Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La manifestation de 1000 antifascistes contre la marche du NSV (300 fascistes), s’est terminée en affrontements avec les flics et en destructions. Quatre véhicules de police ont été cassés, des feux d’artifice ont été jetés en direction des lignes de robocops, des fumigènes et des bombes de peinture ont été lancés, les vitres de banques et d’autres institutions capitalistes ont été fracassées.

Manifestation antifasciste à Louvain

Manifestation antifasciste à Louvain

Manifestation antifasciste à Louvain

Manifestation antifasciste à Louvain
Manifestation antifasciste à Louvain
Manifestation antifasciste à Louvain

Le néofasciste italien Angelo Izzo a reconnu la semaine passée que dans les années 70, il y avait un groupe de fascistes italiens engagé dans la lutte contre l’ETA. Son témoignage a été entendu par le juge espagnol Fernando Andreu, qui collecte des témoignages sur la disparition d’Eduardo Moreno Bergaretxe ‘Pertur’. Izzo a parlé directement de la séquestration d’un membre d’ETA que ses complices auraient emmené dans une ferme proche de Barcelone, où il a été torturé avant qu’ils ne le fassent disparaître. ‘Pertur’ est la seule chose que l’on ignorait jusqu’alors (en 1980 disparaîtrait aussi José Miguel Etxeberria, Naparra).

En fait, Izzo avait fait une déclaration similaire en 1984, mais l’Etat espagnol à toujours suivi l’hypothèse (sans aucun élément à l’appui) que l’ETA avait fait disparaître ‘Pertur’. Dans l’enquête actuellement relancée, Izzo a donné des renseignements concret au sujet d’une ferme dans laquelle le militant basque a pu être séquestré, et ces éléments coïncident avec ceux fournis par un autre italien interrogé hier, Sergio Calore et défini comme ‘un collaborateur policier’.

Ainsi, Izzo a dit que la ferme était surnommée ‘l’usine’ et était située aux environs de Barcelone. Et voilà qu’il a affirmé que bien qu’il fût arrêté alors, son collègue Pier Luigi Concutelli lui a conté par la suite qu’ils avaient séquestré un membre d’ETA et qu’ils l’avaient porté là pour le torturer et pour le faire disparaître. Izzo a expliqué au juge qu’il ne peut pas reconnaître Moreno Bergaretxe sur les photos parce qu’il ne l’a pas connu et que Concutelli ne lui a pas donné non plus le nom du séquestré. Celui-ci lui a aussi raconté qu’ils ont capturé un industriel basque, dans une action qui aurait été imputée à l’ETA. Calore a confirmé pour sa part l’existence de ‘l’usine’ et il a dit au juge Andreu que lui même avait visité la maison. Il a raconté qu »elle était pleine des photographies des membres de l’ETA’ et qu’elle était destinée à réaliser des actions, de manière à ce que les victimes fussent enterrées dans un bois proche de la maison.

Angelo Izzo a apporté aux juges des données exhaustives sur le fonctionnement des groupes anti-ETA composés par des néofascistes italiens. Il a donné des détails sur le groupe de Madrid (et nommé ses complices: Mario Calzona, Augusto Canchi, Mario Pelegrini). Un deuxième groupe comprenait aussi des fascistes français et portugais, c’est celui-ci qui disposait de ‘l’usine’ et d’un appartement à Barcelone. Angelo Izzo a même raconté au juge Andreu la remise, à cette époque, d’une cargaison d’armes et d’explosifs par les services secrets espagnols aux néofascistes italiens, dont une mitraillette de marque Ingram qui aurait servi à Concutelli pour un attentat contre un juge italien.

Plus de 10.000 personnes selon les organisateurs ont défilé dans le calme samedi à Ajaccio, à l’appel du comité de soutien pour Yvan Colonna, condamné vendredi à perpétuité avec 22 ans de sûreté. Derrière une banderole proclamant en corse ‘Justice pour Yvan’, la mobilisation a été un succès, malgré la pluie. ‘On déborde de la famille nationaliste, se réjouissait Jean-Christophe Angelini (autonomiste). C’est qu’il y a deux débats avec cette affaire. L’un, sur la culpabilité ou l’innocence, sur lequel chacun a son idée. Un deuxième, sur la conduite du procès. Là, tout le monde a les idées claires: ce qui s’est passé est intolérable. La justice anti-terroriste a un fonctionnement anachronique. Elle est dangereuse pour la démocratie. Cette affaire n’est pas une question corse.‘ Dans le cortège, Jean-Claude Guazelli, élu territorial issu de la droite expliquait: ‘Je regarde, je ne vois pas beaucoup d’hommes politiques de droite ou de gauche. Ils n’ont, comme d’habitude, pas le courage d’assumer leurs opinions. Ce sont des gens frileux. Pourtant, ce qui s’est passé au procès est scandaleux. On a atteint le sommet de l’absurde. Les juges étaient en service commandé et ils n’avaient pas peur de le montrer.‘ La manif s’est achevée par une déclaration d’Edmond Simeoni (autonomiste), affirmant: ‘Ce n’est pas une affaire entre les corses et l’Etat, ou les corses contre l’Etat. C’est une affaire de justice: il faut rayer ces institutions anti-terroristes du paysage.

Des incidents ont éclaté après la dislocation du cortège. Il y a d’abord eu quelques escarmouches devant la préfecture: des jets de bouteilles et de projectiles enflammés par des jeunes. Les CRS et gendarmes mobiles ont répondu par des gaz lacrymogènes. Ils ont fini par charger, matraquant au passage des personnes se trouvant sur la terrasse du café Napoléon. Poubelles brûlées, vitrines de la Banque Populaire brisées, jets de pierres, de pétards et de cocktails Molotovs: la bataille de rue a opposé quelques dizaines de jeunes très mobiles aux forces de l’ordre pendant plus de 1h30. Vers 19h, le calme est revenu.

Voir le dossier sur le procès Colonna dans Rue89

La famille du citoyen libanais George Ibrahim Abdallah incarcéré en France depuis 25 ans, demande sa libération. Joseph, le frère de George affirme: ‘Le refus de la libération de George est une expression de la partialité des autorités françaises et sa soumission aux dictats americano-sioniste, et puis il y a aussi le désintéressement total des autorités libanaises face à cet affaire depuis des décennies. Ce qui confirme cela, c’est la décision judiciaire de la non relaxation de George qui s’appuie sur des arguments non fondés et non légaux (ou judiciaires), et ceci à la veille de la visite du président libanais en France. (…) La famille de George est fière de ce qu’il a fait depuis le jour où il a refusé de se mêler à l’engrenage de la guerre civile libanaise. Il considérait le sionisme, soutenu par les états européens, les USA en tête, comme étant le principal responsable des grands malheurs du peuple libanais‘. Joseph Abdallah a signalé la grande inquiétude de toute la famille et des proches de George qui est en prison depuis 25 ans, il a ajouté que son incarcération devait prendre fin en 1999, date de son dernier jugement où il avait était convenu d’une relaxation. La famille de George lance un appel aux autorités libanaises, qui doivent prendre leurs responsabilités pour protéger leur ressortissant, incarcéré et jugé avec partialité en France. Elle condamne aussi la légèreté avec laquelle cette affaire a été traitée, elle est indignée par la lenteur d’action de la plupart des forces de résistance. Elle lance un appel solennel à toutes les forces militantes et intègres, pour un mouvement de solidarité avec George afin d’aider à sa libération.

George est soutenu au Liban depuis 2006 par le Le Comité des camarades de George Abdallah, qui est constitué de jeunes militants de l’Union des Jeunes Démocrates Libanais, qui s’est élargi pour accueillir de plus en plus des militants de différents mouvements de gauche libanais ou palestiniens. Le comité a réalisé plusieurs actions de solidarité lors de visites officielles de personnalités politiques au Liban, dont celle de Nicolas Sarkozy. La porte parole du comité Hassan Sabra a déclaré: ‘Le but de la fondation de ce comité est de faire connaître l’affaire de George Abdallah à beaucoup de libanais et d’arabes et à tous ceux qui l’ignorent. Nous agissons en faisant des conférences de presse ou en remuant les masses media, afin d’élargir l’élan de solidarité, pour multiplier les actions de soutien pour sa libération. Ca suffit, les autorités françaises l’ont incarcéré pendant un quart de siècle. On le soutien parce qu’il a fait plusieurs tentatives pour faire connaître les causes palestinienne et libanaise pour affronter l’ennemi commun Israël, il a essayé aussi d’agir aussi à l’étranger. Je tiens à signaler que les autorités française veulent passer sous silence sa condamnation, afin d’éviter tout mouvement solidarité à travers le monde.

Tous à Méricourt (Pas-de-Calais) le 10 avril au meeting de soutien à G. I. Abdallah!

On recherche d’urgence des médecins/infirmières ou autres pour visiter les grévistes sans-papiers (26ème jour de grève de la faim, ce jeudi 26 mars) et les enfants qui occupent l’ULB. Si vous voulez apporter votre soutien:

-Contact médecin : Maximilien mkutnowski@gmail.com
-Coordinateur des sans-papiers sur place à l’ULB : Abdel 0484/784213

Transmettez ce message à vos contacts.

Les barrières nadar ont disparu de Paris, et pris le chemin de Strasbourg. Cinq mille barrières métalliques, soit 50% du stock, ont été prêtées par la préfecture de police pour la protection du Sommet de l’OTAN prévu les 3 et 4 avril prochains. Vingt-huit chefs d’Etat y sont attendus, dont le président des Etats-Unis. Mais aussi 40.000 à 60.000 manifestants associatifs, politiques et radicaux.

Jamais, pour l’organisation d’un grand événement, le dispositif de sécurité n’avait atteint ces proportions. Depuis le 20 mars, et jusqu’au 5 avril, la France, pour ce 60ème anniversaire de l’Alliance atlantique, est sortie de l’espace Schengen et le contrôle aux frontières a été réintroduit. Au total, 11.000 policiers et gendarmes vont être déployés à Strasbourg, dont 85 unités mobiles de maintien de l’ordre – 45 compagnies de CRS sur la soixantaine que compte la métropole et 40 unités de gendarmes, dont certaines rappelées de Guadeloupe -, des effectifs du renseignement, de la police judiciaire, des brigades fluviales, des laboratoires de police scientifique ambulants. Batteries anti-aériennes, murs anti-émeutes, blindés sont prévus. Il y aura même la Garde républicaine avec 75 chevaux! Trois PC de sécurité seront mis en place. Les allemands, co-organisateurs du sommet à Kehl et Baden-Baden, ne sont pas en reste: ils ont annoncé une mobilisation de 14.000 policiers. Certains, d’ailleurs, travailleront sur le territoire français dans le cadre des accords de coopération.

Strasbourg est déjà sur le pied de guerre. Aucun accord n’a encore été trouvé pour le trajet de la manifestation des anti-OTAN. Le village, lieu de rendez-vous traditionnel des altermondialistes où sont attendues 6.000 personnes, a eu toutes les peines à trouver sa place, au sud de la ville. La préfecture avait demandé 20.000 euros de caution aux organisateurs… Deux zones, rouge et orange, ont été délimitées dans le centre-ville où la circulation sera très réduite. Chaque résident, ou commerçant, devra se munir d’un badge. Les autoroutes A350 et A35 seront bloquées. Treize établissements scolaires vont être fermés, ainsi que 25 terrains sportifs. La collecte des déchets sera modifiée, les marchés annulés, les plaques d’égout scellées! Les policiers ont fait enlever des balcons les drapeaux arc-en-ciel pacifistes.

La Cour Suprême de Pennsylvanie a blanchi des centaines de jeunes qui avaient été incarcérés entre 2003 et 2008 par deux juges corrompus ayant touché des pots-de-vin pour remplir des prisons privées. Les juges Mark Ciavarella et Michael Conahan du comté de Luzerne (Pennsylvanie) ont admis en février dernier avoir encaissé plus de 2,6 millions de dollars de la part de prisons privées en envoyant pendant des années de jeunes mineurs en détention ou en camps disciplinaires pour des délits sans rapport avec leur peine. Au total, plus de 5.000 adolescents ont été jugés coupables au cours de cette période par les deux juges qui opéraient dans une ancienne région minière pauvre à majorité blanche. Et plus de 2.000 ont été envoyés en détention. La décision de la Cour Suprême ordonne d’effacer les casiers judiciaires d’un ‘nombre substantiel’ de dossiers.

La chambre de l’application des peines de la cour d’appel de Paris a examiné hier jeudi 26 mars la demande de libération conditionnelle du communiste arabe Georges Ibrahim Abdallah. Elle a mis en délibéré au 5 mai 2009 sa décision. Ce délai de deux ans et trois mois entre le dépôt d’une demande de libération, le 6 février 2007, et la décision de justice en appel illustre parfaitement le traitement judiciaire spécifique que subit Georges Abdallah.

Georges Ibrahim Abdallah est détenu depuis bientôt 25 ans. Et au fil des ans, les lois se durcissent. Depuis la loi sur la rétention de sûreté, les prisonniers condamnés à perpétuité doivent être examinés par une commission pluridisciplinaire chargée de se prononcer sur leur ‘dangerosité’. Elle donne son avis aux juges qui peuvent ne pas en tenir compte. La commission a délibéré le 22 janvier et émis un avis défavorable à sa libération. Selon elle, la dangerosité de Georges Abdallah est démontrée ‘par la force intacte de ses convictions qui peuvent à nouveau, si le contexte politique s’y prêtait, le pousser à se comporter en activiste résolu et implacable.

Le jeudi 12 mars, une occupation pacifique (assemblée générale et conférence de presse) du hall de l’ESC était prévu. Cette action avait pour but de dénoncer la sélection sociale matérialisée par les droits d’entrée exorbitant de cette école (7000€ en licence et 12000€ en master) et la différence flagrante de moyens entre les grandes écoles et l’université. Environ 300 personnes y ont participé et se sont installées dans le hall d’entrée. Après quelques minutes d’occupation, les forces de l’ordre sont arrivées (plus précisément la Brigade Anti-Criminalité) et ont chargé les manifestants sans sommation. Les forces de l’ordre de la B.A.C ont utilisé abusivement des grenades lacrymogènes alors que ils étaient dans un lieu clos, qu’ils ne portaient pas de brassards et que des étudiants de l’ESC (non-manifestants) étaient présents.

Le jeudi 19 mars, journée de mobilisation interprofessionnelle sur toute la France rassemblant 3 millions de personnes dans les rues, a donné lieu à une action de blocage économique et d’auto-réduction organisée par l’université du Mirail. Cette action s’est très bien déroulée jusqu’à l’intervention de la B.A.C et des CRS qui ont chargé à plusieurs reprises sur les manifestants sans sommation avec l’utilisation immédiate de matraques, de grenades assourdissantes et de ‘flash-balls’. Des passants, pris à parti, ont soutenus les manifestants (créations de chaînes de salariés entre les étudiants et la police, prise en charge des blessés dans des commerces environnant,…). C’est à cette occasion qu’un étudiant a été blessé d’un tir à courte portée de ‘flash-ball’ au visage. Son oeil droit a définitivement perdu la vue.