Mardi soir, les habitant·es de la région d’al-Golaa, dans le district de Douz-Nord (sud de la Tunisie), ont manifesté devant la mairie contre les conditions d’hébergement des malades dans un centre de quarantaine dans la ville de Sousse (centre est). Les forces de sécurité sont intervenues pour disperser les manifestants en lançant notamment des grenades lacrymogènes. Les manifestant·es ont répliqué en lançant des pierres et en incendiant une voiture de police. Les manifestant·es protestaient contre le choix des autorités d’établir le centre de confinement dans une école de tourisme au lieu d’un hôtel touristique comme cela était initialement prévu. Dans l’école, les conditions d’hébergement sanitaire correctes ne sont pas garanties. Les malades se retrouvent dans des chambres non individuelles inconfortables qui ne remplissaient pas les conditions d’isolation.

Manifestation à al-Golaa contre les conditions d'hébergement des malades

 

L’utilisation de drones visant à rappeler aux gens les mesures de confinement ou à disperser des rassemblements a été signalée dans plusieurs partie du monde. C’est notamment le cas à New-York où un drone, équipé de caméras et de haut-parleurs de la société Spencer Gore survole les passant pour leur rappeler de se tenir à distance les uns des autres. L’utilisation de drones opérés par la police est également généralisée dans les principales villes de France ainsi qu’en Espagne à Madrid. C’est également le cas à Bruxelles (voir notre article). Il arrive également que les autorités fassent appel à des robots comme en Tunisie. À Tunis, un robot à l’apparence d’un petit tank rappelle les mesures de confinement et contrôle les autorisations de sortie. Il est contrôlé à distance par la police tunisienne. En Grande-Bretagne c’est un robot à l’apparence de Dalek (un robot issu de la série Dr. Who) qui rappelle les mesures de confinement.

Un robot tunisien contrôlant une attestation de sortie

Un robot tunisien contrôlant une attestation de sortie

Fathi Salaoui, ingénieur en génie civil et militant tunisien, a joué un rôle de premier plan dans la révolution du « printemps arabe » en lançant avec un groupe de quatre personne une importante manifestation devant le ministère de l’Intérieur, le 14 janvier 2011. En 2018, il a avait rédigé une plate-forme politique à deux doigts d’unifier toute la gauche et l’extrême-gauche contre le régime. C’est alors qu’il a été victime de deux tentatives d’assassinat. Fathi Salaoui est un militant qui critique la prise de pouvoir par des groupes affairistes et mafieux en Tunisie alors qu’aucune des revendications essentielles de la population n’a été satisfaite. Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi qui défendaient la même position avaient été assassinés en janvier et juillet 2013 (voir notre article). Quittant son travail et sa compagne, Fathi Salaoui  s’est donc réfugié en France où il demande l’asile politique. Celui-ci lui lui a été refusé par l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) qui considère la Tunisie comme un pays démocratique. Il a déposé un recours auprès de la CNA, la Commission nationale de l’asile, le 27 décembre 2019.

Fathi Salaoui

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Mercredi 12 février, Chadri Sdiri, un anarchiste tunisien a écrit un texte sur Facebook décrivant le concept de « révolution prolétarienne ». Arrêté le même jour, il a comparu lundi 17 février devant les tribunaux. Au cours du procès, un livre sur la commune de Paris et ainsi que les livres de Garcia Lorca ont été présenté comme pièce à conviction. Il a finalement été condamné à 5 mois de prison avec sursis.

Voici une traduction du post en question :
« Ne peut se prétendre de Gauche que celui qui ne se désolidarise pas de la violence révolutionnaire, de la destruction de l’ordre établi, de la propagande par les faits, de l’annihilation des institutions du Capital et de ceux qui se remplissent la panse sur le dos des miséreux, des actes incendiaires contre les miliciens du pouvoir ou autres actions similaires, visant les possédants, ces usurpateurs qui vont jusqu’à voler la sueur qui perlent sur le front du prolétaire.
Ne pourra se prétendre de Gauche que celui qui, valeureux, offrira la victoire aux pauvres, aux travailleurs, aux agriculteurs, aux chômeurs, à ceux qui se bourre la gueule pour oublier, aux migrants et à ceux qui volent ou vendent quelques barrettes pour survivre.
Ne peut se prétendre de Gauche que celui qui porte en son sein la flamme, la cendre et la fumée.
Ne peut se prétendre de Gauche que l’âme curieuse qui cherche l’information où elle se trouve, celle qui débat, se questionne, analyse. Celle qui interpelle quiconque, fusse-t-il Dieu ou Maitre, pour obtenir une réponse. Celle qui prend la rue afin d’y retrouver ses pairs et d’y porter haut le drapeau. Celui qui écrit, celui qui récite des vers sur les devants de la scène, celui qui peint, photographie et chante l’Homme….et la Révolution !  »

Chadri Sdiri

 

Voici les initiatives prises lors du mois d’agitation pour Georges Abdallah: 30/10: Affichages en Seine-Saint-Denis ; 29/10: Tags à Bruxelles ; 29/10: Rassemblement à La Haye ; 29/10: Stand d’information à Paris ; 28/10: Initiative à Saïda ; 28/10: Affichages à Milan ; 27/10: Rassemblement à Beyrouth ; 26/10: Manifestation et tags à Lille ; 26/10: Rassemblement à Montréal ; 24/10: Rassemblement à Athènes ; 24/10: Tags à Clermont-Ferrand ; 24/10: Initiative à Toulouse ; 24/10: Rassemblement à Patra (Grèce)21-22-23/10: Trois journées solidaires à Bir-Zeit23/10: Soirée de soutien à Montréal23/10: Affichages à Paris et en Seine-Saint-Denis23/10: Rassemblement à Milan22/10: Initiative à Alger20/10: Intervention à Thessalonique20/10: Initiatives à Tripoli ; 19/10: Initiative à Göteborg ; 19/10: Soirée de soutien à Genève ; 19/10: Rassemblement et tags à Tunis ; 19/10: Initiatives à Beyrouth ; 19/10: 500 manifestants à Lannemezan ; 19/10: Initiative à Rafah ; 19/10: Rassemblement à Istanbul.

18/10: Tags à Milan ; 18/10: Grande soirée de soutien à Toulouse ; 18/10: Affichages et stickers à Zürich ; 17/10: Initiative à La Corogne ; 17/10: Soirée de soutien à Hambourg15/10: Stand d’information à Toulouse14/10: Tags à Genève14/10: Initiative à l’ambassade de France à Beyrouth13/10: Nouvelle vidéo “Georges Ibrahim Abdallah, prisonnier des raisons d’Etats”12/10: Soirée de soutien à Montpellier11/10: Rassemblement à Bruxelles11/10: Soirée de soutien à Bordeaux11/10: Salut solidaire de Gaza10/10: Conférence à Nanterre9/10: Débat à Toulouse9/10: Intervention à Bruxelles6/10: Stand et expo à Charleroi5/10: Intervention à Zürich5/10: Rassemblement à Göteborg4/10: Banderole et fumi à Liège3/10: Soirée solidaire à Toulouse2/10: Tag géant et collages à Toulouse01/10: Manifestation à Zürich29/9: Brunch à Toulouse26/9: Conférence à Genève24/9: Stand d’information à Toulouse21/9: Collage géant à Bruxelles21/9: Conférence à Bruxelles.

Manifestation pour la libération de Georges Abdallah à Lannemezan

Lire l’appel au mois d’agitation

En 2011, au moment de la révolution qui a fait chuter Ben Ali, Sonia Jebali monte un syndicat UGTT soutenu par l’ensemble des ouvriers et ouvrières de l’usine Latelec, une filiale de Latécoère cliente de Airbus et de Dassault Aviation. Le syndicat stoppe les multiples violations commises à l’encontre des travailleurs, mais la répression patronale s’abat contre les ouvrières et les syndicalistes les plus combatives qui sont licenciées. Elles mènent la lutte qui a un écho international et se mettent en grève de la faim. Finalement, les ouvrières sont réintégrées, mais pas les syndicalistes (voir notre article).

Depuis, Sonia Jebali s’acharne à retrouver du travail, mais elle est blacklistée dans toutes les entreprises privées du pays. Atteinte d’une maladie grave et onéreuse, non prise en charge par la sécurité sociale tunisienne, elle demande à être embauchée dans la fonction publique. Sonia Jebali en grève de la faim depuis le 17 juin à la Ligue tunisienne des droits de l’homme, avec Besma Mahmoudi une autre tunisienne privée d’emploi qui a également entamé une grève de la faim dans les mêmes locaux.

Sonia Jebali

Sonia Jebali

A l’occasion du 1er Mai, des comités de soutien à la libération de Georges Abdallah ont organisé plusieurs initiatives de solidarité avec ce communiste arabe enfermé en France depuis 1984. Ainsi à Tunis, Paris et Bordeaux des cortèges ont été constitués dans les manifestations. A Beyrouth, un stand a été tenu à la fin de la manifestation du Parti Communiste Libanais. A Toulouse, une large banderole a été déployée au dessus de la manifestation et des milliers de flyers ont été distribués.

A Bordeaux, durant le 1er mai 2019.

A Bordeaux, durant le 1er mai 2019.

Les habitants de la région de Sidi Bouali à Sousse ont observé une grève générale hier mardi en signe de solidarité avec les ouvriers de l’usine laitière « Elbene industries » dont l’activité est gelée depuis cinq mois. Des manifestants ont même bloqué la route nationale numéro 1 et ont brûlé des pneus. Par ailleurs, des commerçants ont fermé leurs boutiques alors que les ouvriers des autres usines de la région ont participé aux actions protestataires.

Les manifestations se sont poursuivies ce mercredi et elles ont donné lieu à des affrontements sur la route nationale avec les forces de l’ordre. Celles-ci ont fait usage de gaz lacrymogènes.

Les ouvriers d’Elbene industries sur la route nationale

Les ouvriers d'Elbene industries sur la route nationale

Lundi, à quelques jours des célébrations du huitième anniversaire du soulèvement ayant mis fin à la dictature, Aberrazak Zorgui, journaliste pigiste dans une chaîne privée locale, s’est immolé par le feu à Kasserine (ouest), une ville située dans une des régions les plus pauvres du pays. Depuis son décès, des affrontements nocturnes ont opposé quotidiennement des manifestants, essentiellement jeunes, aux forces de police. Kasserine est l’une des premières villes où avaient éclaté fin 2010 des manifestations dénonçant l’incurie des autorités et la pauvreté endémique, manifestations qui s’étaient transformées en révolution contre la dictature.

Les affrontements de Kasserine

Les affrontements de Kasserine

Le 6 septembre dernier, Moncef Houaidi a été arrêté par la police tunisienne. Militant communiste de la ville de Tabarka, il est poursuivi pour outrage après avoir protesté contre des intimidations et provocations policières. Il vient d’être condamné à trois mois de prison avec sursis.

Moncef Houaidi

Moncef Houaidi