Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Florian L., avait été condamné en première instance à 6 mois d’emprisonnement avec sursis pour des violences, outrage et rébellion à l’encontre de policiers, au cours d’une manifestation contre la loi travail organisée le 15 septembre 2016, à Nancy. En garde à vue, il avait refusé de se soumettre à un prélèvement salivaire destiné à le faire inscrire au Fichier national automatisé des empreintes génétiques. De même, il s’était opposé à la prise de ses empreintes digitales en vue d’une inscription au Fichier national automatisé des empreintes digitales. Pour ces deux infractions, Florian L. avait écopé de deux mois supplémentaires, également assortis du sursis.

Un arrêt récent de la cour d’appel de Nancy confirme sa condamnation pour son comportement violent envers les forces de l’ordre, mais le relaxe pour les deux délits de refus de se soumettre aux relevés d’empreintes. La cour reconnaît que les délits de violences, d’outrage et de rébellion entrent bien dans le champ d’application de l’article du Code de procédure pénale autorisant les relevés pour une inscription au Fnaeg. Mais la cour estime que ces mesures ne respectent pas, en l’espèce, le principe de proportionnalité qui doit prévaloir entre l’atteinte au respect de la vie privée, et le but poursuivi (la sûreté et l’ordre public).

« Le prévenu n’a jamais été condamné, il a été arrêté dans le cadre d’une manifestation contre une loi sociale et son identité a pu être vérifiée. […] En l’absence de durée maximale de conservation des données au sein du fichier Fnaeg, et en l’absence de procédure d’effacement […], les poursuites engagées constituent une atteinte disproportionnée à son droit au respect de la vie privée », soutient l’arrêt. S’agissant des empreintes digitales, les magistrats lorrains considèrent que leur relevé était inutile, n’étant pas nécessaire à l’enquête ; ils rappellent à cet égard que l’article préliminaire du Code de procédure pénale dispose que les mesures de contrainte doivent être strictement limitées aux nécessités de la procédure et proportionnées à la gravité de l’infraction reprochée. Relaxé partiellement, le prévenu a vu, au final, sa peine ramenée à deux mois avec sursis. L’arrêt de la cour de Nancy reprend presque mot pour mot les termes d’un arrêt contre France, rendu en 2017 par la Cour européenne des droits de l’homme et condamnant le pays pour atteinte disproportionnée à la vie privée.

Le palais de justice de Nancy

Le palais de justice de Nancy

Arrêté en 2017 pour avoir critiqué les autorités palestiniennes sur Facebook, Issa Amro a été maintenu en détention pendant sept jours, dont cinq jours à l’isolement pendant lesquels il a été frappé et menacé de mort par ses interrogateurs du Comité conjoint de sécurité (un organe appartenant à différentes forces de sécurité). Il a ensuite été libéré en échange d’une caution d’un montant de 1 400 dollars. Le mois dernier, un tribunal palestinien d’Hébron a rouvert ce dossier, manifestement dans le but de l’intimider et de l’amener à abandonner ses activités consistant à attirer l’attention sur les violations commises par les autorités israéliennes ET palestiniennes.

Il a été accusé de « troubles à l’ordre public » au titre de la draconienne loi palestinienne relative aux infractions électroniques, et aussi d’« incitation à un conflit » et d’« insulte visant une haute autorité » au titre du Code pénal jordanien de 1960 qui est toujours en vigueur en Cisjordanie. S’il est déclaré coupable, il risque jusqu’à deux ans d’emprisonnement assortis d’une amende. Issa Amro a reçu des menaces de mort sur les réseaux sociaux et au téléphone de la part de sympathisants du Fatah, le parti politique palestinien au pouvoir en Cisjordanie. Les autorités palestiniennes en Cisjordanie utilisent la Loi relative aux infractions électroniques, très répressive, pour persécuter ceux qui les critiquent.

Issa Amro

Issa Amro

Récemment, de nombreux articles et vidéos ont été publiés sur un certain « Ravachol », un Français qui avait rejoint les YPG kurdes en Syrie mais qui est rentré en France depuis. Des Français qui l’ont connu en Syrie dénoncent l’imposture et demandent de mettre les choses au clair.

Abdourahmane Ravachol, alias Abdourahmane Kurdî, alias Pîling a passé 5 mois en 2017, en partie sur le front de Deir-Ezzor, est revenu au Rojava une seconde fois en 2018, pour quelques mois de nouveau, avant d’être finalement invité à quitter le Kurdistan suite aux différents problèmes qu’il posait. Pîling a notamment pour habitude d’inventer de toute pièce des récits de batailles épiques et de les raconter aux journalistes et de prendre des selfies en uniforme. C’est un indicateur de la DGSI à qui il fournissait notamment diverses informations sur les internationalistes, notamment des détails sur la formation, les organisations, et les identités des internationalistes leur ont valu des ennuis judiciaires à leur retour (c’est au moins le cas pour les volontaires français). Pîling continue ses opérations de nuisance en contactant des camarades pour les « recruter » pour les YPG prétendument, et faciliter leur fichage par la DGSI !

L’article et le témoignage complet ici

Abdourahmane Ravachol

Abdourahmane Ravachol

La plate-forme de soutien aux grévistes de la faim organise un rassemblement ce jeudi 4 avril à 14 h place du Luxembourg. Le 7 novembre, Leyla Güven, députée HDP, entamait, en prison, une grève de la faim illimitée avec comme demande principale la fin de l’isolation d’Abdullah Öcalan. Depuis, plus de 7 000 prisonnier.ère.s ont suivit dont plus de 300 en grève de la faim illimitées mais également une quinzaine de militant.e.s et représentant.e.s politique kurdes en Europe.

Rendez-vous, le jeudi 4 avril à 14 h, Place du Luxembourg (1050 Bruxelles)

Campagne de soutien à Leyla Güven et aux grévistes de la faim

La semaine dernière, les autorités néerlandaises ont arrêté un volontaire néerlandais, connu sous le nom de guerre Andok, qui s’était battu avec les YPG contre l’État Islamique à Raqqa. Il aurait été identifié en septembre 2017 dans l’émission de télévision néerlandaise « EenVandaag ». Bien que n’ayant ni montré son visage ni révélé son nom durant l’interview pour se protéger de l’État islamique, il s’est retrouvé sur une liste de surveillance. Andok a été arrêté à son arrivée à l’aéroport de Schiphol après vérification de son identité. Il était cependant rentré aux Pays-Bas un mois auparavant (le voyage ayant mené à son arrestation n’étant donc semble-t-il pas son voyage de retour du Rojava). Mardi, il a été traduit devant le juge d’instruction de Rotterdam, qui l’a placé en garde à vue pour deux semaines.

Andok est le quatrième citoyen néerlandais poursuivi pour avoir pris part à la lutte des YPG contre l’État islamique. En 2016, la justice néerlandaise avait abandonné, faute de preuves, les poursuites contre Jitse Akse, un volontaire néerlandais des YPG (voir notre article). En 2018, Devin, un kurde néerlandais de 28 ans, faisait lui aussi l’objet d’un procès pour avoir combattu avec les YPG lors de la bataille de Tabqa en 2016.

Andok

Andok

Aujourd’hui c’est le 68ème anniversaire de Georges Abdallah qui a déjà passé 34 ans enfermésen France, ce qui fait de lui le plus vieux prisonnier politique d’Europe. Plusieurs initiatives étaient organisées dans le cadre de la campagne de soutien pour sa libération.

A Marseille et sa région, des militant·e·s solidaires ont organisé une vaste campagne pour un « tsunami de carte de vœux en ce jour d’anniversaire pour le chibani révolutionnaire ». A Toulouse, le collectif Palestine Vaincra a organisé la veille un feu d’artifice surprise. A Lannemezan, une cinquantaine de personnes se sont réunies à l’appel du Collectif 65 pour la libération de Georges Abdallah devant la prison. Une délégation du Collectif Palestine Vaincra, membre du réseau Samidoun, ainsi que le Comité tunisien pour la libération de Georges Abdallah étaient présents. A Beyrouth, un comité de soutien a distribué des tracts devant le ministère des affaires étrangères et l’ambassade de France.

Plus d’infos ici

Rassemblement devant la prison de Lannemezan du 02 avril 2019 pour la libération de Georges Abdallah

Rassemblement devant la prison de Lannemezan du 02 avril 2019 pour la libération de Georges Abdallah

Jeudi 28 mars, six jeunes madrilènes commençaient leur procès pour participation à un rassemblement en solidarité avec le peuple catalan le 1er octobre 2017. Le groupe a participé au rassemblement et s’est fait contrôler semble t-il au hasard par la police. Le 2 novembre la police est venu les arrêter à leur domicile en les accusant d’avoir commis des violences contre deux militants d’extrême droite participant à un contre-rassemblement. Le tribunal a exigé une caution de 17000 euros pour les accusés et un événement de soutien a eu lieu samedi 30 mars pour les aider à payer cette somme.

Le rassemblement de soutien au peuple catalan

Le rassemblement de soutien au peuple catalan

Les autorités du Telengana ont annoncé avoir interpellé Savalam Soma, alias Chotu (22 ans), recherché dans le cadre de plusieurs attaques attribuées à la guérilla maoïste contre des hommes de la CRPF dans le Chhattisgarh. Deux hommes, qui seraient ses complices, ont également été interpellés. Du matériel explosif ainsi que des lances grenades ont été saisis. Selon le commissaire local de Laxminagaram, où les trois hommes étaient arrivés dimanche soir, les guérilleros étaient en mission pour récupérer des explosifs destinés à un bataillon maoïste basé dans le Chhattisgarh. Il a ajouté que Chotu, commandant adjoint d’un peloton dirigé par un cadre du nom de Hidma, serait impliqué dans cinq attaques importantes contre les forces de sécurité dans le Chhattisgarh, dont une embuscade ayant fait 24 morts dans les rangs de la CRPF. Ces deux dernières années, il aurait servi de courrier, fournissant des explosifs à Hidma.

Etat du Telengana

Etat du Telengana

Le 25 mars, le siège de la société d’armement Brügger & Thomet [B & T​] à Thoune (Suisse) a été attaquée aux feux d’artifice. B+T est un fabricant d’armes qui exporte, entre autres, le LBD 40 utilisé par les forces de l’ordre en France contre les Gilets Jaunes. L’action s’est fait en solidarité avec les Gilets Jaunes et pour dénoncer les exportations d’arme de B+T. Le texte de revendication mentionne que cette attaque s’inscrit dans le cadre de l’appel à faire de la violence policière le thème central des manifestations.

Texte en français

Attaque contre la société d’armement B+T à Thoune

Attaque contre la société d’armement B+T à Thoune

La 3e grande manifestation dominicale pour le climat s’est élancée peu après 14h de la gare du Nord à Bruxelles pour rejoindre le parc du Cinquantenaire. Quelque 8.000 personnes ont manifesté ce dimanche dans les rues de la capitale, après le refus du Parlement, jeudi, de réviser l’article 7bis de la Constitution. Parmi les manifestants, une délégation de « gilets jaunes ». Un bâtiment de la Commission Européenne a été attaqué par à coup de pierres et de marteau et un policier a été rossé. Il y a eu 70 arrestations, surtout parmi les gilets jaunes.

Rue de la loi, aujourd’hui dimanche

Rue de la loi, aujourd'hui dimanche