Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dans la nuit du 26 novembre 2024 le siège d’OptoPrecision, dans le quartier de Horn, à Brême, a été la cible d’une attaque incendiaire. OptoPrecision GmbH  développe des technologies de surveillance pour la police, les services de sécurité et l’armée. Sa gamme de produits va de différentes sources lumineuses laser et LED à des systèmes complets, fabriqués sur mesure, pour des tâches d’observation et de surveillance complexes, sur terre et en mer.

L’entreprise fabrique par exemple pour la police un système mobile de caméras, pour des enregistrements vidéos fiables, dans le but d’identifier personnes et véhicules. Le système comporte un éclairage laser infrarouge, spécialement conçus pour les enquêtes secrètes , qui devraient permettre d’obtenir des images lisibles à des centaines de mètres de distance et dans de mauvaises conditions de visibilité. Lire le communiqué

 

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Les forces islamistes en Syrie se divisent en trois forces : primo le Daech (État islamique) qui n’a plus de territoire mais une solide organisation clandestine, secundo les supplétifs de l’armée turque baptisés Armée nationale syrienne (ANS) qui occupent depuis 2018-19 deux territoires conquis aux kurdes (Afrin et Serekanie), et un territoire conquis au Daech (al-Bab); tertio les forces rassemblées par Hayat Tahrir al-Sham (anciennement al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda) et qui tiennent la région d’Idlib, adossée à la Turquie, dans le nord ouest syrien. Ce sont ces forces qui viennent de passer à l’offensive.

L’offensive n’est sans doute pas commanditée par la Turquie, mais elle ne pourrait se faire sans qu’elle la tolère : la région d’Idlib est entièrement dépendante des approvisionnements venant de Turquie. L’offensive est un succès : ont été pris une grande partie de la ville d’Alep, la seconde ville du pays, qui avait été reprise en 2016 par le régime après des années de combats acharnés, 50 villages et plusieurs bases militaires. L’offensive se prolonge vers le sud, vers la ville d’Hama. Les combats sont limités : les troupes du régime se débandent.

Les forces du Rojava démocratique, à l’ouest de l’Euphrate, sont divisées en trois territoires : primo la région de Manbij, à l’est d’Alep, qui est adossée au reste du Rojava, secundo les quartiers kurdes d’Alep (qui jusqu’à présent ne sont pas touchés par les combats) et tertio le territoire de Sheba/Tell Rifaat, au nord d’Alep, – ces deux territoires n’étaient reliés à Manbij, et donc au reste du Rojava, que par des routes contrôlées (et parfois fermées) par le régime.

La volatilisation des forces du régime ont permis aux YPG et YPJ d’Alep et de Sheba/Tall Rifaat d’occuper plusieurs positions pour établir des corridors unissant toutes les zones kurdes non-occupées. Les YPG-YPJ ont reçu pour cela d’importants renforts des Forces Démocratiques Syriennes. Ces forces n’ont pas eu à livrer combat jusqu’à présent, mais les Turcs effectuent des bombardements et l’ANS a effectué une progression à partir d’al-Bab qui pourrait menacer le corridor. Les questions qui se posent sont : jusqu’à quel point le régime est en crise? Et quelle sera l’attitude de la Turquie ? (une offensive contre les territoires kurdes non-occupés à l’ouest de l’Euphrate est-elle envisagée?).

Edit 16H30: Les combats entre les SDF et les islamistes ont commencé. Le corridor entre les quartiers kurdes d’Alep et Sheba/Tall Rifaat est établi, le corridor en direction de Manbij est coupé par l’offensive de l’ANS qui a progressé vers le sud. L’ANS a lancée une attaque en direction de la ville de Tall Rifaat avec des blindés fournis par la Turquie.
Edit 21H30: La situation se dégrade, le deuxième corridor est à son tour coupé: les quartiers kurdes d’Alep sont à nouveau isolés.

Vendredi 29 novembre, la cour d’appel de Nouméa, lors d’une audience à huis clos, a décidé que le militant indépendantiste Kanak Christian Tein restera détenu dans l’Hexagone. Il est actuellement emprisonné à Mulhouse. Durant l’audience, une manifestation de soutien a eut lieu devant la prison de Lutterbach, là où les Kanaks sont emprisonnés en métropole depuis le 24 juin ( voir article ici ). Le 22 octobre, la Cour de cassation avait invalidé le placement en détention de Christian Tein, ordonnant que cette décision soit de nouveau examinée par une cour d’appel ( voir article ici ).

Jeudi passé (21 décembre,) l’armée gouvernementale a publié un communiqué attribuant à l’ELN une attaque à l’explosif, qui aurait tué 4 militaires et blessé 4 autres ainsi qu’un civil. L’armée prétend également avoir tué, cette semaine, 13 guérillero lors de deux opérations dans le département de Bolivar (nord-est) et à la frontière vénézuélienne. Il n’y a cependant pas de confirmation de la part de guérilla de ces deux affrontements.

Par ailleurs, on apprend ce mardi 26 décembre que la guérilla a fait prisonnier un soldat dans le département d’Arauca (à la frontière du Venezuela). La personne qui l’accompagnait a également été capturée.

Les combats font donc encore rage entre la guérilla communiste et les forces gouvernementales. La délégation du gouvernement colombien chargée des pourparlers de paix, a cependant annoncé lundi une « nouvelle étape » du processus pour janvier, où il sera question de reprendre le cessez-le-feu dans un contexte d’escalade des hostilités.

Combattantes de l'ELN

Combattantes de l’ELN

Mercredi 27 novembre, Alexeï Gorinov comparaissait devant la cours militaire de Vladimir dans un nouveau procès pour “apologie du terrorisme”, il a été condamné à trois années supplémentaire d’incarcération. Il est accusé d’avoir “justifié le terrorisme” lors de ses conversations avec des codétenus, dans un hôpital prison, où il était soigné d’une pneumonie en janvier 2023. Selon l’accusation, il aurait justifié les frappes ukrainiennes sur le pont de Crimée, une importante infrastructure qui relie la Russie à cette péninsule annexée. Avant le verdict, Alexeï Gorinov avait appelé à « arrêter le massacre sanglant et inutile », il portait un signe de paix dessiné sur un bout de papier et accroché sur son uniforme de prisonnier. Lors de la première audience de ce nouveau procès, M. Gorinov avait brandi une pancarte avec les mots « Arrêtez de tuer ! Arrêtons la guerre ! ».

Il avait dénoncé la « persécution des citoyens qui expriment leurs opinions » en Russie. En juillet 2022, Alexeï Gorinov avait été condamné à sept ans de prison après avoir dénoncé « l’agression militaire en cours en Ukraine ». La répression en Russie a jeté des centaines, voire des milliers de personnes en prison pour leur opposition à la guerre en Ukraine. Des opposants sont régulièrement condamnées à de très lourdes peines pour “trahison”, “sabotage” ou “extrémisme”.( voir article ici )

Jeudi 27 novembre, la police antiterroriste britannique a arrêté sept personnes dans le cadre d’une enquête sur le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation interdite au Royaume-Uni. Dans un communiqué. Helen Flanagan, commandante à la force antiterroriste de la police de Londres, a déclaré que ces arrestations sont le résultats « d’une enquête et d’une opération de grande envergure portant sur des activités que nous pensons liées au groupe terroriste PKK ».

La polices a effectué des perquisition à huit adresses à Londres, dont le centre communautaire kurde de Haringey, au nord de la capitale, qui a été fermé pour l’enquête où les recherches vont se poursuivre dans les semaines qui viennent. Des manifestations se sont organisées dans la journée devant le centre communautaire kurde. Quatre personnes ont été arrêtées lors de ces manifestations lors d’altercations avec la police.

Georges Abdallah, en plus d’être emprisonné depuis 40 ans en France, était également poursuivi en Italie toujours dans le cadre de son engagement au sein des Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises (FARL). Plus spécifiquement, il était accusé « d’importation d’armes de guerre et de matériel explosif à des fins terroristes » en relation avec des événements qui se sont déroulés à Trieste, précisément, il y a quarante ans. À cette occasion, un militant qui aurait été affilié aux FARL, avait été arrêté dans un train au col d’Opicina, transportant plus de sept kilos d’explosifs plastiques. Georges était accusé d’avoir organisé le transport. Hier, 26 novembre 2024, le tribunal de Trieste a cependant prononcé la prescription dans le cadre de ce dossier.

Georges attend donc désormais à la prison de Lannemezan, la décision en appel qui doit se prononcer sur sa demande de libération (voir notre article).

Dans la nuit de samedi 23 au dimanche 24 novembre, un jeune homme a trouvé la mort dans un quartier populaire de Milan. Passager d’un scooter pris en chasse par une voiture des forces de l’ordre, Ramy Elgaml, 20 ans et le conducteur ont été percutés, le deux roues a violemment été projeté contre un mur, le conducteur est hospitalisé, le parquet a ordonné son interpellation dès qu’il pourra être entendu. Ramy a été emmené à l’hôpital où les médecins ont déclaré sa mort peu après son arrivée. Ce décès a déclenché une vague de colère dans le quartier Corvetto de Milan. Les amis du défunt ont déployé des banderoles «Vérité pour Ramy» et «Ne condamnez pas un innocent», des barricades ont été incendiées. La police a reçu des projectiles et des feux d’artifice, elle a riposté par des lancés de gaz lacrymogènes et des charges pour disperser les jeunes et les habitants du quartier. Les carabiniers ont arrêté une personne.

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Ce week-end, à Newcastle, au nord de Sydney, L’ONG « Rising Tide » a organisé une action de désobéissance civile appelée « the people’s blockade » pour lutter contre les exportations de combustibles fossiles qui a rassemblé jusqu’à 7000 personnes et bloqué durant dix jours l’entrée du plus grand site maritime de transport de charbon au monde, des millions de tonnes de combustibles fossiles y transitent chaque année. Pour parvenir à ce blocus, ils ont constitué une armada de kayaks, de planches, de pagaie et de bateaux pneumatiques. De quoi empêcher un paquebot d’entrer dans le terminal et de paralyser temporairement la navigation. Les garde-côtes australiens dépassés par les événements, ont pourchassé la flotte de canoës dans le chenal du port. Les autorités locales ont arrêté 170 militants climat dont 14 mineurs d’âge, tous ont été inculpés de « perturbations d’une installation majeure ». L’an dernier, « Rising Tide » avait déjà organisé un rassemblement similaire, suivi là aussi par de nombreuses arrestations. La répression du mouvement climat s’est accéléré dans certains États, du fait d’un durcissement de la législation.

Ce 25 novembre, la place Taksim d’Istanbul a été placée sous un important dispositif policier suite à l’interdiction de manifester et de scander le slogan « Jin, jiyan, azadî » (Femmes, vie, liberté) à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Malgré l’interdiction, les organisations féministes se sont rassemblées à 19 heures. Les forces de l’ordre avaient bloqué toutes les rues adjacentes, plusieurs femmes ont tenté de marcher vers la place Tünel, elles ont été dispersées et repoussées, plusieurs d’entre elles ont été appréhendées. Des groupes de manifestantes se sont alors dirigés vers le littoral pour se rassembler sur les quais en scandant des slogans en kurde, environ 200 femmes ont été arrêtées par les forces de sécurité.