor Portu et à Mattin Sarasola soit diminuée de moitié et portée à deux ans. Dans le recours en cassation présenté, le procureur général prétend que le policier ne doit pas être puni pour deux délits de tortures, mais pour un seul concernant deux victimes.

Le Tribunal provincial de Gipuzkoa avait en effet condamné le 30 décembre dernier le sergent à une peine de deux ans de prison et huit ans d’interdiction d’exercer en tant qu’auteur de tortures « par action » à Igor Portu et à la même peine pour les tortures « par omission » à Mattin. S’y ajoutent six mois de prison pour délit de lésions à la première victime. Le Tribunal provincial avait également condamné une autre garde civil à deux ans et demi de prison pour tortures graves et lésions, et deux autres à deux ans de prison et huit jours de résidence surveillée. Le tribunal avait acquitté onze autres gardes civils mis en examen dans la même affaire.

Cette condamnation était la première contre la Garde Civile en presque dix ans. La sentence précédente date du 24 juillet 2001 et émane du Tribunal provincial de Bizkaia. Sept gardes civils avaient alors été condamné à des peines allant de quatre mois à un ans et demi de prison pour délits de tortures commis au cours d’une opération contre l’ETA en 1980. En janvier 2004, la Cour Suprême espagnole a acquitté quatre des condamnés et a rabaissé la peine aux autres. Un autre garde civil initialement condamné pour ne pas avoir dénoncé les tortures a également été acquitté.

L’une des conséquences de la sentence émise en décembre par le Tribunal provincial de Gipuzkoa a été de démentir la version officielle présentée par le Ministère de l’Intérieur dès que l’hospitalisation de l’un des détenus avait été rendue publique. Le ministre a affirmé publiquement que les lésions s’étaient produites du fait de la résistance opposée à l’arrestation et il avait attribué les plaintes déposées à un soi-disant « manuel de dénonciation des tortures ».

Les parties ont présenté leur recours en cassation respectifs devant la Cour Suprême espagnole. Les avocats des victimes plaidant que le cas des agents acquitté soit réexaminé, et que, dans les cas de condamnation, le tribunal a toujours choisi la peine la plus légère prévue par le Code Pénal pour ce type de délits. Selon la partie civile, cela n’est pas adapté à la gravité des faits considérés comme prouvés et, par conséquent, elle demande une augmentation des condamnations à la limite maximale prévue ou, à défaut, à la moitié supérieure. Les avocats des gardes civils condamnés demande leur mise en liberté. Dans ce cadre, le Parquet agit presque en tant que défenseur du condamné en demandant que sa peine soit diminuée de moitié.

Durant le week-end, les troupes de la CRPF ainsi que de la police locale ont mené une vaste opération conjointe dans le district de Dantewada (Chhattisgarh). Une équipe spécialisée du bataillon CoBRA (Combat Batallion for Resolute Action) a également participé au raid, dont le but avoué par les forces de sécurité était de découvrir une éventuelle fabrique d’armes clandestine de la guérilla. N’ayant obtenu aucun résultat au cours du week-end, les forces de sécurité entendaient lancer une opération similaire lundi. Mais la CRPF n’étant pas disponible, seules les troupes locales sont retournées dans la zone suspectée d’abriter l’usine. Vers 9 heures, les 320 policiers sont tombés dans une embuscade maoïste à proximité du village de Morepalli. Trois d’entre eux sont décédés et plusieurs autres ont été blessés. A 11 heures, les renforts de la CRPF et du CoBRA sont arrivés sur place, mais les guérilleros s’étaient déjà retirés. Bien que la police n’ait pas encore retrouvé d’armes ni de corps sur les lieux, un rapport affirme que trois maoïstes, dont une femme, auraient été tués. Les autorités ont déclaré que des traces de sang auraient été retrouvées à 35 endroits différents à proximité du lieu de l’embuscade et que des analyses seraient effectuées.

Par ailleurs, une fusillade opposant des guérilleros et la police s’est déroulée lundi dans le district de Bijapur (Karnataka). De sources policières, il n’y aurait eu aucun blessé. Un groupe de guérilleros a également incendié dix véhicules dans le district de Kanker (Chhattisgarh). Et lundi soir, un groupe de cinquante guérilleros a fait sauté deux tours-relais de téléphonie mobile et ont incendié le générateur d’une société privée de télécom à proximité du commissariat de Dumaria, dans le district de Gaya (Bihar).