Une gilet jaune originaire de Namur est détenue dans un centre de rétention administrative à Paris, après son interpellation lors de la manifestation de samedi dernier dans la capitale française. Un autre Belge, originaire de Bruxelles, avait été interpellé au même moment mais il a, depuis, été libéré. La police les accuse d’avoir voulu monter une barricade contre les CRS. Les avocats des deux Belges contestent et affirment qu’ils souhaitaient déplacer la barrière pour leur permettre de quitter les lieux. Dans un premier temps, le procureur a requis une peine de quatre mois de prison mais le juge a décidé de les relaxer. Un arrêt de reconduite à la frontière a ensuite été délivré et les deux Belges ont été chacun placés dans un centre de rétention. Le préfet de police de Paris a alors demandé au juge de prolonger la rétention en vue d’une expulsion, estimant qu’ils représentaient une « menace imminente pour l’ordre public ». Les deux avocats ont contesté cette décision auprès du juge. Dans le cas du Bruxellois, le juge a estimé que l’interpellation était injustifiée, la Namuroise, le juge a rendu un avis contraire. Une audience en appel de la décision est prévue demain matin à Paris.

Un an de gilets jaunes

 

Après des mois de procédure, la cour d’appel a finalement donné son verdict concernant l’extradition de Vincenzo Vecchi. Les juges ont annulé le mandat d’arrêt émis par les autorités italiennes et ordonné sa remise en liberté.  Devant le Parlement de Rennes, une centaine de membres de comités de soutiens s’étaient réunis, comme lors de chaque audience depuis l’arrestation survenue dans le Morbihan le 8 août. Vincenzo faisait l’objet de deux mandats d’arrêts européens émis par les autorités italiennes. En 2012, il avait été condamné à douze ans de prison pour des dégradations lors de manifestations anti-G8, à Gênes en 2001. Il avait aussi été condamné à quatre ans de prison pour sa participation à une manifestation antifasciste à Milan, en 2006.

Vincenzo à sa sortie de la prison de Rennes

Jeudi 7 novembre, Aidan James a été condamné à un an de prison pour être parti s’entraîner à combattre l’État islamique aux côtés des YPG. La cour criminelle de l’Old Bailey (à Londres) l’a condamné pour « formation au terrorisme ». Il était accusé d’avoir reçu en 2017 des entraînements au maniement d’armes en Syrie et en Irak donnés par le PKK qui figure sur la liste des organisations « terroristes » du Royaume-Uni. Il était revenu au Royaume-Uni en avion en février 2018 et avait immédiatement été placé en détention (voir notre article).

Aidan James

L’Allemagne est le pays d’Europe le plus empressé à endosser les procédures répressives venant de Turquie. C’est ainsi qu’en avril 2015, 10 membres de l’organisation ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe) avaient été arrêtés en Allemagne, France, Grèce et Suisse. Ceux qui n’avaient pas été arrêtés en Allemagne lui ont été livrés et y sont accusés d’appartenance au TKP-ML (Parti Communiste de Turquie – Marxiste-Léniniste). Le TKP-ML n’est pas une organisation illégale en Allemagne, mais bien en Turquie. Cependant, les lois 129a et 129b permettent à l’État allemand de poursuivre des personnes si elles sont membres d’une organisation considérée comme illégale dans un autre pays, ce qui est le cas du TKP-ML en Turquie. Le procès s’est ouvert à Munich en juin 2016 et est toujours en cours. Depuis, tous les inculpés ont été remis en liberté, notamment pour raisons de santé, plusieurs d’entre eux ayant été durement torturés en Turquie. Seul Müslüm Elma reste détenu à ce jour.

Müslüm Elma est né dans le Dersim d’une famille kurde et alévie. Politiquement actif au lycée et à l’université, il fut arrêté lors du putsch militaire de 1980 et abominablement torturé pendant quatre ans dans ce qui a été considéré comme la “pire prison du monde”, la prison n°5 de Diyarbakir. Libéré en 1992 et ré-arrêté l’année suivante, il sera une nouvelle fois libéré en 2002, à l’issue de la grande grève de la faim des prisonniers politiques qui fit une trentaine de morts parmi les prisonniers politiques. Souffrant des séquelles des tortures et de la grève de la faim et exposé à une nouvelle arrestation, Müslüm Elma quitte la Turquie et obtient l’asile politique en Allemagne en 2009 où il développera une activité importante au sein de l’ATIK jusqu’à sa dernière arrestation.

Ce vendredi 15 novembre, l’ATIK appelle à une journée internationale d’action pour la libération de Müslüm Elma. À Bruxelles, le Secours Rouge et l’ATIK organisent un rassemblement de 17h à 18h devant l’ambassade d’Allemagne, au 8-14 rue Jacques de Lalaing à 1040 Bruxelles (dans le quartier européen).

Jeudi 17 octobre, Sophia Huang Xueqina, une journaliste et militante féministe, était convoquée par la police de Canton, dans le sud de la Chine. Elle devait récupérer son passeport, confisqué pendant l’été. Sa famille ne l’a plus revue depuis. Elle est toujours en détention, vraisemblablement pour «trouble à l’ordre social» probablement suite à participation au mouvement à Hongkong. Sophia Huang Xueqin est connue pour être l’une des initiatrices de #Metoo en Chine qui a éclaboussé plusieurs hommes très en vue. Notons que les autorités chinoises ferment sites et comptes féministes, censurent le hashtag #MeToo ce qui oblige beaucoup de féministes à militer de manière clandestine en utilisant notamment des moyens de communication sécurisés.

Sophia Huang Xueqin

 

Voici les initiatives prises lors du mois d’agitation pour Georges Abdallah: 30/10: Affichages en Seine-Saint-Denis ; 29/10: Tags à Bruxelles ; 29/10: Rassemblement à La Haye ; 29/10: Stand d’information à Paris ; 28/10: Initiative à Saïda ; 28/10: Affichages à Milan ; 27/10: Rassemblement à Beyrouth ; 26/10: Manifestation et tags à Lille ; 26/10: Rassemblement à Montréal ; 24/10: Rassemblement à Athènes ; 24/10: Tags à Clermont-Ferrand ; 24/10: Initiative à Toulouse ; 24/10: Rassemblement à Patra (Grèce)21-22-23/10: Trois journées solidaires à Bir-Zeit23/10: Soirée de soutien à Montréal23/10: Affichages à Paris et en Seine-Saint-Denis23/10: Rassemblement à Milan22/10: Initiative à Alger20/10: Intervention à Thessalonique20/10: Initiatives à Tripoli ; 19/10: Initiative à Göteborg ; 19/10: Soirée de soutien à Genève ; 19/10: Rassemblement et tags à Tunis ; 19/10: Initiatives à Beyrouth ; 19/10: 500 manifestants à Lannemezan ; 19/10: Initiative à Rafah ; 19/10: Rassemblement à Istanbul.

18/10: Tags à Milan ; 18/10: Grande soirée de soutien à Toulouse ; 18/10: Affichages et stickers à Zürich ; 17/10: Initiative à La Corogne ; 17/10: Soirée de soutien à Hambourg15/10: Stand d’information à Toulouse14/10: Tags à Genève14/10: Initiative à l’ambassade de France à Beyrouth13/10: Nouvelle vidéo “Georges Ibrahim Abdallah, prisonnier des raisons d’Etats”12/10: Soirée de soutien à Montpellier11/10: Rassemblement à Bruxelles11/10: Soirée de soutien à Bordeaux11/10: Salut solidaire de Gaza10/10: Conférence à Nanterre9/10: Débat à Toulouse9/10: Intervention à Bruxelles6/10: Stand et expo à Charleroi5/10: Intervention à Zürich5/10: Rassemblement à Göteborg4/10: Banderole et fumi à Liège3/10: Soirée solidaire à Toulouse2/10: Tag géant et collages à Toulouse01/10: Manifestation à Zürich29/9: Brunch à Toulouse26/9: Conférence à Genève24/9: Stand d’information à Toulouse21/9: Collage géant à Bruxelles21/9: Conférence à Bruxelles.

Manifestation pour la libération de Georges Abdallah à Lannemezan

Lire l’appel au mois d’agitation

Ce jeudi 31 octobre, à l’aube, les forces de l’occupation israélienne ont pris d’assaut le domicile de Khalida Jarrar, dirigeante palestinienne de gauche et féministe à Ramallah. Ils ont saisi Jarrar dans sa maison familiale à 3 heures du matin, avec plus de 70 soldats et 12 véhicules militaires armés lors d’une incursion forcée. Cette arrestation intervient à peine huit mois après la dernière libération de Jarrar après son emprisonnement de 20 mois en Israël, sans inculpation ni procès sous le régime de la détention administrative. Ce n’était pas la seule fois où Jarrar était emprisonnée par l’occupation israélienne; son arrestation en 2017 intervient seulement 13 mois après sa libération des prisons israéliennes après avoir purgé une peine de 15 mois de prison. Après avoir été arrêtée en 2015, elle a été placée en détention administrative. Au cours des 20 derniers mois de sa détention, elle est restée en prison sans inculpation ni procès pendant tout le temps.

Jarrar est une défenseure de longue date de la liberté des prisonniers palestiniens. Elle a été vice-présidente et directrice exécutive de l’association Addameer. Membre du Conseil législatif palestinien, élu au sein du bloc de gauche Abu Ali Mustafa (associé au FPLP), elle a présidé le Comité des prisonniers du PLC. Elle est également une dirigeante déclarée dans la lutte pour que les dirigeants israéliens soient tenus pour responsables des crimes de guerre devant la Cour pénale internationale. Elle est membre d’une commission palestinienne chargée de porter plainte devant la cour internationale et de porter plainte devant le tribunal international concernant les crimes en cours contre le peuple palestinien par Israël, des attaques sur Gaza à la confiscation de terres et à la construction de colonies en passant par les arrestations et les emprisonnements en masse.

Khalida Jarrar

Nos précédents articles sur Khalida Jarrar

Le groupe Yorum est une organisation d’artistes populaires en Turquie. Leurs chants révolutionnaires et leurs concerts engagés ont provoqué la répression du régime fasciste d’Erdoğan. Depuis 160 jours, les membres du groupe emprisonnés sont en grève de la faim. Ils sont aujourd’hui dans un état critique, comme en témoigne le poids de l’une d’eux, Bahar Kürt, tombée à 42 kg.
Les membres du groupe réclament :
La fin des raids de police contre le Centre Culturel İdil, qui est constamment perquisitionné dans une tentative d’intimider les masses dans l’endroit où le groupe Yorum agit.
Le retrait des membres du groupe Yorum de la liste des personnes recherchées par le Ministère.
Le retrait de l’interdiction des concerts du groupe Yorum, tous interdits depuis presque trois ans.
L’arrêt des poursuites contre les membres du groupe Yorum.
La libération de tous les membres du groupe Yorum.

Le groupe Yorum

Incarcéré depuis six mois suite à une plainte de militants fascistes, Antonin se présentera libre à l’audience d’appel ce mardi 29 octobre. Cette remise en liberté, soumise à 10 000 € de caution, avait été ordonnée mardi par un juge de la liberté et de la détention (JLD). Le parquet a fait appel de cette décision, qui sera examinée mardi matin. Antonin était incarcérée depuis sa mise en examen le 18 avril pour « violences en réunion » et « vol avec violences ayant entraîné une incapacité supérieure à huit jours » lors d’un affrontement entre fascistes et antifascistes dans la nuit du 15 au 16 avril, à proximité de la cathédrale Notre-Dame alors en feu. Cette affaire est survenue quelques jours après qu’il ai achevé de purger, en liberté conditionnelle, sa peine de cinq ans (dont deux avec sursis) pour sa participation à l’attaque d’une voiture de police en mai 2016, quai de Valmy à Paris. Un appel est lancé pour une mobilisation mardi dès 9h au Palais de justice de Paris (métro Cité) afin qu’il ne retourne pas en prison.

Libération provisoire d'Antonin Bernanos