Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La Cour de justice européenne a une fois de plus condamné l’Union qui a mis les Moudjahidines du Peuple iraniens sur la liste des organisations terroristes et a gelé leurs avoirs. C’est la troisième fois que l’Europe se fait ainsi désavouer par sa Cour de justice pour sa façon de gérer sa liste noire du terrorisme. Pour la Cour de justice, il y a un problème de fond. L’Union ne respecte pas les droits de la défense parce qu’elle ne communique tout simplement pas à l’organisation concernée les motifs de sa mise sur la liste noire. Et donc elle ne lui permet pas de se défendre.

Les Moudjahidines avaient déjà eu gain de cause une première fois en 2006 parce que l’Europe n’avait pas motivé sa décision. Rebelotte déjà cette année. L’Union avait recommencé la procédure et réintroduit le mouvement iranien sur sa liste noire. Mais la Cour a jugé que les motivations étaient insuffisantes et mal fondées. Cela n’a pas empêché l’Union d’inscrire une nouvelle fois l’organisation sur sa liste noire. Et celle-ci a introduit un nouveau recours qu’elle vient une fois encore de gagner.

Mais les décisions précédentes avaient été adoptées plusieurs mois après le recours et n’avaient concerné que des versions déjà caduques de la liste noire qui est remise à jour tous les 6 mois. Cette fois, la Cour a été à toute allure. Les plaidoiries ont eu lieu mercredi. Et la décision tombe déjà ce jeudi. C’est donc la liste actuelle, et le gel des avoirs qui s’ensuit, qui sont annulés. L’Union a deux mois pour aller en appel.

1.

Une quarantaine de personnes avaient répondu à l’appel de plusieurs organisations turques et kurdes appellant à manifester au rond-point Schuman, ce mercredi à 13h, contre les lois anti-terreurs en Turquie et dans l’Union Européenne.

Manifestation contre les lois anti-terreur en Turquie

Manifestation contre les lois anti-terreur en Turquie

2.

Pour dénoncer le meurtre du jeune manifestant anarchiste athénien, plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées ce mercredi à 13h devant la représentation permanente de la Grèce pour les institutions européennes, rue Jacques de Lalaing à 1040 Bruxelles. Il y a eu des interpellations après la manifestation. Toutes les personnes interpellées ont été relâchées.

Manif pour les anarchistes grecs

Manif pour les anarchistes grecs

3.

En solidarité avec Mauricio Hernandez Norambuena, prisonnier révolutionnaire chilien détenu depuis 5 ans à l’isolement au Brésil, une douzaine de personnes se sont rassemblées ce mercredi à 17h devant l’ambassade du Brésil à 1050 Bruxelles.

Manifestation pour Hernandez Norambuena

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Manifestation contre les lois anti-terreur en Turquie
Manifestation contre les lois anti-terreur en Turquie
Manif pour les anarchistes grecs
Manif pour les anarchistes grecs
Manifestation pour Hernandez Norambuena

Ce mardi, la commission de la Justice et de l’Intérieur de la Chambre entamera ses travaux relatifs au fameux projet d’arrêté royal baptisé ‘BNG’. Ce texte élaboré par les ministres Vandeurzen (Justice, CD&V) et Dewael (Intérieur, Open VLD) tend à donner plus de pouvoir aux 40.000 policiers locaux et fédéraux pour recueillir, traiter et stocker une multitude de données à caractère personnel. Sont notamment visées: les données ‘physiques et psychiques’, les ‘habitudes de consommation’, les ‘opinions politiques et religieuses’, ‘l’orientation sexuelle’, etc. Ces informations seront enregistrées dans la Banque de données nationale générale (BNG), un méga-réseau informatique mis en place depuis 1998 dans lequel figurent déjà 11 millions de ‘faits concrets’, 1,6 million de personnes, 1,8 million de véhicule, 15.000 organisations, etc.

Qui pourra être fiché? L’arrêté est large: avoir plus de 14 ans; être membre d’un ‘groupement présentant un intérêt particulier pour l’ordre public’; avoir fait l’objet d »au moins’ un procès-verbal; etc. Les données seront conservées dix ans ‘après leur dernier traitement’. Quid de la remise à jour? Qui pourra y accéder? Policiers, magistrats et ‘toutes personnes habilitées‘ , précise le texte. Rédigé en catimini, il n’était pas destiné à un débat public. Face aux multiples réactions, le gouvernement a finalement accepté de le renvoyer au Parlement. Cet après-midi, à la Chambre, plusieurs experts seront entendus sur le sujet: président de la commission de la protection de la vie privée, représentants de la police, Ligue des droits de l’homme, ordres des avocats, etc.

C’est ce vendredi 12 décembre, à 19h, au Garcia Lorca, qu’aura lieu le concert de Daniel Hélin et de Ioanes, en solidarité avec les quatre inculpés de notre Secours Rouge. Le bénéfice de la soirée servira à payer les avocats de nos camarades. Le prix de l’entrée (concert + buffet) est de 10 euros.

Voir ou télécharger le flyer

Plusieurs organisations turques et kurdes appellent à manifester au rond-point Schuman, ce mercredi 10 décembre, à 13h, contre les lois anti-terreurs en Turquie et dans l’Union Européenne. Le Secours Rouge invite à la participation la plus large possible à cette manifestation.

Les organisateurs de la manifestation sont: AvEG-Kon (Confédération des Immigrés et Opprimés en Europe), ADHK (Confédération des droits démocratiques en Europe), ATRIK (Confédération des travailleurs de Turquie en Europe), YEK-KOM (Fédération des Associations Turques en Allemagne), BIR-KAR (Plate-forme pour l’Unité des Travailleurs et les Fraternité entre les Peuples), le journal Yasanacak Dunya.

Cité dans un article publié le 2 décembre, un gardien de prison raconte: ‘Le directeur est rentré dans sa cellule, Engin Ceber était assis sur une chaise et lui tournait le dos. Je l’ai entendu lui conseiller de se lever. Ceber ne voulait pas qu’on le touche, il a dit qu’il était un militant et qu’il ne se lèverait pas. Et il se frappait la tête contre le mur. Alors avec mon collègue, nous l’avons maintenu pour qu’il arrête de se blesser mais pas assez fort. Il nous a échappé, a repoussé sa chaise et puis il est tombé. Nous nous sommes précipités pour l’aider.

Engin Ceber, 28 ans, est mort à l’hôpital de Sisli Eftal, à Istanbul, le 10 octobre. Militant de gauche, il distribuait la revue Yürüyüs, qui protestait contre l’impunité dont jouissait un policier qui avait blessé par balle Ferhat Gercek, autre jeune militant maintenant paraplégique. Il a été arrêté avec deux autres militants à Sariyer, Istanbul. Il a succombé aux coups reçus pendant sa garde à vue et sa détention provisoire et décédera trois jours après son arrivée à l’hôpital.

La mort de ce jeune militant a reposé le problème de la torture en Turquie et celui de l’impunité dont bénéficient les tortionniares. Absence d’enquête, enquête bâclée, procès retardés pour atteindre le délai de prescription, condamnations réduites,… Autant d’outils de la machine judiciaire qui évitent aux auteurs de ces actes d’être condamnés. Les rapports médicaux attestants de viols et de coups ne sont pas pris en compte, les coupables très peu inquiétés. Et quand la justice les condamne à sept ans de prison, survient un vice de forme qui annule tout.

Une dizaine de banques et de commerces ont été incendiés dimanche 7 décembre, dans l’après-midi à Salonique par des cocktails Molotov lancés par des manifestants qui protestaient contre la mort samedi d’un adolescent de 15 ans, tué à Athènes par un policier. Dans la nuit de samedi à dimanche, des centaines des personnes avaient manifesté dans le centre d’Athènes. Les manifestants, pour la plupart des habitants du quartier d’Exarchia, dans le centre-ville où s’est produit l’incident, ont protesté contre l’arbritraire des policiers, scandant des slogans contre le gouvernement de droite de Costas Caramanlis et du ministre de l’intérieur, Prokopis Pavlopoulos.

L’incident a eu lieu samedi soir à Exarchia. La fusillade s’est produite alors qu’un groupe de manifestants jetait des pierres sur un véhicule de police. La victime aurait été tuée alors qu’elle tentait de jeter un cocktail Molotov. La victime a été atteinte par trois balles de l’un des deux policiers, qui est sorti du véhicule pour arrêter les jeunes. Touché à la poitrine, l’adolescent a été transféré dans un hôpital situé à proximité, où sa mort a été constatée par les médecins.

Plusieurs jeunes manifestants ont mis le feu après cet incident devant des banques, tandis qu’une dizaine de voitures ont été incendiées dans le centre d’Athènes, de Salonique et de Patras. Selon un bilan provisoire de la police, des dégâts ont été provoqués aux façades de 17 banques à Athènes et de cinq à Salonique.