L’impasse des négociations annuelles obligatoires 2018 chez SNF, le fabricant de floculants à Andrézieux-Bouthéon, a conduit la CGT et la CFDT à appeler à un débrayage à partir de lundi matin, massivement suivi. Un piquet de grève installé à l’entrée du site procède à un barrage filtrant des véhicules qui entrent et qui sortent dans le cadre de ce premier conflit social majeur dans ce groupe chimique. La direction a assigné deux délégués CGT et deux délégués CFDT en référé devant le TGI de Saint-Etienne ce jeudi pour y répondre de blocage des entrées et sorties de marchandises par un piquet de grève et d’entrave aux dispositifs de sécurité (l’installation est classée Seveso).

Le site d’Andrézieux-Bouthéon

Le site d'Andrézieux-Bouthéon

Il y trois ans, la Région bruxelloise a pris l’initiative de créer une plateforme d’échange permanent des images récoltées par les caméras de surveillance, quelle que soit leur provenance (voir notre article). L’idée était de permettre aux zones de police, aux pompiers, à la STIB, aux services de surveillance régionaux et communaux d’échanger leurs images de vidéo protection, avec une plateforme créée en 2015 et qui théoriquement devrait pleinement fonctionner cette année.

Aujourd’hui il faut passer par le parquet pour obtenir des image, dans un futur proche ce ne sera plus nécessaire et on pourra échanger ces images sur une même plateforme centralisée. Mais cela pris du retard, d’une part parce que trois zones de police sur six n’ont pas encore adhéré à la plateforme, pour des raisons techniques ou encore parce que le cadre légal n’est pas entièrement défini. L’avis de la commission de la vie privée, qui doit donner le feu vert, n’a pas encore été rendu. Après quoi, on pourra présenter cette ordonnance au parlement. Du côté du Fédéral, il y a un retard à élaborer les arrêtés royaux d’application de certains aspects de la loi « Caméra » (voir notre article).

Le nouveau système de vidéosurveilance

Le nouveau système de vidéosurveilance

Les Genevois Théo et Bastien ainsi que l’Italienne Éléonora pourront rentrer chez eux. Le contrôle judiciaire qui les contraignaient à rester en France a été levé, a-t-on appris lors de l’ouverture de leur procès, ce jeudi matin, à Gap. C’est le soulagement pour les familles et leur comité de soutien. Le procès est renvoyé au 8 novembre 2018.

Le 22 avril dernier, plus d’une centaine de personnes dont les trois de Briançon avaient franchi la frontière italo-française avec des migrants au col de Montgenèvre. Le trio est accusé «d’aide à l’entrée irrégulière» d’étrangers, avec comme circonstance aggravante selon le parquet d’avoir commis ces faits «en bande organisée». Le Conseil constitutionnel devra examiner, probablement d’ici fin août, si le délit d’aide à l’entrée sur le territoire français est compatible avec le principe de fraternité garanti par la Constitution française. La défense comme le procureur ont plaidé pour le renvoi, dans l’attente de la réponse du conseil constitutionnel à cette question.

Bastien et Théo à la sortie du tribunal

Bastien et Théo à la sortie du tribunal

Théo et Bastien les deux militants suisses ont tenu une conférence de presse la semaine dernière malgré leur interdiction de s’exprimer publiquement. Dans leurs déclarations ils ont dénoncé la répression d’Etat contre les militant.es solidaires avec les migrant.es ainsi que les conditions de survie que rencontrent les personnes en exil en Europe. « Malgré la répression, nous ne baissons pas la tête. Celle-ci met en suspens nos vies mais impacte d’autant plus les personnes en exil. Le message transmis par les médias cherche à faire peur aux personnes solidaires. Nous répondons que nous n’avons pas peur. Nous savons notre position juste et fondée, celle d’être solidaire ! Nous sommes poursuivis pour cette solidarité ! Notre solidarité doit être plus forte que leur répression ! » Le procès des trois inculpé.es aura lieu ce jeudi 31 mai au tribunal de Gap. Un rassemblement de soutien y sera organisé, plus d’information sur la page Facebook.

Pour rappel les trois militant.es, deux Suisses et une Italienne ont été incarcéré.es, puis remis en liberté conditionnelle après avoir participé à une marche solidaire à la frontière franco-italienne. La marche avait été organisée en réponse aux actions d’un groupe identitaire qui affirmait y avoir fermé la frontière pour empêcher les mirgant.es d’entrer en France.

Solidarité avec les trois de Briançon

Solidarité avec les trois de Briançon

Un rassemblement aura lieu ce soir à 18h devant l’Office des Étrangers à Bruxelles (Chaussée d’Anvers, 59 B, 1000 Bruxelles) pour exiger la démission de Jan Jambon (vice-premier et ministre de la sécurité et de l’intérieur) et Théo Franken (secrétaire d’état à l’asile et aux migrations).

Ce jeudi 17 mai au matin, une quinzaine de patrouilleuses avec 30 policier à l’intérieur ont pris en chasse une camionnette avec une trentaine de migrants à l’intérieur. Lors de la course-poursuite sur l’autoroute E42, la police a plusieurs fois ouvert le feu sur le véhicule. Mawda, une jeune Kurde (de 2 ou 3 ans selon les sources) originaire de la région de Soulémaniyé, dans le Kurdistan irakien, a ainsi été tuée d’une balle dans la joue occasionnant un trauma crânien. La police et la justice ont publié plusieurs fois de façon contradictoire depuis hier matin, affirmant d’abord que ce n’était pas une balle qui avait tué Mawda, avant d’affirmer que les occupants du véhicule s’étaient servi de l’enfant pour casser la vitre arrière, avant de finalement reconnaître que c’était une « balle perdue » (qui visait pourtant le fourgon) qui avait causé la mort. La police accuse à présent les migrants d’avoir utilisé Mawda comme « bouclier humain ».

Une première enquête accuse directement les migrants « d’homicide volontaire », une enquête du Comité P (« police des polices ») doit également déterminer si la police a fait usage d’un usage disproportionné de la force.

Mawda

EDIT: Alors que les autorités multiplient les communications pour noyer le poisson et différer l’aveu de culpabilité des policiers, 350 manifestants se sont rassemblés devant l’Office des étrangers avant de partir dans une manifestation sauvage qui a pris fin près de la maison communale de Saint-Josse.

La manifestation de cette fin d’après-midi

Mawda
La manifestation de cette fin d'après-midi

Les forces de l’ordre sont intervenues hier soir, vers 21h45, pour évacuer les étudiants qui se trouvaient à l’intérieur de l’université de la Sorbonne à Paris. Deux cent étudiants réunis en assemblée générale avaient voté l’occupation du site, dans le cadre de l’opposition à la réforme de l’accès à l’université. Le recteur a requis l’intervention des forces de l’ordre qui a été rapide. Le président de l’université Panthéon-Sorbonne avait demandé mercredi une intervention des forces de l’ordre pour faire évacuer le site de Tolbiac, occupé depuis fin mars, mais la préfecture de police de Paris n’a pas donné suite à cette demande.

L’opération policière à la Sorbonne

L'opération policière à la Sorbonne

Notre camarade Georges Louis, délégué syndical à la CGT et militant du Secours Rouge Arabe a à nouveau été arrêté. A 4H30 du matin, dix policiers armés et cagoulés et quatre policiers en civils ont emmené notre camarade après avoir défoncé sa porte et dévasté son appartement. Georges est actuellement détenu et interrogé à Saint-Denis sans que nous sachions les motifs de cette arrestation. A deux reprises dans le cadre de l’état d’urgence, Georges avait été la cible d’interdictions de manifester : l’une le 23 février à l’occasion de la manifestation de lycéens pour Theo et l’autre le 7 mai pour le second tour de l’élection présidentielle. Georges avait ensuite été arrêté le 10 octobre dernier dans le cadre de la répression contre le mouvement d’opposition à la Loi Travail XXL. Il avait donc été poursuivi et condamné en novembre dernier à 5 mois de prison avec sursis pour “violence sur des personnes dépositaires de l’autorité publique” et pour “participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens”.

Dans sa déclaration au tribunal, Georges avait été extrêmement clair quand au sens de son engagement et à ses pratiques militantes. Si ses camarades de travail connaissent Georges comme un délégué syndical, dévoué et combattif, nous le connaissons comme un militant actif dans la solidarité internationale, toujours présent dans les mobilisations pour les prisonniers révolutionnaires, communistes, anarchistes, antifascistes et anti-impérialistes. A l’heure où notre camarade est une nouvelle fois confronté à la répression, alors que ses proches et ses amis sont dans l’ignorance des raisons de cette nouvelle arrestation, nous exprimons ici nos salutations les plus chaleureuses et notre pleine solidarité à Georges Louis.

Le Secours Rouge Arabe, Paris,
Le Secours Rouge International, Bruxelles-Zürich,
le 17 janvier 2018

La page Facebook de soutien à Georges

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Après la perquisition chez Georges Louis

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Après la perquisition chez Georges Louis

Demain mercredi 29 novembre, à 18H30, aura lieu un rassemblement à l’appel de la campagne « Stop répression » (voir ici l’appel). La campagne dénonce notamment l’utilisation des incidents des 11 et 16 novembre à Bruxelles au profit des discours racistes et pour la mise en place de nouveaux projets sécuritaires basés sur des préjugés. En effet, alors que Théo Francken réclame une « police des étrangers », un représentant syndical de la police déclare que « les jeunes doivent à nouveau avoir peur de la police » et Jambon réclame l’interdiction des rassemblements dans les quartiers où vivent un « certain type de jeunes ». Une campagne médiatiques initiées par des « sources dans les services de sécurité » a commencé contre cet appel. Une réunion entre Philippe Close et les services de sécurité est prévue ce mardi. Celle-ci pourrait aboutir à une interdiction pure et simple du rassemblement.

Mise à jour: le rassemblement est effectivement interdit.

Mise à jour 2 : le rassemblement est reporté au samedi 2 décembre, plus d’info dans un prochain article.

Jambon

L’année passée, Apple a décidé d’utiliser la protection des données de ses utilisateurs comme un arguments commercial. La firme continue dans cette voie à l’occasion de la sortie imminente de la mise à jour d’iOS, son système d’exploitations pour appareils mobiles (iphones et ipads). De nombreux appareils mobiles sont à présents équipés de lecteurs d’empreintes digitales, ce qui permet d’utiliser un mot de passe long et fort de façon non contraignante. Le désavantage, c’est qu’il suffit d’immobiliser quelqu’un et de le forcer à presser son doigt sur le lecteur pour déverrouiller l’appareil, ou encore de fabriquer une « fausse » empreinte digitale à partir d’un précédent scan ou vol. La mise à jour iOS 11 apporte une nouvelle fonctionnalité surprenante: il suffira de presser 5 fois le bouton « home » sur un appareil de la marque pour désactiver l’identification par empreinte digitale et forcer l’utilisation du mot de passe. A partir de ce moment, il sera impossible de déverrouiller l’appareil et de déchiffrer son contenu sans utiliser le mot de passe. Mieux encore, une fois ce mécanisme activé, l’appareil pourra envoyer un message d’alerte à un contact prédéfini avec d’éventuelles données de localisation. Il est d’ailleurs possible de n’activer que l’une de ces deux fonctions. Sur iOS ainsi que sur Android, les empreintes digitales sont théoriquement conservées localement sur l’appareil et jamais dans le cloud.

Touch ID sur un iphone

Touch ID sur un iphone

Le procédé mis au point par Hitachi Kokusai Electric serait capable, à partir d’une photo ou d’images prises par une caméra de vidéosurveillance, d’identifier en temps réel une personne parmi 36 millions ! Le constructeur n’a pas dévoilé ses secrets. Il a par contre confirmé que son système n’était pas encore optimisé. Pour obtenir une bonne détection il faut que les visages mesurent 40 x 40 pixels et qu’ils se présentent sous un angle maximal de 30° verticalement et horizontalement par rapport à la caméra (seules des images en 3D permettent de contourner cet obstacle). Sans parler bien sûr de l’exposition du visage à la luminosité. Selon son intensité, la détection est plus ou moins pertinente. Malgré tout, Hitachi Kokusai Electric annonce sa commercialisation d’ici un an.

Les systèmes efficaces en situation dite “coopérative”, c’est-à-dire lorsque la personne se prête volontairement à la captation de son visage (et suit les consignes qui lui sont données) ne le sont pas avec des captations effectuées de façon “non coopérative”. À ce jour, aucun traitement informatique n’a réussi à égaler le couple œil humain + mémoire. Les performances théoriques des systèmes (Eigenface, GaussianFace, …) butent sur plusieurs paramètres essentiels et en particulier la qualité de l’image. Le système de Hitachi serait le premier à franchir le cap.

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