Voilà deux mois qu’a disparu en Ukraine le prisonnier politique Andreï Sokolov. Il a été enlevé par des inconnus en Ukraine immédiatement après sa libération dans la salle d’audience. Andrei Sokolov est un militant révolutionnaire. Jeune communiste venu du milieu populaire, il a été détenu une première fois en Russie en 1997 pour la destruction d’un monument qui venait d’être inauguré en l’honneur de la famille impériale. Il a fait une deuxième peine de cinq ans et demi de prison sous l’accusation de complicité avec une organisation clandestine. Il a depuis été harcelé par les autorités russes, arrêté et libéré plusieurs fois.
À l’automne 2014, Andrei Sokolov était dans le Donbass pour aider la résistance antifasciste à remettre en service une cartoucherie (Sokolov est armurier). Le 16 décembre 2014, il est tombé sur un check-point ukrainien et a été détenu dans une prison secrète où les services spéciaux maltraitent et torturent les prisonniers. Les services spéciaux ukrainiens n’ont déclaré son arrestation que plus tard, loin du front, à Mariupol. Il a été accusé de «promouvoir une organisation terroriste» (la République populaire du Donetsk). Depuis cette époque jusqu’à avril 2016, Sokolov était détenu en Ukraine. Sur les conseils de son avocat, il a accepté de reconnaître sa culpabilité en échange d’une peine réduite. Le 15 avril dernier, le tribunal de Berdyansk l’a condamné à une peine de 2 ans et 7 mois. En raison de sa longue détention préventive, et selon le calcul des peines en vigueur en Ukraine, il devait être libéré. Cependant, à la sortie du palais de justice, il a été capturé par quatre hommes non identifiés qui l’ont emmené dans une voiture banalisée.
Cela fait deux mois que l’on est sans nouvelles d’Andreï Sokolov. De nombreuses demandes provenant de sa mère et du Consulat général de Russie en Ukraine, sont restées sans réponse. Deux possibilités: Andreï a pu être enlevé par un des escadrons de la mort fascistes, qui ont déjà plusieurs enlèvements et assassinats à leur actif en Ukraine, ou replacé dans une des prisons secrètes des services spéciaux ukrainiens, dans une de ces prisons dont l’existence est reconnue et dénoncée dans un rapport de l’ONU (Andreï avait été placé sur une liste des prisonniers à échanger, ceux-ci sont généralement détenus au secret).