Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un équipe propagandiste d’Israël, « Israël Premier Tech », participe au Tour de France. Sylvan Adams, le patron de cette équipe, qui soutient ouvertement l’expulsion des Palestiniens de leurs terres, s’est félicité de n’avoir vu aucun drapeau palestinien sur le Tour de France. Et pour cause : la police française y veille. Depuis le départ du Tour, le 5 juillet, les militantes et militants présents sur le parcours en arborant simplement le drapeau palestinien sont la cible de violences policières. À Lille le 5 juillet, les manifestants ont été nassé·es, contrôlé·es et fouillé·es et les drapeaux saisis. À Caen le 9 juillet, d’autres ont été gazés et jetés à terre. Une banderole a été lacérée de coups de couteaux et détruite, des drapeaux palestiniens ont été volés. Des policiers ont affirmé qu’ils avaient reçu la consigne qu’aucun drapeau ou marque de soutien à la Palestine ne soit visible sur le parcours du Tour de France. À Flers le 10 juillet, une dizaine de militant·es ont été interpellés et là aussi des drapeaux palestiniens ont été saisis.

Depuis le 3 juillet dernier, la journaliste et révolutionnaire turque Zehra Kurtay est en grève de la faim illimitée pour protester contre la remise en cause de son statut de réfugiée politique et le risque de son expulsion imminente vers un pays tiers. D’abord sous la menace d’une expulsion en Turquie, la mobilisation a permis d’annuler cette première décision (voir notre article) alors que sa tête est mise à prix par le régime fasciste turc en raison de ses engagements au sein de la gauche révolutionnaire. Afin de la soutenir, une manifestation était organisée le 12 juillet dernier à Paris en soutien à Zehra Kurtay et contre la politique de l’impérialisme français.

Les autorités espagnoles ont arrêté le militant kurde Ahmet Dikmen qui vit en Europe depuis 2013. Interpellé le samedi 12 juillet à Valence, l’activiste est sous le coup d’une peine de 20 ans de prison en Turquie en raison de ses activités politiques. Les autorités espagnoles ont annoncé leur intention de l’expulser vers la Turquie.

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L’Assemblée législative du Maharashtra a adopté le projet de loi de 2024 sur la sécurité publique, visant à lutter contre la propagation des idées et de l’influence maoïste dans l’État. Le ministre en chef Devendra Fadnavis, du parti d’extrême-droite hindouïste BJP,  qui a présenté le projet de loi, a déclaré qu’il visait à « interdire les individus et les organisations qui encouragent la violence, la guérilla ou tentent de déstabiliser le gouvernement par des moyens illégaux ». Fadnavis a souligné que l’influence de l’idéologie maoïste avait été signalée dans les régions urbaines et rurales du Maharashtra, en particulier dans des districts comme Gadchiroli et Konkan. Selon Devendra Fadnavis au moins six organisations, interdites dans d’autres États, opèrent au Maharashtra et 64 organisations naxalites ou maoïstes et leurs organisations apparentées opèreraient dans l’État.

Le premier procès du vaste dossier ouvert en Géorgie contre des militants opposés au centre de formation à la sécurité publique d’Atlanta, la fameuse « Cop city », a commencé le 7 juillet. Le procès intenté par l’État de Géorgie contre Ayla King, 19 ans, pourrait donner un aperçu de la manière dont la Géorgie traitera les plus de 60 affaires en cours de la campagne « Stop Cop City » et façonner l’avenir du droit des manifestations et du droit pénal dans l’État.

Ayla King, résidente du Massachusetts, est accusé d’avoir pris d’assaut le chantier du comté de DeKalb en mars 2023 avec plus de 20 autres militants masqués après un concert de protestation à proximité. Ayla King, qui risque une peine de cinq à 20 ans de prison, a demandé un procès accéléré fin 2023, peu après leur inculpation, aux côtés de 60 autres personnes accusées de terrorisme intérieur, de racket, de blanchiment d’argent et autres (loi RICO). La procédure a traîné en longueur en raison d’un débat procédural sur la question de savoir si le procès a débuté dans les délais impartis. Les sympathisants et les défenseurs de la liberté d’expression dénoncent les inculpations, ainsi que les nouvelles lois de l’État durcissant les sanctions pour les personnes commettant des « actes de vandalisme » lors des manifestations.

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Dans la nuit du 4 juillet, les autorités locales ont arrêté 10 personnes suite à une mobilisation devant le centre de détention de Prairieland au Texas contre ICE, la police de l’immigration déployée par Donald Trump. Le 5 juillet, une autre personne a été arrêtée en lien avec cette affaire. Elles font actuellement face à de lourdes accusations, tant au niveau de l’État que du gouvernement fédéral, dans le cadre de la criminalisation des manifestations contre cette agence fédérale (voir notre article). Les autorités locales ont fixé la caution à 10 millions de dollars par personne. Ceux-ci sont maintenant en prison et leurs soutiens appellent à la solidarité financière (voir ici). Il s’agit d’une collecte de fonds visant à réunir au moins 20 000 $ pour couvrir les frais juridiques et les frais de subsistance de toutes les personnes confrontées à la répression liée à la manifestation au centre de détention de Prairieland.

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Les enquêteurs de l’Office fédéral de police criminelle (BKA) ont perquisitionné le domicile privé d’une employée du consulat général de Turquie près de Cologne. Cette femme fait l’objet d’une enquête pour suspicion d’activité d’agent de renseignement turc. L’enquête est également ouverte contre un second suspect, un commissaire de police de Cologne.

La policière aurait intercepté des informations confidentielles du système d’information de la police et les aurait transmises à son contact au consulat général. Il s’agirait de données sur le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit en Allemagne, telles que les données de circulation et d’immatriculation de militants kurdes. La policière est aujourd’hui en fuite.

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La première chambre du tribunal révolutionnaire islamique d’Urmia, présidée par le juge Reza Najafzadeh et le conseiller Esmail Bazrkari, a condamné cinq des détenus du mouvement « Jin Jiyan Azadi » à Bukan (province d’Azerbaïdjan occidental, Iran). Huit autres accusés ont également été condamnés à des peines d’emprisonnement et à des amendes.

Les peines ont été prononcées à l’issue de trois audiences en ligne  et ont été officiellement communiqué aux avocats de la défense le 7 juillet 2025. Selon certaines informations, le tribunal aurait rendu ces peines sans tenir compte des informations faisant état de tortures, d’aveux forcés et de scénarios de sécurité élaborés par les services de renseignement du centre de détention d’Urmia.

Ali (Soran) Ghasemi, Pejman Soltani et Kaveh Salehi ont chacun été condamnés à trois peines de mort et à 15 ans de prison. Rezgar Beigzadeh Babamiri a été condamné à deux peines de mort et à 15 ans de prison. Teyfour Salimi Babamiri, actuellement en liberté sous caution, a été condamné à une peine de mort.