Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le prisonnier historique du PCE(r), José Francisco (Paco) Cela Seoane, a quitté la prison de Picassent Valencia jeudi après avoir purgé au total 32 ans de prison. Né dans une famille de travailleurs dans une localité voisine de La Corogne (Galice), il a commencé à militer dans les cercles anarchistes et a été emprisonné une première fois dans ce cadre. Après sa sortie de prison, il est entré dans le Parti communiste d’Espagne (reconstitué), le PCE(r) clandestin.

Il est arrêté une seconde fois en 1983 dans le cadre d’une action du GRAPO contre le bâtiment du Trésor public dans sa ville natale. Il a purgé une peine de 22 ans de prison et participé à la plus longue grève de la faim dans l’histoire des prisonniers politiques en Espagne contre la dispersion, l’isolement et les passages à tabac, d’une durée de 435 jours. En juin 2007, il est arrêté une troisième fois à Barcelone avec cinq autre membres du PCE (r) et condamné à 14 ans d’emprisonnement. Paco, 55 ans, est le frère de Jesús (Suso) Cela Seoane, un autre militant historique du PCE(r) qui a purgé 23 ans de détention., et de Carlos, a lui aussi fait de la prison pour sa militance communiste clandestine.

Plusieurs activités d’accueil et d’hommage ont été prévus pour cette libération, dont un concert à Castellón ce dimanche à l’affiche duquel il y avait Pablo Hasél, le rappeur venu jeudi à Bruxelles (voir notre article). Mais Pablo Hasel a été arrêté par la Garde civile ce dimanche à alors qu’il se rendait à la soirée d’accueil de Celao Seoane. Il est détenu à un poste de police de la municipalité de Castellón.

Voir notre dossier sur les prisonniers du PCE(r) et des GRAPO

L'affiche de la soirée d'accueil

Au moins 60 manifestants palestiniens ont été blessés vendredi après-midi lors d’affrontements avec des soldats israéliens dans l’est de la bande de Gaza, près de la frontière. Les affrontements ont eu lieu dans le cadre du rassemblement hebdomadaire de la « Grande Marche du Retour », qui a débuté fin mars 2018. Sur les 60 manifestants qui ont été hospitalisés, 19 enfants, un ambulancier paramédical et un journaliste photo. Au moins 25 d’entre eux ont été blessés par des balles. Dans le même temps, des dizaines de personnes ont souffert de suffocation après avoir inhalé des gaz lacrymogènes massivement tirés par les soldats israéliens.

Pour faire entendre leur voix, les enseignants contractuels ont lancé début mars un mouvement de grève accompagné d’importantes manifestations pour réclamer le statut de fonctionnaire au sein du ministère de l‘Éducation. Une réunion avec le ministère de tutelle censée aboutir à des solutions a été finalement annulée. Au total, ils sont 55.000 enseignants recrutés en 2016 sur la base de contrats à durée déterminée à demander une sécurisation de leur emploi en obtenant le statut de fonctionnaire. Ils étaient nombreux à être venus camper dans le centre-ville de Rabat près du Parlement marocain, pour faire entendre leur revendication. La manifestation a été dispersée par la police à coups de canon à eau.

La police attaque le sit-in des enseignants

Le bilan officiel de la journée de manifestations à l’occasion de la grève nationale en Colombie est de 35 arrestations (33 à Bogota et deux à Medellin). Les affrontements ont été sévères et les dégâts important. 8 policiers ont été blessés. A Bogota, des centaines de manifestants cagoulés se sont affrontés à partir de 2 heures de l’après-midi avec la police municipale et les unités anti-émeutes. La manifestation s’est transformée en une bataille acharnée qui a occasionné des dégâts à de nombreux bâtiments y compris la cathédrale.

Affrontements place Bolivar

Un juge de la cours fédéral au Texas a bloqué l’application d’une loi de l’état du Texas interdisant aux employés de l’Etat et aux sous-traitants de boycotter Israël. Le juge estimait, en effet que cette loi contrevenait au premier amendement de la constitution états-unienne relatif à la liberté d’expression.

La loi texane obligeait les employés de l’État ou ses contractants à signer un engagement déclarant qu’ils « ne boycottaient pas actuellement Israël », qu’ils « ne boycotteront pas Israël pendant la durée du contrat » ​​et qu’ils éviteront toute action « qui est destiné à pénaliser, infliger un préjudice économique à, ou limiter les relations commerciales avec Israël, ou avec une personne physique ou morale faisant affaire dans Israël ou dans un territoire sous contrôle israélien.

Le Texas est le troisième État depuis 2017 à bloquer ou à annuler une législation anti-BDS, à la suite des décisions de tribunaux rendues dans le Kansas et en Arizona. Notons que 25 autres États ont ou prévoient d’adopter des lois ou des décrets anti-BDS.

Le mouvement BDS au États-Unis

Ce samedi 27 avril, plus de 23 600 personnes ont manifesté dans toute la France selon le ministère de l’Intérieur, chiffre contesté par les manifestants qui ont compté plus de 60 000 personnes dans la rue. À Paris, la préfecture de police a procédé à 13.500 contrôles préventifs et à 14 interpellations. La mobilisation parisienne était divisée en deux cortèges, la plus importante mêlant « gilets jaunes » et gilets rouges de la CGT.

À Strasbourg, le mouvement avait lancé un « appel international » prévoyant un défilé vers le Parlement européen. La préfecture avait interdit préventivement toute manifestation dans certains secteurs du centre-ville. Dès 13 heures, environ 2.000 personnes ont tenté de marcher vers les institutions européennes. Elles ont été empêchées par les forces de l’ordre. Des heurts ont éclaté à proximité du Conseil de l’Europe, et de nombreuses dégradations ont été constatées (éléments du mobilier urbain détériorés et brûlés, vol de matériel de chantier, etc.). En début de soirée, la préfecture faisait état de 42 interpellations, et de sept blessés légers (trois policiers, trois manifestants, et une riveraine).

Une journée d’action baptisée « acte ultime » est programmée mercredi 1er mai.

Ce matin la police britannique a attaqué des militant·e·s et arrêté 20 personnes qui menaient, depuis 3 jours, une action d’occupation des locaux d’Amnesty International à Londres . Cette action avait pour but de protester contre l’isolement d’Öcalan et de soutenir Leyla Güven dans sa grève de la faim.

Les dirigeants d’Amnesty International ont fermé les portes des locaux et installer un système de sécurité sur une porte. L’utilisation de toilettes était interdite à ceux qui se trouvaient à l’intérieur. Les militants qui ont été forcés de quitter le bâtiment pour aller aux toilettes n’ont pas été autorisés à rentrer. Amnesty International a appelé la police à 1 heure pour leur demander de vider le bâtiment. La police a donc attaqué l’ensemble des militant·e·s (y compris certain·e·s en grève de la faim depuis 43 jours) et arrêté ceux et celles qui se trouvaient à l’intérieur. Les détenus ont été conduits dans différents commissariats de police de Londres, principalement à Barnet.

Plus d’infos et la vidéo de l’attaque de la police ici.

Par ailleurs, un sit-in a été mené à Bruxelles par l’AvEG-Kon et le SKB pour faire connaitre la situation de Leyla Güven.

Arrestation des militant·e·s qui occupaient les bureaux d'Amnesty

Les forces d’occupation israéliennes ont pris d’assaut, mercredi matin, le camp de réfugiés de Shu’fat au nord-est de Jérusalem occupée. Les soldats israéliens déployés dans la rue principale du camp ont arrêté un certain nombre de jeunes hommes et vérifié leurs cartes d’identité, tandis que les jeunes palestiniens ont réagi en lançant des pierres et des explosifs de fabrication artisanale.

Les forces d'occupation pénétrant dans le camp de Shu’fat

Après des mois de manifestations hebdomadaires, la mobilisation climat est devenue rassemblement devant la gare centrale. Seulement une centaine de personnes était présente lors du dernier rassemblement. Un gros dispositif policier entourait le carrefour de l’Europe. Le rassemblement est parti en manif sauvage vers la basilique. Très vite, la police a bloqué le cortège et l’a renvoyé devant la gare, où les manifestant.e.s se sont fait nasser.

Dans une initiative spontanée, certains se sont mis à courir vers un côté de la nasse, puis vers un autre. Le mouvement est rejoint par une grosse partie du rassemblement, avant de retomber lorsque deux personnes se font arrêter, directement exfiltrés par la police, au loin, afin d’être contrôlés.

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Lundi 22 avril, le TKP/ML annonçait, 104 ans après le génocide, la création du premier bataillon d’autodéfense arménien. Ce bataillon ira renforcer la révolution sur le territoire de Rojava en le défendant contre les attaques fascistes de l’Etat islamique et de l’état turc.

Il permettra également l’autodéfense du peuple arménien contre toutes les attaques d’oppression, de persécution, de massacre et d’assimilation. Enfin la création du bataillon réalise une partie des rêves du commandant Nubar Ozanyan, tombé en martyr dans la lutte contre l’Etat islamique (voir notre article).

Plus d’infos ici

Le bataillon arménien à sa création