Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Ces jours-ci le projet de loi de ministère de la Justice de réforme du régime des prisons est mis à la consultation publique. Il prévoit de classer les prisonniers en trois types (A, B, C). Le régime de type C (de sécurité maximale) est destinée aux prisonniers accusés de vol ou de l’extorsion et appartenant à une organisation criminelle, à tous les prisonniers politiques, à tous ceux caractérisés comme dangereux et condamnés de 10 ans à la perpétuité, et à ceux qui se sont rebellé à l’intérieur des prisons. Ces prisonniers n’auront pas le droit aux congés pénitentiaires, leurs visites et contacts téléphoniques sont limités. Un complexe de cellules d’isolement de type C sera aménagées dans la prison de Domokos, avec des moyens de surveillance électroniques, des fenêtres pare-balles, et des patrouilles de l’Unité spéciale anti-terroriste de l’armée (EKAM) – et ensuite dans d’autres prisons. Le projet prévoit une présence permanente de la police en prison (fouille des cellules, transport de prisonniers, sécurité générale), avec des fonctions spéciales qui ne sont pas détaillées dans le projet.

Ce projet fait suite au repassage à la clandestinité révolutionnaire en janvier de Christodoulos Xiros, membre de l’organisation 17-Novembre, condamné six fois à la réclusion à perpétuité assortie d’une peine de sureté de 25 ans, qui avait reçu une première permission de sortie pour les fêtes. Des manifestation de prisonniers ont eu lieu contre ce projet, les détenus refusant de réintégrer les cellules à l’issue de la promenade à Korydallos, Corfou et Domokos.

La prison de Domokos

La prison de Domokos

Le gouvernement turc a ordonné jeudi le blocage de YouTube, une semaine après avoir fait de même pour Twitter, à la suite de la diffusion de nouveaux enregistrements pirates mettant en cause le régime. La décision des autorités des télécoms (TIB) concernant YouTube a été communiquée aux serveurs d’internet et aux opérateurs GSM turcs. Cette décision fait suite à la publication jeudi sur YouTube de l’enregistrement d’une conversation dans laquelle quatre hauts responsables turcs, dont le ministre des Affaires étrangères et le chef des services de renseignement (MIT) évoquent d’envoyer quatre hommes en Syrie pour lancer huit missiles dans un terrain vague » en Turquie, afin de justifier une riposte militaire turque. L’enregistrement est une manipulation selon le ministère turque des Affaires étrangères.

Un tribunal administratif d’Ankara a ordonné mercredi la levée de la décision très controversée du gouvernement turc de bloquer l’accès au réseau Twitter dans le pays. Le TIB avait bloqué jeudi soir le réseau de microblogging, accusé par le Premier ministre de propager les accusations de corruption qui visent son régime à la veille des élections municipales du 30 mars. Cette mesure est « contraire aux principes de l’Etat de droit », a estimé le tribunal de la capitale dans son jugement. La TIB peut désormais faire appel de la décision du tribunal mais est contrainte de lever sa décision en attendant que la juridiction d’appel statue sur sa requête.

Turquie: Le gouvernement bloque YouTube mais pourrait devoir rouvrir Twitter

Le 7 mars, 400 personnes s’étaient rassemblées devant le siège du groupe à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) à l’occasion d’un comité central d’entreprise consacré à la fermeture, début 2014, du site d’Amiens où travaillaient 1.173 salariés. Les forces de l’ordre ont reçu une pluie de projectiles pendant trois heures: barres de fer, grilles d’égout, arceaux de parking, panneaux de signalisation et morceaux de chaussée. Dix-neuf policiers avaient été blessés, dont deux sérieusement.

Trois salariés de l’usine Goodyear d’Amiens ont été condamnés ce lundi à six mois de prison avec sursis par le tribunal de Nanterre pour cette manifestation. Deux des manifestants ont en outre été condamnés à verser 3.950 et 1.800 euros au titre du préjudice moral à deux des policiers qui s’étaient constitués parties civiles. Un quatrième prévenu, qui le jour du procès avait assuré qu’on l’avait « confondu avec quelqu’un d’autre », a été relaxé contre l’avis du parquet.

Cinq élus de la CGT Goodyear sont en garde à vue depuis hier matin 8 heures à Amiens. La garde à vue a été prolongée de 24 heures. Ils sont accusés de menaces de mort et de violences en réunion lors de comités d’entreprise extraordinaires. Cette garde à vue intervient suite à une plainte déposée en 2008 par le syndicats des cadres CFE-CGC. Mais cette plainte avait été classée sans suite à l’époque. La CFE-CGC se serait portée partie civile, ce qui aurait permis une réouverture de l’enquête.

L’occupation de l’usine Goodyear en janvier

L'occupation de l'usine Goodyear en janvier

Des chercheurs de l’Université de Leuven mènent des recherches qui permettront d’obtenir un portrait-robot grâce à de l’ADN. Le premier but de ces recherches est avoué : faciliter le travail de la police. Comme l’indique Peter Claes, responsable de ces recherches, L’ADN pourrait par exemple permettre aux policiers de sélectionner des suspects lorsque une caméra de surveillance a filmé beaucoup de passants. Le programme n’est pas encore au point, mais il devrait l’être dans quelques années selon les chercheurs.

Un policier et au moins deux manifestants ont été blessés hier au Kurdistan lors de manifestations en faveur du PKK. Des manifestants ont bloqué les routes de la ville de Silopi, dans la province de Sirnak, et ont affronté avec des pierres et des cocktails Molotov les forces d’intervention policières appuyées par des auto-pompes. Un officier de polie a été blessé dans l’incendie de sa voiture, pendant que deux de ses collègues souffraient de brûlures légères.

Turquie/Kurdistan: Affrontements à Silopi

Des combattants de la NPA ont tué mardi un sergent de l’armée gouvernementale et blessé six autres militaires dans une embuscade dans la province d’Agusan del Sur (Mindanao). L’embuscade a eu lieu à 800 mètre de la base de la localité de Prosperidad. Les militaires circulaient en camion au moment de l’attaque.

Mardi 25 février, une audience de remise en liberté s’est tenue pour deux personnes accusées d’avoir participé à un feu d’artifice devant le centre de rétention de Vincennes suite à l’émeute. Une vingtaine de personnes était présente pour apporter du soutien aux deux incarcérés. La juge a décidé de les faire sortir après 8 jours.

Dans l’après-midi certaines personnes solidaires sont suivies plus ou moins ostensiblement. Dans la soirée, une maison occupée, dans le 19e arrondissement de Paris est particulièrement ciblée. Un groupe de personnes solidaires entreprend de harceler les policiers en civiles. Le groupe découvre une camionnette Citroën jumpy blanc immatriculée 9420 XC 94, vingt mètres au dessus de la maison. Les vitres arrières sont voilées mais des signes de présence émanent de la voiture lorsque le joyeux groupe s’approche. Menaces et secouage du véhicule: deux policiers en descendent et s’enfuient. Les semaines suivantes la surveillance n’a pas cessé ( filatures, contrôles d’identité impromptus…)

La CGT appelle à une manifestation devant le tribunal de grande instance du Havre, le 31 mars 2014, à 11h30, pour exiger la relaxe totale et sans condition des 4 militants de l’Union Locale CGT contre lesquels le Procureur de la République du Havre a requis, le 21 février dernier, des peines de 2 mois de prison avec sursis et 300€ d’amende, d’un côté, et de 6 mois de prison ferme et 500€ d’amende de l’autre.

Cette manifestation sera l’occasion de dénoncer l’acharnement de l’institution judiciaire à l’égard de tous les syndicalistes CGT qui luttent pour défendre les droits des salariés et d’exiger que le gouvernement et sa majorité parlementaire donne suite aux revendications de la CGT pour une loi d’amnistie ; une loi pour renforcer la protection des militants syndicaux et associatifs qui agissent dans le cadre d’actions collectives ; une loi pour supprimer de la liste du fichier des prélèvements génétiques, tous les militants syndicaux et associatifs interpellés dans le cadre d’actions collectives.

Le 13 février, le centre d’appels « Total Call » à Casablanca, filiale du groupe de télécommunications Iliad (la maison mère de Free), a licencié cinq responsables de l’Union Marocaine du Travail (UMT) le lendemain de l’enregistrement officiel, en conformité avec la loi marocaine, d’un syndicat au sein de l’entreprise. Le syndicat U.M.T. demande leur réintégration immédiate.

Au Bénin, les principales centrales syndicales appellent à manifester ce mardi 25 mars à Cotonou pour demander le limogeage du préfet et du commissaire central, jugés responsables de la violente dispersion d’une marche organisée le 27 décembre 2013. C’est la première fois que les syndicats se rassemblent depuis cet événement déclencheur de la grève générale qui dure depuis presque trois mois.

La rencontre du 12 mars entre le chef de l’Etat et les principales confédérations n’a donc pas permis de débloquer la situation. Le président a présenté des excuses pour les violences du 27 décembre lorsqu’une manifestation de syndicalistes et d’associations de la société civile avait été réprimée par la police à coups de gaz lacrymogènes et de matraques blessant plusieurs personnes, mis sur pied des commissions d’enquête et le salaire minimum a été relevé.