Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Lundi 25 mars, un militant du collectif « Désarmons-les » a été arrêté à sa décente du train à Paris alors qu’il revenait d’une conférence qu’il dispensait sur le maintien de l’ordre. Il transportait, dans le cadre de ses conférences, d’un échantillon de chaque munition utilisée par les forces de l’ordre pour réprimer les foules, ce qui lui a valu d’être arrêté et mis en garde à vue pour « port d’arme prohibée de catégorie A » et « non-respect d’un contrôle judiciaire ». Ce contrôle judiciaire datait d’il y a trois ans dans le cadre d’une arrestation subie lors du mouvement contre la « Loi Travail ». Notons également que le militant était fiché S.

Durant la garde à vue la police a fouillé dans le téléphone et dans une clef USB du militant, mais n’a pas réussi à accéder à son ordinateur portable. Elle a également mené une perquisition sans témoins, en faisant notamment usage d’un chien renifleur, chargé de trouver des explosifs cachés. Enfin une taupe de la police a violé le secret de l’enquête en transmettant au journal Le Point le contenu des fichiers de renseignement du militant, ses déclarations en audition et le contenu exact de sa valise. Un rassemblement de soutien s’est tenu le mardi 26 mars à 18h devant le commissariat. Finalement, le militant a été libéré hier soir après un rappel à loi.

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Photo extraite d’une conférence de Désarmons-les !

Photo extraite d’une conférence de Désarmons-les !

Extradé mi-janvier vers l’Italie, depuis la Bolivie où il avait tenté une nouvelle fois de fuir après l’élection de Bolsonaro. Cesare Battisti est, détenu la prison de haute sécurité d’Oristano, en Sardaigne, où il est incarcéré sur la base de sa condamnation par contumace dans les années 80 à la réclusion à perpétuité, Battisti est passé aux aveux. Il reconnait avoir abattu un gardien de prison et un policier en 1979.

Battisti avait été appréhendé dans un appartement milanais et condamné en 1981 à près de treize ans de prison pour «participation à une bande armée». En octobre de la même année, il s’évade et fuit au Mexique, puis en France, en 1990, où il obtient un titre de séjour régulier. En 1993, il est définitivement condamné à la réclusion à perpétuité pour quatre «homicides aggravés» sur la base de divers témoignages et surtout des déclarations d’un repenti du groupe. Battisti alors niait les faits. En reconnaissant sa culpabilité, Battisti ne pourra pas échapper à la réclusion mais, repentir aidant, d’ici quelques années, il pourrait obtenir des aménagements de peine.

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

Le prisonnier politique sahraoui (du groupe Gdeim Izik) , Mohamed Bourial a entamé une grève de la faim à la prison de Tiflet 2, à partir de mercredi passé pour protester contre les mauvais traitements infligés par l’administration de la prison marocaine. Il avait initié plusieurs grèves de la faim illimitées, notamment à la prison de Tiflet 2 entre octobre et novembre et à Quneitra entre mars et avril l’année dernière. Ses demandes ne rencontrèrent aucune réponse de la part de l’Administration générale des prisons, notamment celles concernant le droit de transfèrement et de traitement.

Mohamed Bourial

Mohamed Bourial

Le mercredi 14 novembre, deux attaques à la bombe ont eu lieu à Buenos Aires. Au cimetière de la Recoleta, la bombe a explosé dans les mains d’une des deux personnes qui la portait. L’action visait la tombe de Ramón Falcón, chef de police qui fut responsable de la mort de 11 manifestants le 1er mai 1909 (voir notre article).

La blessée, Anahi Salcedo, a été transférée à l’hôpital Fernández où elle a subi plusieurs interventions chirurgicales, dont l’amputation de trois doigts. Elle souffre de graves blessures aux membres et au visage et pourtant, elle a été mise en détention à la prison d’Ezeiza depuis le 10 janvier. Depuis ce transfert de l’hôpital, ses conditions de détention sont extrêmement pénibles et douloureuses. En raison de ses blessures, Anahi est invalide, par exemple incapable de se laver. On lui refuse des soins médicaux et des analgésiques.

Anahi Salcedo

Anahi Salcedo

Samedi 23 mars, une manifestation antifasciste d’environ 500 personnes avait lieu à Marseille contre l’organisation d’extrême droite Bastion Social. Les manifestants ont été chargés par des policiers de la BAC (Brigade anti-criminalité). Trois membres de la CGT ont été gazés puis frappés et l’un d’entre eux a été arrêté. Une manifestation regroupant une centaine de personne a eu lieu pour réclamer sa libération ce qui a été obtenu. Le militant reste cependant inculpé et sous contrôle judiciaire jusqu’à son jugement le 17 septembre. De plus, il est interdit de territoire sur Marseille avec obligation de trouver un emploi avant le jugement.

Rassemblement devant le commissariat de Noailles

Rassemblement devant le commissariat de Noailles

Mardi 19 mars, le journal en ligne militant LundiMatin recevait une une réquisition judiciaire, adressée par mail pour « provocation à commettre des atteintes volontaires à la vie ». Cette procédure est liée à la publication, sur le site internet du journal, du compte rendu du procès de Nick Conrad, un rappeur ayant écrit une chanson volontairement provocatrice « pendez les blancs ». Dans l’article, publié le 22 janvier, on pouvait lire la mention « Pendez l’AGRIF », en référence à un lobby d’extrême-droite qui est partie civile dans le procès de Nick Conrad. Ce lobby avait quelques jours plus tard porté plainte contre LundiMatin.
Les membres du groupe ont déjà annoncé qu’ils feraient face collectivement aux accusations et qu’ils ne donneraient pas accès à leurs informations qui sont cryptées.

Plus d’infos sur LundiMatin

Des numéros de LundiMatin (source : LundiMatin)

Des numéros de LundiMatin (source : LundiMatin)

En deux jours, deux prisonnières politiques kurdes ont mis fin à leur jours pour protester contre les conditions de détention d’Abdullah Öcalan. Avec Zehra Sağlam, morte le 24 mars. Medya Çinar, morte le 25 mars), le nombre monte à cinq morts en une semaine (voir notre article).

Suite à ces actions, Leyla Güven et le PAJK (Parti des femmes libres du Kurdistan) appelle les prisonnier.ère.s à mettre fin à ces actions de sacrifices en prison.

Zülküf Gezen, Ayten Beçet, Zehra Saglam et Medya Cinar

Zülküf Gezen, Ayten Beçet, Zehra Saglam et Medya Cinar

Ce lundi 25 mars se tenait l’audience contre les cinq internationalistes de Turin: Paolo Andolina, Jacopo Bindi, Davide Grasso, Fabrizio Maniero et Maria Edgarda Marcucci (voir notre article). Le procureur de Turin a exigé une « surveillance spéciale » (présentation régulière, interdiction de se rendre dans certains lieux ainsi que la confiscation des passeports et permis de conduire).

Avant l’audience, 340 personnes (académiciens, artistes et hommes politiques) avaient lancé une pétition contre l’enquête et la possible « surveillance spécial » de l’accusation.

Rassemblement solidaire devant le palais de justice à Turin (Archive)

Rassemblement solidaire devant le palais de justice à Turin (Archive)

De nombreux hommages ont été ou sont organisés en mémoire de l’anarchiste italien Lorenzo ‘Tekoşer’ Orsetti (voir notre article) : Londres, Toulouse, Francfort, Mannheim, Zürich, Bâle, Rome, Florence, Turin, Parme, Pise, Amsterdam, La Haye, Athènes, Izmir, New-York City etc.
Une manifestation nationale à Florence, sa ville natale, est prévue dimanche 31 mars dès 15H (voir ici). La commémoration au Rojava est également en cours de préparation.

Affiche pour l’hommage organisé à Zürich (Suisse).

Affiche pour l'hommage organisé à Zürich (Suisse).

60.000 personnes ont manifesté ce dimanche à Altsasu pour exiger la remise en liberté des 8 jeunes basques incarcérés suite à une bagarre avec des Gardes Civils espagnols. L’affluence était telle que la ville était encombrée et que la marche a commencé avec retard. La marche s’ouvrait par les parents des jeunes portant une banderole dénonçant l’injustice. De nombreux Catalans avaient aussi fait le déplacement. Ce n’est pas la première fois que des dizaines de milliers de manifestant réclament ces libérations (voir notre article).

Accusés de « terrorisme » pour s’être défendus des provocations et des coups portés par deux agents en civil dans un bar de la localité, ils sont détenus depuis deux ans et demi. L’Audiencia Nacional (tribunal spécial de Madrid) les a acquittés de l’accusation de « terrorisme » mais avait décidé de les maintenir en prison en les condamnant à 13 ans d’enfermement (voir notre article).

La manifestation de ce dimanche

La manifestation de ce dimanche