Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La justice marocaine a condamné un internaute à cinq ans de prison ferme pour offense à la monarchie. Saïd Boukioud, 48 ans, a été condamné lundi en raison de publications sur Facebook où il dénonce la normalisation avec Israël d’une manière qui pourrait être interprété comme une critique visant le roi. Aux termes de la Constitution, la politique extérieure du Maroc est une prérogative du monarque, en l’occurrence Mohammed VI. Le Maroc et Israël ont normalisé leurs relations diplomatiques le 10 décembre 2020 dans le cadre d’un accord tripartite avec Washington. Saïd Boukioud a été condamné en vertu de l’article 267-5 du Code pénal qui punit de six mois à deux ans de prison ferme “quiconque porte atteinte au régime monarchique”. Mais la peine est susceptible d’être portée à cinq ans d’emprisonnement si l’infraction est commise en public – “y compris par voie électronique”.

 

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

Le procès de l’avocat Saleh Nikbakht, qui représentait la famille de Jina Mahsa Amini, devait avoir lieu devant la branche 28 du tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran, mais a été reporté en raison de problèmes administratifs. Il est accusé de “propagande contre le système de la République islamique” pour avoir contesté publiquement l’avis de la Commission de médecine légale qui attribuait la cause du décès d’Amini à une “crise cardiaque” résultant d’une “maladie sous-jacente”. Amini était en état de mort cérébrale lorsqu’elle a été admise à l’hôpital, et elle est décédée trois jours plus tard, le 16 septembre, à l’hôpital Kasra de Téhéran. La jeune femme était en parfaite santé avant son arrestation et des témoins oculaires ,parmi les détenus qui se trouvaient dans le même véhicule que Mahsa Amini lors de son transfert vers un centre de détention, ont confirmé que les policiers l’avaient violemment battue, causant une fracture du crâne. L’avocat a appelé à un “réexamen de l’affaire et à la formation d’un nouveau comité composé de médecins éminents et dignes de confiance au sein de la communauté médicale du pays” pour enquêter sur l’affaire. Cependant, les autorités judiciaires ont considéré son opposition comme une violation de la loi et ont décidé de l’inculper de “propagande contre l’État”. Il a été mis en accusation par la branche 2 du bureau du procureur public et révolutionnaire de Téhéran le 11 mars pour ses entretiens avec des journalistes étrangers. Il a ensuite été libéré sous caution en attendant ce procès.

 

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

Deux membres de la Nouvelle Armée populaire (NPA) ont été tués jeudi 29par des militaires dans le village de à Barangay Ayabang (province d’Iloilo). Il s’agit de John Eric Talibo et de Jennifer Fariolan qui étaient membres du peloton Sibat du front sud du comité régional la NPA. Les militaires du 61e batallion d’infanterie ont récupéré un fusil M16 improvisé, deux fusils de chasse, un pistolet et divers équipements sur les lieux.

Le 23 mars dernier, le tribunal administratif de Nantes avait été le théâtre d’un raid éclair en ce jour de manifestation contre la réforme des retraites. En marge de l’immense cortège (80.000 personnes selon l’intersyndicale), plusieurs manifestants avaient explosé les vitres du bâtiment. Une douzaine de personnes avait ensuite fait irruption, détruisant les baies vitrées de l’accueil et de la salle des pas perdus (photo), avant d’être refoulés par une pluie de gaz lacrymogènes. Quatre mois après les faits, un Nantais a été interpellé au domicile de sa compagne tôt mercredi 26 juillet, dans le cadre des investigations confiées à la PJ. Le trentenaire est accusé d’avoir jeté le pavé retrouvé dans le tribunal. Lors de l’audience en comparution immédiate vendredi, le prévenu a contesté les faits et jusqu’à sa participation à ladite manifestation. Son avocate a demandé un renvoi pour préparer la défense. Son contrôle judiciaire maintenu – et assorti d’une interdiction de paraître au tribunal administratif et de manifester à Nantes – il sera jugé à l’automne.

Dossier(s): France - Autres sujets Tags:

Selon un sondage réalisé au printemps 2023 dans le cadre de l’Eurobaromètre de la Commission européenne, près d’une personne sur trois interrogée dans les pays de l’UE (29 %) estime que les abus de pouvoir et/ou problèmes de corruption sont courants au sein de la police. Cette impression est particulièrement répandue en Bulgarie, en Grèce et à Malte, où plus de la moitié des personnes interrogées ne font pas confiance aux représentants de l’ordre. La France est le pays d’Europe de l’Ouest où cette proportion est la plus élevée : 40 %, soit un chiffre nettement supérieure à la moyenne européenne. En l’espace d’un an, la part des Français qui pensent que l’abus de pouvoir est répandu dans la police a augmenté de 9 points de pourcentage, en lien notamment avec les cas de violences policières qui ont émaillé l’actualité du pays ces derniers temps. Selon l’Eurobaromètre, la France fait partie, avec Malte (+22 points), des pays dans lesquels la défiance envers la police a le plus augmenté depuis l’année dernière. Globalement, on observe une perte de confiance envers les forces de l’ordre dans 14 pays sur 27. Au Luxembourg (15 %), en Autriche (15 %), en Allemagne (13 %) et au Danemark (10 %), la part des citoyens qui perçoivent des abus de pouvoir de la part de la police reste en revanche assez faible.

 

Le célèbre sociologue marxiste Boris Kagarlitsky, auteur de plusieurs livres remarqués, est actuellement détenu et risque jusqu’à 7 ans de prison s’il est reconnu coupable de l’accusation de « justification du terrorisme ». Son crime est d’avoir dénoncé l’invasion de l’Ukraine par le président russe Vladimir Poutine. La décision du 26 juillet de le détenir jusqu’à son audience fin septembre a été prise devant un tribunal à huis clos de la ville reculée de Syktyvkar – loin de Moscou où il avait été arrêté la veille – et en l’absence de son avocat. Les agents du Service fédéral de sécurité (FSB) ont également ciblé Rabkor (« Correspondant ouvrier »), la plateforme médiatique en ligne que Kagarlitsky édite. Jusqu’à présent, au moins trois personnes associées à Rabkor ont été perquisitionnées et interrogées.

Dossier(s): Reste de l'Europe Tags: ,

Lors d’un discours prononcé le jour de l’indépendance à Lima, la présidente Boluarte a déclaré qu’elle demanderait des pouvoirs législatifs au Congrès pendant 120 jours « pour lutter contre le crime ». Les manifestants attaché à l’ancien président de gauche ont tenté d’atteindre le Congrès mais ont été retenus par la police après des heurts. Les foules ont commencé à se disperser alors que le discours de trois heures de Boluarte touchait à sa fin. Pedro Castillo a été démis de ses fonctions et emprisonné en décembre dernier. La répression des manifestations a fait plus de 60 morts. Un sondage d’opinion réalisé en juillet par l’Institut d’études péruviennes a montré que 80% des électeurs souhaitent des élections anticipées et 75% souhaitent la démission de Boluarte. Les prochaines élections sont prévues pour 2026.

L’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko pour « appel à l’insurrection » a provoqué des manifestations spontanées qui ont tourné à l’affrontement avec les forces de sécurité. Les partisans de Sonko ont d’abord spontanément fait mouvement vers le domicile de leur leader quelques minutes après son arrestation. Ziguinchor, la capitale du sud du pays, ville dont Sonko est le maire, est au centre du mouvement. Des pneus sont incendiés sur plusieurs axes stratégiques, notamment dans les quartiers de Grand-Dakar et du Boulevard Alpha, qui sont également barricadés. Les manifestants ont ensuite caillassé les forces de sécurité qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.

Dossier(s): Afrique Tags: ,

Un jeune palestinien de 14 ans est mort lors de heurts impliquant l’armée israélienne lors d’une opération « antiterroriste » menée en Cisjordanie jeudi matin. L’adolescent, identifié comme Faris Abu Samra, a été grièvement blessé au cours d’affrontements dans la nuit de mercredi à jeudi dans la ville de Qalqilya. Il a ensuite été transporté d’urgence dans un hôpital de la ville, où il a été déclaré mort, a indiqué l’agence de presse Wafa.

Mercredi, les étudiants de l’Université de l’Atlántico se sont rassemblé au bureau du gouverneur dans le centre de Barranquilla pour exiger la gratuité universelle de l’éducation (plus de 3 000 étudiants ne sont pas couverts par la politique de gratuité du gouvernement). L’université a affirmé qu’elle disposait des ressources nécessaires à l’enseignement universel gratuit, mais le gouvernement a refusé de lui céder sa part parce qu’il prétendait ne pas les avoir. Lorsque les étudiants sont arrivés au bureau du gouverneur, ils ont arraché les barrières qui s’y trouvaient, avant de forcer l’entrée. La police est arrivée sur les lieux, ce qui a provoqué une confrontation faisant plusieurs blessés.