Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un dirigeant de la communauté mapuche, Juan Pablo Colhuan, restera en détention préventive jusqu’à son procès prévu en mars 2026 pour usurpation, une infraction qui, dans le droit argentin, désigne l’occupation illégale d’un terrain ou d’un bien sans titre légitime. Arrêté en octobre après trois ans de fuite, Colhuan avait été capturé dans la province de Chubut alors qu’il se rendait vers un territoire où vit sa famille. La justice refuse toute mise en liberté en raison de sa longue clandestinité. Il demande toutefois à être transféré de la prison de haute sécurité de Rawson vers une unité de sécurité moyenne à Esquel, transfert accepté par le juge mais toujours en attente de validation par le Service pénitentiaire fédéral.

La Cour de cassation a annulé un arrêt de la cour d’appel de Bruxelles qui jugeait légale la détention administrative d’un manifestant palestinien retenu depuis le 6 octobre au centre fermé de Merksplas, estimant que les juges n’avaient pas répondu à deux arguments essentiels de la défense concernant l’absence de preuve d’une menace à l’ordre public et une possible violation de l’article 5 de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Malgré cette décision, l’Office des étrangers refuse de libérer l’intéressé, dont la demande d’asile est toujours en cours d’examen, et sollicite même une prolongation de détention.

Le 1ᵉʳ décembre dernier, plusieurs militants républicains ont été arrêtés alors qu’ils tentaient d’empêcher une expulsion dans le quartier de Dublin 7. Les militants, détenus durant la nuit et agressés par la Garda, ont comparu au tribunal avant d’être libérés sous caution. Par ailleurs, la police a utilisé du gaz pour déloger les occupants (voir la vidéo).

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Zehra Kurtay est en grève de la faim illimitée depuis le 3 juillet 2023 pour protester contre les menaces d’expulsion et demander un statut de réfugiée politique (voir notre article). Au 5 décembre 2025, elle en est à 157 jours de jeûne et son état de santé s’est gravement détérioré, avec un poids chutant à 38 kg. Les observations médicales révèlent une forte diminution des réserves musculaires, un épuisement et des complications qui mettent sa vie en danger. Ses soutiens demandent l’arrêt immédiat des menaces d’expulsion et l’octroi d’un statut de réfugiée, appelant à une intervention urgente pour garantir sa vie et ses droits.

Le 10 décembre 2025, Yamin Makri sera jugé à Lyon pour « apologie du terrorisme » après avoir partagé en 2022 sur Facebook des publications sur la situation en Palestine et à propos d’organisations palestiniennes. Le même jour, il comparaîtra également pour avoir collé en mars 2024, avec trois autres personnes, des affiches montrant des enfants blessés à Gaza. Ils sont accusés de diffuser des images de crimes sans l’autorisation des personnes. Ces deux affaires, pour lesquelles il risque jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende, s’accompagnent de mesures strictes en attendant le procès : comptes bancaires bloqués, interdiction des réseaux sociaux et pointage hebdomadaire au commissariat, alors que Yamin Makri n’avait jamais été confronté à la justice auparavant. Le Collectif 69 de soutien au peuple palestinien appelle à se rassembler le mercredi 10 décembre à 13H devant le Tribunal Judiciaire de Lyon afin de le soutenir.

Le jeudi 4 décembre 2025, Umer Khalid est devenu le septième prisonnier pro-palestinien à entamer une grève de la faim dans les prisons britanniques. Il a formalisé son engagement en présentant ses revendications aux autorités pénitentiaires. Détenu depuis août 2025 sans procès, il dénonce des traitements répressifs et discriminatoires. Aujourd’hui, sept prisonniers sont désormais en grève de la faim et un autre en grève partielle, portant à huit le nombre total de participants à cette campagne depuis l’intérieur des prisons britanniques. Ils revendiquent que le Royaume-Uni rompe ses liens avec le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems, mette fin à l’interdiction de Palestine Action, garantisse la libération sous caution immédiate des 33 prisonniers britanniques pour leur engagement pro-palestinien et la fin de la censure en détention.

Depuis sa condamnation en 2013 pour des actions armées revendiquées dans le cadre de son engagement anarchiste, Nikos Romanos est régulièrement emprisonné et a déjà purgé plusieurs peines de prison. En décembre 2025, la juge d’instruction grecque a rejeté sa demande de libération et validé la prolongation de sa détention de six mois supplémentaires. Ses soutiens dénoncent cette décision et appellent à développer la solidarité.

La Belgique va acquérir 92 blindés Griffon et 123 véhicules Serval pour un total de 1,15 milliard d’euros auprès de sociétés françaises. Ces véhicules serviront au transport de troupes, mais aussi comme engins de commandement, de soutien et ambulances, avec un budget de 495,6 millions pour les Griffon et 656,4 millions pour les Serval. Cette commande a été présentée aux parlementaires lors d’une réunion à huis clos et s’inscrit dans le cadre du partenariat stratégique CaMo (Capacité motorisée) conclu en 2019 entre la France et la Belgique. Ce partenariat vise à assurer l’interopérabilité des forces terrestres des deux pays grâce au système de combat Scorpion, permettant l’échange en temps réel de données sur le champ de bataille et renforçant la coopération militaire franco-belge.

Le logiciel XPN, développé depuis 2016 pour faciliter la rédaction des procès-verbaux des policiers, est aujourd’hui jugé « inutilisable » par la Cour des comptes. Selon son rapport, il souffre de pannes récurrentes et ne peut gérer des fichiers PDF supérieurs à 5 Mo, obligeant les agents à dégrader la qualité des images, rendant les documents inexploitables par la justice. Lancé pour 157,4 millions d’euros, le projet a été marqué par un manque de suivi, avec seulement cinq réunions de coordination jusqu’en 2017 et aucune par la suite. Sur les 16 personnes initialement mises en cause dans cette gestion défaillante, l’ordonnance de la Cour des comptes retient finalement la responsabilité de six hauts responsables pour « défaut de surveillance ».

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