Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le logiciel de reconnaissance faciale que la police de Toronto utilisera pour traquer des suspects dans son enquête de sommet G20 est un outil immédiatement disponible qui peut trier par des bases de données multiples très rapidement.

L’Association de Banquiers Canadiennes a acheté et a installé ce logiciel parce que « les banques et le CBA ont des fonctions investigatrices, aussi. Nous étudions des crimes commis contre des banques, » a dit le porte-parole de la CBA. Leur source sont surtout les photos des caméras de surveillance dans des banques. Les banques compilent leurs informations et les communiquent à la police. La coopération entre police et le CBA s’est développée suite à des mois de réunions de « pré-sommet G20 » entre banques, villes et polices.

Dans l’enquête sur le G20, le CBA et ses techniciens ont reçu une formation dans l’utilisation du logiciel de reconnaissance faciale qui aidera la police à essayer de faire correspondre leurs images à celles d’autres bases de données, comme celle l’Agence du Service des Frontières de Canada. La police de Toronto a publié les photographies de 10 suspects et a demandé à l’aide du public dans leur identification.

Les attentats du 11 Septembre ont entraîné une croissance incontrôlable des services de renseignement américains. Au prix peut-être de leur efficacité s’inquiète le Washington Post après une vaste enquête de deux ans.

Les chiffres révélés donnent le vertige. Depuis 2001, 263 organisations ont été créées ou réaménagées. En tout, 1.271 agences gouvernementales et 1.931 compagnies privées, réparties sur 10.000 sites, travaillent sur des programmes liés à la lutte contre le terrorisme ou au renseignement. Près de 854.000 personnes disposent d’accès à des informations secrètes. Trente-trois bâtiments ont été construits ou sont en cours de construction rien que dans l’agglomération de Washington. Soit l’équivalent en surface de trois Pentagones. 75 milliards de dollars (58 milliards d’euros) ont été consacrés en 2009 au renseignement, deux fois plus qu’avant le 11 Septembre. Et encore ce chiffre ne représente que la partie des programmes officiels. Beaucoup de missions restent officieuses et ne sont pas comprises dans cette somme.

Cette avalanche d’institutions entraîne des redondances administratives et des chevauchements. Le Washington Post a ainsi recensé 51 organisations fédérales situées dans 15 villes différentes, toutes chargées de surveiller la circulation des fonds des réseaux terroristes. Une faiblesse qui a éclaté au grand jour après la tuerie de Fort Hood, où un soldat de confession musulmane a abattu 13 camarades en novembre dernier. L’institution chargée du contre-renseignement dans l’armée, le 902e groupe de renseignement, aurait dû se pencher sur les informations préoccupantes récoltées sur le commandant Hasan, comme ses menaces et ses mails avec un imam radical yéménite. Il a préféré se concentrer les groupes terroristes évoluant aux Etats-Unis, une mission déjà remplie par le Département de la sécurité intérieure et par une unité du FBI. «C’est un manque de concentration et non un manque de ressources qui a été au cœur de Fort Hood», regrette le Washington Post.

De même, ces services de renseignement produisent environ 50.000 rapports par an et nombre d’entre eux sont ignorés ou se répètent. Dès que quelque chose se produit, toutes les agences veulent le couvrir et resservent des données déjà en circulation. Un autre handicap des institutions du renseignement américain est leur niveau de confidentialité. Certains programmes sont tellement secrets que leur existence n’est connue que d’une poignée de privilégiés. Cette culture du mystère et le foisonnement des services entravent le partage des informations entre agences. Le Washington Post cite l’exemple du vol Amsterdam-Détroit. Plusieurs organisations ont recueilli des informations sur le projet d’attentat raté d’Umar Farouk Abdulmuttalab mais personne n’a réuni les pièces du puzzle car le système est si gigantesque que les responsabilités sont devenues brouillées.

Onze soldats et un civil ont été blessés dans l’explosion d’un IED déclenchée au passage de leur véhicule à proximité du village de Uzümlü, dans la province de Hakkari ce lundi. Les blessés ont tout d’abord été transporté en hélicoptère à la caserne de Hakkari, avant d’être emmenés vers un hôpital militaire en ambulance.

Plus de 500 personnes ont manifesté à Montréal samedi après-midi pour manifester contre les arrestations policières effectuées durant le G20 à Toronto. Menée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC2010), les manifestants arborant drapeaux communistes et anarchistes, ont marché en critiquant les forces policières, les gouvernements et les grandes compagnies. La foule a particulièrement applaudit le porte-parole de l’Union communiste libertaire (UCL), notamment lorsqu’il s’est questionné sur «l’importance accordée à quelques vitrines brisées, alors que des millions de vies le sont dans l’anonymat».

Plusieurs de ces présumées victimes innocentes des opérations policières du G20 étaient présentes lors de la manifestation, dont Camille, une jeune femme qui a été arrêtée alors qu’elle se trouvait dans une voiture avec des amis, loin du périmètre de sécurité établi autour des lieux de rencontre des dignitaires du G20. Un des représentants de la CLAC2010 a, lui aussi, vécu une arrestation qu’il croit injustifiée. Il a été arrêté le samedi matin, avant même les incidents, alors qu’il se trouvait dans le dortoir d’une école où il avait passé la nuit.

Manifestation à Montreal contre la répression au G20

Manifestation à Montreal contre la répression au G20

Les trois militants basques détenus à la prison de Vivonne-Poitiers qui avaient entamé une grève de la faim au début du mois ont arrêté hier leur action de protestation. Maïté Aranalde, Joseba Fernandez Aspurz et Mattin Ozolmendi ont mené cette grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention dans les prisons français ainsi que les entraves aux courriers et au droit de visite dont ils sont les victimes. Il semblerait que néanmoins, grâce à leur action, ils aient obtenu satisfaction. Une détenue basque devrait bientôt rejoindre Maïté Aranalde à Vivonne-Poitiers, tandis qu’un des hommes a appris qu’il serait bientôt transféré dans un ou établissement où se trouvent d’autres basques à Châteauroux. Une petite centaine de personnes s’étaient rassemblées hier en fin de matin pour manifester notre solidarité. Par contre, Arkaitz Agirregabaria et Mikel Karrera, qui sont à l’origine de cette grève de la faim n’ont quant à eux pas annoncé leur intention de l’arrêter, aucune décision les concernant n’ayant été prise.

Le procès consécutifs aux incidents qui ont suivi les provocations policières à Poitiers le 21 juin a eu lieu le 8 juillet lors d’une audience marathon. Lors de ce procès, les incohérences et contradictions dans les déclarations des policiers sont clairement ressorties, en particulier celles du commissaire Papineau, Directeur Départemental de la Sécurité Publique. Et de même leurs omissions – comme faire état d’une condamnation antérieure de l’un d’eux pour violences sans préciser qu’il avait été relaxé, n’étant en rien responsable de ces violences. Et bien d’autres éléments sont apparus nettement : que l’accusation reposait sur les seuls témoignages des policiers, également partie civile, alors que d’autres personnes avaient été témoins des événements – la défense en a ainsi produit six ; que l’enquête sur le terrain avait été inexistante… et surtout que les choses ne s’étaient pas passées comme l’accusation le prétendait, mais bien comme les prévenus et leurs avocats ne cessent de le dire : c’est un véritable tabassage policier de militants et militantes connus pour leur engagement politique qui a eu lieu à Poitiers !

Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux appelle à un rassemblement pour la relaxe de tous les inculpés du 21 juin devant le palais de justice de Poitiers le 28 juillet à 18 h, et à un soutien lors du délibéré, le 29 juillet à 14 h. Contact: antirep86@free.fr– http://antirep86.free.fr

Ahmet Düzgün Yüksel, 48 ans, et Devrim Güler, 36 ans, ont été condamnés respectivement à des peine de 5 ans et 4 mois, et 4 ans et 10 mois par le tribunal de Stuttgart (sud-ouest) pour « appartenance à une organisation terroriste », en l’occurrence le DHKP-C.

Arrivé en Allemagne comme demandeur d’asile et sous une fausse identité à l’automne 1997, alors qu’il était soupçonné d’être impliqué dans un attentat commis par le DHKP-C en Turquie sur base d’un dossier turc et d’aveux obtenus sous la torture, Ahmet Düzgün Yüksel, avocat du barreau d’Istanbul, était devenu au printemps 2000 dirigeant de l’organisation pour le centre de l’Allemagne, et en novembre 2006 pour la zone sud, vivant sous de fausses identités, a expliqué le tribunal dans son jugement. Il avait déjà été condamné pour ses activités illégales par le tribunal de Düsseldorf en juin 2005 à un an et trois mois avec sursis.

Devrim Güler, né à Cologne, avait adhéré à une organisation de jeunes proche du DHKP-C, et avait également écopé d’une condamnation à 1 an et 9 mois avec sursis en octobre 2004. Il avait par la suite continuer à effectuer, selon le tribunal, sporadiquement des tâches pour l’organisation.

Le procès avait commencé en mars 2008, et 167 jours d’audience ont été nécessaires. Cinq prévenus étaient jugé, mais trois d’entre eux – deux Turcs et un Allemand – ont été condamnés en août 2009. Le principal accusé, Mustafa A., un Turc qui a déjà passé près de 19 ans en prison en Turquie avait été condamné à cinq ans de prison. Son compatriote Hasan S, a été condamné à 2 ans et 11 mois de détention et un Allemand, Ilhan D., à 3 ans et 6 mois de prison.

Procès de Stuttgart contre le DHKP-C

Procès de Stuttgart contre le DHKP-C