Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Au moins 31 manifestants ont été arrêtés samedi 22 novembre devant la prison pour migrants de Krome à Miami, en Floride. Cet établissement fait l’objet de nombreuses plaintes pour mauvais traitements et conditions inhumaines. Des dizaines de personnes se sont rassemblées pour protester contre la politique d’immigration répressive de Trump et pour demander la fermeture de Krome. Les arrestations ont été effectuées par des agents du bureau du shérif du comté de Miami-Dade.

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé mercredi 26 novembre son intention de fouiller toutes les cellules de prison d’ici le 31 décembre 2025, dénonçant l’usage « inacceptable » des téléphones portables par les détenus. Selon lui, ces appareils permettent la préparation d’actes criminels et d’agressions. Darmanin a promis de mettre fin à ce qu’il qualifie de « naïveté » dans la gestion des prisons françaises, en renforçant drastiquement les contrôles et la sécurité dans les établissements pénitentiaires.

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Lors des 1er Mai 2022 et 2023 à Barcelone, des vitrines — notamment de banques — ont été brisées, entraînant des arrestations puis, des mois plus tard, de nouvelles interpellations menées par l’unité catalane des « extrémismes violents », chargée de surveiller et judiciariser les mouvements contestataires. Les procès, très longs en Espagne, se soldent par des peines sévères : les inculpé·es de 2022 viennent d’écoper jusqu’à 21 mois de prison, tandis que pour ceux de 2023 le parquet réclame jusqu’à huit ans de détention, de lourdes amendes, l’expulsion de deux étrangers et une interdiction de centre-ville. Une collecte est organisée pour couvrir frais juridiques, amendes et soutien aux personnes incarcérées. Dans ce cadre, une soirée de soutien est organisée le vendredi 12 décembre à l’Impasse (1 impasse de Lapujade, Toulouse) dès 16H30 avec débat, cantine, tombola et concert.

Lors de la mobilisation organisée dans la soirée du 25 novembre à Taksim pour la Journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, quatorze personnes ont été interpellées. Les organisatrices dénoncent une intervention policière visant deux personnes au motif qu’elles portaient un drapeau trans, ce qui aurait entraîné le nassage d’une cinquantaine de manifestantes et des fouilles forcées avant la dispersion. Certaines interpellées ont été conduites à l’hôpital avant leur transfert vers un commissariat.

Lors de l’examen judiciaire de trois jours lancé le 26 novembre 2025 à la Haute Cour, il est prévu qu’une partie des éléments sensibles ayant motivé la décision du gouvernement d’interdire Palestine Action soit examinée en séance fermée, dans le cadre d’une Closed Material Procedure. Ce dispositif, souvent dénoncé comme une forme de “justice secrète”, est critiqué pour porter atteinte au droit fondamental de connaître et de contester les preuves utilisées. Bien que des avocats spéciaux habilités soient chargés de représenter les personnes exclues des audiences confidentielles, ils ne peuvent plus communiquer ensuite avec leur client au sujet des preuves secrètes. De nombreux juristes dénoncent une procédure “intrinsèquement injuste”. Par ailleurs, le juge initial a été remplacé sans explication par un panel de trois magistrats, dont l’une entretient des liens avec un lobbyiste pro-Israël, suscitant des accusations de conflit d’intérêts.

Kamran Ahmed, détenu à HMP Pentonville depuis plus d’un an pour une action de Palestine Action visant un site d’Elbit Systems à Bristol, a été hospitalisé après une grave dégradation de son état de santé liée à sa grève de la faim entamée le 10 novembre (voir notre article). Son hospitalisation a déclenché une manifestation entre la prison et le ministère de la Justice dénonçant une politique de négligence médicale et réclamant que le gouvernement réponde aux revendications des grévistes.

Face à la hausse des traversées de migrants vers l’Angleterre, les autorités françaises expérimentent une nouvelle tactique : l’usage de filets capables d’immobiliser les moteurs des small boats (petits canots pneumatiques) en mer. Adoptée lors d’un sommet bilatéral avec le Royaume-Uni, cette méthode marque un changement de doctrine jugée jusqu’ici trop risquée. Plusieurs unités de gendarmerie maritime seront mobilisées, avec des navires de la Marine prêts à intervenir en secours, mais les risques de collisions et de morts demeurent importants. Ceux-ci surviennent principalement à proximité des côtes à bord de ces canots surchargés.

Des membres d’un groupe d’autodéfense ciblant des militants d’extrême droite ont été accusés d’attentats à la bombe artisanale dans l’ouest de Belfast. Selon certaines sources, ce groupe, qui se fait appeler le Front républicain socialiste, dépose des dispositifs fonctionnels à proximité des domiciles de personnes qu’il accuse d’être liées à des organisations d’extrême droite. Selon plusieurs sources, ces actions viseraient notamment des activistes participant à des manifestations loyalistes en Irlande du Nord ou se rendant à des réunions d’organisations fascistes en République d’Irlande, dont Clann Éireann, dirigé par Justin Barrett (voir photo), connu pour ses sympathies néonazies. Plus tôt ce mois-ci, le groupe avait déjà diffusé des menaces en affirmant collecter des renseignements sur les membres de Clann Éireann installés dans les quartiers nord et ouest de Belfast.

Le Comité Vérité et Justice pour Bilal dénonce avec force les propos d’Émilion Esnault, porte-parole du maire de Toulouse, qui a réagi à une vidéo diffusée suite à un meeting politique en qualifiant les témoignages dans l’affaire de la mort de Bilal de « factuellement faux » et « diffamatoires », des accusations qui ont été suivies de l’annonce d’un dépôt de plainte contre X. Le Comité accuse l’élu de transformer « le deuil d’une famille en instrument de communication », en s’exprimant au-delà de ses fonctions et en empiétant sur le secret de l’instruction. Il dénonce ainsi une tentative de diversion politique alors que les proches de Bilal sont toujours privés de réponses essentielles, près d’un an après sa mort.

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