En moins de 24 heures, 19 attaques à l’explosif ont été réalisées dans plusieurs régions de la Colombie, ciblant principalement les forces de sécurité. 14 attaques avaient déjà été enregistrées mardi matin entre 4h00 et 9h00. Deux d’entre elles auraient impliqué des voitures piégées, une autre une moto chargée d’explosifs. Tous les actes recensés visent des postes de police ou des membres des forces de l’ordre. Ces attaques surviennent quelques jours après la tentative d’assassinat du sénateur Miguel Uribe, pris pour cible par balles. L’état-major central des FARC (la principale dissidence des FARC) a revendiqué cette offensive. Le groupe dénonce notamment la présence militaire américaine en Colombie, qu’il accuse d’être positionnée en vue d’un plan de déstabilisation du Venezuela.

EDIT: Ce sont au total 24 attaques, sous forme de fusillades, d’explosions de drones ou de voitures et motos piégées. Cette attaques ont fait sept morts et 28 blessés.

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En Inde, un dispositif controversé est censé aider à la résolution de certaines affaires policières : le Brain Electrical Oscillation Signature profiling (BEOS) ou « profilage de la signature des oscillations électriques cérébrales ». Les policiers équipent le suspect à l’aide d’un casque à électroencéphalogramme (EEG) et le soumettent à l’écoute de courtes phrases en lien avec le crime. En enregistrant l’activité cérébrale de l’individu, les enquêteurs espèrent assister à l’activation de certaines zones du cerveau permettant de révéler un souvenir et donc, une « connaissance expérientielle » du crime.

La méthode permet en théorie d’analyser plusieurs types d’ondes cérébrales reflétant l’activation de réseaux neuronaux en lien avec la mémoire autobiographique. Autrement dit, il s’agit de savoir si le suspect a réellement vécu le fait qui lui est reproché. Les recours au BEOS se comptent par centaines et ce, depuis son apparition en Inde au début des années 2000 sous l’impulsion du psychologue clinicien Champadi Raman Mukundan et sa société Axxonet. Or, bien que le fruit de cette méthode ne soit pas recevable comme preuve directe depuis 2010 et la parution d’un arrêt de la Cour suprême du pays, l’influence sur les décisions de justice est bien présente. De plus, le BEOS a tendance à dépasser les frontières indiennes depuis quelques années.

Pourtant, le protocole de la méthode est assez lunaire. En effet, le BEOS implique l’écoute par le suspect de phrases énoncées par les enquêteurs eux-mêmes, se basant sur leur propre version des faits. Or, il existe un fort risque d’orienter la perception de l’individu et surtout, d’induire chez ce dernier une charge émotionnelle capable d’influer sur son activité cérébrale. Il n’existe aucune preuve que la « connaissance expérientielle » relève d’un vrai souvenir ou d’une confusion mentale. La possibilité de lire électriquement un souvenir est douteuse. Aucun protocole n’encadre la phase de création et d’écoute des fameuses phrases prononcées par les enquêteurs. Surtout, aucune étude digne de ce nom n’a fait l’objet d’une publication dans une quelconque revue scientifique.

L’oléoduc EACOP prévoit de mesurer environ 1.400 km de long, allant du Parc national Murchison Falls en Ouganda, jusqu’au port de Tanga en Tanzanie, pour acheminer du pétrole des 400 puits ougandais de Tilenga et Kingfisher jusqu’à la mer, où il pourra être vendu à l’international. Il est estimé que 246.000 barils de pétrole couleront chaque jour dans cet oléoduc, pendant les 25 années d’exploitation prévues. Ce projet est porté par les gouvernements de l’Ouganda, de la Tanzanie, ainsi que TotalEnergies et la China National Offshore Oil Corporation. 100.000 personnes ont été expropriées et lésées dans l’opération (les indemnités étant bien inférieures à la valeur des terres exprorpiées).

En Ouganda, les protestations, pourtant pacifiques, sont réprimées. Une centaine de personnes ont été arrêtées et menacées par la justice, pour avoir participé à des manifestations. Le 21 mai, 9 personnes ont été arrêtées pour avoir manifesté devant la banque KCB. Elles doivent faire face à l’accusion de « nuisances publiques ». Le 4 juin, Stephen Kwikiriza, figure de proue du mouvement d’opposition à l’EACOP, a été enlevé par des militaires. Il a été amené de poste militaire en poste militaire pendant une semaine pour y être passé à tabac, avant d’être jeté, mal en point, au bord d’un route, il y a deux jours.

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Les autorités marocaines forcent les détenteurs de biens sur la côte atlantique du Sahara occidental, une zone concernée par le referendum sur l’autodétermination, à se déplacer. Selon un rapport de l’ONU, des centaines de maisons ont ainsi été détruites ou incendiées en bord de mer. Les terrains, des propriétés privées ont été confisqués entre 2022 et 2024. Des projets touristiques et dans le domaine de l’énergie verte, sont en cours de réalisation, dans cette zone, indique le rapport de l’ONU. De plus en plus de multinationales comme Engie, GE Vernova ou Enim s’installent dans ces zones vidées d’habitants. L’ONU note également une dégradation nette des droits humains avec la multiplication des intimidations et d’oppression sur les habitants.

Alors que, suite aux déclarations d’Ocalan, le PKK s’est auto-dissout, a arrêté la lutte armée, et espère obtenir des fascistes de l’AKP et du CHP l’ouverture d’un espace légal à son programme de « modernité démocratique », l’état turc intensifie la répression, ainsi que ses attaques contre les zones tenues par la guérilla au Kurdistan irakien.

Entre le 29 mai et le 4 juin, des centaines de bombardements terrestres (par obusiers) ou aériens (par avions ou drones) ont frappé les positions des HPG (les forces armées du PKK auto-dissout). Les forces turques ont aussi attaqué les tunnels des HPG au moyens de bulldozers blindés, de foreuses et d’explosifs. A la demande d’Ocalan, les HPG observent un cessez-le-feu, mais elles se défendent en cas d’attaques directes. Elles ont durant la même période, touché un véhicule équipé d’un système radar, frappé trois campements militaires, et abattu un drone (voir le détail).

Des milliers de manifestant·es se sont réuni·es lundi à la Bourse pour protester contre l’interception et l’emprisonnement des 12 membres des l’équipage de la « Freedom flotilla » par les autorités israéliennes (voir notre article). À l’issue de la mobilisation, un cortège a pris la direction de la Commission européenne. Des confrontations ont éclaté avec les forces de l’ordre à hauteur de Madou. Des manifestant·es ont notamment lancé des projectiles sur une voiture de police. Après quelques centaines de mètres sur cette artère, les manifestant·es ont été bloqué·es par un important dispositif policier.  Stoppé.es durant près d’une demi-heure, les forces de l’ordre ont chargé les milliers de manifestant·es encore présent·es, en utilisant une autopompe et une grande quantité de gaz lacrymogène. Le cortège s’est fractionné et il y a eu plusieurs interventions policières extrêmements violentes, et plusieurs arrestations, en différents point de la ville. Plus de détails

Des arrestations massives ont eu lieu les 5 et 6 juin à Lomé, lors de manifestations dispersées par la police, tenues pour protester contre le régime. Le président Faure Gnassingbé a récemment consolidé son pouvoir grâce à une réforme constitutionnelle, ce qui a entraîné des manifestations des partis politiques de l’opposition et des membres de la société civiles. Faure Gnassingbé est arrivé à la tête de l’Etat en 2005, succédant à son père resté au pouvoir pendant près de 38 ans. Il a ensuite été réélu dans des scrutins toujours contestés par l’opposition. Au Togo, les manifestations de rues sont interdites depuis 2022, après une attaque au grand marché de Lomé au cours de laquelle un gendarme a été tué au couteau.

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Dimanche soir, des guérilleros maoïstes ont incendié une excavatrice dans une entreprise minière dans les environs de Dondra (district de Sukma, état du Chhattisgarh). Lundi matin, ils ont tendu une embuscade contre l’équipe de policiers qui venait procéder à l’enquête. Un commissaire de police adjoint a été tué lors de l’une attaque. Les maoïstes ont pris pour cible le véhicule de police et déclenché un puissant IED. Le commissaire Akash Rao, grièvement blessé lors de l’explosion, a été transporté d’urgence à l’hôpital de Konta, mais a succombé à ses blessures peu après. Plusieurs autres policiers ont également été blessés dans l’embuscade et ont été transférés à l’hôpital de Jagdalpur pour y être soignés.

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Il y a près de trois ans – entre le 30 août et le 1er septembre 2022 – six anarchistes et antifascistes ont été arrêtés à Surgut, à Iekaterinbourg et à Tioumen, villes situées entre l’Oural et la Sibérie Occidentale. Tous ont été soumis à des graves tortures, y compris des décharges électriques, du waterboarding, des tabassages et des menaces de violences sexuelles. Leurs aveux, obtenus sous la contrainte, ont ensuite été utilisés pour les inculper de « création et participation à une organisation terroriste ». Les accusations ont été aggravées par la suite. Nikita, Danil, Roman (photo), Yuri et Deniz ne se reconnaissent pas coupables. Le sixième accusé, Kirill Brik, purge déjà sa peine. Il y a un an, il a été condamné à huit ans de prison, dans le cadre d’un accord préalable au procès. Il a témoigné contre lui-même et ses compagnons, ce qui l’exclu des campagnes solidaires de défense.

Actuellement, la procédure judiciaire est en cours, au Tribunal militaire du district central d’Iekaterinbourg. Depuis plus de six mois, le tribunal interroge les témoins à charge (pour les comptes rendus des audiences, voir ici). Un appel pressant a été lancé pour aider à payer les avocats (2800 euros restent à trouver). Versements solidaires :

Visa/Mastercard: 4714 2400 6071 9631
Titulaire : Vorozhko Nikita Alexandrovich
Numéro du compte : 1242080003805236
SWIFT : BAKAKG22
Devise : USD

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Quatre personnes ont été interpellées dimanche après-midi lors d’incidents survenus à l’issue de la marche en hommage au jeune Fabian, 11 ans, mortellement percuté par un véhicule de police à Ganshoren, à l’intérieur du parc Elisabeth lundi dernier. Ce dimanche, environ un millier de personnes ont participé à une marche reliant le lieu du crime, à Ganshoren, jusqu’au commissariat du square Comte de Flandre à Molenbeek-Saint-Jean. Des affrontements ont éclaté après la manifestation entre un groupe de manifestants et la police anti-émeute. Cette dernière a fait usage d’un canon à eau et procédé à une arrestation administrative et trois arrestations judiciaires.