Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La Journée internationale de solidarité avec les prisonniers antifascistes a lieu le 25 juillet. Elle a vu le jour en 2014 en solidarité avec un Australien purgeant une peine de 20 ans en Bulgarie pour avoir défendu deux hommes roms d’une attaque de fascistes (voir ici). Le 25 juillet est donc l’occasion de multiplier les initiatives solidaires. Tenez-en Antifa International informée! En savoir plus

Hier à Bruxelles, des membres de l’Action antifasciste Bruxelles et du Secours Rouge ont accroché une banderole « FREE MAJA » juste face au bureau de l’ambassadeur d’Allemagne.

Au début de l’année 2024, le ministère russe de la Justice a ajouté la fédération américaine de l’Anarchist Black Cross à sa liste des « organisations indésirables ». À l’époque, l’ABC de Moscou a déclaré publiquement qu’elle n’avait aucun lien organisationnel avec la fédération américaine : les groupes de l’ABC dans le monde sont autonomes et les groupes russes n’ont jamais fait partie de la fédération américaine. Mais il est vite devenu clair que les autorités russes ne visaient pas seulement la fédération américaine, mais tous les groupes de l’ABC. Ainsi, au printemps 2025, deux librairies ont été poursuivies en vertu de l’article sur la participation aux activités d’une « organisation indésirable ». La base des accusations ? L’existence d’un post-scriptum de l’ABC Bélarus dans un livre qu’elles vendaient.

Donc, le simple fait de relayer des infos, de faire un don ou de publier du contenu comportant des symboles de l’ABC ou de l’un de ses groupes peut constituer un motif de poursuite, en Russie. Cela peut relever de l’infraction de « Participation à l’activité d’une organisation indésirable » (en vertu du droit administratif), ou du délit (jusqu’à quatre ans de prison pour la participation, cinq ans pour le financement et six ans pour l’organisation de telles activités).

Dans le cadre d’une offensive majeure contre les guérillas du PCI(M), les forces de sécurité ont lancé une nouvelle opération de haute intensité dans les forêts denses d’Abujhmad, dans le district de Narayanpur, au Chhattisgarh – un bastion historique de l’insurrection maoïste. L’opération, qui a débuté vendredi 18 juillet dans l’après-midi, se poursuit toujours, avec des échanges de tirs intermittents entre les forces et les cadres armés. Cette opération a permis de retrouver les corps de six maoïstes et une importante cache d’armes: des AK-47, des SLR, d’autres armes à feu, des explosifs et des équipements divers

L’opération est menée par des unités mixtes composées de membres de différences forces paramilitaires anti-guérilla: la Garde de réserve du district (DRG), la Force d’intervention spéciale (STF) et de la Police des frontières indo-tibétaine (ITBP). Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une répression plus large dans la région du Bastar. Les organisations maoïstes ont admis avoir perdu 357 cadres lors d’affrontements au cours de l’année écoulée, dont 136 femmes.

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Les actions se poursuivent pour revendiquer la libération de Maja. Outre les nombreux tags (comme sur l’ambassade d’Allemagne à Helsinki le 15 juillet – photo – ou les sièges du SPD à Francfort et à Leipzig le 17 juillet) et accrochages de banderoles, on peut signaler que le 10 juillet, un véhicule de l’entrepise Stölting (un grand prestataire du système carcéral allemand) a été incendié à Berlin et que le 11 juillet, une bombe incendiaire a été placée contre un véhicule de la multinationale allemande AEG à Petralona (Athènes).

Plus de 100 personnes ont été arrêtées à travers le Royaume-Uni dans le cadre de manifestations liées au groupe Palestine Action, désigné comme organisation terroriste par le gouvernement britannique il y a trois semaines (voir notre article). Des manifestations ont eu lieu samedi à Londres, Manchester, Édimbourg, Bristol et Truro dans le cadre d’une campagne coordonnée par le collectif Defend Our Juries, tandis que la répression contre les soutiens présumés de Palestine Action s’accélère.

La police métropolitaine (londonienne) a indiqué samedi que 55 personnes avaient été interpellées à Parliament Square, en vertu de la loi antiterroriste de 2000, pour avoir brandi des pancartes portant « Je m’oppose au génocide, je soutiens Palestine Action » . À Manchester, la police locale a arrêté 16 personnes, toujours en garde à vue pour interrogatoire. À Bristol, la police d’Avon et Somerset a confirmé l’interpellation de 17 manifestants. En Cornouailles, la police du comté a arrêté 8 personnes. En Écosse, un manifestant a également été arrêté. La semaine précédente, plus de 70 personnes avaient déjà été interpellées lors de manifestations similaires à travers le Royaume-Uni (voir notre article).

Les manifestations d’hier interviennent alors que la décision du gouvernement d’interdire Palestine Action continue de susciter de vives critiques. Le groupe a été officiellement désigné comme organisation terroriste le 5 juillet. Un recours en justice contre cette interdiction est attendu lundi : la cofondatrice du groupe, Huda Ammori, doit demander à la Haute Cour l’autorisation de contester la décision. Plusieurs ONG, des figures du monde culturel et des centaines d’avocats dénoncent cette interdiction.

Le photojournaliste et militant soco-politique, Boniface Mwangi, a été arrêté à son domicile près de Nairobi, samedi 19 juillet en fin d’après-midi. Ses bureaux ont aussi été fouillés par les autorités. Très connu au Kenya, Boniface Mwangi s’exprime régulièrement contre le gouvernement et a déjà été arrêté à de multiples reprises dans le passé (photo). Samedi, en fin de soirée, il était détenu dans un centre de police de Nairobi.

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La Cour de cassation pénale a annulé la décision de la juge argentine María Servini qui avait révoqué la détention à domicile de Leonardo Bertulazzi, ordonnant sa détention en prison pour risque de fuite. Le recours de la défense de Bertulazzi a été accepté, et l’on attend maintenant une nouvelle décision qui prendra en compte son âge avancé et son statut de réfugié toujours en vigueur. Leonardo Bertulazzi, 73 ans, ancien membre de la colonne génoise Brigades rouges, avait été arrêté par la police fédérale argentine à Buenos Aires, le 29 août 2024 (photo — voir notre article). Son statut de réfugié avait été révoqué par le gouvernement argentin de Javier Milei et l’Italie avait demandé son extradition. Il attend désormais l’issue du recours contre l’annulation de son statut de réfugié, étape essentielle qui permettrait l’extradition.

Ce jeudi 17 juillet, un texte interdisant explicitement la promotion du communisme dans l’espace public a été promulgué par le président tchèque, Petr Pavel. Le texte est radical, il place la propagande communiste au même niveau que la propagande nazie sur le plan judiciaire. Désormais, elle est passible de poursuites et d’emprisonnement. Le texte prévoit des peines de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans pour toute personne qui « crée, soutient ou promeut des mouvements nazis, communistes ou autres qui visent manifestement à supprimer les droits de l’homme et les libertés ou à inciter à la haine raciale, ethnique, nationale, religieuse ou fondée sur la classe sociale ».

Militant·e de l’organisation RIO en Allemagne, Baki Devrimkaya passait en procès à Berlin le 17 juillet dernier (voir notre article). Iel était accusé·e de coups et blessures et d’insultes antisémites lors d’une occupation de l’Université libre de Berlin en décembre 2023 qui avait pour objectif de dénoncer le génocide à Gaza. Le tribunal a acquitté l’activiste de ces accusations, mais l’a condamné à une amende de 450€ pour « coercition » pour avoir empêché un homme violent d’attaquer les personnes mobilisées.

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La Cour d’appel de Tunis a confirmé la peine initiale de six mois de prison prononcée contre Ghassan Ben Khalifa pour « insulte à autrui sur les réseaux sociaux ». Militant communiste et anti-impérialiste, il est actif dans de nombreuses mobilisations sociales, notamment en soutien à Georges Abdallah et Ahmad Sa’adat. Il avait été arrêté en 2022 dans le cadre de cette affaire (voir notre article). Par ailleurs, l’activiste fait face à d’autres accusations liées à un prétendu soutien au terrorisme. Il comparaîtra devant la justice pour cette accusation en octobre prochain.

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