Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Ce mercredi, une action d’ Extinction Rebellion a eu lieu au Château des Comtes de Gand. Une quinzaine d’activistes sont entrés dans la forteresse médiévale et ont placé des banderoles sur les remparts. Les militants appellent à la création d’un “conseil citoyen pour le climat”. Wouter Mouton, membre des militants XR s’est collé la main au sol devant la porte du château pour empêcher la police de le déloger. Le lieu a rapidement été fermé par les forces de l’ordre. Les équipes spéciales d’intervention de la police sont également arrivées sur les lieux, elles ont procédé à une dizaine d’arrestations administratives. Pour décoller Wouter Mouton, un liquide semblable à de l’huile d’olive a été utilisé.

Après la vague de manifestations de mai 2024 en kanaky contre le projet gouvernemental de réforme du corps électoral, l’état d’urgence était déclaré sur l’archipel le 15 mai, avant d’être levé le 28 mai. Certaines mesures ont toutefois continué de s’appliquer, dont un couvre-feu nocturne ainsi que des interdictions de rassemblement, de transport et de vente d’armes et d’alcool. Ce jeudi, le tribunal administratif, saisi en référé, a ordonné la suspension des interdictions de manifester dans l’archipel. La Ligue des droits de l’homme avait saisi la justice pour demander la suspension de l’arrêté du 20 mars du haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie qui interdisait tout rassemblement, manifestation et cortège dans les communes de Nouméa, de Dumbéa, de Païta et du Mont-Dore, et ce jusqu’au 30 avril inclus. Le juge des référés a demandé que l’exécution de cet arrêté « soit suspendue jusqu’à ce qu’il soit statué au fond sur la demande tendant à son annulation ».

Des milliers de manifestants du Baloutchistan sont descendus dans la rue pour exiger la libération des militants et des dirigeants du Comité baloutche Yakjehti, dont l’activiste Mahrang Baloch arrêtée lors de la répression policière d’un sit-in de protestation à Quetta, le 22 mars (voir notre article). De grands rassemblements et sit-in ont eu lieu dans les villes de Dalbandin, Kalat, Mastung, Gwadar, Quetta, Hub Chowki et Turbat à l’appel du Comité baloutche Yakjehti. La police a réprimé brutalement les manifestations menées par des femmes, les attaquant à plusieurs endroits et ouvrant le feu à balles réelles sur une manifestation pacifique à Malir, Karachi. Le nombre de blessés ou tués n’a pas été communiqué.

Depuis dimanche 13 avril, après l’École des surveillants de prison (ENAP) à Agen ( notre article ici ), des attaques envers l’institution pénitentiaire ont été recensées, au moins 21 véhicules ont été tagués et ou incendiés.. Des tirs à l’arme automatique ont ciblé la porte de la prison de Toulon ( Var) 15 impacts de balles ont été relevés. Le parquet national antiterroriste enquête pour tenter d’identifier les auteurs des faits. Des tags « DDPF » (Défense des Droits des Prisonniers Français) ont été retrouvées sur plusieurs véhicules, ainsi que « DDFM » sur la prison de Toulon. Dans les Bouches-du-Rhône, un véhicule, appartenant à un surveillant de la prison d’Aix-Luynes, a été incendié devant son domicile dans la nuit de mardi à mercredi.

Des vidéos sur Telegram montrent des agents, dont les noms sont cités, des boîtes aux lettres. Sur ce canal créé le 12 avril, une vidéo de 18 secondes montre un gardien de prison sortant d’une voiture, une boîte aux lettres avec un zoom sur le nom, puis une voiture. Elle se termine de nuit, par une plaque qui porte le sigle « DDPF » avec en fond des flammes dévorant le véhicule. À la suite, un extrait d’ interview donnée par cet agent, un commentaire accusant l’agent d’abus de pouvoir et exhortant le personnel à « changer de cap ». Toujours sur Telegram, le groupe soutient, qu’il se déploiera « dans toute la France » et affirme : « Nous sommes pas des terroristes », mais « là pour défendre les droits de l’homme à l’intérieur des prisons ».

La nuit 14 au 15 février, une interpellation met un terme, après environ deux ans, à la cavale de Salvatore « Ghespe » Vespertino (voir notre article). Les coups et les menaces subis en détention l’ont porté à faire un geste extrême: pour pouvoir quitter la section de la prison de Soto del Real, à Madrid, il s’est coupé les veines des bras et a été transféré à l’hôpital psychiatrique où il a encore subi de mauvais traitements. La règle est que celui qui met en danger sa propre vie est soumis à une hospitalisation et à des médications sous contrainte. Ghespe précise que son geste n’a pas été accompli avec une volonté suicidaire.

Après sa sortie de l’hôpital, il a été extradé en Italie, le 4 mars (voir notre article) et enfermé à la prison de Rebibbia, à Rome. Le 20 mars, il a été transféré dans la prison de Spoleto et placé de manière provisoire dans la section infirmerie. Suite à un différend avec un gardien, il a subi une autre hospitalisation sous contrainte en psychiatrie. Ghespe est en cellule, seul et attend l’autorisation de pouvoirs se rendre à des parloirs pour y voir sa compagne. Ses camarades invitent toutes les personnes solidaires à lui envoyer lettres et livres (en italien et en castillan): Salvatore Vespertino / Casa di Reclusione Spoleto / Località Maiano, 10 / 06049 – Spoleto (PG) / Italie.

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Deux maoïstes, membres du Parti communiste indien (maoïste) clandestin, ont été tués par les forces de sécurité mardi soir dans la jungle dense entre les districts de Kondagaon et de Narayanpur, au Chhattisgarh. L’opération, menée par la Garde de réserve du district (DRG) et les Bastar Fighters. Les victimes, identifiées comme Haldar, membre du comité divisionnaire du Bastar oriental, et Rame, membre du comité régional, figuraient sur la liste des personnes recherchées par la police, avec des primes respectives de 800 000 et 500 000 roupies.

Combattants maoïstes

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Le Premier ministre nationaliste, Viktor Òrban, avait promis « un grand nettoyage de Pâques » contre ses rivaux, taxés de « punaises ». Il a fait adopter un texte s’attaquant aux binationaux, jugés « traîtres à la Nation ». Dans le viseur du gouvernement hongrois, les personnes détentrices d’une double nationalité qui ne se conforment pas aux visions idéologiques du gouvernement en place, tel que: ses rivaux aux élections législatives de 2026, les opposants, les personnes LGBTQIA+, ou celles qui menaceraient la sécurité en s’immisçant dans les affaires intérieures, « sous le couvert d’ONG et de médias se disant indépendants ». « La citoyenneté d’un Hongrois détenteur d’un autre passeport, pourrait être suspendue », selon le texte. Exception: les ressortissants de l’Union Européenne et quelques autres pays européens. Plusieurs juristes dénoncent une mesure « sans précédent en droit international », qui pourrait « constituer une forme de bannissement et de traitement inhumain ».

A l’occasion de la Journée du prisonnier palestinien, le Comité de soutien à la Palestine 31 organise un rassemblement ce jeudi 17 avril à 18h30 au métro Jeanne d’Arc à Toulouse. Cette initiative exige la fin du génocide en Palestine et la libération des plus de 9900 prisonniers palestiniens détenus par l’occupation israélienne.

Samedi 12 avril, des militants écologistes ont vécu des attaques sauvages de la part d’employés de l’entreprise Stablex et du service de police de Blainville (SPVB) en banlieue de Montréal. Un site, destiné à l’enfouissement de matières dangereuses, doit achever sa phase de déboisement avant le 15 avril, date mise en place pour préserver la saison de nidification d’espèces menacées. Les activistes, arrivés à 9 h, s’étaient assurés d’être visibles par les travailleurs, malgré l’irruption de militants à proximité des engins de chantier, un opérateur de broyeuse forestière, constituée d’un immense rouleau de métal denté et entouré de chaînes capables de broyer un arbre en quelques secondes, a, au détriment de la sécurité, poursuivi son travail et dirigé la machine pour propulser les éclats de bois vers les écologistes qui s’avançaient vers lui. Encerclé, l’opérateur a continué à faire passer les rouleaux au-dessus des personnes et fait pivoter la machine à toute vitesse, heurtant un activiste et le projetant au sol. Un second militant a été poursuivi par un énorme engin monté sur chenilles. Malgré leurs demandes, les travailleurs ont continué à les harceler.

Pendant ce temps, une militante s’était attachée à la grille d’entrée, bloquant la route principale. Elle était maintenue au cou par un cadenas à vélo en « U » qui ne lui donnait pas de jeu pour respirer et dont elle n’avait pas la clé, la police a tenté brutalement de la délogée en poussant sur la grille. La jeune activiste a tenté d’arrêter son étranglement en retenant le cadenas, les agents ont alors saisi ses poignets l’empêchant de protéger son cou. Ils ont ensuite ouvert une fente pour se faufiler alors qu’un trou se trouvait à 5 mètres de là. Les forces de l’ordre ont, malgré les hurlements et demandes répétées de la militante, continué à secouer la grille.

Le 9 février, une concession automobile Tesla à Albuquerque est attaquée. Deux voitures sont détruites par les flammes (photo), et des messages (« Tesla Nazi Inc ») ont été tagués sur les murs. Quelques semaines plus tard, le 30 mars, un autre incendie vise un siège du parti républicain dans la même ville. Samedi 12 avril, les autorités fédérales ont arrêté et inculpé un homme de 40 ans au domicile duquel elles ont trouvé Huit engins artisanaux prêts à l’emploi et le pochoir utilisé pour le tag. Le suspect, Jamison Wagner, a été inculpé de deux chefs d’accusation, de dommages ou de destruction de biens par incendie ou explosifs. S’il est reconnu coupable, il encourt une peine de cinq à vingt ans de prison pour chaque chef d’accusation, a annoncé lundi le ministère de la Justice.