Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Cinq militants marxistes d’Oufa ont été condamnés à des peines de 16 à 22 ans de prison pour « terrorisme » et « préparation du renversement violent du pouvoir », après avoir animé pendant six ans un cercle de discussion sur Marx et l’histoire révolutionnaire. Alexeï Dmitriev, fondateur du cercle en 2016, a été condamné à 20 ans de réclusion. Pavel Matisov et Rinat Burkeev a respectivement 22 et 16 ans de prison, tandis que Yuri Efimov à 18 ans Dmitri Chouviline à 20 ans. La plupart passeront les premières années en prison avant d’être transférés en colonie pénitentiaire. À l’énoncé du verdict, ils ont scandé : « Fascistes ! ».

Le vendredi 12 décembre 2025, la ville de Kairouan a été le théâtre de vives tensions après le décès d’un jeune homme suite à une intervention policière. Le drame a provoqué des protestations dans le quartier populaire de Houmet Ali Bey, où des jeunes ont bloqué des routes et incendié des pneus pour réclamer l’ouverture d’une enquête transparente. Selon les proches, la victime présentait de graves blessures au visage et au crâne et aurait succombé à une hémorragie intracrânienne après une prise en charge médicale tardive.

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

Donald Trump a annoncé l’extension des restrictions d’entrée aux États-Unis à sept nouveaux pays (Burkina Faso, Niger, Mali, Soudan du Sud, Syrie, Laos et Sierra Leone) ainsi qu’aux Palestiniens détenteurs de documents de l’Autorité palestinienne, invoquant des préoccupations de sécurité nationale et des contrôles jugés insuffisants. Ces mesures s’ajoutent à des interdictions déjà en vigueur visant une douzaine d’États, principalement en Afrique et au Moyen-Orient, tout en prévoyant des exceptions pour certains visas, résidents permanents, diplomates et cas jugés d’intérêt national.

Dossier(s): Amérique du Nord Tags:

Dans le cadre d’une enquête menée par le parquet d’Istanbul, des perquisitions ont été effectuées le 16 décembre 2025 à Istanbul et dans d’autres villes contre le Parti socialiste des opprimés (ESP), aboutissant à l’arrestation de 13 personnes, membres ou proches du parti. Les personnes arrêtées sont İsmet Yurtsever, Muhammed Bedran Çoğaltay, İbrahim Gerçek, Zeynep Gerçek, Selvinaz Göçmez, Mustafa Naci Toper, Ezgi Bahçeci, Deniz Bahçeci, Serhad Demirtaş, Gül Sağlık, Cansu Akkaş, Ömer Sinan Yıldız et Mustafa Kırca. L’ESP a vivement dénoncé cette nouvelle vague d’arrestations.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags:

Rexhino Abazaj, dit « Gino », militant antifasciste albanais, a été arrêté en région parisienne sur la base d’un nouveau mandat d’arrêt européen émis par l’Allemagne dans le cadre de l’affaire de Budapest. Déjà interpellé en France en 2024 à la demande de la Hongrie, il avait été libéré après que Paris a refusé son extradition, invoquant des risques de traitement inhumain et l’absence de garanties d’un procès équitable. Cette nouvelle arrestation pourrait conduire à une extradition vers l’Allemagne, faisant craindre à ses soutiens un transfert ultérieur vers la Hongrie. Un rassemblement de soutien est organisé le mercredi 17 décembre dès 13H devant la Cour d’Appel de Paris afin de dénoncer cet acharnement judiciaire et exiger sa libération.

Lundi 14 décembre, un délégué syndical CGT au garage EDEN AUTO était convoqué pour un entretien préalable au licenciement. En réponse à cette attaque contre la liberté syndicale, la CGT appelait à la mobilisation devant l’entreprise pour soutenir le camarade lors de son entretien, mais aussi pour dénoncer de façon plus générale l’offensive répressive du patronat qui frappe de nombreux syndicalistes, notamment dans la métallurgie en Haute-Garonne. Une mobilisation réussie puisque plus de 100 personnes ont répondu à l’appel avec des délégations de syndicats d’autres garages auto, de nombreuses entreprises de la métallurgie ainsi que d’autres secteurs professionnels du privé et du public. Ces syndicalistes ont été rejoins par des travailleurs du garage qui ont débrayé pour soutenir leur collègue et délégué syndical réprimé. Lors d’un entretien extrêmement long, la direction aura énoncé près de 25 pages de reproches, directement liés à l’exercice de son activité syndicale sur le garage ou au niveau du secteur de la métallurgie. La sanction encourue n’est pas encore connue mais peut aller jusqu’au licenciement.

La répartition des 25 millions d’euros débloqués par le fédéral pour l’achat ou la réparation de caméras de surveillance policière prévoit 15 millions d’euros à parts égales pour Bruxelles et Anvers, le reste se répartissant sur d’autres grandes villes et zones du pays, a annoncé lundi le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin. Initié dans le cadre du plan “Grandes Villes”, ce renforcement du réseau de caméras était à l’origine doté de 20 millions d’euros, avant d’être porté à 25. Cette enveloppe sera répartie en 7,5 millions d’euros pour Bruxelles (dont 3 millions pour la zone Bruxelles-Capitale Ixelles) et 7,5 millions d’euros pour Anvers “où se concentrent les impacts les plus aigus de la criminalité organisée et du narcotrafic”. Concernant Bruxelles, “la nécessité de renforcer fortement le maillage de caméras dans la capitale avait été soulignée par le procureur du Roi Julien Moinil”, rappelle Quintin. Cinq millions d’euros seront répartis entre Charleroi, Namur, Gand, Liège et Mons, à hauteur d’un million pour chaque ville. Enfin, 5 millions d’euros alimenteront le reste des zones de police du pays, sur base du nombre de membres du cadre opérationnel réel.

fail...

fail…

Dimanche 23 novembre, des affrontements ont opposé les troupes gouvernementales à des membres de la Nouvelle Armée populaire (NPA) dans l’arrière-pays de Gandara et de San Jorge. Une maoïste, membre du comité sous-régional de la NPA pour la région de Visayas orientales, a été tuéepar les soldats du 46e bataillon d’infanterie (8e division). Sur le lieu de la fusillade, les militaires ont récupéré deux fusils M16, un fusil M14, du matériel de guerre et des effets personnels.

Le 3 décembre, des combattants de la NPA du Samar occidental ont tué deux soldats du Service de renseignement des Forces armées philippines (ISAFP) et du Bataillon de renseignement militaire (MIB). La fusillade s’est produite vers 1 h 32 du matin dans le barangay de Babaclayon, à San Jose de Buan. Deux maoïstes se trouvaient dans la communauté pour consulter la population, victime de la militarisation de la population par les soldats. À l’aube, des agents de l’ISAFP/MIB ont encerclé la maison où ils se trouvaient et les ont sommé de se rendre. Les maoïstes ont pu se dégager en tuant deux militaires à coups pistolets. L’un des deux maoïstes a été légèrement blessé par balle. Enfin, un combattant de la NPA a été tué le 10 décembre lors d’un affrontement avec des soldats à Barangay Gusaran, à Silvino Lobos. Les militaires de la même 8e division ont récupéré un fusil M16, deux chargeurs, des effets personnels et des documents politiques.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

La justice russe a désigné ce lundi 15 décembre le groupe punk Pussy Riot comme étant une « organisation extrémiste ». Ses activités sont dès lors interdites dans le pays, a indiqué un tribunal de Moscou. Le collectif féministe s’oppose depuis des années à Vladimir Poutine à travers des initiatives artistiques. Il s’est notamment fait connaître en 2012 avec une « prière punk » demandant à la vierge Marie de chasser le président russe, chantée dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou. Le collectif a réagit à la décision du tribunal. « Ces idiots y travaillent depuis des années, au moins depuis 2012 », a écrit Nadya Tolokonnikova dans un message publié dimanche sur le compte X du groupe, accompagné d’un extrait d’une interview donnée en 2012 depuis une colonie pénitentiaire où elle avait été envoyée après avoir participé à la « prière punk ». « Cela fait des années que nous sommes radioactives, mais être désignées comme une organisation extrémiste donne à l’État davantage de moyens juridiques pour punir les gens pour n’importe quelle connexion avec nous ». Les membres du collectif, dont beaucoup ont été condamnés à de la prison pour leur activisme et vivent aujourd’hui en exil, s’opposent également à l’offensive russe contre l’Ukraine.

Dossier(s): Reste de l'Europe Tags:

Kaveh Ahmadzadeh, arrêté à plusieurs reprises pour des raisons politiques entre les années 1980 et 2008, avait récemment passé environ six ans à la prison de Bukan (province d’Azerbaïdjan occidental, Iran). Il avait été condamné à deux reprises à trois ans de prison pour « atteinte à la sécurité nationale » en raison de son appartenance au PJAK. La semaine dernière, son état de santé s’étant encore dégradé, il a été transféré à l’infirmerie de la prison, mais les autorités ne lui ont administré que des analgésiques et ont refusé de l’envoyer dans un centre médical extérieur. Le samedi 6 décembre, il a de nouveau été conduit à l’infirmerie et de nouveau ramené en cellule. Il est décédé pendant la nuit. Le régime de la République islamique d’Iran l’a assassiné en lui refusant l’accès aux soins médicaux dont il avait besoin de façon constante ces dernières années. Il s’agit de la dernière tactique employée par le régime iranien pour éliminer les prisonniers politiques résistants et révolutionnaires. Il figurait parmi les prisonniers politiques dont la famille a reçu le soutien financier récolté lors de la Soirée de solidarité avec les prisonniers politiques en Iran co-organisée par le Secours rouge à Bruxelles. Kaveh était père d’un enfant et sa famille subit depuis des années les conséquences de ses condamnations.